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Full text of "Mémoires sur les animaux sans vertèbres"

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MEMOIRES 

SUR   LES 

ANIMAUX  SANS  VERTÈBRES. 


DE   L'IMPRIMERIE    IDE   CRAPELET. 


MEMOIRES 

SUR  LES 

ANIMAUX  SANS  VERTÊBRES; 

PAR    JULES-CÉSAR    SAVIGNY, 

MEMBRE  DE  l'iNSTITUT  d'ÉGYPTE  ET  DE  l'oRDRE  ROYAL  DR 
LA  LÉGION  d'honneur,  DE  l'aCADÉMIE  DE  MARSEILLE, 
DE    LA    SOCIÉTÉ    WERNERIENNE    d'ÉDIMBOURG. 


Patientia. 


SECONDE    PARTIE. 

Description  et  Classification  des  Animaux  invertébrés ,  non 
articulés,  connus  sous  les  noms  de  Mollusques,  de  Ra- 
diaires ,  de  Polypes ,  etc. 


PREMIER    FASCICULE. 

Mém.  I' — 3.  Recherches  anatomiques  sur  les  Ascidies  composées  rt 

sur  les  Ascidies  simples.  —  Système  de  la  classe  des  Ascidies. 

24  PLANCHES. 


A  PARIS, 

Chez  C.  L.  F.  PANCKOUCKE,  éditeur  du  Dictionnaire  des 
Sciences  médicales  et  de  la  Flore  médicale ,  rue  et  hôtel 
Serpente,  n*  16. 

1816. 


PREFxVCE. 


Les  observations  consignées  dans  les  deux 
parties  de  ce  Recueil  ont  la  même  origine; 
les  unes  et  les  autres  ont  été  entreprises 
dans  la  vue  de  donner  à  l'histoire  des 
animaux  invertébrés  de  l'Egjpte  plus  de 
précision,  et  d'y  ajouter  quelques  déve- 
loppemens. 

L'exécution ,  la  gravure  des  dessins, 
sont  deux  points  importans  pour  lesquels 
j'ai  été  puissamment  secondé.  L'insuffi- 
sance de  mes  collections  m'eût  cependant 
forcé  d'abandonner  ces  recherches,  si  plu- 
sieurs savans  français  et  étrangers  n'eussent 
pris  plaisir  à  y  suppléer.  Quels  secours 
n'ai-je  pas  trouvé  dans  la  bienveillance 
des  illustres  zoologistes  qui,  après  avoir 
été  mes  maîtres,  veulent  bien  être  mes 
amis  !  Leurs  noms,  cités  à  toutes  les  pages 
de  ces  Mémoires,  prouvent  l'intérêt  qu'ils 
n'ont  cessé  d'y  prendre,  et  la  juste  recon- 
naissance que  je  leur  dois. 


VJ  P  R  E  F  A  C  K. 

J'ai  le  plus  vif  désir  de  faire  paraître 
deux  à  trois  cahiers  chaque  année.  Quel- 
ques personnes  me  proposaient  d'en  con- 
tracter l'engagement  vis-à-vis  du  public; 
mais  je  m'y  suis  refusé.  Des  obligations 
trop  impérieuses  paralysent  les  facultés; 
elles  semblent  altérer  la  volonté  même. 
Si  les  bonnes  observations  sont  le  fruit 
de  la  patience,  elles  sont  aussi  celui  de  la 
pleine  et  entière  liberté.  J^enena  servitus, 
Ubertas  ponia. 


PREMIER  MEMOIRE. 


OBSERVATIONS 

SUR  LES  ALCYONS  GÉLATINEUX  A  SIX 
TENTACULES  SIMPLES; 

Lues  à  la  première  Classe  de  l'Institut,  le  6  février  i8i5. 


J-JA  classe  des  Polypes  est  la  moins  connue  peut- 
être  de  celles  que  comprend  le  règne  animal ,  et 
cependant  aucune  n'est  étudiée  avec  plus  d'ar- 
deur. Mais  les  obstacles  qu'elle  oppose  aux  pro- 
grès de  la  science  sont  innombrables.  Le  Pol3^pey 
retiré  au  sein  des  eaux,  souvent  au  fond  des 
mers,  presque  toujours  infiniment  petit,  mou, 
irritable  ,  contractile  ,  changeant  de  forme  au 
moindre  mouvement,  quelquefois  libre,  mais 
plus  ordinairement  engagé,  enveloppé  dans  un 
corps  commun  à  plusieurs  individus;  le  Polype, 
jouissant  de  la  vie  et  de  ses  facultés,  échapyie  de 
mille  manières  à  l'œil  et  au  scalpel  de  l'obser- 
vateur. Le  Polype  mort  est  robjct  d'un  examen 

I 


2  l"    MÉMOIRE.       nESCRIPTIOT»r 

p]us  facile  sans  cloute,  mais  aussi  plus  sléille. 
Ces  nombreuses  dépouilles  qui  encombrent  nos 
cabinets,  réduites  aux  parties  solides,  incom^- 
plètes,  altérées ,  ne  donnent  sur  les  êtres  auxquels 
elles  sont  substituées  que  des  notions  imparfaites  : 
les  méthodes  qui  en  résultent,  quelque  belle 
ordonnance  qu'elles  présentent ,  n'étant  point 
fondées  sur  des  principes  absolument  certains  , 
l'éunissent  quelquefois  dans  un  même  genre  les 
êtres  de  la  nature  la  plus  opposée.  Les  Alcyons 
décrits  par  les  zoologistes  modernes  nous  en 
offrent  un  singulier  exemple. 

Il  y  a  dans  ce  genre  des  espèces  qui  n'ont  ni 
estomac,  ni  bouche,  ni  tentacules,  qui  ne  sont 
ni  des  Polypes  composés  ,  ni  des  Polypes  simples , 
et  auxquelles  on  pourrait,  à  bon  droit,  contester 
jusqu'à  la  vie  animale;  il  y  a  des  espèces  évidem- 
ment douées  de  cette  vie,  et  qui  se  présentent 
sous  la  forme  de  vrais  Polypes,  c'est-à-dire,  qui  ne 
possèdent  que  des  organes  encore  peu  nombreux , 
et  des  facultés  assez  limitées  ;  enfin  ,  il  y  a  des  es- 
pèces pourvues  de  facultés  plus  étendues ,  et  don  t 
l'organisation  est  déjà  même  tellement  compli- 
quée ,  que,  si  l'on  avait  égard  au  caractère  essen- 
tiel de  la  classe  des  Polypes ,  il  faudrait  les  en 
retirer,  et  les  associer  à  des  animaux  d'un  ordre 
plus  élevé. 

ce  Le  Polype,  dit  M.  de  Lamarck,  est  un  petit 
y>  animal  à  corps  allongé ^  gélatineux,  n'ayant  in- 


DES    ASCIDIES    COMPOSÉES.  5 

»  léuieurement  aucun  autre  organe  spécial  qu'un 
))  sac  alimentaire  pourvu  d'une  seule  ouverture, 
))  et  séparé  de  la  peau  par  du  simple  tissu  cellu- 
:»  laire».  Les  animaux  particuliers  des  Alcyons 
que  je  vais  décrire  sont  tout  autrement  organisés  : 
ils  ont  le  corps  composé  de  deux  cavités  distinctes  ; 
ils  ont  des  viscères  tlioraciques  et  des  viscères 
îibdominaux  ;  ils  ont  pour  ces  viscères  deux  ou- 
vertures séparées;  ils  ont  un  organe  spécial  pour 
la  génération  :  la  plupart  ont  même  sous  la  peau 
des  vaisseaux  très-apparens,  des  traces  non  équi- 
voques d'un  système  circulatoire. 

Parmi  les  espèces  d'Alcyons  connues  ^  je  pense 
qu'on  peut  rapporter  à  cette  famille  YAlcyonium 
ficus,  décrit  et  figuré  par  Ellis  (a)  ;  VAlcjoniuin 
ascidioïdes ,  découvert  par  Gaîrtner,  et  publié  par 
Pallas  {b)  ;  et  généralement  tous  les  Alcyons  géla- 
tineux ou  cartilagineux  à  six  tentacules  simples. 
Ces  sortesde  productions  sont  vraisemblablement 
très-nombreuses.  J'en  ai  observé  plusieurs  sur 
les  côtes  méridionales  de  la  Méditerranée  et  dans 
le  golfe  de  Suez.  Ce  n'est  pas  ici  le  lieu  de  les  faire 
connaître.  Je  me  contenterai  d'en  décrire  quatre 
espèces,  qui  présentent  des  différences  impor- 
tantes, et  qui  peuvent  être  prises  pour  les  types 
d'autant  de  genres  distincts. 

(a)  Ell,.  Corail. ,  pag.  97,  pi.  xvi. 

{b)  Pall.  Spicil ,  fasc.  x  .  pag,  40  ,  lab.  4. 


4  î"    MtMÛîi;i:.        DESCRIPTION 

/,  La  pl-eiiiicre  espèce  (ApLiDiUMlobatum)  (a)^ 
fixée  communément  sur  les  rochers,  produit,  en 
se  développant,  des  masses  horizontales,  souples  , 
peu  épaisses,  relevées  en  lobes  irréguliers,  d'un 
gris  cendré,  couvertes  à  leur  surface  d'un  nombre 
infini  de  points  saillans.  Ces  points  on  mamelons, 
examinés  à  la  loupe,  paraissent  fendus  en  six 
l'ayons  égaux.  Ce  sont  autant  de  petites  étoiles 
qui  correspondent  aux  cellules  de  l'intérieur  du 
polypier.  Le  centre  de  chaque  étoile  commu- 
nique directement  à  la  bouche  d'un  Polype,  et 
le  nombre  de  ses  rayons  indique  celui  des  ten- 
tacules dont  cette  bouche  est  couronnée. 

Pour  en  apprendre  davantage,  il  faut  fendre 
l'Alcyon.  On  peut  alors  remarquer  que  sa  sub- 
stance intérieure  est  demi  -  cartilagineuse  ,  et 
cju'elle  contient  beaucoup  de  graviers,  parmi 
lesquels  s'étendent,  dans  le  sens  de  l'épaisseur, 
les  corps  charnus  des  Polypes,  qu'on  reconnaît 
aussitôt  à  leur  couleur  d'un  jaune  vif.  Ces  Po- 
lypes, moins  larges  qu'un  grain  de  millet,  mais 
deux  fois  plus  allongés,  sont  disposés  parallèle- 
ment les  uns  à  côté  des  autres,  et  séparés  par  de 
minces  cloisons.  Ils  ne  tiennent  aux  parois  de 
leurs  cellules  que  par  quelques  points,  et  s'en 
laissent  aisément  détacher.  Il  est  donc  facile  de 
les  isoler,  et  de  chercher  à  saisir  les  détails  par- 

(a)  Planche  m,  fjg.  /^ ,  et  planche  xvi ,  fig.  i. 


DES    ASCIDIES    COMPOSÉES.  5 

ticiilicrsdeleiir  organisalion.  Je  vais  lâcher  cl  en 
donner  une  idée. 

La  boLicIie  de  cette  espèce  de  Polype  est  ronde, 
un  peu  hexagone  ,  entourée  de  six  tentacules 
aplatis,  courts  et  pointus  :  ces  petits  tentacules 
sont  fixés  aux  six  rayons  de  l'ouverture  de  la 
cellule  par  une  fine  membrane,  et  supportés 
par  un  cou  cylindrique  ,  rétractile  ,  qui  leur 
permet  de  s'élever  et  de  s'épanouir  à  la  surtace 
du  polypier ,  ou  de  s'abaisser  et  de  rentrer  dans 
son  intérieur.  Ils  ne  peuvent  d'ailleurs  se  retirer 
en  eux-mêmes  comme  ceux  des  Limaces,  et  moins 
encore  s'incliner  et  se  plonger  dans  Festomac , 
faculté  que  possèdent  ces  organes  chez  quelques 
autres  familles.  Leçon ,  la  bouche,  les  tentacules, 
sont  ici  les  seules  parties  véritablement  rayon- 
nantes ;  les  autres  affectent  plutôt  cette  apparence 
symétrique  qu'on  retrouve  constamment  chez  les 
animaux  d'un  ordre  supérieur. 

Au-dessous  du  cou,  le  corps  du  Polype  est 
comprimé  par  les  côtés,  et  il  se  divise  en  deux 
tronçons  ou  cavités  distinctes ,  qui  peuvent 
prendre  les  noms  de  thorax  et  ^abdomen. 

Le  thorax,  plus  court  et  plus  cylindrique  que 
fabdomen,  est  charnu ,  opaque,  marqué  de  ner- 
vures longitudinales,  sillonné  sur  les  côtés  de 
quatorze  à  quinze  rides  transverses ,  étranglé 
sensiblement  à  sa  partie  moyenne ,  enfin  épais&i 
€t  tronqué  à  sa  base,  dont  les  deux  bords  dcs<- 


6  1^^    MOIOIRE.        DESCRIPTIO:^ 

ceiiderit  obliquement  en  arrière.  Il  est  aussi  un 
peu  bossu  près  du  cou,  où  l'on  remarque  un 
tubercule  poreux.  A  ce  tubercule  aboutissent 
deux  vaisseaux  bruns,  parallèles,  qui  parcourent 
le  dos  (a)  sur  sa  longueur.  La  région  antérieure 
du  tliorax,  ou  la  poitrine,  est  également  pourvue 
d'un  tubercule  rond,  et  au-dessous  elle  laisse 
écliapper  un  filet  membraneux  qui  pénètre  dans 
la  substance  du  polypier,  et  se  fixe  à  son  écorce. 
Je  nomme  ce  lilet  Yappendice  anal.  C'est  sans 
doute  par  son  moyen  que  les  animaux  particu- 
liers du  même  Alcyon  communiquent  les  uns 
avec  les  autres,  et  jouissent  en  quelque  sorte 
d'une  existence  commune.  A  la  base  de  cet  ap- 

(a)  Ces  expi-essions  c/o5 ,  ventre,  et  autres  semblables , 
nécessaires  à  la  netteté  de  la  description ,  ne  doivent  pas  être 
prises  ici  dans  un  sens  rigoureux.  L'application  que  yen  ai 
faite  dans  ce  premier  Mémoire  a  été  déterminée  par  une 
sorte  d'apparence  extérieure^  et  par  la  position  d'une  petite 
production,  \  appendice  anal ,  que  je  considérais  comme  le 
siège  du  principal  sens  de  ces  animaux.'Je  la  conserverai  dans 
les  Mémoires  suivans,  parce  que  les  régions  que  je  nomme 
dos  et  ventre  correspondent  à  celles  que  MM.  Cuvier  et 
Bosc  ont  désignées  par  les  mêmes  noms  dans  les  Biphores, 
animaux  très-voisins  des  Alcyons  gélatineux.  Mais  si  nous 
voulions  comparer  et  les  Biphores  et  les  animaux  des  Al- 
cyons en  question  aux  Mollusques  bivalves,  ces  régions 
seraient  obligées  d'échanger  leurs  dénominations  :  le  ventre 
et  la  poitrine  deviendraient  le  dos  ;  la  gauche,  la  droite,  etc. 
Je  prie  le  lecteur  de  ne  pas  perdre  cette  note  de  vue. 


DnS    ASCIDIES    COTvIPOSÉrS.  7 

peiîdice  est  une  assez  grande  ouverlure  qui  cor- 
respond à  rorifice  intestinal,  que  je  désignerai 
ci-après  sous  le  nom  à^a?ius. 

C'est  dans  la  cavité  du  thorax  qu'est  situé  le 
principal  ventricule,  qu'on  pourrait  ainsi  nom- 
mer le  ventricule  thoracique.  Il  m'a  paru  fait  en 
forme  de  bourse,  et  divisé  transversalement  pardes 
plis  en  nombre  égal  à  celui  des  rides  extérieures. 

Le  thorax  est  revêtu,  surtout  par-derrière, 
d'une  peau  très-colorée,  et  son  opacité  dérobe  à 
l'œil  les  organes  qu'il  contient.  11  n'en  est  pas  de 
même  de  l'abdomen,  dont  la  peau,  extrêmement 
fine  et  transparente,  laisse  apercevoir  tous  les 
viscères  intérieurs.  On  peut  d'abord  distinguer 
un  petit  canal  membraneux,  ondulé,  qui  descend 
du  ventricule  thoracique  en  se  dirigeant  vers  le 
dos.  Je  lui  donne  par  allusion  le  nom  àHntestin 
grêle.  Vers  le  milieu  de  l'abdomen,  cet  intestin 
se  dilate  en  une  poche  elliptique,  un  peu  com- 
primée, dont  les  côtés,  séparés  du  centre  par 
deux  profondes  incisions,  forment  deux  cellules 
oblongues  ,  légèrement  courbées ,  et  opposées 
l'une  à  l'autre.  Cet  organe  est  ce  que  j'appelle  le 
ventricule  abdominal.  Après  un  court  trajet , 
l'intestin  se  dilate  de  nouveau  en  une  poche  glo- 
buleuse beaucoup  plus  petite  que  la  première, 
en  une  sorte  de  cœcuni.  Le  reste  de  ce  canal  , 
qu'on  peut  considérer  comme  le  gros  intestin  y 
descend  jusqu'au  bas  de  l'abdomen  \  il  se  recourbe 


8  l'""    MEMOIRE.       DESCRIPTION 

ensuite  comme  un  si})hon  ,  et  va  en  remontant 
jusqu'à  la  poitrine  se  terminer  à  Vanus. 

11  paraît  que  la  premièie  digestion  s'opère  dans 
le  ventricule  thoracique,  qui  contient  souvent 
des  animalcules,  tandisqu'on  n'en  aperçoit  jamais 
dans  les  viscères  de  l'abdoinen.  C'est  un  fait  que 
je  ne  veux  pas  laisser  ignorer;  car  j'avoue  que  je 
n'ai  aucune  liiunère  certaine  sur  la  nature  des 
fonctions  de  ces  divers  organes.  On  peut  cepen- 
dant supposer  que  les  substances  grossières  et 
essentieikment  indigestes  sont  revomies  par  le 
Polype  ,  à  peu  près  comme  elles  le  sont  par 
certains  oiseaux  de  proie  nocturnes,  et  que  les 
molécules  les  plus  déliées  et  les  plus  nutritives 
sont  les  seules  qui  passent  de  la  cavité  thoracique 
dans  l'intestin  grêle.  Cet  intestin  et  le  ventricule 
qui  le  termine  ne  contiennent  ordinairement 
qu'une  matière  liquide  et  peu  abondante.  INéan- 
moinslegros  intestin  est  presque  toujours  rempli , 
depuis  son  origine  jusqu'à  Tanus,  d'une  matière 
assez  compacte,  quelquefois  grumeleuse,  plus 
souvent  homogène,  d'un  gris  jaunâtre,  moulée 
par  petites  masses  arrondies  ou  ovoïdes,  mais 
que,  malgré  leur  forme,  on  prendrait  à  tort  pour 
des  œufs,  ou  ])our  des  amas  d'œufs.  J'ignore  si 
elles  ont  dans  l'économie  de  l'animal  quelque 
usage  particulier  ;  je  ne  les  considère  ici  que 
comme  les  excrémens. 

L'organe  que  je  crois  destiné  à  la  génération 


DES    ASCIDIES    COMPOSÉES.  9 

est  kmt  différent  de  ceux-ci  :  il  termine  inférieu- 
rement  le  corps  du  Polype.  C'est  un  sac  oblong, 
membraneux ,  quelquefois  vide  ,  mais  le  plus 
souvent  occupé  par  vingt-cinq  à  trente  corpus- 
cules oviformes  attachés  à  deux  ou  trois  cordons 
ondulés.  Ces  corpuscules  sont  sans  doute  des 
germes,  et  le  sac,  un  véritable  ovaire.  Il  ne  paraît 
pas  communiquer  immédiatement  avec  l'abdo- 
men. Les  germes  inférieurs  sont  ordinairement 
les  plus  gros.  Je  pense  qu'à  leur  maturité  le  sac 
s'ouvre,  et  les  laisse  échapper  par  un  petit  canal 
qui  monte  avec  le  rectum.  On  trouve  en  effet 
souvent  un  de  ces  corpuscules  engagé  dans  ce 
canal,  et  faisant  saillie  au-devant  du  thorax. 

Telle  est  la  première  espèce.  La  seconde  espèce 
(PojLYCLiJSUM  saturnium)  («) ,  étendue  de  même 
sur  le  sable  ou  sur  les  rochers,  produit  des 
masses  un  peu  convexes ,  molles ,  demi-trans- 
parentes ,  violettes ,  comme  irisées ,  semées 
d'un  nombre  prodigieux  de  mamelons  jaunâtres , 
la  plupart  groupés  autour  de  quelques  grands 
pores,  qui,  par  leur  dilatation  et  contraction 
successives ,  semblent  avoir  la  fonction  d'agiter 
et  renouveler  l'eau.  Après  avoir  détaché  douce- 
ment l'Alcyon  pour  l'examiner  de  plus  près,  on 
voit  que  tous  ces  grands  pores  sont  autant  de 
centres  auxquels  aboutissent  certains  filets  mem- 

(«)  Planche  xix,  fig.  i.  Voyez  aussi  pi.  iv,  fîg.  2 ,  et 
p),  XVIII  ;  fig.  I ,  PoLYCUNUM  constellatum. 


lO  1*^      MÉMOniE.       DESCRIPTIOÎNT 

braneiix ,  qui  parlent  des  mamelons  ,  et  que  la 
transparence  générale  laisse  apercevoir  (a).  On 
voit  de  plus  que  tous  ces  mamelons  sont  découpés 
en  six  dents ,  et  qu'ils  donnent  passage ,  en  s'ou- 
vrant ,  à  de  petites  étoiles  saillantes  et  mobiles. 
Ce  sont  les  bouches  des  Polypes  formées  d'une 
ouverture  un  peu  hexagone,  et  de  six  tentacules 
ovales  ou  lancéolés ,  aplatis ,  semblables  aux 
pétales  d'une  fleur  en  rose,  tous  très-cnliers 
et  très -réguliers.  Les  étoiles  rapprochées  et 
groupées  autour  des  pores  semblent  constituer 
autant  de  systèmes  particuliers  qu'il  y  a  sur  l'Al- 
cyon de  pores  difïerens.  Dans  les  intervalles  qui 
séparent  ces  divers  systèmes, sont  d'autres  étoiles 
plus  ou  moins  isolées. 

Au  reste ,  il  ne  faut  pas  être  surpris  de  la  ten- 
dance que  montrent  les  animaux  particuliers  de 
cette  espèce  d'Alcyon  à  se  réunir,  et  à  se  former 
en  systèmes  autour  de  certains  centres.  La  même 
disposition  est  commune  à  toutes  les  espèces  con- 
génères de  celles-ci.  Elle  se  retrouve  même  dans 
des  genres  étrangers  à  celte  famille,  notamment 
dans  les  Flustres.  Elle  est  tellement  marquéedans 
lesBotrylles,  que,  malgréles  judicieuses  observa- 
tions d'Ellis  (Z>)  sur  ces  animaux  composés,  chaque 

{a)  Ces  filets  ne  diffèrent  point  de  f appendice  anal, 
décrit  ci-devant  page  6. 

{U)  Er-T,is,  Act.  angl.,  vol.  49,  part.  2,  n"  61  ,  p.  449, 
in  Scho  lia  ad  observa  tioiiojn  Schlosseri. 


DES    ASCIDIES    COMPOSÉES.  II 

système  de  Bolrjlle  est  considéré  par  les  zoolu- 
gisles  actuels  comme  un  seul  Polype,  et  chaque 
Polype  comme  un  seul  tentacule.  J'ai  eu  occa- 
sion d'examiner  récemment  une  très-belle  espèce 
de  ce  genre  ,  qui  m'a  été  communiquée  par 
M.  Desmarets  fiis;  et  je  puis  assurer  que  chacun 
de  ces  prétendus  tentacules  est  pourvu  d'une 
bouche  ,  d'un  intestin  ,  d'un  anus  ,  de  deux 
ovaires,  en  un  mot,  est  un  animal  très-complet. 
Ces  systèmes  si  bien  ordonnés,  et  doués  de  pro- 
priétés si  extraordinaires  ,  ]ie  sont  pas  même 
nécessaii';s  à  l'existence  particulière  des  indivi- 
dus. On  trouve  toujours  quelques  animalcules 
isolés  et  séparés  des  autres.  Mais  je  reviens  aux 
Alcvons. 

J'ai  dit  que  l'extraction  et  l'examen  des  Po- 
lypes de  la  première  espèce  se  faisaient  sans  dif- 
llculté.  Il  n'en  est  pas  ainsi  des  Polypes  de  la 
seconde  espèce.  On  le  croira  sans  peine,  si  l'on  se 
représente  que  chaque  Polype  n'est  pas  contenu 
dans  une  seule  cellule,  mais  dans  plusieurs  ;  il 
y  en  a  une  pour  le  thorax,  une  pour  l'abdomen, 
\n\Q  pour  l'ovaire,  et  ces  trois  cellules,  qui  n'ont 
pas  toujours  la  même  direction  ,  ne  communi- 
quent entre  elles  que  par  deux  fort  petits  trous. 
Il  résulte  de  cette  disposition  singulière,  qu'à  l'ou- 
verture du  polypier ,  au  lieu  d'un  seul  rang 
d'animalcules,  on  croit  en  voir  plusieurs  rangs 
superposés  les  uns  aux  autres,  et  dont  laspect 


Î2  l"^'    MÉMOIRE.       DESCRIPTION 

présente  beaucoup  de  confusion.  Ajoutez  que  la 
consistance  molle  et  extensible  de  l'enveloppe 
gélatineuse,  qui  la  fait  céder  à  l'instrument  tran- 
chant sans  se  diviser ,  s'oppose  encore  à  leur  ex- 
traction. 

Quand  on  est  parvenu  à  se  procurer  un  Polype 
bien  entier,  on  est  étonné  qu'un  animal  si  diffé- 
rent en  apparence  de  l'espèce  précédente  y  soit 
si  semblable  en  effet  par  le  nombre  et  l'organisa- 
tion essentielle  de  toutes  ses  parties.  La  bouche ,  le 
cou,  les  tentacules  paraissent  conformés  de  même. 
Le  thorax  est  relativement  beaucoup  plus  grand  ; 
il  présente  d'ailleurs  la  même  forme  cylindrique , 
le  même  étranglement  vers  le  milieu,  les  mêmes 
tubercules  devant  et  derrière  le  cou,  les  mêmes 
vaisseaux  bruns  et  ondulés  sur  le  dos,  le  même 
appendice  à  la  poitrine,  et  au-dessous  la  même 
ouverture ,  à  laquelle  aboutit  aussi  l'anus  :  l'ou- 
verture est  seulement  plus  spacieuse.  Dans  cette 
espèce,  l'anus  sort  à  peu  près  au  milieu  du  tho- 
rax ;  mais  il  y  a  d'autres  espèces  voisines  de 
celles-ci,  dans  lesquelles  l'intestin  monte  plus 
haut,  et  s'ouvre  plus  près  du  cou.  La  peau  est 
lâche,  et  semblable  à  une  tunique  par-devant. 
On  voit  courir  à  sa  surface  et  aux  bords  de  son 
ouverture  antérieure  quelques  nervures  ,  qui 
descendent  des  tentacules ,  et  qui  s'arrangent  avec 
beaucoup  de  symétrie.  On  remarque  souvent  au- 
dessus  de  l'anus  une  protubérance  semblable  à  un 


DES  ASCIDIES    COMPOSEES.  l5 

petit  jabot ,  mais  qui  est  loin  d'être  un  jabot  véri- 
table, si  elle  est  produite,  comme  je  le  pense,  par 
un  germe  arrêté  dans  cet  endroit ,  et  non  par  les 
animalcules  que  le  Polype  peut  avoir  avalés.  Cette 
espèce  en  prend  néanmoins  d'assez  gros,  et  j'ai 
trouvé  dans  son  premier  ventricule  des  Crustacés 
à  quatorze  pattes,  qui  diflerent  par  leurs  tarses 
en  pinceaux  des  autres  Crustacés  connus. 

En  ouvrant  ce  ventricule,  on  voit  que  son  en- 
trée forme  un  bourrelet  saillant,  entouré  de  douze 
lilets  cylindriques ,  et  recourbés  ,  dont  six  plus 
lon<ïs  alternent  avec  les  autres.  Le  même  ventri- 
cule  est  aussi  garni  d'un  appareil  bien  propre  à 
le  soutenir  et  à  en  fortifier  les  parois.  C'est  une 
sorte  de  réseau  transparent,  élastique,  dont  la 
structure  est  très-régulière.  Il  est  composé,  dans 
cette  espèce,  de  trente-deux  bandelettes,  seize  de 
chaque  côté  -,  dans  d'autres ,  de  vingt-quatre  ou 
de  trente-six,  disposées  horizontalement  à  égale 
distance,  et  unies  les  unes  aux  autres  au  inoyen 
de  traverses  plus  étroites.  Ces  bandelettes  se 
joignent  par-devant  à  un  filet  simple,  et  par- 
derrière  elles  s'attachent  à  deux  autres  filets  qui 
s'étendent  le  long  du  dos.  Je  n'ai  observé  un 
semblable  appareil  que  dans  quelques  espèces  de 
cette  famille;  mais  dans  toutes,  le  thorax  offre  à 
l'extérieur  des  plis  saillans ,  plus  ou  moins  pro- 
noncés ,  et  je  présume  qu'ils  sont  dus  à  quelque 
chose  d'analogue. 


l.\  1^^    MÔTOIRE,       DESCniPTTOX 

Uabdomeii,  des  deux  tiers  au  moins  plus  petit 
que  le  thorax,  est  attaché  à  sa  base  antérieure ,  et 
semble  n'y  tenir  que  par  un  fil.  On  ne  peut 
mieux  en  cela  le  comparer  qu'au  ventre  d'un 
Sphex  ou  d'une  Guêpe.  Lé  pédicule  donne  pas- 
sage cà  l'intestin  grêle;  le  ventricule  abdominal 
se  montre  à  travers  la  peau;  il  est  simplement 
ovoïde ,  lisse  et  charnu.  Le  gros  intestin  se 
recourbe  en  arrière,  et  faisant  un  tour  de  spi- 
rale sur  lui-même,  il  monte  en  suivant  le  côté 
gauche  de  l'abdomen  ,  traverse  aussi  le  pédicule, 
et  se  porte  au-devant  du  thorax.  Les  excrémens 
sont  d'un  gris  clair,  et  forment  assez  souvent 
unelongue  chaîne  de  globules,  cj^ui  s'étend  depuis 
le  bas  de  l'intestin  jusqu'à  l'anus. 

De  même  que  l'abdomen  est  suspendu  au  tho- 
rax, l'ovaire  l'est  à  l'abdomen  :  il  s'y  attache  à 
gauche  par  un  petit  pédicule,  et  se  prolonge 
sous  la  forme  d'une  massue  ovale,  terminée  par 
un  long  filet  tubuleux.  Les  germes  qu'il  contient 
sont  semblables  à  ceux  de  l'espèce  précédente, 
et  fixée  de  même  à  quelques  vaisseaux. 

Les  Polypiers  que  nous  avons  examinés  jus- 
qu'ici sont  gélatineux  ou  cartilagineux.  Celui  de 
l'espèce  dont  je  vais  maintenant  parler  (Didem- 
NUM  candidum)  (a),  est  plus  opaque,  et  comme 
fongueux  ou  spongieux.  Il  s'étend  sur  les  tiges 

(«)  Plandie  iv,  fig.  5 ,  el  plaudie  xx  ,  fig.  i . 


DES    ASCIDIES    COMPOSEES.  10 

des  Madrépores ,  qu'il  enveloppe  plus  ou  moins. 
Les  incrustations  qu'il  y  forme  sont  d'un  blanc 
de  lait,  tant  à  l'intérieur  qu'à  l'extérieur.  Leur 
surface  est  couverte  de  mamelons  saillans,  fenduy 
en  six  rayons,  et  disposés  à  peu  près  en  quin- 
conce. Les  Polypes  sont  jaunes  et  très-petits;  ils 
égalent  à  peine  en  volume  deux  graines  de  pavot  : 
à  la  vérité,  ils  occupent  seulement  deux  loges. 
Il  n'y  en  a  qu'une  seule  pour  l'abdomen  et 
Tovaire. 

La  bouche  de  ces  Polypes  ressemble  à  un  en- 
tonnoir :  son  limbe  ou  bord  supérieur  est  dé- 
coupé en  six  dents  très  -  simples  ,  écartées  et 
pointues.  Le  thorax  est  court,  arrondi,  sillonné 
transversalement;  le  dos  très-gibbeux,  et  divisé 
par  une  gouttière  longitudinale.  La  f)oitrine  est 
échancrée  au-dessous  du  tubercule ,  où  elle  laisse 
voir  l'anus  à  sa  place  ordinaire.  Elle  se  prolonge 
ensuite  en  un  filet  auquel  tient  l'abdomen ,  qui 
par  conséquent  est  pédicule  comme  dans  l'espèce 
précédente  ;  mais  au  lieu  d'être  des  deux  tiers 
plus  petit  que  le  thorax,  il  est  une  fois  plus  grand. 
Sa  direction  est  presque  horizontale,  et  sa  forme 
elliptique  ;  le  ventricule  abdominal  en  occupe 
la  région  supérieure  et  postérieure.  Ce  ventri- 
cule est  ovoïde  et  charnu.  Le  gros  intestin ,  après 
être  descendu  jusqu'au  fond  de  l'abdomen,  se 
replie  en  avant,  et  remonte  vers  le  pédicule,  par 
lequel  il  passe  pour  se  rendre  à  l'anus.  L'ovaire 


l6  1^*^    MOrOIRE.       DESCRIPTION" 

ne  pend  point  j  il  est  orbiculaire,  et  appliqué  sur 
le  côté  gauche  de  Tabdomen,  qu'il  dépasse  sen- 
siblement; il  contient  de  très-petits  grains.  Je 
n'ai  pu  me  rendre  compte  de  leur  disposition  ; 
je  suppose  qu'elle  diffère  peu  de  celle  que  j'ai 
observée  dans  l'espèce  suivante. 

Celle-ci  (Euccelium  hospiliolum)  (a),  qui  est  la 
quatrième  et  dernière,  recouvre  aussi  les  Ma- 
drépores et  d'autres  corps  marins,  sur  lesquels 
elle  s'étend  en  petites  plaques  qui  sont  d'un  blanc 
laiteux,  mais  à  leur  surface  seulement,  car  leur 
intérieur  est  mou  et  transparent  comme  un« 
gelée  ;  il  recèle  souvent  des  Crevettes ,  auxquelles 
ces  Alcyons  servent  de  refuge.  J'ai  voulu  savoir 
à  quoi  tenait  la  couleur  opaque  et  laiteuse  de 
cette  espèce  et  de  la  précédente ,  et  après  en  avoir 
placé  quelques  fragmens  sous  une  forte  lentille, 
j'y  ai  découvert  une  multitude  d'atomes  lenti- 
culaires, tout  hérissés  d'épines,  et  comme  ra- 
diés. Ces  molécules  calcaires  ne  sont  pas  des  corps 
étrangers  à  la  substance  du  Polypier,  comme  on 
pourrait  le  croire,  et  comme  le  sont  en  effet  les 
graviers  qu'on  rencontre  quelquefois  ailleurs. 

Il  y  a  donc  une  sorte  d'analogie  entre  la  troi- 
sième et  la  quatrième  espèce;  mais  elles  diffèrent 
sous  des  rapports  très-importans.  Les  mamelons 
ovales  dont  la  surface  de  la  quatrième  espèce  est 

(a)  Planche  iv,  fig.  4,  et  planche  xx,  fig.  a. 


DES    ASCIDIES    COMPOSEES.  I7 

parsemée  ont  une  ouverture  peu  ou  point  appa- 
rente ;  ils  ne  représentent  point  des  étoiles  à  six 
rayons  :  on  aperçoit  seulement  à  travers  leur 
demi-transparence  les  bouts  de  huit  à  dix  filels 
qui  seml)lent  sortir  du  ventricule  thoraciquc. 
Les  Polypes  sont  trcs-rapprocliés  de  la  surface  do 
leur  enveloppe,  et  ils  n'occupent  chacun  qu'une 
seule  loge.  Leur  cou  est  plus  ou  moins  grêle  ; 
peut-être  se  déploie-t-il  à_  son  limbe  en  six  vérita- 
bles tentacules,  mais  je  n'ai  jamais  réussi  à  les  voir 
s'épanouir.  J'y  ai  fait  des  efforts,  et  j'insiste  sur 
ce  point,  parce  que  la  nécessité  d'observer  ces 
organes  n'est  pas  assez  généralement  reconnue. 
Les  naturalistes  en  font  rarement  mention  dans 
l'exposition  des  caractères,  et  ils  semblent  n'avoir 
aucune  idée  fixe  sur  leur  degré  d'importance.  Il 
n'est  pas  rare  de  trouver  dans  un  seul  genre  des 
espèces  à  tentacules  ailés  et  à  tentacules  simples, 
à  tentacules  en  nombre  défini  et  en  nombre  indé- 
fini^disposés  sur  un  seul  rang,  etdisposés  sur  plu- 
sieurs. Cette  négligence  s'étend  sur  les  espèces  elles- 
mêmes.  N'attribuet-on  pas  au  Botrylle  étoile  des 
tentacules  dont  le  nombre  varie  depuis  trois  jus- 
qu'à vingt?  On  croirait  que  les  parties  rayon- 
nantes des  animaux  composés  ne  sont  soumises 
à  aucune  loi  constante  :  elles  le  sont  cependant 
comme    les   parties   rayonnantes   des    plantes  , 
comme  les  organes  symétriques  des  autres  ani- 
maux. Un  système  des  Polypes  fondé  sur  la  seule 


l8  1**^    MÉMOIRE.       DESCRIPTION 

considération  des  tentacules  ne  serait  ni  moins 
naturel  ni  moins  solide  que  les  systèmes  établis, 
par  exemple,  sur  la  simple  inspection  des  man- 
dibules et  des  mâchoires  dans  les  insectes.  On 
peut  poser  en  principe  qu'à  certaines  exceptions 
près,  qu'il  serait  facile  de  déterminer,  la  dispo- 
sition, la  forme,  le  nombre  des  tentacules,  ne 
varient  point  dans  les  espèces  du  même  genre, 
et  à  plus  forte  raison  dans  les  individus  de  la 
même  espèce. 

Le  cou  de  celle  dont  il  s'agit  ici  est  supporté 
par  un  grand  thorax,  dont  la  peau  délicate  et 
transparente  laisse  paraître  de  chaque  côté  six 
à  sept  lignes  transversales,  unies  par  des  lignes 
longitudinales  plus  étroites,  et  décèle  ainsi  l'or- 
ganisation de  son  ventricule  intérieur  ;  elle  offre 
aussi  deux  tubercules  supérieurs  et  deux  vais- 
seaux dorsaux.  Le  premier  intestin  est  fort  court; 
il  aboutit  à  un  ventricule  charnu  ,  très -renflé, 
presque  globuleux,  qui  s'appuie  sur  le  fond  un 
peu  prolongé  du  thorax.  Le  second  intestin  des- 
cend obliquement  en  arrière  ;  il  éprouve  deux 
étranglemens  successifs  dans  le  fond  de  l'abdomen, 
se  relève  ensuite,  toujours  en  arrière,  et  décri- 
vrant  une  anse  arrondie ,  il  passe  à  droite  sur  la 
base  du  thorax  pour  venir  se  fixer  à  son  bord 
antérieur  et  le  suivre  jusqu'au  sommet.  Il  est 
rempli,  comme  à  l'ordinaire,  d'une  pâte  assez 
fine ,  jaune  ou  grise ,  moulée  par  petites  masses  j 


DES    A-SCiniES    COMPOSÉES.  I9 

mais  ce  qu'il  a  de  particulier,  c'est  qu'il  parai C 
aboutir  directement  à  un  pore  visible,  percé  sur 
un  des  côtés  du  mamelon,  et  qui  ne  peut  en 
effet  répondre  qu'<à  l'anus.  Cette  disposition 
suffisamment  constatée ,  et  les  observations  de 
Gasrtner  sur  les  Distomes  (a)  m'ont  conduit  à 
penser  qu'il  existait,  à  la  surface  de  tous  les  Al- 
cyons à  six  tentacules ,  deux  pores  pour  chaque 
Polype,  un  destiné  à  l'entrée  des  alimens,  et  l'au- 
tre destiné  sans  doute  à  leur  sortie  après  l'entière 
digestion.  Le  nom  à^anus  que  j'ai  donné  jusqu'à 
présent  à  l'orifice  supérieur  du  gros  intestin  lui 
suppose  une  issue  au-dehors.  Si  cette  issue  existe 
réellement,  je  dois  convenir  que  dans  la  plupart 
des  espèces  elle  est  si  petite  ou  si  exactement  fer- 
mée, qu'elle  échappe  à  toutes  les  tentatives  que 
l'on  fait  pour  la  découvrir. 

Il  me  reste  à  parler  de  l'ovaire.  Il  est  orbicu- 
laire  comme  dans  l'espèce  précédente ,  et  appliqué 
de  même  contre  l'abdomen,  mais  du  côté  droit. 
Il  s'en  détache  facilement.  On  y  distingue  presque 
toujours  trois,  quatre  ou  cinq  germes  disposés 
en  cercle,  et  attachés  à  un  placenta  central. 

Si  j'ai  réussi  à  mettre  quelque  clarté  dans  les 
descriptions  que  je  viens  de  lire,  on  a  pu  remar- 
quer que  les  espèces  qui  en  font  le  sujet  ont  des 

(a)  \oyez  la  description  du  Distomiis  varioloszis  on 
•   u4.lcyonium  ascidioïdcs ,  ci-aprùs^  P^o"  ^'^' 


20  1^^    jWÉMOIRE.       DESCllIPTIOX 

caractères  communs  qui  pcrmeltcnt  de  les  réunir  . 
en  famille,  et  des  caractères  propres  qui  auto- 
risent à  les  distinguer  en  autant  de  genres.  J'éta- 
blis ces  derniers  de  la  manière  qui  suit  : 

r"^  Section.  Ovaire  pendant,  inférieur. 

1^'  Genre  ,   Aplidium.  Polype  occupant  une 
seule  loge ^  abdomen  et  ovaire  sessiles. 

Je  le  divise  en  deux  tribus  : 

I  °.   Ovaire  plus  court  que  le  corps. 

2°.   0(^aire  de  beaucoup  plus  long  que  le 
corps. 

a^  Genre ,  Polyclinum.  Polype  occupant  trois 
loges  f  abdomen  et  ovaire  pédicules, 

-j.^  Section.  Ovaire  appliqué,  latéral. 

5^  Genre,  Didemnum.  Polype  occupant  deux 
loges  ^  abdomen  pédicule, 

4^  Genre  ,   Euccelium.   Polype  occupant  une 
seule  loge  ^  abdomen  sessile. 

Quant  aux  caractères  comnmns  à  ces  divers 
genres,  il  suffira,  je  crois,  de  rappeler  ici  les 
principaux.  Je  les  réunirai,  sans  aucjin  égard 
pour  leur  degré  ifimportance,  sous  le  titie  de 


TtTS    ASCII>IES    COMPOSÉES.  2  E 

la  famille  aux  espèces  de   laquelle  on  pourrait 
conserver  exclusivement  le  nom  d'Alcyons. 

Les   ALCYONS   ou    ALCYONÈESy   ALCYONE^. 

Polypes  simplement  agrégés,  renfermés  dans 
les  cellules  d'une  enveloppe  commune ,  et 
n'ayant  avec  la  substance  gélatineuse  ou 
cartilagineuse  de  cette  enveloppe  que  de 
faibles  adhérences.  Six  tentacules  courts  et 
simples.  Tronc  divisé  en  thorax  et  en  ab- 
domen; chacune  de  ces  cavités  contenant 
un  ventricule.  Intestin  abdominal  unique, 
replié  sur  lui-même,  terminé  par  un  orifice 
distinct.  Ovaire  compris  dans  une  poche 
séparée  et  munie  d'un  oviductus. 

Après  avoir  rendu  la  famille  des  Alcyons  à  des 
limites  naturelles,  je  devrais,  pour  consolider 
le  résultat  de  mes  observations  à  son  sujet , 
examiner  par  combien  de  points  importans  elle 
diffère  des  autres  familles  de  Polypes  ;  mais  cet 
examen  exigerait  l'emploi  de  plusieurs  élémens 
que  je  ne  puis  encore  réunir.  Je  me  contenterai 
d'observer  qu^elle  est  très-voisine  des  Botrylles  : 
ce  sont ,  si  l'on  veut ,  deux  familles  d^un  même 
ordre.  Elle  est,  au  contraire,  éloignée  des  Alcyo- 
niuni  exoSj  A.  digitatuni,  A.  arboreiimyeX.  de  tous 
les  autres  Alcyons  arborescens  à  huit  tentacules 
pinnés.    Ceux-ci  appartiennent  à  une  famille 


?-2  I*'    MÉMOIRE.       IlESCRIPÏIOiV 

parliculièrede  Polypes  composés,  que  j'étaLlirai 
dans  le  Mémoire  suivant  {a).  Elle  ne  peut  de 
même  avoir  que  de  faibles  rapports  avec  les  Po- 
lypes nus,  qui,  comme  les  Hydres,  sont  tout 
estomac,  et  n'ont,  suivant  les  zoologistes,  tii 
ovaires  ni  intestins  distincts.  Enfin ,  il  me  parait 
difficile  de  lui  en  supposer  aucun  avec  \Alcyo- 
nîum  hursa,  déjà  réclamé  par  les  botanistes;  ni 
avec  les  Alcyonium  lyncurium  et  cjdonium  , 
dont  M.  de  Lamarck  a  fait,  je  crois,  son  genre 
Tétliie(è),  genre  qui  doit,  à  mon  avis,  sortir 
de  la  classe  des  Polypes.  Mais  on  peut,  jusqu'à 
un  certain  point,  la  rapprocher  des  Holothuries, 
comme  on  peut  rapprocher  les  Alcyons  à  huit 
tentacules  des  Actinies  et  des  Zoanthes.  Je  dois 
faire  remarquer  à  ce  sujet  que  M.  de  Lamarck, 
avec  cette  sagacité  profonde  qui  lui  est  propre, 
et  qui  lui  fait  souvent  prévoir  et  devancer  les 
résultats  de  l'observation,  a  placé  depuis  peu  (c) 


(«)  La  famille  dont  il  a'agit  comprendra  les  Pennatulef, 
Veretilles,  Coraux,  Gorgones,  el  les  autres  Polypes  fixes 
ou  floltans,  à  huit  tentacules  communément  jiectinés. 

[h]  Ces  Tétines  diffèrent  beaucoup  des  7'e//i/«  d'Aristote, 
qui  sont  précisément  les  Ascidies  dont  il  est  fait  mention 
ci-après. 

(c)  Dans  Y  Extrait  du  Cours  de  Zoologie  du  Muséum 
d'histoire  naturelle ,  sur  les  Animaux  sans  vertèbres. 
Paris,  i8i3. 


DES    ASCIDIES    COMPOSEES.  îiS 

les  Alcyons  en  tête  des  Polypes ,  et  dans  le  voi- 
sinage des  Radiairés.  A-t-il  eu  raison  d'y  mettre 
de  même  les  Téthies  et  les  Eponges?  Je  ne  le 
pense  pas.  L'existence  des  Polypes,  à  l'égard  des 
Alcyons,  est  certaine.  Elle  est  encore  douteuse  à 
l'égard  des  Eponges,  quoique  d'illustres  natu- 
ralistes aient  tenté  de  l'établir  par  dea  raisonne- 
mens  présentés  avec  beaucoup  d'art ,  mais  qui 
ne  sauraient  balancer  le  témoignage  des  sens. 
Pourquoi  n'admettrait-on  pas  une  classe  d'êtres 
privés  d'organes  pour  la  digestion  et  le  mouve- 
ment spontané,  et  conservant,  sous  cette  appa- 
rence propre  à  la  plante,  quelques  signes  d'irri- 
tabilité? Ces  êtres,  parmi  lesquels  prendraient 
place  les  Eponges,  les  Téthies,  et  tant  de  genres 
qui  leur  sont  analogues,  mériteraient,  à  plus 
juste  titre  qu'aucun  autre,  le  nom  de  Zoophytes. 
Leur  existence  dans  la  nature  peut  n'être  encore 
que  vraisemblable  ;  mais  tout  me  porte  à  croire 
que  des  observations  prochaines  et  décisives 
viendront  la  confirmer  (a). 

(a)  Le  lecteur  que  ce  point  intéresse  peut  consulter , 
clans  l'ouvrage  sur  l'Egypte ,  les  planches  qui  représentent 
les  Eponges  et  les  autres  productions  de  même  nature^ 


SECOND  MEMOIRE. 


OBSERVATIONS 

SUR  LES  ALCYONS  A  DEUX  OSCULES  APPARENS  , 
SUR  LES  BOTRYLLES  ET  SUR  LES  PYROSOMES  ; 

Lues  à  la  première  Classe  de  l'Inslitut ,  le  i*'  mai  181 5  (a). 


A.PRÈS  avoir  exposé  mes  observations  sur  les 
Alcyons  à  six  tentacules,  je  me  proposais  de 
passer  aux  Alcyons  qui  en  ont  huit;  mais  je  suis 
obligé  de  revenir  sur  les  premiers.  La  Classe,  en 
me  permettant  de  lui  communiquer  mon  travail, 
m'a  fait  acquérir  les  moyens  de  le  perfectionner. 
Les  nouveaux  faits  que  je  vais  lui  soumettre 
sont  dus  à  la  bienveillance  dont  m'honorent  ses 
membres ,  et  aux  secours  inattendus  que  quel- 
ques-uns d'entre  eux  m'ont  généreusement 
accordés. 

Dans  mon  premier  Mémoire  j'ai  prouvé  que 


{a)  Ce  Mémoire  a  été  présenté  le    17  avril;    mais  les 
travaux  de  la  Classe  en  ont  fait  dillérer  la  lecture. 


26  2*    MÉMOIRE.       SUITE 

les  Alcyons  à  six  tentacules  simples  avaient  nne 
organisation  compliquée ,  différente  de  celle  que 
l'on  suppose  essentielle  à  tous  les  Polypes  ;  que 
leur  bouche  communiquait  d^abord  avec  une  pre- 
mière cavité,  qui  pouvait  prendre  le  nom  de  pe?i' 
tricule  thoracique ;  qu'un  seul  intestin  partait  de 
cette  cavité  pour  se  rendre  à  une  autre,  que  j'ai 
nommée  ventricule  abdominal }  qu'au  sortir  de  ce 
second  ventricule,  l'intestin,  toujours  unique, 
mais  plus  gros  ,  se  recourbait  et  remontait  vers  la 
surface  du  Polypier,  sous  laquelle  il  se  terminait 
par  un  orifice  distinct  ou  un  anus.  J'ai  de  plus 
observé  que  ce  gros  intestin  était  communément 
lempli  d'une  matière  demi-liquide,  divisée  par 
petites  masses ,  et  ressemblant  à  des  excrémens. 
Enfin  ,  j'ai  remarqué  que  l'évacuation  de  ces  ex- 
crémens ne  pouvait  s'efïèctuer  que  par  une  ou- 
verture extérieure  correspondant  à  l'anus.  Or^ 
cette  ouverture,  indiquée  d'une  manière  équivo- 
que sur  quelques  espèces,  demeurait  invisible  sur 
toutes  les  autres.  Des  organes ,  si  semblables  en 
apparence  à  un  système  digestif,  auraient-ils  eu 
une  autre  destination  ?  La  difficulté  était  fâ- 
cheuse ,  mais  l'amour  de  la  vérité  ne  me  permet- 
tait pas  de  la  dissimuler. 

Il  existait:  une  espèce  dont  l'examen  aurait 
éclairci  mes  doutes.  Je  veux  parler  de  VAlcjo- 
nium  ascidioïdes  ^  que  Gaertner  avait  réuni  a 
quelques  Ascidies ,  et  compris  dans  son  genre  Di- 


TtLS    ASCIDILS    COMPOSAIS.  27 

stoj7ius ,  parce  qu'il  avait  observé  à  la  surface  de 
ce  corps  des  cellules  proéminentes  ,  pourvues 
chcicune  de  deux  oscules  ou  petites  bouches.  En 
supposant  le  fait  exact,  un  des  deux  oscules  ne 
pouvait  que  servir  d'anus;  mais  deux  ouvertures 
parfliitement  semblables  ,  et  couronnées  égale- 
ment de  six  raj^ons ,  ne  répondaient-elles  en  effet 
qu'à  un  seul  animal? 

Cette  question  est  aujourd'hui  résolue.  J'ai 
observé,  dans  la  collection  de  M.  Cuvier,  deux 
espèces  d'Alcyons  gélatineux,  qui  méritent,  aussi 
bien  que  le  précédent ,  le  surnom  à^ascidioïdes^ 
parce  que  leurs  petits  animaux  ont,  de  même 
que  les  Ascidies ,  deux  ouvertures  tubuleuses  , 
semblables  pour  la  forme,  quoique  leurs  rela- 
tions soient  très-ditrérentes ,  puisque  l'une  con- 
duit à  la  bouche,  et  l'autre  à  l'anus.  L'examen 
de  l'organisation  intérieur  de  ces  Alcyons  à  deux 
oscules  m'a  prouvé  qu'elle  ne  différait  point  de 
celle  des  Alcyons  précédemment  décrits.  Il  est 
donc  démontré  par  l'analogie ,  que  les  espèces 
d'Alcyons  pourvues  de  six  tentacules  simples, 
quel  que  soit  le  nombre  des  oscules  apparens,  en 
ont  toujours  deux  à  chacune  de  leurs  cellules. 

La  position  et  la  forme  de  ces  ouvertures ,  lors- 
qu'elles sont  également  visibles  ,  et  qu'elles  sur- 
montent des  cellules  elles-mêmes  proéminentes, 
donnent  aux  Alcyons  gélatineux  l'aspect  général 
des  ascidies.  Il  parait  certain  que  les  rapports  de 


aS  2*    MÉMOIRE. 


SUITE 


ces  animaux  entre  eux  ne  se  bornent  pas  à  celle 
apparence  extérieure,  et  que  leur  analogie  s'étend 
très-loin.  M.  Cuvier,  en  examinant  avec  moi  les 
dessins  relatifs  à  mon  premier  Mémoire ,  a  cru  y 
Toir  une  organisation  rapprochée  de  celle  des 
Ascidies  de  sa  quatrième  division.  La  comparai- 
son que  nous  avons  faite  aussitôt  de  ces  dessins 
et  de  ceux  qu'il  avait  lui-même  exécutés  pour 
l'anatomie  des  Ascidies,  a  confirmé  ce  soupçon  {a). 
3'ai  donc  dirigé  mon  attention-de  ce  côté  ;  et 
après  avoir  comparé  de  nouveau  sur  la  nature 
les  Ascidies  et  les  divers  genres  d'Alcyons  gélati- 
neux, scrupuleusement  organe  par  organe,  je 
me  suis  convaincu  qu'il  manquait  peu  de  chose 
à  leur  parfaite  ressemblance,  et  que  l'analogie  se 
soutenait  dans  presque  tous  les  points. 

Ainsi  le  ventricule  thoracique  des  Alcyons  ré- 
pond au  sac  ou  ventricule  branchial  des  Ascidies. 
Son  entrée  est  garnie  des  mêmes  filets-  sa  struc- 
ture présente  de  même  des  vaisseaux  longitudi- 
naux, se  croisant  à  angles  droits  avec  des  vais- 
seaux transverses,  qui  tiennent  par  un  bouta  une 
veine,  et  par  l'autre  vraisemblablement  à  deux 
artères  pulmonaires  :  on  doit  donc  penser  qu'il 
sert  aussi  à  la  respiration .  Ce  qu'il  y  a  d  e  singulier  y 

(ci)  Le  17  février  181 5.  Ce  résultat,  que  sa  parfaite  évi- 
dence rendait  intéressant^,  était  connu  huit  jours  après  de 
tous  les  zoologistes  de  la  capitale.  Jj 


DUS    ASCIDIES    COMPOSÉES.  P-Q 

c'est  la  quantité  cranimalcules  dont  ce  vcnhiculc 
respiratoire  est  souvent  rempli  et  gonflé.  Un  fait 
non  moins  remarquable  ,  est  la  grosseur  et  la  soli- 
dité que  ces  vaisseaux  ,  si  fins  dans  les  Ascidies, 
prennent  dans  quelques  Alcyons.  On  en  aura  une 
idée  quand  on  saura  que  le  réseau ,  presque  carti- 
lagineux ,  que  j'ai  trouvé  chez  certaines  espèces, 
et  dont  j'ai  donné  ci-devant  une  description  dé- 
taillée, n'est  autre  chose  que  le  tissu  vasculaire 
de  leur  sac  branchial. 

L'ouverture,  couronnée  de  six  tentacules,  par 
laquelle  l'eau  et  les  alimens  s'introduisent  dans 
la  cavité  du  thorax,  ne  peut  être  comparée  qu'à 
l'orifice  branchial  des  Ascidies  ,  lequel  est  aussi 
quelquefois  marqué  de  six  plis.  D'après  ce  prin- 
cipe, la  véritable  bouche  du  Polype  serait,  comme 
dans  l'Ascidie  ,  non  l'orifice  qui  reçoit  les  ali- 
mens du  dehors  ,  mais  la  petite  ouverture  qui  les 
transmet  immédiatement  au  tube  intestinal.  Néan- 
moins, comme  cette  ouverture,  située  au  fond 
du  sac  branchial  (a),  n'a  point  de  lèvres,  onpour- 


(a)  La  bouche  des  Ascidies  et  des  animaux  que  je  leur 
compare  est  placée  vers  l'extrémité  inférieure  de  la  veine 
branchiale,  à  sa  droite,  et  fait  face  au  dos  ou  aux  deux 
artères.  Sa  position  ,  relativement  à  la  cavité,  est  tantôt  plus 
haute,  tantôt  plus  basse  :  on  peut  dire  qu'elle  n'est  jamais 
au-dessus  de  son  milieu,  mais  qu'elle  est  très-rarement  à 
son  extrême  fond,  surtout  dans  les  Ascidies  ordinaires; 


5o  2e    MÉMOIRE.       SUITiî 

rait  lui  appliquer  le  nom  de  pharynx,  et  laisser 
celui  (le  bouche  à  Torifice  extérieur,  dont  les 
tentacules  ou  rayons  charnus  représentent  en  i 
effet  les  tentacules  des  Polypes  proprement  dits  , 
et  les  lèvres  des  Mollusques  bivalves.  On  suppo- 
serait alors  le  ventricule  branchial  formé  par 
vnie  dilatation  de  la  partie  du  tube  alimentaire 
bîLuée  entre  les  lèvres  et  le  pharynx  {a). 

Le  premier  intestin  ,  que  j'ai  nommé  intestin 
grêle ,  doit  être  considéré  comme  un  œsophage, 
et  le  ventricule  qui  lui  succède  comme  un  véri- 
table estomac.  J'observe  cependant  que  ce  ven- 
tricule, lorsqu'il  est  profondément  divisé ,  diffère 
beaucoup  du  renflement  qui  constitue  l'estomac 
de  l'Ascidie.  D'ailleurs  chez  celle-ci  l'estomac 
est  souvent  enveloppé  dans  un  foie  volumineux, 
et  les  animaux  en  question  n'ont  pas  de  foie  bien 
distinct,  ou  s'ils  en  ont  un  épais,  et  faisant  masse 
comme  celui  des  Pyrosomes,  il  est  autrement 
placé.  Leur  intestin  ,  après  être  remonté  sur  lui- 
même,  se  termine  toujours  par  un  anus  libre  , 
exactement  comme  dans  les  Ascidies,  chez  les- 


d'où  il  suit  que  les  artères  branchiales ,  qui  aboutissent  aussi 
vers  la  bouche ,  sont  presque  toujours  notablement  plus 
longues  que  les  veines. 

[à)  Pour  éviter  1  équivoque,  je  substituerai  souvent  an 
mot  hoiic/i,?  le  mot  pharynx. 


DES    ASCIDIES    COMPOSJÉES.  3i 

quelles  l'extrémité  du  rectum  flotte  sous  l'orifice 
destiné  à  Tévacuation  des  excrémens  (a). 

La  cavité  qui  contient  les  intestins,  ou  l'abdo- 
men, n'est  pas  placée  de  même  dans  les  deux 
familles.  Les  Ascidies  ont  l'abdomen  latéral ,  je 
veux  dire  qu'il  est  entièrement  appliqué  sur  un 
des  côtés  du  sac  branchial ,  dont  il  ne  dépasse 
point  la  base.  Les  Alcyons  gélatineux,  au  con- 
traire, ont  l'abdomen  inférieur,  et  souvent  même 
il  est  pédicule.  Le  rectum  est  la  seule  partie  du 
tube  intestinal  qui  s'appuie  sur  le  thorax.  Il  y  a 
néanmoins  quelques  Ascidies,  telle  que  V^Isci- 
dia  lepadiformis  et  VA.  clavata,  dont  l'abdomen 
se  rapproche  par  sa  position  de  celui  des  Alcyons, 

L'ovaire  de  ces  derniers  est  toujours  unique , 
tantôt  appliqué  sur  le  côté  de  l'abdomen,  tantôt 
pendant  au-dessous.  Celui  de  plusieurs  Ascidies 
est  double;  il  y  en  a  un  de  chaque  côté  du  corps. 
Nous  trouverons  aussi  un  ovaire  double  dans  les 
Botrylles  et  dans  les  Pyrosomes. 

Tous  ces  petits  animaux  composés  sont  com^ 
plètement  hermaphrodites.  Leurs  œufs  sont  des 
germes  susceptibles  de  se  développer  sans  fécon- 
dation préalable,  du  moins  apparente.  Ne  peut- 
on  pas  en  dire  autant  des  Ascidies ,  et  même  de 

{a)  Cet  orifice  dans  les  Ascidies  n'a  point  de  filets  comme 
l'autre,  mais  deux  replis  en  forme  de  valvules,  ou  un 
simple  repli  cii'culaire. 


'6l  2®    MÉMOIRE.       SUITE 

tous  les  Mollusques  acéphales.  Eu  cela  ,  cette 
classe  cl'etres  semble  se  rapprocher  des  Polypes 
autant  quelle  s'éloigne  des  autres  Mollusques. 

J'ai  dit  qu'on  observait  aux  animaux  des  Al- 
cyons gélatineux ,  deux  tubercules ,  un  entre  le 
cou  et  l'appendice  de  l'anus ,  et  un  autre  derrière 
le  cou  •  le  premier  ou  l'antérieur ,  qui  se  retrouve 
dans  les  Ascidies  (a)  ,  près  de  leur  ganglion  ,  m'a 
paru  sur  les  Alcyons  avoisiner  également  un  gan- 
glion logé  dans  l'épaisseur  de  la  tunique  ;  ce  gan- 
glioaestunpeu  allongé,  et  fournit  quelques  filets 
qui  se  dirigent  en  sens  contraire  :  les  uns  se 
portent  à  l'anus ,  les  autres  vont  au  cou  du  ven- 
tricule tlioracique.  En  un  mot,  ce  qu'on  aperçoit 
du  système  nerveux  des  Alcyons,  des  Botrylles 
et  des  Pyrosomes,  rappelle  entièrement  celui  des 
Ascidies.  Il  en  est  de  même  du  système  sanguin , 
quoiqu'on  ne  puisse  assurer  que  l'identité  soit 
complète ,  car  le  cœur  de  ces  petits  animaux  est 
encore  à  trouver. 

Du  côté  du  corps  opposé  à  l'anus ,  entre  les 
deux  bords  des  branchies ,  on  voit  dans  l'As- 

(a)  Il  y  jjavaîj,  composé  d'un  filet  roulé  sur  lui-même ,  et 
décrivant  plusieurs  spirales.  C'est  au-clessoiis  de  ce  tuber- 
cule que  leurs  veines  branchiales  se  rapprochent,  non  pour 
s'appliquer  simplement  l'une  conlre  l'autre,  mais,  à  ce 
qu'il  parait,  pour  se  l'éunir  en  nn  seul  tronc.  Le  tubercule  • 
situé  à  la  naissance  des  artères  brancliiales ,  vis-à-vii  le 
pi-écédent  j  n'est  visible  que  dans  quelques  espèces. 


I>ES    ASCIDIES    COMPOSÉES.  55 

cklie  qualre  cordons  jaunâtres,  droits  ou  ondu- 
lés, qui  descendent  du  tubercule  postérieur,  et 
vont  aboutir  à  une  fossette  située  tout  près  du 
pharynx.  Ces  cordons  occupent  le  profond  sillon 
qui  sépare  les  deux  artères  branchiales ,  et  dont 
les  bords  se  ferment  sur  eux.  Ils  sont  d'une  sub- 
stance molle  ou  friable  ,  se  détachant  sans  diffi- 
culté, et  se  divisant  et  subdivisant  de  même, 
surtout  en  travers.  Les  deux  cordons  extérieurs 
paraissent  quelquefois  composés  d'une  série  non 
interrompue  de  lamelles  minces  et  demi-circu- 
laires ;  ils  sont  plus  gros  que  les  intérieurs,  et 
bordés  de  deux   autres   filets.   Je   crois   m'être 
aperçu  que  ces  cordons  si  délicats  n'étaient  plus 
apparens  dans  les  individus  malades  ou  moins 
nourris  que  les  autres.  Quoi  qu'il  en  soit  ,  ils 
jexistent  dans  tous  les  Alcyons  :  c'est  à  leur  pré- 
sence que  sont  dus  les  vaisseaux  bruns  et  ondu- 
lés que  nous  avons  vu  parcourir  le  dos  de  chaque 
espèce  dans  le  sens  de  sa  longueur. 

La  peau  ou  tunique  qui  enveloppe  ces  sortes 
de  Polypes ,  sans  adhérer  aux  parois  de  leur  cel- 
lule ,  ne  diffère  pas  de  la  tunique  propre  des 
Ascidies,  laquelle  ne  tient ,  comme  on  sait,  à  leur 
manteau  cartilagineux  que  par  le  pourtour  des 
deux  orifices  supérieurs.  Les  bandelettes  muscu- 
hures,  nécessaires  à  sa  contraction ,  constituent 
les  nervures  longitudinales  que  nous  y  avons  re- 
marquées. 

3 


04  '-i^    MLMOIRE.       SUITE 

Enfin,  le  Polypier,  c'est-à-dire,  le  corps  car- 
tilagineux qui  contient  les  Polypes  ,  est  leur 
manteau;  c'est  du  moins  un  manleau  analogue 
à  celui  des  Ascidies  ,  et  nourri  des  mêmes  vais- 
seaux. On  ne  peut  trouver  deux  corps  dont  la 
substance,  la  contexture  soient  plus  semblables. 
Mais  je  crois  que  le  véritable  manteau  des  Asci- 
dies est  leur  tunique  intérieure  et  musculeuse  , 
et  que  le  sac  cartilagineux  et  extérieur,  auquel 
on  donne  communément  ce  nom ,  est,  de  même 
que  le  Polypier  des  Alcyons ,  plus  analogue  au 
test  des  Mollusques  bivalves  (a). 

Une  ressemblance  si  soutenue  prouve  qu'on 
peut  considérer  les  Polypes  des  Alcyons  à  six 
tentacules  comme  de  petites  Ascidies  réunies  eu 
société,  et  dont  les  facultés  sont  coordonnées 
et  soumises  à  de  certaines  lois.  C'est  un  pliéno-  / 
mène  digne  d'attention  que  cette  propension  de 
la  nature  àraproclier  des  individus  de  la  même 
espèce ,  et  à  régler  tous  leurs  mouvemens  de  ma- 
nière à  les  faire  concourir  à  une  action  com- 
mune. Quand  ils  sont  libres  et  agiles  comme  les 
Guêpes,  les  Fourmis,  les  Abeilles,  elle  les  unit 
par  l'instinct.  Quand  ils  sont  privés  de  sens  actifs 
et  d'organes  propres  à  changer  de  lieu ,  elle  les 
enchaîne  par  des  liens  plus  matériels ,  dont  les 

(a)  M.  Cuvier  compare  aussi  le  sac  extérieur  des  Asci- 
dies ù  la  coquille  des  Bivalves. 


Dl-S    ASCiniES    COMPOSÉES,  55 

eiTets  cîifFèrent  de  ceux  de  l'instinct ,  mais  ne  sont 
ni  moins  certains,  ni  moins  admirables.  Ces 
associations  intimes  ne  sont  donc  point  la  pro- 
priété exclusive  d'une  seule  classe  d'animaux.  Il 
est  à  croire  que  les  êtres  agrégés  ou  composés , 
aujourd'hui  compris  sous  la  dénomination  de 
J*oIjpes ,  appartiennent  à  des  familles  souvent 
très  éloignées,  et  qu'ils  montreront  une  diversité 
d'organisation  à  laquelle  on  ne  s'attend  guère,  à 
mesure  que  les  observations  se  multiplieront. 

Les  genres  que  je  dois  ajouter  à  ceux  que  j'ai 
précédemment  établis,  parce  qu'ils  s'en  rappro- 
chent par  leur  organisation  compliquée,  sont  au 
nombre  de  six  :  deux  nouveaux  ,  Diazona  et 
SiGiLLiNA  ;  et  quatre  déjà  connus ,  Disïoma  , 

SyNGÏCLtM  (a),  BOTRYLLUS  etPYROSOMA. 

Le  genre  que  je  nomme  Diazona,  a  pour  type 
une  belle  espèce  (Diazona  violacea)  {b)  actuel- 
lement déposée  dans  la  collection  de  M.  Cuvier, 
et  découverte,  il  y  a  quelques  années,  dans  le 
portd'Iviça,  parM.  Delaroche,  jeune  observateur^ 
que  son  caractère  aimable  et  ses  talens  feront 
long-temps  regretter.  Il  l'avait  lui-même  désignée 
comme  un  genre  inédit.  C'est  un  corps  orbicu- 
laire,  demi-gélatineux,  transparent,  blanchâtre, 

(«)  Les  genres  Distomci  et  Synoïciiin  ne  m'ont  été  coni- 
niuaiqués  que  depuis  la  lecture  de  ce  Mémoire.  J'ai  cru 
pouvoir  les  y  £aire  entrer  pour  éviter  un  supplément. 

{h)  Planche  ii,  Gg.  5,  et  planche  xii,  Tig.  i. 


06  a«    MEMOIRE.       SUITI- 

qui  est  fixé  par  une  base  épaisse  à  quelque 
rocher,  et  dont  les  cellules  proéminentes,  incli- 
nées en  dehors,  et  disposées  smr  plusieurs  cer- 
cles concentriques,  se  colorent  d'un  violet  léger, 
plus  foncé  à  leur  sommet  ;  elles  s'élèvent  par  de- 
grés du  centre  à  la  circonférence  ,  et  s'élalent  en 
coupe  ou  en  couronne.  Chacune  de  ces  cellules 
est  comprimée  ,  et  terminée  par  deux  orifices 
inégaux,  tubuJeux,  marqués  de  six  plis,  qui, 
lorsqu'ils  viennent  à  s'épanouir,  se  transforment 
en  six  rayons  de  couleur  pourpre. 

Les  animaux  que  leur  couleur  cendrée  fait 
distinguer  à  travers  la  substance  gélatineuse  des 
cellules,  n'ont  pas  moins  de  deux  pouces  de  long; 
ils  sont  formés  d'un  thorax,  auquel  s'unit,  par 
un  pédicule  grêle ,  un  abdomen  assez  court  :  ou 
voit  celui-ci  descendre  dans  la  masse ,  qui  sert  de 
base  aux  portions  proéminentes  des  cellules ,  et 
dont  la  substance,  plus  compacte,  offre  beau- 
coup de  ramifications  vasculaires.  Le  tliorax  est 
oblong,  surmonté  de  deux  tubes  pyramidaux, 
que  couronnent  six  tentacules  lancéolés,  cannelés 
en  dessous.  Le  tube  le  plus  élevé  correspond  au 
pharynx;  on  sait  qu'il  en  est  de  même  chez  les 
Ascidies,  où  l'orifice  le  plus  saillant  conduit  à  la 
cavité  branchiale  (a).  Le  tube  le  plus  court,  qui 

[a)  Cet  orifice  clans  les  Ascidies  est  aussi  plus  ouvert  que 
fautre ,  et  souvent  couronné  de  festons  plus  nombreux. 


DES    ASCIDIES    COMPOSLES.  OJ 

dans  le  système  général  est  aussi  le  moins  éloigné 
du  centre  des  cercles,  reçoit  l'extrémité  du  rectunu 
Des  deux  orifices  descendent  sur  la  tunique 
environ  vingt  bandelettes  ou  nervures  muscu- 
laires, longitudinales  croisées  par  des  nervures 
transverses  plus  fines.  Le  tubercule  situé  entre 
les  orifices,  est  gros;  les  vaisseaux  dorsaux 
sont  très-colorés  ,  très-sinués.  L'entrée  du  ven- 
tricule branchial  est  garnie  de  quelques  filets 
déliés ,  inégaux ,  les  grands  et  les  petits  alternant 
ensemble;  son  réseau  peu  régulier,  composé  de 
vaisseaux  ondulés,  formant  des  mailles  inter- 
ceptées par  des  vaisseaux  longitudinaux  très- 
grêles.  L'œsophage  descend  de  la  base  antérieure 
du  thorax  ;  il  s'unit  au  gros  intestin  pour  pro- 
duire ce  long  pédicule  auquel  est  suspendu  l'ab- 
domen :  il  est  toujours  vide;  ainsi  les  alimens 
ne  s'y  arrêtent  point.  L'estomac  est  médiocre , 
peu  charnu,  quoique  glanduleux,  de  même 
qu'une  portion  de  l'intestin,  qui  m'a  paru  garni 
un  peu  au-dessous  du  pylore  de  petits  tubes  ver- 
dâtres,  simples,  bifides  ou  trifides,  probablement 
hépatiques.  Cet  intestin  se  recourbe  bientôt  en 
devant,  et  remonte  directement  vers  l'anus  :  il 
est  rempli  d'excrémens  d'un  gris  clair,  réduits 
en  filamens  au-dessous  du  pédicule,  mais  au- 
dessus  moulés  en  cinq  à  six  petites  masses. 
L'ovaire  est  une  poche  placée  dans  l'abdomen  , 
et  entourée  par  l'anse  de  l'intestin.  Il  est  attaché 


Où  'J.^    MEMOIRE.       SUITE 

à  un  corps  irrégulier,  compacte  et  blahclialre.  Les 
oeufs  qu'il  coulient,  el  qu'on  aperçoit  du  côlé  gaii- 
(lie,  sont  nombreux,  petits  et  lenticulaires.  L'ovi- 
ductus  suit  visiblement  le  pédicule  de  l'abdomen 
pour  se  rendre  à  l'anus. 

L'espèce  que  je  donne  comme  exemple  d  u  genre 
DisroMA  (D.rubrum)  («),  parce  qu'elle  me  paraît 
absolument  congénère  du  Distomusvariolosus  de 
Gaertner  {h\  dilTère  beaucoup  de  la  précédente  par 
l'aspect  général ,  quoique  la  conformation  ,  la  dis- 
position même  de  ses  petits  animaux  semblent  l'en 
rapproclierinfiniment.  Elle  offredes  massesdemi- 
cartilagineuses,  irrégulières,  aplaties,  d'un  rouge 
vineux,  garnies  sur  les  deux  faces  de  cellules 
un  peu  proéminentes,  que  les  animaux  qu'elles 
contiennent  colorent  en  jaune.  Ces  cellules  se 
présentent  à  l'extérieur  sous  la  forme  de  mame- 
lons ovales,  pourvus,  à  chaque  bout,  d'un  oscule 

(«)  Planche  iii^  fig.  i ,  et  planche  xiii,  fig,  i. 

(ô)  Distonius  variolosus. 

(c  Crusta  coriacea ,  tenax  ,  crassiusoulct ,  sub tus  plana  , 
5)  supra  verrucis  crebris,  variœque  magnitudinis  consper- 
D)  sa,  coloris  vel  dilate  rubicundi,  velex  croceo  albicantis. 

»  Verrucce  seu  tubercula  maximani  partein  ovalia  eC 
»  ex  croceo  rubrasunt;  singulum  autem  duplici  perj'o- 
5)  ratum  est  orificio  minimo  coccineo ,  quod  turgidulus. 
))  rnargo  ejusdeni  coloîis  atque  sex  distinctus  radiis  , 
f)  quasi  in  tôt  discissus  fuerit  dentés  cingity).  Gj:rtn. 
apud¥\ï.L..  Spicii.  ZooL,  fasc.  x. 


DlîS    A  SCI  m  ES    COMPOSÉES.  3(j 

pourpré,  fenclu.  en  six  raj^ons.  Elles  sont  tan  lofe 
très-pressées ,  tantôt  moins  ;  et  Ton  voit  alors 
qu'elles  se  disposent  par  groupes  circulaires,  plus 
ou  moins  complets,  mais  dont  la  circonférence 
est  toujours  occupée  par  le  gros  bout  et  le  grand 
oscule  de  chaque  mamelon. 

Les  animaux  sont  grêles ,  composés  d'un  petit 
thorax,  auquel  un  abdomen  ,  un  peu  plus  grand 
et  en  massue,  tient  par  un  long  pédicule,  qui 
se  recourbe  comnninément  en  arrière.  Le  thorax 
est  cylindrique  ,  oblique  à  sa  base ,  surmonté 
d'un  cou  pyramidal,  dont  l'ouverture  est  ronde 
et  découpée  en  six  tentacules  courts  et  obtus. 
La  tunique  a ,  de  chaque  côté ,  quelques  ner- 
vures musculaires,  longitudinales,  fines,  et  ré- 
gulièrement espacées.  Les  vaisseaux  du  dos  sont 
très-ondulés,  et  le  tubercule  postérieur  paraît 
plus  gros  que  l'antérieur.  La  mollesse  et  les  si- 
nuosités des  parois  de  la  cavité  branchiale  n'en 
laissent  pas  distinguer  le  tissu.  C'est  de  sa  base 
antérieure  que  descend  l'œsophage  ;  il  est  fort 
mince,  et  parvient  à  un  estomac  charnu  ,  sim- 
plement ovoïde.  Au-dessous  du  pylore,  l'intestin , 
d'abord  un  peu  renflé,  se  dirige  bientôt  en  arrière,, 
en  formant  une  autre  poche  oblongue,  qui  occupe 
le  fond  de  l'abdomen  ;  il  se  relève  ensuite ,  monte 
sur  le  côté  droit  de  l'estomac ,  suit  le  pédicule  ou 
l'œsophage,  et  va  s'ouvrir  un  peu  plus  haut,  sous 
un  tube  cylindrique,  dont  l'ouvei  ture  et  les  tenta- 


4o  1^    MÉMOIRE.       SLITE 

cnîes  imitent  parfaitement  ceux  de  l'orifice  tîiora- 
cique.  L'ovaire  est  latéral  comme  clans  le  genre 
Diazona ,  mais  il  est  placé  à  droite,  et  au  lieu 
d'être  compris  dans  l'anse  intestinale,  il  la  recou- 
vre entièrement  :  les  œufs  sont  grands,  au  nombre 
de  quinze  à  vingt,  et  disposés  par  lignes  régulières. 
On  en  voit  souvent  de  plus  gros  que  les  autres, 
qui  sont  déjà  engagés  dans  la  base  de  l'oviductus. 
Celui-ci  monte  avec  le  rectum,  et  le  dépasse 5  son 
bout  supérieur  est  presque  toujours  occupé  par 
un  de  ces  gros  germes ,  qui  fait  saillie  sur  le  devant 
du  thorax  ,  au-dessus  de  Fanus. 

Cette  espèce  m'a  offert  un  phénomène  que  j'ai 
aussi  remarqué  sui**quelques  autres,  notamment 
sur  les  Aplidium  ,  dont  les  cellules  sont  pro- 
fondes. A  l'ouverture  du  corps  gélatineux,  on  voit, 
souvent  avec  surprise,  que  les  petits  animaux 
qu'il  contient  sont  à  plusieurs  lignes  de  distance 
delà  surface  extérieure,  comme  s'ils  n'avaient 
aucune  communication  au-dehors.  La  véritable 
cause  de  ce  phénomène  me  paraît  exister  dans 
la  contraction  violente  et  subite  de  ces  animaux  Éj 
plongés  dans  l'alkool,  contraction  qui  rompt  leur 
adhérence  avec  les  oscules  de  l'enveloppe  ,  et  qui 
les  repousse  au  fond  des  cellules.  Un  accident  ana- 
logue arrive  quelquefois  à  Y Ascidia  intestinalis. 
Le  genre  que  j'appelle  Sigillina  s'éloigne 
plus  des  Ascidies  que  les  précédens.  Je  n'en  con- 
nais de  même  qu'une  seule  espèce  (  Sigijllina. 


PES    jiSCIDIJiS    COMPOSEES.  /jl 

niistnilis)  (a)  ;  elle  a  été  trouvée  sur  la  côte 
sud-ouesl  de  la  Nouvelle-Hollande,  à  une  pro- 
ibndeur  de  vingt  brasses.  Elle  consiste  en  des 
cône^'  allongés,  gélatineux,  demi-transparens, 
supi^ortés  et  fixés  par  des  pédicules  plus  grêles, 
11  j^araît  que  ces  cônes  sont  souvent  rapprochés, 
Q^  groupés  en  faisceaux.  Leur  surface  est  garnie 
alemamelons  ovales,  colorés  par  les  petits  animaux 
qu'on  aperçoit  au  travers,  et  pourvus  de  deux 
oscules  fendus  en  six  parties.  L'oscule  inférieur, 
ou  le  moins  éloigné  de  la  base  du  cône ,  répond 
"à  la  bouche ,  et  est  toujours  le  plus  grand  des 
deux. 

Le  thorax,  plus  court  du  double  que  l'abdo- 
rtien  qui  le  termine,  a  la  forme  d'un  demi-globe, 
ou  d'un  globe  aplati  en  dessus,  comprimé  par  les 
côtés;  il  est  roux  et  opaque;  sa  partie  plate ,  qui 
est  entourée  d'un  large  anneau  blanc -laiteux , 
laisse  voir  les  orifices  un  peu  tubuleux  de  la 
bouche  et  de  l'anus,  et  les  deux  tubercules.  L'ori^ 
fice  de  la  bouche  occupe  le  centre  ;  il  est  cou- 
ronné de  six  tentacules  arrondis.  L'orifice  de 
l'anus ,  découpé  en  six  dents  obtuses ,  est  sur  le 
bord  antérieur;  le  plus  petit  tubercule  est  entre 
les  deux  orifices ,  et  le  plus  gros  sur  Iç  boid  pos- 
térieur. Les  cordons  colorés  et  ondulés  qui  par- 
tent de  celui-ci,   décrivent  deux  demi -cercles 

(ci)  Planche  m,  fig.  -2,  et  planche  xiv,  fig.  x. 


42  2*^    MÉMOIRE.       SUITE 

saillans  avant  de  gagner  rabclomeii.  Le  ventricule 
branchial  a  quatre  ou  cinq  grands  vaisseaux  circu- 
laires ,  qui  s'unissent  par  des  vaisseaux  longitu- 
dinaux très-déliés.  Son  entrée  est  garnie  de  douze 
filets  tenlaculaires,  disposés  sur  deux  rangs,  et 
surmontés  d'un  anneau  nieinl)raneux  ;  les  filels 
supérieurs  sont  plus  courts  que  les  inférieurs  , 
avec  lesquels  ils  alternent.  A  l'extérieur  ,  le 
contour  du  thorax  est  marqué  de  vingt-quatre 
nervures  musculaires,  qui  descendent  de  son 
sommet,  et  vont  en  convergeant  aboutir  au 
])harynx.  Celui-ci,  percé  au  fond  du  sac  bran- 
chial ,  est  directement  opposé  à  son  orifice  supé- 
]ieur.  L'abdomen  n'est  pas  pédicule  ;  il  est  seule- 
ment  rétréci  à  la  base ,  et  un  peu  en  massue.  La 
transparence  de  la  peau  permet  d'examiner  les 
viscères.  On  voit  que  l'œsophage ,  ou  premier 
intestin,  descend  tout  droit,  et  qu'après  avoir 
parcouru  le  premier  tiers  de  l'abdomen ,  il  se 
renfle  en  un  gros  ventricule  qui  en  occupe  le 
second  tiers.  Ce  ventricule  est  ovoïde,  un  peu 
comprimé ,  divisé  de  chaque  côté  en  trois  j)arties 
par  deux  sutures  longitudinales.  On  pourrait 
donc  le  croire  subdivisé  en  trois  loges  ;  mais  cette 
apparence  «st  trompeuse  ,  et  il  est  facile  de  s'as- 
surer ,  en  le  coupant,  qu'il  est  véritablement 
uniloculairc.  Il  est  ferme  et  compacte.  Au-dessous 
de  ce  vcntiicule,  l'intestin  se  dilate  en  une  poche 
conique  3  ensuite  il  se  recourbe  en  arrière ,  ac- 


DUS    ASCiniKS    COMPOSLLS.  /p 

quieit,  eu  rcii'ioiilaiil,  i:)Ius  de  diamètre  ;  et  après 
avoir  traversé  obliquement  le  côlé  droit  de  l'ab- 
domen ]K)ur  suivre  le  devant  du  thorax,  il  se 
rétrécit  de  nouveau  en  arrivant  à  l'anus.  Il  ne 
contient  jamais  que  peu  d'excjémens. 

L'ovaire  est  un  long  filet  tubuleux,  pourvu  de 
deux  j)etits  vaisseaux  ;  il  est  d'ordinaire  roulé 
en  spirale  près  de  son  origine,  et  un  peu  dilaté 
à  son  extrémité  inférieure  ,  qui  contient  les 
germes,  et  qui  pénètre  plus  ou  moins  dans  l'axe 
du  cône  et  dans  son  pédicule.  Le  bout  supérieur 
de  ce  filet,  ou  l'oviductus,  s'engage  sous  la  peau 
du  côté  gauche  de  Fabdomen,  et  suit  le  rectum. 

C'est  après  le  genre  Sigillina  ,  et  dans  le  voi- 
sinage des  Aplidium,  que  je  placerais  volontiers 
le  SynoÏcum  (S.  turgens)  («7) ,  découvert  et  publié 
]wur  la  première  fois  par  le  capitaine  Phipps 
dans  son  voyage  au  pôle  boréal ,  et  depuis  associé, 
aussi  mal  à  piopos  que  tant  d'autres  espèces ,  au 
genre  des  Alcyons  ,  sous  le  nom  t)^ Alcy onium 
synoïcum.  Il  consiste  en  un  groupe  de  corps 
cylindriques,  demi-cartilagineux,  gris,  un  peu 
velus,  légèrement  cannelés,  réunis  sur  une  tige 
courte  et  dichotome.  Ces  corps  sont  renflés  à  leur 
sommet ,  au  centre  duquel  on  observe  une  grande 
étoile  en  rose,  composée  de  nombreux  rayons, 
et  entourée  d'un  cercle  de  petites  étoiles  à  six 


[a]  Planche  m ,  fig.  5 ,  et  planche  xr,  fig.  i. 


[\  \  2-    MÉMOIRE.       SUITO: 

rayons  égaux.  Celles-ci,  dont  le  nombre  varie 
de  cinq  à  neuf,  correspondent  aux  bouches  des 
animaux  particuliers  renfermés  dans  chaque 
cylindre  ;  tandis  que  la  grande  étoile  centrale , 
analogue  à  l'hiatus  frangé  des  Polyclinum,  est 
percée  d'un  nombre  de  trous  égal  à  celui  des  anus. 

Les  animaux  que  contiennent  les  cellules  ou 
les  côtes  du  cvlindre  sont  rangés  circulairement 
autour  d'un  axe  vertical  comme  eux.  Ils  pa— 
l'aissent  très-allongés  ;  mais  l'ovaire  qui  les  ter- 
mine fait  la  moitié  de  la  longueur  totale.  Le 
thorax  et  l'abdomen  y  sont  chacun  pour  un 
quart.  La  tunique  qui  recouvre  le  tout  est  une 
])eau  délicate  et  transparente ,  rayée  de  fines 
nervures.  La  cavité  thoracique  est  rétrécie  aux 
deux  bouts ,  droite  par-devant ,  très-renflée  par- 
derrière;  son  orifice  imite  une  petite  fleur  tu- 
buleuse  découpée  en  six  rayons ,  et  son  cou  est 
garni  d'un  double  cercle  de  filets  tentaculaires 
courts  et  renflés.  Le  réseau  est  très-visible  et 
très-régulier  ;  il  se  compose  des  deux  côtés  de 
quinze  vaisseaux  demi-circulaires,  placés  à  des 
distances  égales,  et  unis  par  des  vaisseaux  lon- 
gitudinaux plus  déliés.  La  veine  à  laquelle  ils 
se  réunissent  par-devant  est  frangée  d'un  égal 
nombre  de  petits  appendices.  Les  cordons  co- 
lorés du  dos  et  les  deux  tubercules  se  voient 
comme  à  l'ordinaire. 

Le  pharynx  est  percé  verticalement  au  fond 


DI-S    ASCIDIES    COMPOSÉES.  4^ 

du  Vliorax;  il  est  relevé  en  bourrelet,  marqué 
de  douze  plis,  et  entouré  par  les  deux  derniers 
vaisseaux  demi-circulaires  des  branoliies.  L'œso- 
phage, qui  descend  tout  droit,  subit  un  étran- 
glement avant  son  insertion  à  l'estomac.  Celui-ci 
est  ovoïde,  tronqué  aux  deux  bouts,  charnu, 
garni  de  glandes  vésiculeuses,  et  marqué  sur  le 
côté  droit  de  quelques  plis  qui  s'étendent  du 
cardia  au  pylore.  L'intestin  éprouve  ,  à  peu  de 
distance  de  l'estomac,  un  renflement  tran  s  verse; 
il  se  dilate  ensuite  en  une  poche  oblongue,  après 
quoi  il  se  rétrécit  extrêmement  :  c'est  le  point 
où  il  se  recourbe  en  se  dirigeant  en  arrière.  A 
peine  commence-t-il  à  monter ,  qu'il  se  renfle 
une  troisième  fois  pour  donner  un  gros  rectum 
qui  passe  obliquement  sur  le  côté  droit  de  l'esto- 
mac et  de  l'œsophage,  et  va  se  terminer  au-devant 
du  pharynx  par  un  anus  bifide.  L'orifice  auquel 
correspond  cet  anus  se  prolonge  en  un  tube 
dont  le  bout  est  obliquement  tronqué  et  fendu 
en  trois  dents,  sous  lesquelles  on  distingue  sou- 
vent trois  petites  pointes,  qui  font  voir  que  ce 
second  orifice  a ,  comme  le  premier,  une  tendance 
naturelle  à  se  partager  en  six  divisions.  Les  dents 
les  plus  longues  font  partie  du  limbe  de  la  cavité 
centrale;  de  sorte  que  les  rayons  de  la  grande 
étoile  que  figure  cette  cavité  sont  en  nombre  trois 
fois  égal  à  celui  des  animaux,  et  par  conséquent 
des  petites  étoiles  qui  l'entourent. 


46  2*    MÉMOIRE.       SUITE 

LWalre  est  cylindrique  et  pendant  sous  l'ab- 
domen; il  renferme,  dans  une  substance  mu- 
queuse ,  beaucoup  d'œufs  ronds  et  jaunâtres 
qu'on  n'aperçoit  bien  que  du  côté  droit.  L'ovi- 
duclus  paraît  comme  un  gros  fil  que  l'on  voit 
monter  avec  l'intestin.  C'est  donc  une  règle 
constante  dans  les  animaux  de  cette  famille  qui 
n'ont  qu'un  ovaire,  que  le  canal  de  cet  ovaire 
s'attache  à  l'intestin  ,  et  s'ouvre  au  même  endroit 
que  le  rectum. 

Tous  les  Alcyons  à  six  tentacules  sont  dans  ce 
cas  ;  ils  ne  possèdent  qu'un  ovaire.  Les  deux 
genres  qui  vont  suivre  se  distinguent  par  des 
caractères  opposés.  LesBotrylleset  lesPyrosomes 
ont  deux  ovaires,  un  de  chaque  côté  du  corps; 
ils  ont,  de  plus,  les  orifices  de  la  bouche  et  de 
l'anus  toujours  très-distincts,  mais  aussi  toujours 
privés  de  tentacules  extérieurs. 

L'établissement  du  genre  Botrylle  est  dû  au 
célèbre  Gasrtner.  Schlosser,  Ellis,  et  Gaertner  lui- 
même,  ont  successivement  publié  sur  ce  genre  des 
observations  fort  curiçuses  relativement  à  ses  fa- 
cultés naturelles,  mais  qui  ne  nous  ont  pas  dés'oilé 
sa  véritable  organisation  intérieure.  Je  vais  es- 
sayer de  l'exposer  en  décrivant  une  espèce  de  ce 
genre  que  M.  Desmarets  fils  a  trouvée  sur  nos 
côtes,  et  qu'il  m'a  permis  de  faire  connaître  («). 

(a)  Le  l'ô  tnar.i  i8i5.  .le  naurcus  pas  profité  de  cette 


DES  Ascinins  composées.  /|7 

Ce  Botr}lle(BoTRyLLUs  polycyclus)  (a)  est  en 
quelque  sorte  un  eorps  parasite,  car  il  enveloppe 
(le  ses  expansions,  comme  d'un  manteau,  certaines 
Ascidies  et  d'autres  êtres  qni  vivent  ordinaire- 
ment fixés  au  fond  de  la  mer;  il  les  recouvre 
d'une  croûte  mince,  gélatineuse,  demi-transpa- 
rente, d'un  gris  cendré  clair,  à  la  surface  de 
laquelle  on  voit  saillir  des  animaux  ovoïdes,  un 
peu  claviformes,  agréablement  tachetés  de  bleu 
et  de  pourpre,  et  formant  différens  systèmes 
proéminens  contigus  les  uns  aux  autres.  Ces 
systèmes  sont  composés  chacun  d'un  nombre 
d'individus  indéterminé,  quelquefois  de  deux 
ou  trois,  quelquefois  de  quinze  à  vingt,  disposes 
sur  un  seul  rang,  en  ellipse,  en  ovale,  encercle 
parfait,  autour  d'une  légère  cavité  dont  le  limbe 
membraneux  et  dentelé  peut  s'élever,  se  pro- 
longer en  tube  cylindrique  ou  coniqne,  et  par 
ses  contractions  et  dilatations  successives,  agiter 
et  faire  tourbillonner  l'eau.  Le  bord  extérieur 
de  la  croûte  gélatineuse  offre  de  petits  rameaux 


permission  ,  si  M.  Desinarets  ne  m'eût  assuré  le  même  jour 
qu'il  n'avait  fait  lui-même  aucune  observation  sur  l'orga- 
nisation intérieure  des  Botrylles.  Il  en  a  publié  depuis  avec 
beaucoup  de  succès.  Voyez  le  Nouveau  Bulletin  de  la 
Société pJàloinatlque ,  i8i5,  et  le  Journal  de  Physique , 
même  année. 

(a)  Planche  iv,  fig.  5 ,  et  planche  xxi ,  fig.  i. 


/|8  a^    MÉMOIRE.       SUITE 

vasculaires,  renflés  en  cylinche  vers  le  bout,  et 
terminés  par  un  pore.  Ces  petits  tubes ,  qui  par- 
ticipent (le  la  couleur  des  animaux,  se  rencon- 
trent sur  toutes  les  espèces  de  Botrylles  ;  mais 
ils  ne  leur  sont  pas  particuliers  :  la  Diazone  en 
offre  de  tout  semblables. 

Chaque  animal  est  compris  dans  une  cel- 
lule, dont  le  bout  le  plus  étroit  se  prolonge 
sous  la  cavité  centrale  et  commune  à  tous  les 
individus  du  même  système.  Les  deux  ou- 
vertures de  cette  cellule  sont  très -différentes  : 
l'une,  placée  à  la  circonférence,  est  grande, 
circulaire ,  à  rebord  entier  ou  imperceptible- 
ment crénelé;  elle  conduit  à  la  bouche  :  l'autre, 
située  dans  la  cavité  du  centre,  et  comprise  dans 
son  limbe,  est  petite,  tubuleuse ,  rétrécie  en 
pointe  (a);  elle  répond  à  l'anus,  et  paraît  con- 
formée pour  lancer  au  loin  les  excrémens.  Le 
corps  proprement  dit  est  un  ovoïde  comprimé 
par  les  côtés  et  incliné  en  arrière ,  dont  la  grande 


(a)  Les  dents  qui  terminent  le  limbe  répondent  aux 
ouvertures  anales.  Suivant  Gaertner  ,  il  en  descend  dans  le 
Botryllus  stellatus  des  rayons  jaunes  ou  blancs  qui  se  pro- 
longent jusqu'aux  ouvertures  brancliiales  ;  ils  y  sont  divisés 
par  le  petit  sillon  longitudinal  qui  sépare  les  deux  oscules. 
Ces  rayons  ,  pendant  la  vie,  brillent  de  l'éclat  métallique  ; 
mais ,  après  la  mort ,  cet  éclat  s'évanouit ,  et  fait  place  ù 
une  lécère  villosité.  Vovez  rAi,r,.  Joe.  cit.    ■ 


DES    ASCIDIES    COMPOSÉES.  49 

ouverture  occupe  le  gros  bout,  et  la  petite,  le 
jiiilieu  de  la  face  supérieure.  La  tunique  qui 
l'enveloppe  est  dépourvue  de  nervures  ,  mu- 
queuse, et  peu  transparente  :  toutefois  elle  laisse 
apercevoir  le  ganglion ,  les  tubercules  et  les  vais- 
seaux colorés  postérieurs  à  leur  place  ordinaire. 

Le  ventricule  branchial,  qu'on  peut  examiner 
en  ouvrant  la  tunique,  est  grand ,  à  mailles  très- 
visibles  ,  formées  par  des  vaisseaux  coriaces , 
cylindriques ,  d'un  violet  foncé.  Les  vaisseaux 
transverses  sont  gros,  et  seulement  au  nombre 
de  six  ou  sept  de  chaque  côté  ;  ils  sont  croisés 
par  des  vaisseaux  longitudinaux  fins  et  serrés, 
dont  trois  sont  communément  plus  gros  que  les 
autres.  L'entrée  de  ce  ventricule  est  garnie  d'un 
cercle  de  huit  filets  tentaculaires,  sétacés  et  iné- 
gaux, que  l'animal  a  la  faculté  de  produire  au- 
deliors  (a). 

L'œsophage  sort  de  la  partie  antérieure  et  in- 


(rt)  Toutes  les  Ascidies  ont  de  ces  filets,  dont  la  direction 
est  de  bas  en  haut,  et  qui  se  montrent  nécessairement  quand 
l'orifice  branchial  se  dilate.  Ce  sont  les  huit  filets  ten- 
taculaires du  Botrylle  que  Géertner  a  nommés  des  dents  : 
ostia  exteriora  sub-octùdentata.  M.  Renier,  qui  a  décrit 
aussi  le  Botrylle,  et  sur  le  travail  duquel  je  reviendrai, 
n'a  vu  que  quatre  filets.  La  figure  que  j'en  donne,  pi.  xxi, 
fig.  1,5,  est  conforme  à  celle  que  MM.  Le  Sueur  et  Des- 
marets  en  ont  publiée. 


5o  2^  MÉJMOfnr:.     «suiTt: 

férieure  du  sac  branchial  ;  il  est  assez  courte 
L'estomac,  auquel  il  aboutit,  est  situé  transver- 
salement à  droite  de  ce  même  sac,  contre  le  fond 
duquel  il  s'appuie  par  son  bord  supérieur,  qui 
m'a  ]>aru  pourvu  d'un  petit  coecum.  Cet  estomac 
eut  charnu,  ovoïde,  marqué  de  cannelures  obli- 
ques, moins  profondes  sur  cette  espèce  que  sur 
quelques  autres  que  je  rapporte  au  même  genre. 
L'intestin  ,  après  s'être  un  peu  éloigné  du  pylore, 
se  recourbe,  passe  au-dessus  de  l'estomac,  et  se 
dirige  vers  le  pharynx,  pour  se  terminer  un  peu 
plus  haut  sous  l'ouverture  destinée  à  l'anus. 

C^est  immédiatement  au-dessus  des  intestins, 
sur  les  deux  côtés  du  sac  branchial,  qu'on  aperçoit 
les  ovaires,  remarquables  par  leur  blancheur;  ils 
sont  attachés  à  la  tunique,  et  composés  l'un  et 
j'au  tre  d'œufs  ou  de  germes  de  diverses  grosseurs , 
agglomérés  en  unemasse  tantôt  complètement  or- 
biculaire,  tantôt  incomplète  et  lunulée,  suivant 
l'âge.  11  paraît  que  les  germes,  qui  sedétachent  à  leur 
maturité,  glissent  dans  un  canal  plus  ou  moins 
tortueux,  car  on  les  trouve  communément  dis- 
persés sous  cl  ifférens  points  de  la  tunique.  Néan- 
moins ceux  du  côté  droit  suivent  assez  souvent 
la  direction  du  rectum.  Les  ovaires  au  nombre 
de  deux,  et  la  position  un  peu  latérale  de  l'ab- 
domen,  donnent  aux  animaux  du  Botrylle  un 
air  frappant  de  ressemblance  avec  certaines  As- 
cidies j  mais  ces  Ascidies  sont  précisément  celles 


DES    ASCfDIES    COMPOSEES.  5t 

dont  le  sac  branchial  a  de  grands  plis  longitudi- 
naux, tandis  qne  les  branchies  du  Botrylle  n'ont 
aucune  sorte  de  plis.  Ce  qui  est  particulier  à  ce 
genre,  c'est  que  les  ovaires  sont  infiniment  plus 
gros  et  plus  saillans  dans  les  jeunes  individus 
que  dans  les  adultes  («).  Ces  petits  individus  ont 
une  tunique  mince,  très  -  renflée ,  blanchâtre 
ou  incolore,  ainsi  que  leurs  autres  viscères.  A 
quelque  âge  qu'on  les  examine,  on  les  trouve 
toujours  intercalés  parmi  les  adultes ,  ou  unis 
entre  eux  ;  ce  qui  porte  à  croire  que  les  animaux 
du  Botrylle  ne  naissent  pas  isolés,  mais  déjà  tout 
assemblés  en  systèmes. 

Nous  n'avons  observé  jusqu'ici  que  des  corps 
fixés  et  pour  ainsi  dire  immobiles  au  fond  des 
eaux.  Les  Pyrosomes  sont  des  corps  flottans  et 
libres  {b)  ;  ils  n'en  appartiennent  pas  moins  à 
l'ordre  des  Alcyons  gélatineux  et  des  Botrylles. 
Nous  verrons  par  la  suite  le  même  phénomène 
se  reproduire  dans  des  familles  plus  naturelles 
encore.  Le  genre  Pyrosome  a  été  découvert  et 
décrit  pour  la  première  fois  par  MM.  Pérou  et 

(a)  (S.  Proies  sparsa ,  freqiie?ts  ,  ad  inteîstitia  dactylo- 
»  i'u?n  ;  neque  minus  niunerosa  ad  ipsum  gelatinosœ 
5)  crustce  marginein  ;  figura  pro  œtate  variât ,  pi'imo 
n  siib-globosa ,  dein  ovata ,  tandem  clavatay).  G.ertn. 
ap.  Pali^.  loc.  cit. 

[h]  Et  qui  répandent  la  nuit  une  Inraière  comparable  h 
celle  d'une  bougie. 


Sa  1^   MÉMOIRE.    SUITE 

Le  Saeur.  Us  l'avaient  d'abord  considéré  comme 
un  Polype  simple;  mais  je  sais  que,  dans  un 
travail  plus  récent,  ils  ont  réparé  cette  erreur 
involontaire  [a).  Les  observations  que  je  donne 
ici  me  sont  propres  ;  je  les  ai  faites  sur  une 
espèce  que  M.  Cuviera  reçue  de  JNice,  d'où  elle 
lui  a  été  envoyée  par  M.  Risso. 

CePyrosome(PYRosoMA  giganteum)  {b)  est  un 
grand  tube  cylindrique,  de  substance  gélatineuse, 
diaphane,  dont  un  bout  est  fermé  et  arrondi, 
et  l'autre  tronqué  et  ouvert,  mais  rétréci  à  son 
entrée  par  un  diaphragme  annulaire,  qui  n'est 
pas  sans  analogie  avec  le  cercle  membraneux  des 
Botryllcs.  La  superficie  de  ce  tube  se  compose 
d'éminences  coniques,  lisses  et  polies  ,  de  diverses 
grosseurs,  les  unes  simples  et  très-courtes,  les  au- 
tres plus  longues  et  terminées  par  une  pièce  lan- 
céolée. Chaque  éminence  est  percée  au  sommet, 
derrière  la  base  de  la  pièce  lancéolée  ,  quand 
celle-ci  existe,  d'un  petit  trou  circulaire,  en- 
touré d'un  bord  brun  et  saillant.  Ce  trou  est, 
suivant  moi ,  l'oscule  qui  donne  entrée  à  l'eau, 
et  qui  conduit  au  pharynx.  La  paroi  intérieure 

(ci)  Ce  travail,  qui  appai'tient  plus  particulièrement  à 
M.  Le  Sueur ,  a  paru  avec  celui  du  même  auteur  et  de 
M.  De.smarets ,  sur  les  Botrylles.  JSoiiv.  Bullet.  de  la  Soc. 
Philoinat.  et  Journal  de  r hysique  ,  i8i5. 

(Ji)  Planche  iv,  fig.  7,  et  pi.  xxii  et  xxiii. 


PFS    ASCIDÎES    COMPOSJÉES.  53^ 

cTa  lube  offre  de  légers  renflemens  hcniisphéri^ 
qnes,  qui  correspoiHlentauxéniiiienccs  coniques 
de  la  surface  extérieure ,  et  qui  sont  également 
percé sau  sommet.  Ces  derniers  trous,  semblables 
aux  précédens  pour  la  forme  comme  pour  le 
nombre,  sont  placés  vis-à-vis  des  anus ,  et  ser- 
vent à  la  sortie  des  excrémens. 

C'est  une  nouvelle  singularité  du  Pyrosome  y 
d'avoir  ainsi  les  orifices  de  ses  cellules  diamétrale- 
ment opposés ,  et  c'est  cette  exacte  opposition 
qui  détermine  la  forme  extraordinaire  du  corp& 
total.  Quant  aux  fonctions  propres  à  chacun  de 
ces  orifices ,  elle  me  semble  indiquée  par  la  seule 
position  relative.  Il  est  naturel  de  penser  que , 
dans  ce  genre  comme  dans  les  précédens,  c'est 
l'orifice  le  plus  proéminent,  qui  transmet  les  ali- 
mens  au  pharynx  et  qui  aspire  l'eau  nécessaire 
aux  branchies.  D'ailleurs,  cette  eau,  renouvelée 
sans  cesse  à  la  surface  extérieure  du  tube,  ne 
saurait  l'être  aussi  rapidement  ni  aussi  complè- 
tement a  la  surface  intérieure.  La  disposition  des 
viscères  dans  chaque  animal  se  trouve  conforme 
à  ce  premier  indice. 

Pour  décrire  les  animaux  du  Pyrosome,  on 
peut  supposer  le  cylindre  posé  verticalement  sur 
sa  base  ;  je  veux  dire  sur  son  bout  arrondi  et 
fermé ,  car  l'ouverture  de  ce  corps  en  est  évi- 
demment le  sommet.  Chaque  animal  repré- 
sente alors  un  Sévc  elliptique ,  comprimé  par  les, 


54  ^'  MÉMOinr.     SUITE 

côtés,  dont  le  grand  axe  est  horizonlal ,  et  par 
conséquent  perpendiculaire  à  celui  du  cylindre. 
Ce  sac,  formé  d'une  tunique  mince  et  diaphane, 
ne  s'attache  à  la  cellule  qui  le  contient  que  par 
les  ouvertures  circulaires  et  opposées  de  ses  deux 
bouts.  L'extrémité  tournée  vers  l'axe  du  cylin- 
dre est  simplement  arrondie;  l'extrémité  diri- 
gée vers  la  circonférence  est  prolongée  en  un 
cou,  dont  la  longueur  se  proportionne  à  la  saillie 
que  la  cellule  fait  à  l'extérieur ,  et  dont  l'orifice  est 
garni  de  festons  membraneux.  Le  bord  inférieur 
du  sac  laisse  voir  les  mêmes  vaisseaux  bruns  et 
ondulés  que  le  dos  des  espèces  précédentes,  et 
doit  en  conséquence  lui  être  assimilé. 

La  cavité  branchiale  est  très-grande;  elle  oc- 
cupe les  deux  tiers  de  la  tunique  les  plus  rappro- 
chés de  la  circonférence  du  cylindre;  son  fond 
tout  ouvert  communique  librement  avec  l'autre 
tiers ,  qui  est  destiné  aux  viscères  de  l'abdomen;, 
ceux-ci  sont  petits,  et  situés  à  droite.  L'espace 
qu'ils  laissent  libre  est  ordinairement  rempli  par 
les  fœtus,  qui  viennent  successivement  s'y  pla- 
cer et  s'y  développer,  comme  nous  le  verrons 
plus  bas. 

La  conformation  du  sac  branchial  dans  lesPy- 
rosomes  peut  faire  croire  que  l'eau ,  absorbée 
par  l'orifice  oral,  ressort  par  l'oscule  anal.  Ce 
serait  un  trait  de  ressemblance  avec  les  Biphores, 
chez  lesquels  cette  direction  de  l'eau  n'est  pas 


ï)tS    ASCIDIES    COMPOSIÎCS.  55 

(?outeuse.  Quoi  qu'il  en  soit ,  le  i  cscan  qui  ta- 
pisse  la  cavité  est  autrement    organisé  :  il   est 
lâche,  et  composé  de  vaisseaux  fins,  ondulés, 
d'un  blanc  opaque ,  les  uns  longitudinaux,  les 
autres  transversaux ,    croisant   les   premiers   à 
angles  droits;  caractère  qui,  comme  on  le  voit,  ne 
se  dément  point ,  et  aj)partient ,  jusqu'à  présent, 
à  tous  les  genres  de  cette  famille.  Ce  réseau  n'oc- 
cupe pas  la  cavité  toute  entière ,  mais  seulement 
ses  deux  parois  latérales  ;  de  sorte  qu'il  y  a  visible- 
ment dans  ce  genre  deux  branchies  séparées  et 
opposées ,  l'une  à  droite ,  l'autre  à  gauche ,  qui  sont 
même  très-rétrécies,  et  par  conséquent  très  écar- 
tées à  leur  sommet.  Dans  les  genres  pr^cédens,  les 
deux  branchies,  quoique  réellement  distinctes, 
ne  sont  séparées  que  par-derrière.  Le  pharynx  est 
dans  le  fond  de  la  cavité  branchiale,  vers  l'angle 
supérieur.  L'œsophage  se  courbe   brusquement 
pour  s'insérer  à  une  échancrure  de  l'estomac ,  qui 
est  situé  derrière  ce  même  fond.  L'estomac  est 
charnu,  lisse,  comprimé,  de  forme  ovoïde,  <ou 
approchant  un  peu  de  celle  d'un  cœur.  L'intes- 
tin ,  très-grèle  à  sa  naissance ,  se  renfle  subitement  ; 
vin  court  trajet  suffit  pour  le  conduire  au  bord 
inférieur  de  la  tunique,  où  il  reçoit  l'insertion 
d'un  gros  organe  analogue  au  foie  :  il  revient  en- 
suite à  l'estomac,  derrière  lequel  il  se  termine 
par  un  anus  simple  et  arrondi.  Les  excréniens 
sont  homogènes,  d'un  jaune  clair,  divisés  par 


53  -  ^*    MEMOIRE.    SUITE 

petites  masses,  dont  la  dernière  est  souvent  déjà 
engagée  dans  l'oscnle  anal ,  ce  qui  semble  prou- 
ver que  le  rectum  a  la  faculté  de  s'allonger  et  de 
s'adapter  à  cet  oscule. 

Je  ciois  remarquer  que  le  foie,  ou  l'organe  que 
sa  position  peut  faire  considérer  comme  le  foie  , 
s'attache  à  l'intestin  par  un  faisceau  de  canaux 
divergens  ;  qu'il  est  arrondi  ,  communément 
opaque ,  rose-,  jaune  ou  brun  ,  étranglé  au-des- 
sus de  son  insertion ,  et  divisé  en  huit  à  douze 
côtes  par  des  sillons  qui  convergent  de  la  base 
au  sommet;  il  est  très-mou ,  et  susceptible  de  se 
décomposer  en  vésicules  oblongues  et  pédiculées. 
J'ajouterai  ,  comme  un  fait  remarquable  ,  que 
dans  beaucoup  d'invidus  cet  organe  n'a  pas  de 
couleur,  et  qu'il  ressemble  à  un  globule  cellu- 
leux  et  transparent;  il  varie  aussi  beaucoup  pour 
le  volume  :  tantôt,  et  le  plus  souvent,  il  est  de 
la  grosseur  de  l'estomac,  tantôt  cinq  à  six  fois 
plus  gros. 

Le  système  nerveux  des  Pyrosomes  ne  paraît 
pas  difierer  essentiellement  de  celui  des  animaux 
précédens.  Il  y  a  de  même  deux  tubercules,  un 
de  chaque  côté  du  cou  branchial.  Le  tubercule 
antérieur  ou  supérieur  semble  laisser  échapper 
quelques  filets  nerveux,  dont  quatre  montent 
sur  ce  cou ,  tandis  que  les  autres  vont  du  côté 
opposé.  Le  tubercule  postérieur,  qui  est  ici  l'in- 
férieur, très  apparent  dans  certains  individus, 


lins  ASCI  ni  ES  composéks.  5  7 

est  imperceptible  sur  le  plus  grand  nombre,  lï 
en  naît  quatre  espèces  de  vaisseaux  opaques, 
jaunes  ou  bruns,  qui  parcourent  le  bord  infé- 
rieur de  la  tunique  :  ce  sont  évidemment  les 
quatre  cordons  du  sillon  dorsal  des  Ascidies. 
Parvenus  près  du  foie  ,  ces  quatre  petits  cordons 
se  réunissent  en  un  seul  ,  qui  se  dirige  vers 
l'insertion  de  ce  viscère,  et  se  perd  en  atteignant 
l'abdomen. 

Le  long  du  bord  supérieur,  vis-à-vis  les 
quatre  cordons  du  sillon  dorsal,  se  voient  deux 
canaux  larges ,  courts,  d'un  jaune  ou  d'un  bruns 
nébuleux,  parallèles,  et  tellement  unis,  qu'on 
les  jDrendrait  pour  un  seul  canal  replié  en 
siplion ,  qui,  du  milieu  des  branchies,  s'éten- 
drait jusqu'à  l'œsophage,  où  aboutiraient  ses 
deux  extrémités.  L'intérieur  en  paraît  cellu- 
leux.  Cet  organe,  qui  est  quelquefois  vide  et 
transparent ,  me  semble  avoir  de  l'analogie  avec 
celui  que  M.  Cuvier  regarde  comme  l'ovaire 
des  Biphores,  ou  du  moins  comme  leur  oviduc- 
tus;  peut-être  est-il  en  même  temps  l'oviductus 
et  l'organe  fécondant. 

Les  ovaires  sont  orbiculaires  ou  piriformes  , 
opposés  symétriquement  l'un  à  l'autre,  et  placés 
sur  les  côtés  du  cou  de  l'oscule  branchial,  entre 
la  tunique  et  le  réseau  des  branchies,  qu'ils  dé- 
bordent le  plus  souvent.  Ils  communiquent  aven 
deux  pelits  conduits,  quelquefois  colorés,   qui 


58     •  2^    MÉMOIRE.       SUITE 

embrassent  le  cou,  et  descendent  jusqu'à  Fanse 
formée  par  les  deux  canaux  réunis  en  siphon. 
Ces  ovaires  contiennent  une  niullitude  d'œufs 
arrondis,  très-petits,  mais  très-distincts. 

Si  je  ne  me  fais  pas  illusion,  la  manière  dont 
les  germes  parviennent  à  leur  maturité  est  très- 
curieuse.  Il  paraît  qu'ils  se  détachent  de  l'ovaire 
très-petits,  et  successivement,  un  à  un,  pour 
aller  se  placer  entre  l'intestin  et  le  fond  de  la 
lunique  :  c'est  là  qu'ils  continuent  de  croître 
et  de  se  développer  jusqu'à  leur  expulsion  défi- 
nitive. 

En  effet,  on  trouve  presque  toujours  dans 
cet  endroit  un  germe  isolé,  qui  varie  beaucoup 
pour  la  grosseur.  Encore  petit ,  ce  n'est  qu'un 
iflobule  parfaitement  blanc  et  transparent,  au- 
quel on  distingue  une  ouverture  ronde,  en  forme 
de  bouche.  Un  peu  plus  gros ,  ce  globule  creux 
montre  déjà  quatre  petites  taches  roussâtres. 
Plus  gros  encore,  ces  quatre  taches  sont  deve- 
nues une  chaîne  de  quatre  petits  fœtus  bien 
distincts,  qui  entourent  le  globule  aux  trois  quarts. 
Enfin,  s'il  a  toute  sa  grandeur,  les  quatre  fœtus 
pourvus  de  tous  leurs  organes  sont  réunis,  et 
forment  un  anneau  complet.  Dans  cet  état,  son 
volume  équivaut  au  tiers  de  celui  de  l'individu 
qui  le  renferme.  C'est,  comme  on  voit,  un 
nouveau  Pyrosome  déjà  -composé  de  quatre 
animaux,  et  qui  sera  bientôt  indépendant  du 


Tfliif    ASCIDIES    COMPOSÉES.  Sf) 

grand  Pyrosome  clans  lequel  il  a  pris  naissance. 
Comment  s'écliappe-t-il?  Je  l'ignore;  si,  comme 
il  est  probable,  il  sort  par  la  même  ouver- 
ture que  les  excrémens ,  il  faut  que  cette  ouver- 
ture soit  susceptible  de  se  dilater  à  un  point 
excessif. 

Ces  observations,  réunies  à  celles  que  j'ai  faites 
sur  le  Botrylle,  démontrent  que  les  corpuscules 
contenus  dans  les  ovaires  de  ces  animaux  sont  des 
germes  composés,  non  destinés  à  l'accroissement 
des  systèmes  ,  mais  à  leur  multiplication.  D'un 
autre  côté,  si  l'on  ouvre  un  Pyrosome,  un  Al- 
cyon ,  etc.  ,  on  trouve  ,  entre  les  individus 
adultes,  des  embryons  plus  ou  moins  dévelop- 
pés, et  qui  ne  peuvent  provenir  que  de  germes 
simples ,  dont  l'existence  se  manifeste  successi- 
vement (a).  Ces  derniers  étaient  donc  tous  con- 
tenus dans  le  germe  composé  et  primitif.  Ce  serait 
peut-être  ici  le  lieu  de  discuter  les  observations 
de  Bohadsch  sur  certaines  Ascidies  ;  njais  le 
temps  ne  me  permet  pas  de  m'y  arrêter. 

Si  les  Botr3lles ,  les  Pyrosomes ,  et  les  antres 
animaux  composés  du  même  ordre  proviennent 
de  germes  eux-mêmes  composés ,  il  ne  faut  pas 
s'étonner  que  la  disposition  des  individus  qui  se 
trouvent  réunis  en  un  seul  être  soit  soumise  à 
des  lois  si  constantes. 


(a)  Voyez  les  planches  xix ,  xxi  et  xxni. 


6o  l"    MOTOIRE,       STJITfî 

i"^^  Loi.  ((  L,es  petits  animaux  qui  constiéucnt 
par  leur  réunion  les  êtres  composés  de  Vordve 
des  u4.lcyons ,  Pyrosomes,  etc.  ,  sont  essentielle- 
ment coordonnés  en  système,  où  chaque  animal 
particulier  est  comme  un  rayon ,  ou  l'origine  d'un 
rayon,  qui  aboutit  à  un  centre  commun  y).  Ce 
centre  semble  quelquefois  remplacé  par  un  axe 
allongé,  et  plus  ou  moins  ondulé.  De  \k  naît 
l'irrégularité  apparente  de  plusieurs  de  ces  réu- 
nions. Ce  centre  n'est  pas  toujours  unique.  Le 
même  corps  peut  être  formé  d'un  seul  s\'stème  ; 
il  peut  l'être  de  plusieurs.  Ainsi ,  comme  il  y  a 
des  animaux  simples  et  des  animaux  composés , 
il  y  a  aussi  ,  parmi  ces  derniers ,  des  agrégations 
simples  et  des  agrégations  composées. 

2^  Loi.  ((  Dans  tous  les  corps  composés  du  même 
ordre ,  V orifice  branchial  des  animaux  particu- 
liers tend  toujours  à  se  rapprocher  de  la  circon- 
férence du  système ,  et  l'anus^  à  se  rapprocher 
du  centre  n.  11  résulte  de  cette  loi  que,  lorsque 
la  position  relative  des  oscules  de  tout  un  sys- 
tème est  connue,  le  centre  du  système  est  aussi 
connu ,  et  réciproquement,  si  l'on  connaît  le  cen- 
tre du  système,  quelque  ressemblance  qu'aient 
les  deux  oscules  de  chaque  animal ,  on  ne  peut 
prendre  l'un  pour  l'autre. 

3*^  Loi.  Le  dos  ou  le  côté  du  corps  qui  com- 
prend les  artères  branchiales  indiquées  par  les 
cordons  très-colorés  qui  les  séparent,  est  toujours 


DES    ASCIDIES    COMPOSÉES.  6l 

la  partie  de  l'animal  la  plus  éloignée  du  centre 
du  système  ,  et  la  moins  élevée. 

Après  l'exposition  de  ces  lois ,  j'en  fais  l'appli- 
cation aux  dix  genres  précédemment  décrits , 
et  j'obtiens  les  résultats  suivans  : 

Dans  le  Polyclinura,  le  centre  du  système  est 
un  hiatus  rond  et  frangé.  Les  animaux  sont  situés 
verticalement,  ou  inclinés  en  dehors,  et  placés 
à  des  distances  très-inégales  de  leur  centre  com- 
mun. Ils  représentent  des  rayons  de  diverses 
longueurs ,  tous  posés  sur  le  même  plan.  L'agré- 
gation est  généralement  composée. 

Dans  les  Aplidium,  Didemnum  et  Eucœlium  , 
la  disposition  est  très-différente  de  la  précédente. 
Il  n'y  a  pas  d'hiatus  visible.  Les  animaux  sont 
placés  sur  le  même  plan ,  mais  à  égale  distance 
de  leur  centre,  ou  plutôt  de  leur  axe,  qui  est 
souvent  très-prolongé ,  plus  ou  moins  sinueux, 
de  sorte  qu'au  premier  coup-d'œil  les  oscules  sem- 
blent disposés  en  quinconce ,  ou  semés  sans  ordre, 
et  comme  au  hasard.  L'agrégation  est  composée. 

La  Diazone  a  des  animaux  inclinés  en  dehors, 
qui  décrivent  des  cercles  concentriques,  emboî- 
tes les  uns  dans  les  autres,  et  posés  à  peu  près 
sur  le  même  plan.  L'agrégation  est  simple. 

Les  cônes  pédicules  du  genre  Sigillina  sont 
aussi  des  agrégations  simples.  Le  centre  du  sys- 
tème est  au  sommet  du  cône.  Les  animaux  sont 
tiès-inclinés  en  dehors,  Les  cercles  peu  régulier* 


6'!  2*^    MÉMOIRE.       SUITE 

qu'ils  décrivent  ne  sont  point  sur  un  même  plan  , 
mais  sur  des  plans  différens,  placés  successive- 
ment les  uns  au-dessus  des  autres ,  disposition 
qui  détermine  la  forme  allongée  et  conique  du 
corps  total. 

Les  systèmes  du  Distome  sont  essentiellement 
les  mêmes ,  aux  hiatus  près ,  que  ceux  du  Poly- 
clinum. 

Les  cylindres  du  Synoïcum  sont  des  systèmes 
très-simples.  Les  animaux  y  sont  disposés  en 
cercle  sur  un  seul  rang  et  sur  un  seul  plan. 

Dans  les  Botrylles,  les  systèmes  figurent  des 
cercles,  des  demi-cercles ,  des  ellipses,  etc. ,  com- 
munément formés  d'un  rang  unique  d'animaux. 
Quand  il  y  a  plusieurs  cercles  pour  un  seul  sys- 
tème ou  pour  une  seule  cavité  ,  ils  sont  successi- 
vement plus  petits  et  plus  élevés  ,  et  par  consé- 
quent disposés  en  pyramide. 

Enfin,  dans  les  Pyrosomes  les  cercles  sont 
1res -nombreux  ,  tous  du  même  diamètre,  et 
posés  aplomb  les  uns  sur  les  autres.  Ainsi 
l'axe  du  système  est  celui  du  cylindre  creux, 
formé  par  la  superposition  de  tous  ces  cercles  , 
et  vers  lequel  sont  en  effet  dirigés  les  anus  des 
animaux  particuliers.  Si  les  cercles  augmentaient 
graduellement  de  diamètre ,  le  Pyrosome  pren- 
drait la  forme  d'un  cône  creux.  Voilà  pourquoi 
il  y  a  dans  ce  genre  des  espèces  cylindriques  et 
des  espèces  coniques.   La  silualion  des  quatre 


RIZS    ASCI  Dits    COMPOS"É£S.  65 

cordons    colorés    démontre    que    les    animaux 
.  sont  placés  à  peu  près  horizontalement ,  et  que 
le  sommet  de  leur  assemblage  doit  être  rapporté 
,  à  son  ouverture  annulaire. 

Les  mêmes  lois ,  ou  des  lois  analogues ,  parais- 
sent pouvoir    s'appliquer  à  d'autres   familles , 
telles  que  les  Flustres  ,  les  Cellépores,  les  Cellu- 
laires ,  Sertulaires  ,  etc. ,  et  fournir  des  résultats 
^    assez  curieux.  Je  ne  puis  qu'indiquer  ici  cette 
I   théorie.  Ce  n'est  pas  le  lieu  d'en  donner  les  déve- 
,  loppemens. 

Les  genres  ,  qui  sont  le  sujet  de  ce  second  Mé- 
moire ,  diffèrent  de  ceux  décrits  dans  le  premier, 
par  leurs  deux  oscules  apparens.  On  peut ,  en  s'en 
tenant  aux  caraclères  tirés  de  l'organisation  indi- 
viduelle ,  les  disposer  ainsi  qu'il  suit  : 

i".  Bouche  et  anus   surmontés  de  tentacules 
extérieurs.  Un  seul  ovaire. 

Genre  i*^*".  Diazona.  Abdome n pédicule .  Ofaire 
latéral ,  entouré  par  F  intestin. 

Genre  2.  Distoma.  Abdomen  pédicule.  Ovaire 
latéral  y  dégagé  de  l'intestin. 

Genre  5.  Sigillina.  Abdomen  sessile.  Ovaire 
dégagé  de  î intestin  ,  pédicule ,  inférieur. 

Genre  4-  Synoïcum.  Abdomen  sessile.  Ovaire 
sessile  j  inférieur,  ^ 


64  ^^    MÉMOIRE.       SUITE 

a°.  Bouche  et  anus  non  surmontés  de  tenta- 
cules extérieurs.  Deux  ovaires. 

Genre  5.  Botryllus.  Branchies  réunies par- 
devant,  sans  communication  avec  Voscule 
anal. 

Genre  6.  Pyrosoma.  Branchies  séparées ,  com- 
muniquant avec  Voscule  anal. 

La  série  la  plus  naturelle  des  dix  genres  dont 
l'ordre  entier  se  compose,  paraît  être  celle-ci: 

I.    Corps  fixé. 

i'"'' Division.  Les  deux  ouvertures  supérieures 
et  à  six  rayons  réguliers. 
Genre   i.  Diazona. 

■  2.    DiSTOMA. 

' 5.    SiGILLINA. 

2*  Division.  Les  deux  ouvertures  supérieures  ; 
l'une  à  six  rayons  réguliers  ;  Vautre  irré- 
gulière ou  simple. 

Genre  4-  Synoicum. 

5.  Aplidium. 

6.    PoLYCLINUM. 

•  7.    DiDEMNUM. 


3^  Division.  Les  deux  ouvertures  supérieures 
et  simples. 

Genre  8.  Eucoîlium:. 

' 9.    BOTRYLLUS. 


DES    ASCIDIES    COMPOSÉES.  65 

II.    Corps  libre. 

/\    Division.   Les  deux  ouvertures  aux  deux 
bouts  diamétralement  opposés. 

Genre  lo.  Pyrosoma. 

Voilà  donc  un  nouvel  ordre  d'animaux  com- 
posés déjà  formé  de  quatre  divisions  et  de  dix 
genres  bien  distincts.  11  est  à  présumer  que  les 
recherches  ultérieures  augmenteront  bientôt  ce 
nombre.  Quelques  Alcyons  peu  connus,  tels  que 
les  Alcyonium  slellatum  et  corniculatum  ^  quel- 
ques Flustrcs,  semblent  se  rapprocher  de  cet 
ordre.  On  n'a  presque  rien  encore  observé  de 
l'organisation  de  ces  mêmes  Flustres,  des  Cellu- 
laires, des  Cellépores,  et  des  autres  Polypes  que 
j'appelle  agrégés.  J'ai  fait  dessiner  et  graver, 
dans  l'ouvrage  de  la  Commission  d'Egypte,  un 
grand  nombre  d'espèces  appartenant  à  ces  genres , 
et  ces  figures  seules  suffiraient  pour  prouver  que 
la  structure  de  ces  petits  animaux  est  beaucoup 
plus  compliquée  qu'on  ne  l'avait  cru  jusqu'à  pré- 
sent (ci). 

;a)  Ils  paraissent  pourvus  d'un  anus.  Les  Brachions  ou 
Roiifères  observés  par  M.  Dutrochet,  Ann.  du  Mus. 
d'/iist.  fiat. ,  tom.  XIX,  pag.  355  ,  et  par  M.  Leclerc  ,  ont 
certainement  un  seul  intestin  et  un  anus.  Ces  animal- 
cules présentent  d'abord  un  grand  sac  ou  pavillon  supé- 

5 


66         l"  iMLJI.     SUlTli  DliS  ASCIDIllS  COMPOStl'S. 

Ces  considérations  m'ont  engagé  à  contiiuier^ 
l'emploi  du  nom  de  Polypes  pour  désigner  les 
animaux  composés  qui  sont  l'objet  de  ces  Mé- 
moires (a),  quelle  que  soit  d'ailleurs  leur  place 
naturelle  dans  le  système  zoologique.  Je  don- 
nerai donc  à  ceux  dont  il  a  été  particulièrement 
question  le  nom  de  Polypes  ascidiens.  Peut-être 
fuudra-t-il  leur  accorder  celui  de  Mollusques  ; 
peut-être  con vient! ra-t -il  d'en  créer  quelque 
autre.  Ces  animaux  devront  suivre  le  sort  des 
Ascidies.  Je  ne  déciderai  rien  que  je  n'aie  acquis, 
par  de  nouvelles  recherches,  une  connaissance 
plus  approfondie  de  ces  dernières. 

rieui' ,  dont  l'orifice  reçoit  l'organe  rotatoire.  Au  fond  de 
ce  sac  est  située  la  bouche  ou  le  pharynx ,  qui  communique 
par  un  oesophage  avec  l'estomac.  L'intestin  qui  nait  de 
celui-ci  monte  et  va  aboutir  à  un  anus  antérieur  et  supé- 
rieur. Sous  l'intestin  pend  un  ovaire.  Le  corps  entier  est 
contenu  dans  un  étui  cartilagineux  fixé  par  la  base.  Cette 
organisation,  vue  dans  son  ensemble,  ne  manque  pas  de 
rapports  avec  celle  des  Alcyons  précédemment  décrits  î 
elle  en  aurait  de  bien  sensibles^  si,  comme  le  soupçonne 
M.  Cuvier,  les  organes  ciliés  desRotifères  servaient  à  leur 
respiration. 

{a)  Il  s'agit  d'un  recueil  d'observations  intitulé  :  Mé- 
moires pour  servir  à  la  classification  des  animaux 
composés. 


I 


RAPPORT 

/  la  Classe  des  Sciences  de  l'Institut,  sur  deux 
Mémoires  relatifs  a  divers  animaux  composés 
placés  jus qu  a  présent  parmi  les  Alcyons  j  et  a 
d autres  animaux  analogues . 


vv  Vo  u  s  nous  avez  charges ,  M.  de  Lamarck  et  moi , 
))  d'examiner  un  Mémoire  de  M.  Savigny ,  intitulé  : 
»  Observations  sur  VAlcyonium  ficus ,  et  sur  quelques 
»  autres  espèces  d' Alcyons  a  six  tentacules  simples; 
»  et  le  même  naturaliste  vous  ayant  présenté  depuis  un 
))  deuxième  Mémoire  ,  intitulé  :  Observations  sur  V  Al- 
»  cyonium  ascldioides  et  les  autres  Alcyons  à  deux 
»  oscules  apparens ,  sur  les  Botrylles  et  sitr  les  Pyro~ 
))  soines,  vous  nous  les  avez  également  renvoyées.  Nous 
»  ferons  de  ces  deux  Mémoires,  traitant  d'êtres  ana- 
»  logues,  l'objet  d'un  seul  rapport.  Et  comme  les  obser- 
»  vations  de  M.  S.  sont  de  nature  à  faire  époque  dans 
)>  l'histoire  des  animaux  composés,  nous  remonterons 
»  plus  haut,  et  nous  réunirons  sous  un  seul  point  de  vue 
»  les  observations  de  ses  prédécesseurs,  où  l'on  aurait  pu 
»  trouver  les  premiers  indices  des  idées  qu'il  expose  et 
)>  développe  avec  plus  d'élendue,  en  même  temps  qu'il 
»  les  appuie  sur  des  faits  plus  détaillés  et  plus  précis. 

))  Tous  les  naturalistes  savent  qu'un  médecin  de  Mar- 
»seille,    nommé   Peysonel,  qui  avait  voyagé  dans  le 


6S  a"    MÉMOlliE.       SIIITI- 

»  Levant  et  en  Barbarie,  fut  le  premier  qui  avança 
»  nettement  la  nature  animale  du  Corail  et  des  autres  1 
))  Lithophy'ies  ;  mais  que  son  opinion  ne  commença  à  ' 
)>  prendre  du  crédit  que  lorsque  le  Genevois  Aijraîiam 
)>  Trembley  eut  découvert  la  végétation  du  Polype  ii 
»bra.s,  et  que  Bernard  de  Jussieu  et  EUis  eurent  fait  l 
»  voir  de  véritables  Polypes  dans  un  grand  nombre  de 
»  Lithophytes  et  de  Zoopliytos  de  nos  côtes.  Depuis  lors , 
»  il  parut  naturel  de  supposer  que  tous  les  animaux  I 
))  végétans,  el  portant  sur  un  corps  commun  plusieur,^ 
»  têles,  plusieurs  parties  mobiles  indépendamment  l'une 
»  de  l'autre,  étaient  des  Polypiers.  Aussi  est-ce  là  l'idée 
)>  que  s'en  sont  fuite  à  peu  près  tous  les  naturalistes,  et 
»  qui  est  encore  exprimée  presque  sans  restriclion  dans 
»  les  meilleurs  ouvrages;  et  même  lorsque  Linné  donne 
»  des  Néréides  pour  animaux  aux  Tubipores  ,  et  des 
»  Méduses  aux  Madrépores,  il  se  trompe,  et,  pour  ce 
»  dernier  genre ,  il  cite  à  faux  EUis  et  Donati ,  qui  n'ont 
j)  rien  dit  de  semblable.  Donati  dit  même  tout  le  con- 
))  traire.  Hist.  iiatur,  de  V Adriat. ,  tab.  VII,  trad. 
»  franc.,  pag.  02. 

»  On  a  associé,  à  juste  titre,  aux  vrais  Polypiers  cer- 
»  taines  espèces  d'animaux  composés  ,  dont  la  masse 
»  générale  est  de  substance  cbarnue  ou  fibreuse,  et  que 
»  l'on  a  appelé  Alcyons.  Ceux  que  depuis  long-temps 
»  on  connaît  bien ,  tels  que  VAlcyoniurn  exos  et  VAl~ 
»  cyonium  digilaium ,  sont  en  effet  certainement  des 
»  êtres  composés,  dont  les  têles  sont  des  Polypes;  on  les 
»  reconnaît  aisément  dans  l'état  de  vie,  et  même  dans 
))  les  morceaux  conservés  par  l'alcool ,  à  lein's  huit  bras 
»  ciliés,  à  leur  ouverture  simple,  et  aux  autres  circou- 


DES    ASCIDIES    COMPOSÉES.  6j) 

tances  de  leur  organisation.  Mais  on  s'est  trop  litUé 
»  de  leur  adjoindre  d'autres  êtres  composés  ^  qui  ont  bien 
»  en  gros  la  même  texture  charnue  dans  leur  masse 
?)  immobile,  mais  dont  les  parties  mobiles  où,  comme 
Y)  l'on  parle  communément ,  les  animaux  particuliers 
»  ont  denx  ouvertures  chacun,  et  des  tentacules,  ou 
»  plutôt  des  rayons  plus  simples ,  plus  courts  et  moins 
))  nombreux. 

))  11  paraît  que  la  première  espèce  qui  ait  fait  aper- 
»  cevoir  une  siruclure  différente  de  celle  qui  est  ordinaire 
»  aux  Polypes,  est  Y Alcyoniiini  Sdilosseri  Ao.  Pallas  et 
»  de  Gmelin,  ou  ce  que  nous  appelons  aujourd'hui  2»'o- 
^>  Iryllus  d'après  Gœrtner.  On  pouvait  déjà  présumer 
;>  cette  différence  d'après  la  description  et  les  figures  un 
peu  grossières  de  Schlosser  (  Traîis.  phil.  XLix)  ; 
))  mais  les  observations  délicates  de  Gsertner,  rapportées 
»  par  Pallas  (  Spicileg.  X ,  oâ),  achevèrent  de  démon- 
))  trer  que  chaque  étoile  de  ce  prétendu  Polypier  est, 
M  lion  pas  un  seul  Polype,  mais  un  assemblage  d'autant 
»  d'animaux  qu'il  y  a  de  branches.  Néanmoins  Gœrtnei' 
»  ne  fit  point  connaître  l'organisation  particulière  de  ces 
»  animaux. 

»  Ce  même  Gaertner,  qui  s'était  beaucoup  occupé  de 
»  zoologie  avant  de  se  consacrer  enlièi-ement  à  ce  grand 
»  et  célèbre  ouvrage  sur  les  fruits  qui  l'a  immortalisé , 
»  observa  une  autre  prétendue  espèce  d'Alcyons,  VAlr- 
yycyojiiuui  ascidioïdes  de  Pallas  et  de  Gmelin,  qui 
»  recouvre  les  tiges  de  certains  fucus  comme  une  croule, 
»  et  dont  chaque  papille  a  deux  petites  ouvertures.  Cette 
»  circonstance  ne  lui  laissa  pas  de  doute  que  ce  ne  îvX 
»  encore  là  un  êlre  diiTéient  des  autres  Polypiers,  et  il 


no  2=    MEMOIRE.       SUITE 

»  proposa  d'eu  faire  un  genre  sous  le  nom  de  Dislomvs. 
»  C'est  aussi  à  Pallas  que  l'on  doit  la  publication  de  cette. 
))  idëe  :  mais  la  descriptio«i  de  Gœrlner  ne  présente  rien 
))  qui  nous  indique  la  structure  intime  de  son  nouveau 
»  genre. 

»  Cependant  Ellis,  de  son  côte  {Corail.,  pi.  xr/J, 
y>fig.  h,  B  CD),  avait  remarqué  que  les  tentacules  qui 
»  entourent  les  b  niches  des  animaux  dans  les  Alcyons 
»  ne  sont  pas  toujours  en  même  nombre.  11  en  représenta 
»  ujie  espèce  à  six  rayons,  qu'il  appela  Figue  de  mer  ; 
»  mais  il  ne  poussa  pas  la  comparaison  plus  loin.  Le 
»  peu  d'anatomie  qu'il  donna  fut  très- grossier,  et  cette 
>»  production  fut  enregistrée,  comme  les  autres,  parmi 
))  les  Alcyons,  sous  le  nom  ^ Alcyoniuîn  ficus. 

»  Tel  se  trouvait  l'état  des  connaissances  à  l'époque 
»  où  Gmelin  rt'digea  sa  grande  compilation.  Pendant 
))  les  vingt-cinq  années  suivantes,  on  s'occupa  peu  de 
»  l'examen  des  Zoopliy  tes.  Quelques  zoologistes  se  bor- 
))  nèrent  à  adopter  le  genre  Botrylle,  mais  sans  prendre 
»  une  plus  ample  connaissance  de  sa  structure  intérieure. 
»  L'un  de  nous  fit  de  \ Alcyonium  epipetruni  un  genre 
»  particulier,  qu'il  appela  V^eretille.  Les  autres  change- 
»  mens,  s'il  y  en  eût,  se  bornèrent  de  même  à  la  nomen- 
»  clature. 

»  Dans  ces  derniers  temps,  MM.  Pérou  et  Le  Sueur 
))  firent  connaître  un  genre  nouveau  très-remarquable, 
«qu'ils  appelèrent  Pyroscme;  mais  ils  ne  le  eonsidé- 
»  rèrent  d'abord  que  comme  un  animal  simple. 

))  En  un  mol ,  l'on  peut  dire  qu'au  commencement  de 
»  l'année  dernière,  personne  ne  se  doutait  encore  qu'il 
»y  eiit  des  animaux  composés,  dont  chaque  animal 


DrS    ASCIDIES    COMPOSÉES,  7 1 

»  parîîculier  jouit  d'une  organisation  plus  compliquée 
?>  que  celle  des  Zoophytes  ordinaires;  par  exemple,  que 
»  celle  de  VAlcjoniian  exos ,  des  Pennatules,  etc. 

»  C'est  depuis  celte  époque  seulement  (a)  que  M.  S.  de 
»  son  côté,  et  MM.  Desmarets  et  Le  Sueur  du  leur,  ont 
»  ouvert  un  nouveau  champ  de  recherches ,  en  nous 
»  faisant  connaître  de  ces- animaux  beaucoup  plus  élevés 
»dans  l'échelle  que  ne  le  sont  les  Polypes,  et  que  Ton 
»  pourrait  même ,  à  bon  di'oit ,  revendiquer  pour  la 
>  classe  des  Mollusques. 

»  M.  S.  en  décrivant ,  pour  le  grand  ouvrage  sur 
«l'Egypte,  les  Zoophytes  qu'il  avait  recueillis  dans  la 
»  Méditerranée  et  dans  la  mer  Rouge,  fut  frappé  de 
»  cette  complication  d'organisation  dans  quelques  pro- 
»  ductions  en  forme  de  croûte  gélatineuse,  qu'il  consi- 
»  dérait  comme  des  Alcyoris.  11  remarqua  que  les  petites 
»  bouches  de  ces  êtres  plus  compliqués  étaient  toutes  à 
»  six  rayons,  et  il  crut  pouvoir  attribuer  la  compli- 
»  cation  qu'il  observait  à  toutes  les  espèces  qui  ont  ce 
»  nombre-là. 

))  En  effet ,  elle  se  trouve  plus  ou  moins  dans  les  quatre 
»  sortes  qu'il  a  disséquées,  et  dont  il  nous  a  donné  la 
»  description  dans  son  premier  xMémoire. 

»  La  première  sorte  qu'il  a  supposée  à  peu  piès  la 
))  même  que  X Alcyonium  fixons ,  lui  offrit  les  petits 
))  animaux  presque  cylindriques ,  logés  parallèlement 
»les  uns  aux  autres,  el  seri'és  dans  autant  de  loges  pra- 
»  tiquoes  dans  l'épaisseur  de  !a  croûte.  Chacun  d'eux  a 


{({)  Los  dessins  qui  accom]\ignaicnt   mon  pinnicr  Rlémoir'  oi'f 
«^lé  cxcciités  en  i8;o. 


7'-*  1^    MÉMOIRE.       SUITE 

>>une  première  cavité,  que  M.  S.  nomme  tltorax , 
«dans  laquelle  donne  la  bouche,  ou  plutôt  l'ouverture 
»  primiliveet extérieure ,  et  quiest  marquée  de  vaisseaux 
»  et  de  fibres  musculaires,  ou  ,  comme  s'exprime  M.  S., 
»  de  nervures  longitudinales  et  transverses.  M.  S.  a  cru  y 
»  Voir  un  sac  ou  une  tunique  intérieure,  qu'il  a  nommée 
y>  ventricule  tJioracique  i  il  a  supposé  que  la  première 
>)  digestion  s'y  fai'  ,  attendu  qu'il  y  a  tu  quelquefois  de 
))  petites  Chevrettes  ou  autres  animalcules  qui  avaient 
»  Fair  d'y  avoir  été  avalés.  Au  fond  de  cette  première 
i)  cavité  est  suspendu,  par  un  petit  canal,  un  autre  sac 
))  moindre,  que  M.  8.  nomme  ventricule  abdominal, 
»  et  qui  est  en  eflÀ^t  l'estomac.  Il  est  profondément  di- 
»  vi.  é  ,  et  ainsi  paraît  former  deux  cellules  latérales;  un 
»  très-petit  rœcum  vient  bientôt  après;  ensuite  l'intestin, 
»  après  être  un  peu  descendu,  se  recourbe,  et  va  se 
»  terminer  vers  le  côté  de  la  cavité  thoracique,  très-près 
))  de  l'entrée  primitive.  Dans  l'intérieur  du  thorax  se 
»  voient,  d'un  côté,  deux  vaisseaux  bruns  parallèles, 
))  aboutissant  à  un  tubercule  voisin  de  l'entrée;  et  à 
»  l'extérieur,  ce  même  thorax  émet  une  petite  produc- 
»  tion  qui  communique  dans  la  substance  deTenveloppe 
))  générale  où  tous  ces  petits  animaux  sont  logés.  Enfin, 
))  chacun  de  ces  animaux  particuliexs  est  terminé  par 
»  un  paquet  de  grains,  que  M.  S.  a  considéré  avec  vra;- 
)>semblance  comme  un  ovaire. 

»  Une  seconde  sorte  de  ces  prétendus  Alcyons  frappa 
)>  M.  S. ,  parce  que  \çs  petits  animaux  sont  comme 
»  groupés  autour  de  certains  sillons  qui  aboutissent  à  de 
»  grands  pores,  dont  la  fonction  semble  être  d'agiter 
;;  l'eau  eu  l'aspirant  et  en  l'expulsant  par  leur  conUac- 


DES    ASCIDIES    COMPOSÉES.  rj 

wtion;  ilisposiliou  qui  marquait  une  analogie  éviderile 

«avec  les  jîolrylles Ces  animaux  de  la  seconde 

»  sorte  offraient  en  outre  ce  caractère,  que  leur  thorax, 
»  leur  abdomen  et  leur  ovaire  étaient  séparés  par  des 
»  étranglemens,  et  que ,  l'enveloppe  générale  se  moulant 
»sur  ces  inégalités,  chaque  individu  ou  animal  parti- 
»  culier  avait  l'air  d'y  occuper  trois  cellules.  Nous  ne 
»  parlerons  pas  de  différences  plus  minutieuses. 

))  Dans  une  troisième  et  dans  une  quatrième  sortes  qui 
«recouvrent  des  tiges  de  fucus,  l'ovaire  est  rapproché 
»  du  ventricule  abdominal;  en  sorte  que  la  totalité  de 
»  l'animal  occupe  au  plus  deux  cellules  ^  et  dans  la  der- 
»  nière  de  ces  sortes ,  l'ouverture  où  aboutit  l'anus  est 
y>  apparente  à  l'extérieur.  Cette  dernière  circonstance  fit 
»  supposer  à  M.  S.  que ,  dans  les  trois  premières  espèces, 
î)  il  y  a  aussi  pour  l'anus  quelque  orifice  extérieur  qu'il 
»  n'avait  pu  découvrir,  et  qu'en  conséquence  tous  ces 
»  animaux  composés  doivent  se  rapprocher  beaucoup 
»  des  Distomes  de  Gaertner,  et  avoir  ensuite,  dans  les 
»  Botrylles  du  même  naturaliste ,  leurs  analogues  les 
»  plus  prochains. 

»  Ce  premier  Mémoire  de  M.  S.,  lu  le  6  février  181 5, 
))  était  terminé  par  un  tableau  de  nomenclature  sur 
»  lequel  nous  reviendrons. 

»  A  cette  époque ,  l'un  de  vos  commissaires  venait 
»  précisément  de  faire  et  de  vous  communiquer  des 
»  recherches  anatomiques  sur  les  Ascidies.  Les  figures  et 
»  les  descriptions  de  M.  S.  offrirent  une  ressemblance  si 
»  frappante  avec  ce  qui  venait  d'être  dit  et  montré  sur 
)>  les  Ascidies,  que  l'on  put  juger  aussitôt  que  ces  èlres, 
»  viris  pour  des  Alcyons  et  pour  des  Polypes,  ne  pou- 


74  ^*    MÉMOIRE.       SUITE 

»  vaient  que  représenter  très  en  petit  les  mêmes  coinbT- 
»  naisons  d'organes  qui  s'observaient  en  grand  dans  le* 
»  Ascidies.  UAscidia  clavata  Gmel. ,  ou  V ortlcella 
Y)  Bolteni  de  Lin.,  offre  même  une  disposition  tout- 
»  à-fait  pareille  dans  le  groupement  des  viscères.  Mai». 
»  comment  croire  c|ue  des  êtres  aussi  compliqués  que 
)>  des  Ascidies,  pussent  jouir  de  celte  coramunicatioa 
)>  intime  dont  les  seuls  Polypes  avaient  jusqu'alors 
))  donné  l'exemple  ? 

»  De  nouvelles  observations,  que  M.  S.  a  consignées 
i>  dans  son  second  Mémoire,  vinrent  donner  de  ce  fait 
»  des  preuves  encore  plus  palpables ,  parce  qu'elles  por- 
»  tèrent  sur  des  espèces  aussi  grandes  que  plusieurs- 
»  Ascidies,  et  où  tous  les  organes  se  distinguent  san» 
»  aucune  peine.  La  première  surtout,  qui  avait  élé  rap- 
»  portée  il  y  a  quelque  temps  de  la  Méditerranée  par 
»  M.  Delaroche,  jeune  médecin  trop  tôt  enlevé  aux 
>>  sciences,  forme  un  groupe  orbiculaire  de  quelques 
»  pouces  de  diamètre,  et  a  des  animaux  de  plus  de  deux 
>)  pouces  de  longueur.  Cette  enveloppe  cartilagineuse , 
»  ou  plutôt  gélatineuse,  parfaitement  organisée  comme 
»  celle  de  l'x^scidie  mamelonnée  ou  de  l'Ascidie  intes- 
«tinale,  est  libre  par  l'extrémité  où  sont  les  orifices, 
»  qui  tous  deux  sont  facilement  visibles  :  on  distingue 
))  même  une  tunique  intérieure  musculaire,  comme  dans 
»  les  Ascidies.  Le  reste  de  l'enveloppe  extérieure  ou 
»  gélatineuse  est  uni,  avec  ses  semblables,  en  une  seule 
«masse  commune  à  tous  les  animaux  particuliers,  et 
»  qui  sert  de  base  à  l'êti-e  total ,  tandis  que  l'ensemble 
»  de  ses  parties  proéminentes,  disposées  sur  plusieurs 
);  cercles  concentriques ,  représente  assez  bien  une  fltur 


T)i:S    ASriîHES    COMPOSÉES.  y.'i 

))  double,  et  mieux  encore  une  Aclinie  on  An(?raoiTe  de 
»  mer ,  surtout  les  extrémités  saillantes  des  animaux 
»  étant  toutes  d'un  beau  lilas. 

»  Dans  les  animaux  particuliers  de  cette  espèce,  le 
»  paquet  abdominal,  qui  comprend  aussi  Tovaire,  est 
»  uni  au  thorax  par  une  partie  longue  et  grêle; en  sorte 
»  qu'il  a  l'air  pédicule ,  et  que  l'on  peut  dire  que  l'animal 
»  occupe  comme  deux  loges  dans  la  masse  gélatineuse. 
»  On  distingue  un  foie  tapissant  en  dehors  Feslomac , 
»  le  même  ganglion  nerveux  que  dans  l'Ascidie ,  les 
»  mêmes  vaisseaux  :  seulement  M.  S.  n'a  pu  encore 
» l'econnaître  le  cœur  ^  mais  on  sait  maintenant,  par 
»  les  recherches  de  l'un  de  nous,  qu'il  est  très-difficile  à 
»  voir  dans  plusieurs  Ascidies,  et  que  quelques-nues 
»  paraissent  même  être  entièrement  privées  de  cette 
»  dilatation  musculaire. 

»  Une  autre  sorte  de  prétendus  Alcyons,  rapportée 
»  de  la  Nouvelle-Hollande  par  MM.  Pérou  et  Le  Sueur, 
»  et  examinée  par  M.  S. ,  est  en  forme  de  longs  cônes 
»  gélatineux,  portés  chacun  sur  un  pédicule  cylindrique 
»  et  plus  mince.  La  surface  de  ces  branches  est  creusée 
»  de  cavités  ovales,  dont  chacune  répond  à  un  animal 
»  particulier,  et  a  son  fond  peicé  par  les  deux  orifices 
»  de  cet  animal.  La  cavité  thoracique  est  ici  très-courte. 
»  le  ventricule  abdominal  en  est  fort  voisin ,  et  les  replis 
»  de  l'intestin  s'en  éloignent  peu  ;  mais  l'ovaire  est  grêle, 
>>  et  tient  au  reste  de  l'animal  par  un  filet  qui  occupe 
))  presque  toute  la  longueur  de  la  masse  commune  et  de 
»  son  pédicule  cylindrique. 

»  Telles  sont  les  six  sortes  d'animaux  composés  de  la 
i)iïimille  des  Ascidies  oui  ont  été  observés  exclusivement 


70  2^    MIiMOIRr:.    SUITE 

»  par  M.  S.,  et  dont  il  a  constaté,  avec  une  rare  exac- 
»litucle,  l'organisation  compliquée.  Il  en  existe  deux 
«autres  sortes  non  moins  jemai^uables ,  dont  la  struc- 
»  ture  a  élé  aussi  examinée  avec  beaucoup  de  soin  par 
^>  MM.  Le  Sueur  et  Desmarets,  et  dont  M.  S.  a  vérifié 
»  l'analogie  avec  les  siennes;  de  façon  que  nous  réunis- 
»sons,  à  leur  ('gard,  le  triple  témoignage  de  ces  natu- 
»  ralistes. 

»  L'une  de  ces  sortes  est  le  Botryllus  stellaius  de 
»  Gœrtner,  ou  W'ilcyonium  Schlosseri  de  Pal  las,  déjà 
»  aperçu  par  Rondelet.  Les  animaux  particuliers  en  sont 
>'  groupés  circulairement  autour  de  certains  centres 
»  creusés  d'une  cavité,  ou  prolongés  en  un  tube  com- 
))  mun  à  tous  les  individus  du  même  cercle.  Un  des 
»  orifices  de  cbaqne  animal  donne  dans  ce  tube,  et  ré- 
»  pond  à  l'anus  :  l'autre  est  à  l'exlrémilé  opposée  ou  ver* 
))  la  circonférence  du  cercle  ,  et  donne  dans  la  cavité 
»  ihoracique.  Tous  deux  manquent  de  tentacules,  selon 
»  xM.  S.  :  mais  l'extérieur  en  aurait  huit,  selon  MM.  Des- 
»  marels  et  Le  Sueur.  L'estomac  et  l'intestin  sont  vers 
»  le  fond  de  la  cavité  Ihoracique  ;  les  ovaires,  au  nombre 
»  de  deux,  sur  les  côtés;  le  ganglion,  à  sa  place  ordi- 
»  naire. 

))  L'autre  espèce  est  le  Pyrosome.  Cet  être,  que  l'on 
»  pourrait  presque  appeler  merveilleux ,  tant  il  réunit 
>)  de  propriétés  étonnantes,  a  été  découvert  et  décrit  pour 
»  la  première  fois  par  MM.  Péron  et  Le  Sueur  [u4nn». 
))  du  Mas.,  tom.  ir).  Il  est  commun  dans  l'Océan  et 
»  dans  la  Méditerranée.  La  lueur  phosphorique  qu'il 
»  répand  est  si  vive,  qu'elle  peut  se  comparer  à  celle 
»  d'une  bougie.  Sa  forme  générale  est  celle  d'un  lon^ 


DES    ASCIDIES    COMPOSÉES.  77 

^  cylindre  creux,  de  substance  gélalineu  e ,  arrondi  et 
)>  fermé  par  un  bout,  et  donl  la  surfltce  extérieure  serait 
)> toute  hérissée  de  pointes  gélatineuses  comme  lui,  sail- 
»  lantes  et  inégales.  Les  observateurs  que  noua  venons 
»  de  citer  le  décrivirent  d'abord  comme  si  c'eût  été  un 
))  animal  simple  de  la  classe  des  Polypes  ;  mais  il  paraît 
»  qu'ils  ont  reconnu  depuis  sa  composition,  et  vos  com- 
»  missaires  ont  entre  les  mains  un  Mémoire  lu  par 
»  M.  Le  Sueur  à  la  Société  philoniatique,  où  cet  artiste 
»  habile  et  zélé  pour  la  science  donne  de  grands  détails 
»  sur  la  slruclure  des  animaux  particuliers  de  la  réunion 
«desquels  le  Pyrosome  est  formé.  L'un  de  nous,  qui 
n s'était  procuré  un  Pyrosome  à  Florence,  et  qui  en 
»  avait  reçu  d'autres  de  Nice  par  les  soins  de  M.  Risso , 
»  en  ayant  remis  un  à  M.  S. ,  celui-ci  en  a  fait  l'anatomie 
))  avec  son  exactitude  ordinaire. 

»  Chacune  des  pointes  extérieures  du  Pyrosome  fait 
»  partie  de  l'enveloppe  d'un  animal  particulier.  Une  des 
»  ouvertures,  percée  un  peu  au-dessous  du  sommet  de  la 
»  pointe,  donne  dans  l'intérieur  de  la  cavité  thoracique, 
»  et,  par  une  circonstance  propre  au  Pyrosome,  la  cavité 
»  thoracique  a  son  fond  ouvert;  en  sorte  que  l'eau  peut 
»  la  traverser  et  sortir  par  une  ouverture  opposée  à  la 
»  première,  et  qui  est  percée  à  la  surface  interne  du  tube 
»  général.  Il  est  possible  que  cette  eau  prenne  alternatif 
»  vement  les  deux  directions;  ce  qui  expliquei^ait  com- 
»  ment  M.  Le  Sueur,  ayant  rempli  d'eau  le  tube  général, 
»  a  vu  ce  liquide  s'échapper  par  les  ouvertures  extérieures 
»  de  toutes  les  pointes  appartenant  aux  animaux  parti- 
»  culiers.  Quoi  qu'il  en  soit,  la  cavité  thoracique  a  des 
))  parois  garnies  de  vaisseaux  treillissés,  comme  tous  les 


78  2*^    MÉMOIRE.       SUITE 

»aulres  animaux  de  cette  famille^  les  gros  vaisseaux  y 
))  sont  disposés  de  même ,  ainsi  que  le  ganglion  nerveux. 
»  Dans  le  fond  de  cette  cavité  le  plus  voisin  de  la  cavil»- 
»  commune  du  tube  général,  s'ouvre  le  petit  conduit 
»  qui  mène  à  Testomac.  L'intestin  est  court,  et  sou 
«extrémité,  ou  l'anus,  regarde  l'ouverture  qui  donne 
»  dans  l'intérieur  du  tube  général;  ce  qui  complète 
»  l'analogie  avec  les  Bolrylles. 

)>  On  pourrait  donc  dire  qu'un  Pyrosome  est  com- 
»  parable  à  un  tube  formé  par  un  grand  nombre  de 
»  cercles  de  Eotrylles  empilés  les  uns  sur  les  autres. 
»  Cela  serait  surtout  vrai  du  Pyrosome  élégant  décrit 
»  par  M.  Le  Sueur  [Nouu.  Bull,  des  Sciences) ,  où  les 
»  animaux  particuliers  sont  disposés  très-régulièremenl 
)>par  anneaux,  ou  de  la  manière  que  les  botanistes 
»  nomment  verticillée. 

»  Ce  qui  est  le  plus  remarquable  dans  les  animaux 
»  particuliers  du  Pyrosome,  c'est  leur  manière  de  se 
»  propager.  On  trouve  dans  le  fond  de  leur  cavité  abdo- 
»  minale  de  petits  germes  où  l'on  dislingue  déjà  trois  ou 
»  quatre  petits  animalcules  réunis  en  anneau;  de  sorte 
»  qu'ils  paraissent  déjà  groupés  dans  le  sein  de  leur 
»  mère ,  et  ne  se  montrent  au  jour  que  dans  cet  assem- 
»  blage ,  qui  ne  doit  sans  doute  qu'augmenter  par  la 
»  multiplication  des  individus. 

»  La  Classe  a  pu  remarquer  que,  dans  le  compte  que 
»  nous  venons  de  lui  rendre  des  intéressans  travaux  de 
»  M.  S. ,  nous  avons  évité  de  nous  servir  de  la  nomen- 
»  clature  de  ce  naturaliste. 

)>  Eu  effet ,  il  ne  nous  semble  pas  que  les  animaux 
))  particuliers  qu'il  a  si  bien  fait  connaître  doivent  porter 


DrS    ASCIDIES    CO^ÎPOSLLS.  79 

;  le  nom  de  Polypes,  ni  leur  assemblage  le  nom  de 
»  Polypier.  Depuis  long-temps,  le  nom  de  Polype  en 
7)  français,  celui  à'Hydra  en  latin,  sont  aifectés  aux: 
))  animaux  de  nos  eaux  douces,  dont  Trembley  a  fait 
»  1  "étonnante  histoire,  et  à  ceux  des  animaux  des  Zoo- 
»phytes,qui  leur  sont  analogues  par  l'organisation; 
»  caractère  qui  assurément  ne  convient  en  aucune  Hiçon 
>>  à  ceux  que  M.  S.  vient  de  décrire.  Si  Ton  veut  attribuer 
»  à  ces  derniers  un  nom  générique  qui  en  donne  une 
>)  idée  juste,  on  ne  peut  guère  employer  que  celui  d'-^-s- 
))  cidîe.  11  leur  convient  beaucoup  mieux  encore  qu'aux 
»  animaux  des  coquilles  bivalves  auxquels  Pallas  et  Linné 
»  le  donnent. 

»  M.  S.  voudrait  aussi  réserver  le  nom  d'Alcyons  et 
»  d'Alcyonées  aux  êtres  composés  de  ces  animaux  voisins 
»  des  Ascidies;  mais  il  faudrait  l'ôter  alors  à  V^lcyoniutn 
»  digitaiuni,  à  V ^Icyonium.  exos,  qui  depuis  long-temps 
M  le  possèdent,  et  sont  beaucoup  plus  connus  sous  ce 
»  nom  que  les  nouvelles  espèces  dont  M.  S.  vient  de 
«faire  l'histoire.  Le  nom  de  Disiotniis ,  donné  à  une 
»  espèce  analogue  par  Gœrtner ,  peut  fort  bien  être 
»  conservé  ;  il  nous  paraît  même  devoir  suffire ,  comme 
»  nom  générique,  aux  quatre  premières  espèces  que  nous 
)>  avons  indiquées  ci-dessus,  et  dont  M.  S.  voudrait  faire 
»  des  genres  sous  les  noms  d^^plidium,  de  Polyclinum, 
))  de  Dideninum  et  ô^Eucœlium.  Les  deux  espèces  plus 
»  grandes  qu'il  établit  aussi  en  genres ,  appelant,  l'une 
»  Diazona,  et  l'autre  Sigillina,  nous  paraissent  même 
»  à  peine  devoir  être  distinguées  des  Distomes.  Tous  ces 
))  animaux  ont  les  mêmes  parties  essentielles;  et  si  l'on 
»  devait  fiire  des  genres  d'après  les  diverses  manières 


8o  2^    MÉMOIRE.       SUITE 

»  donl  les  iuteslins  sont  groupés ,  chaque  espèce  de 
«Mollusque  prendrait  presque  un  nom  générique,  ce 
))  qui  fatiguerait  la  mémoire  outre  mesure. 

»  Quant  aux  Bolrylles  et  aux  Pyrosomes,  comme 
»  leurs  animaux  ont  les  orifices  différemment  situés  , 
»  comme  ils  sont  disposés  dans  un  ordre  particulier  et  : 
)>  fixe,  on  peut  leur  laisser  leur  nom  généri([ue;  encore 
»n'a-t-on  de  motif  pour  distinguer  le  Pyrosome  du 
»  Botrylle  que  parce  que  le  premier  est  libre ,  et  le 
»  second  fixé  ;  car  on  voit  déjà  dans  le  Botryilus  con- 
» glonieralus  plusieurs  cercles  d'animaux  empilés,  ce 
»  qui  conduit  manifestement  au  caractère  du  P3a'0- 
»  some. 

»  Au  reste ,  ces  remarques  n'ôtent  absolument  rien  au 
»  mérite  du  travail  de  M.  S.  _,  mérite  qui  consiste  à  nous 
»  avoir  fait  connaîti-e  un  ordre  tout  nouveau  d'animaux 
»  composés,  dont  les  individus  particuliers  ont  une  struc- 
»  ture  beaucoup  plus  compliquée  que  celle  des  Polypes, 
»  et  infiniment  voisine  de  celle  des  Mollusques;  et  à  nous 
»  l'avoir  fait  connaître,  d'une  manière  très-exacte,  par 
»  des  descriptions  bien  détaillées  et  de  bonnes  figures , 
))  ce  qui  était  fort  difficile ,  surtout  pour  les  espèces  que 
»  M.  S.  a  eu  d'abord  à  décrire,  et  qui  étaient  extrême- 
»  ment  petites. 

»  MM.  Le  Sueur  et  Desraarets  l'avaient  prévenu  par 
»  rapport  au  Pyrosome  et  au  Botrylle  (a)  ;  mais  il  a 
»  soin  de  leur  rendre  à  cet  égard  la  justice  qui  leur 
»  est  due. 


(a)  Voyez  cependant  l'article  du  Botrylle  ci-dcYant ,  page  46  j 
note  a. 


DES    ASCIDIES    COMPOSÉES.  8l 

»  Vos  Commissaires  ont  vérifié ,  sur  les  objets  mêmes , 
»  une  grande  partie  des  observations  de  M.  S.;  ils  croient 
»  pouvoir  en  garantir  l'exactitude  en  tout  ce  qu'elles  ont 
V)  d'essentiel.  Ils  pensent  que  la  Classe  doit  témoigner  à 
»ce  naturaliste  la  satisfaction  qu'elle  a  éprouvée  de  son 
»  travail,  et  l'engager  à  l'étendre,  comme  il  le  promet, 
»aux  autres  sortes  d'animaux  composés,  afin  de  déter- 
»  miner  jusqu'à  quel  point  cliacun  d'eux  se  rapproche 
♦)Ou  s'éloigne  de  ceux  qu'il  a  déjà  décrits.  Aucune 
«recherche  ne  peut  être  maintenant  d'un  plus  grand 
«intérêt  pour  la  connaissance  des  animaux  sans  ver- 
»  tèbres  ». 

Fait  au  paiais  de  l'Institut,  le  8  mai  i8i5. 

Signé  G.  CUVIER. 

DE  LAMARCK. 


TROISIEME  MEMOIRE. 
OBSERVATIONS 

SUR  LES   ASCIDIES  PROPREMENT  DITES, 

SUIVIES   DE    CONSIDÉRATIONS   GÉNÉRALES    SUR   LA   CLASSE 
DES   ASCIDIES. 


vj'est  en  examinant  des  corps  dont  les  attributs 
extérieurs  étaient  loin  de  rappeler  ceux  des  As- 
cidies ordinaires  que  nous  sommes  parvenus  à 
la  découverte  de  l'ordre  des  Ascidies  composées 
ou  sociales  (a).  L'intérêt  de  cette  découverte  exige 


(a)  A  proprement  parler,  ces  Ascidies  sont  plutôt  re- 
trouvées que  découvertes.  Le  genre  Distomus ,  proposé  par 
Gserlner  il  y  a  quaranle-cinq  ans ,  présentait  la  réunion 
déjà  effectuée  des  Ascidies  sociales  aux  Ascidies  solitaires. 
Voici  ce  que  Pallas  dit  à  ce  sujet  :  ce  Alcyoniuni  ascidioïdes 
»  &eu  Distomus  variolosus  Gœrtneri  novam  indicat  et per- 
yificit  ajjinitatls  seriem  inter  Zoopliyta  et  Testacea  bival- 
»  via^/jer  Ascidia  Basteri  seu  Priapos ,  quos  Gœrtnerus  in 
y>  génère  Distoraos  vocare  ainavlt ,  qiiique  sunt  quasi  Bi- 
3)  valvia  testis  exeinta ,  hranv /disque  lamellaceis  orhata  et 
m  èasi  rupiùus  udnatav.  (Spicil.  Zool.,  fasc.  x,  pag.  55.) 


84  "»'  ivrmoiRE.     description 

que  nous  abandonnions  momentanément  la  classe 
des  Polypes ,  pour  nous  occuper  des  êtres  pins 
compliqués  qui  font  l'objet  de  ce  troisième  Mé- 
moire. 

Les  Ascidies  ont  l'organisation  variée  et  l'aspect 
uniforme.  La  configuration  qui  leur  est  aliéctée 
ne  permet  pas  que  les  différences  intérieures  se 
manifestent  au-deliors  par  des  signes  fort  sen- 
sibles. Aussi  les  distinctions  nécessaires  à  la  par- 
faite connaissance  des  espèces  sont-elles  difficiles 
à  tracer.  11  ne  me  paraît  cependant  pas  impossible 
de  les  diviser  en  plusieurs  genres.  Je  vais  essayer 
d'en  établir  quatre,  et  je  ne  doute  pas  que  par  la 
suite  on  n'en  admette  plusieurs  autres. 

Les  genres  que  je  propose  sont  fondés  sur  les 

Ces  observations  sont  de  1 774.  En  1793  ,  M.  Renier,  natu- 
raliste de  Venise,  a  fait  imprimer,  dans  les  Opuscoli  ili 
Milano  ,  tom.  X.T'^I ,  une  longue  lettre,  dont  le  but  prin- 
cipal est  d'établir  l'affinité  des  Botrylles  avec  les  Ascidies. 
11  est  vrai  qu'il  ne  leur  suppose  d'autres  viscères  qu'un 
tube  courbé  en  siphon ,  et  allant  d'un  orifice  à  l'autre; 
c'est  même  ainsi  qu'il  les  a  représentés  :  mais  il  faut  se  rap- 
peler qu'à  l'époque  où  cet  auteur  écrivait,  l'organisation 
intérieure  des  Ascidies  était  à  peu  près  inconnue ,  et  qu'au 
fond  tous  ces  rapprochemens  avaient  leur  principe  dans  des 
analogies  purement  extérieures.  Je  suis  ariùvé  à  la  vérité  en 
suivant  inie  autre  voie  ;  et  le  lecteur  a  pu  remarquer  que 
si  l'existence  des  Ascidies  sociales  n'e^t  pas  encore  reconnue 
dans  mon  premier  Mémoire  ,  du  moins  y  trouve-t-on  tous 
les  élémens  nécessaires  pour  la  démontrer. 


DES    ASCIDIES    SIMPLES.  85 

considérations  suivantes  :  Le  test  des  Ascidies 
est  coriace,  ou  il  est  gélatineux;  il  est  sessile,  ou 
il  est  pédicule  (a). 

Je  range  parmi  les  Ascidies  à  test  coriace  y  celles 
dont  l'enveloppe  extérieure  est  d'une  substance 
sèche,  peu  ou  point  transparente,  dure  à  enta- 
mer, doublée  intérieurement  d'une  peau  dense, 
qui  souvent  a  les  reflets  de  la  nacre  et  son  opacité  ; 
celles  qui  admettent  dans  l'épaisseur  de  leur  en- 
veloppe divers  corps  marins,  et  qui  s'incrustent 
de  graviers,  de  coquillages,  de  lithopliytes ,  de 
fucus,  etc. 5  celles  dont  la  surface,  sans  être  ainsi 
incrustée,  est  profondément  ridée,  ou  verru- 

(a)  M.  Ciivier  (  Mém.  du  Mus.  cl'hist.  nat. ,  tom.  ii)  di- 
vise le  genre  des  Ascidies  en  quatre  tribus,  dont  les  caractères 
sont  pris  dans  la  forme  et  les  dimensions  du  sac  branchial. 

i".  Sac  branchial  plissé  longitudinalement,  descendant 
jusqu'au  fond  de  la  tunique  propre  sans  s'y  recourber. 
Ascidia  viicrocosmus ,  A.  papillata. 

qP.  Sac  branchial  non  plissé,  descendant  jusqu'au  fond 
de  la  tunique  propre  sans  s'y  recourber.  Ascidia  phusca. 

"b"".  Sac  branchial  descendant  jusqu'au  fond  de  la  tunique 
propre,  se  x-ecourbant  ensuite,  et  remontant  jusqu'au  mi- 
lieu du  corps.  Ascidia  mamillata,  A.  inonaclius. 

4°,  Sac  branchial  ne  pénétrant  pas  jusqu'au  fond  de  la 
tunique  propre.  Ascidia  intestinalis ,  A.  clavata. 

Ces  divisions  sont  très-simples ,  et  disposées  très-natu- 
rellement. Je  ne  m'en  suis  écarté  que  pour  y  ajouter 
quelques  développemens ,  et  doimer  une  sorte  de  priorité 
«ux  caractères  extérieurs. 


9A  ^»« 


6"    MliMOIRE.       DLSCIIIPTIO.V 

queuse,  papilleuse,  scabre,  épineuse,  velue.  Les 
espèces  auxquelles  j'attribue  un  test  gélatineux 
se  distinguent  par  des  qualités  contraires.  Leur 
enveloppe  est  plus  molle ,  plus  tendre  et  plus 
facile  à  couper  ;  elle  a  la  transparence  de  la  gelée 
ou  du  cartilage.  Elle  est  doublée  d'une  membrane 
mince  et  séreuse.  Sa  surface  est  unie  ou  simple- 
3Tient  bosselée,  le  plus  souvent  glabre  et  polie.. 
Enfin  ,  il  est  rare  qu'elle  reçoive  dans  sa  sub- 
stance quelques  corps  étrangers. 

Ces  deux  divisions  présentent  encore  les  diffé- 
rences suivantes.  Les  Ascidies  à  test  coriace  ont 
l'orifice  branchial  ouvert  en  quatre  rayons  ;  l'anal 
demême,  oufendu  transversalement.  Les  Ascidies 
à  test  gélatineux,  lorsqu'elles  sont  pourvues  de 
rayons,  en  ont  communément  de  huit  à  neuf  à  leur 
orifice  branchial,  et  pas  moins  de  six  à  l'orifice 
anal  (a). 

Enfin,  comme  le  nombre  des  rayons,  dans  les 
Ascidies  contractées  ou  privées  de  vie,  est  souvent 
difficile  à  déterminer,  s'il  restait  de  l'incertitude 
sur  la  place  d'un  individu  cpelconque,  on  la 
ferait  cesser  par  une  simple  section  du  sac  bran- 
chial j  car  toutes  les  espèces  que  je  considère 
comme  des   Ascidies   à  test  coriace   ont  leurs 


(«)  La  tunique  adlière  moins  foi'tement  aux  orifices  clans 
ceUe  seconde  division;  la  membrane  veloutée  qui  double 
ces  orifices  a  luoins  d'épaisseur  et  de  solidité.  ' 


im:s  ASCfnriîS  simples.  5- 

brancliics  divisées  longitudinalement  par  des 
|)!is  profonds,  réguliers  et  permancns  (a),  et 
toutescelles  que  j'admets  parmi  les  Ascidies  à  test 
i^élatineiix  ont  leurs  branchies  unies  et  sans 
aucun  pli. 

Chacune  de  ces  divisions  possède  des  espèces 
scssiles  et  des  espèces  pédiculées,  avec  cette  dif- 
IVrence  néanmoins  que,  dans  la  première  divi- 
sion, le  pédicule  naît  du  sommet  du  corps,  et 
dans  la  seconde,  de  sa  base;  de  sorte  que  chez 
les  espèces  de  cette  seconde  division ,  le  corps 
est  véritablement  supporté  par  le  pédicule , 
tandis  que  chez  celles  de  la  première  il  y  est 
phitot  suspendu. 

Tels  sont  les  résultats  généraux  des  observa- 
tions que  j'ai  pu  faire  sur  les  Ascidies  de  ma 
collection,  et  sur  celles  que  M.  Cuvier  a  bien 
voulu  me  communiquer. 

Les  Ascidies  à  test  coria- 
ce et  pédicule  composent  .   le  genre  Boltenia. 

Les  Ascidies  à  test  co- 
riace ^  sessile le  genre  Cynthia. 

Les  Ascidies  à  test  géla- 
tineux, sessile le  genre  Phallusia. 

Les  Ascidies  à  test  géla- 
tineux y  pédicule  le  genre  Cla  VELIN  A. 

(«)  Ces  plis,  suivant  la  remarque  de  M.  Cuvier,  «  sont 
maintenus  constans,  quelles  que  soient  d'ailleurs  les  di- 


£8  3*    MÉMOIRE.       DESCRIPTION 

Genre  Boltenia. 

Exemple  {a).  Boltenia  ovifera  {Vorticella 
ovifera  Linn.). 

Le  corps  est  ovoïde,  suspendu  à  un  pédicule 
cylindrique  très -grêle  et  très -long;  tous  deux 
couverts  d'un  poil  ras,  dur  et  serré.  Les  ori- 
lices  extérieurs  ou   les  ©seules  sont  fendus  en 
croix,  peu  proéniinens,  placés  du  même  côté, 
l'un    très  -  près   du    pédicule,    et    Tautre    vers 
l'extrémité   opposée.    C'est  le  premier  qui  ré- 
pond à  la  cavité   branchiale.  L'entrée  de  cette 
cavité  est  garnie  {}C\xwç,  rangée  de  filets  tentacu- 
laires  divisés  à  leur  bout.  Je  ne  connais  pas  les 
plis  des  branchies  •  je  sais  seulement  que  les  gros 
vaisseaux  forment  entre  eux  des  mailles  car- 
rées ,  et  que  ces  mailles  sont  interceptées  par 
des  vaisseaux  longitudinaux  très- fins,  croisés 
eux-mêmes  par  deux  vaisseaux  transverses  de 
moyenne  grandeur»  Le  pharynx  est  au  fond  de 
la  cavité,  plus  bas  quç  l'orifice  anal.  Il  conduit 
à  un  estomac  simple,  et  privé  de  foie  ,  à  ce  qu'il 

îatalions  du  sac  branchial,  par  des^  ligamens  et  des  vais- 
seaux sanguins  qui  traversent  sur  leurs  bases  et  enve- 
loppent ce  sac  comme  autant  de  cerceaux  w, 

(a)  Planches  i  et  v. 


DES    ASCIDIES    SIMPLES.  8(} 

l^araît.  L'iiitesliii  niorile  jusqu'au  pédicule,  mais 
il  n'y  péiièlre  pas ,  et  redescend  aussitôt  paral- 
Jrlcment  à  lui-même;  il  se  termine  par  un  anus 
<l(>nte]é.  Il  y  a  deux  ovaires  très-inégaux;  le  plus 
p;  lit  est  du  côté  des  intestins,  entre  l'estomac  et 
le  rectum,  et  le  plus  grand  du  côté  opposé.  Ils 
sont  tous  deux  allongés,  placés  longitudinale- 
ment ,  et  terminés  par  de  courts  oviductus,  qui 
aboutissent ,  comme  on  le  pense  bien  ,  à  l'orilice 
anal.  Tous  ces  viscères  sont  enveloppés  dans  une 
tunique  dont  le  sommet  se  prolonge,  s^amincit, 
cl  renij^lit  comme  une  moelle  l'intérieur  du  pé- 
dicule. Les  muscles  dont  elle  est  garnie  sont 
d'étroites  bandelettes ,  les  unes  longitudinales , 
se  portant  aux  deux  orifices  ;  les  autres  circu- 
laires. Ces  bandelettes  se  croisent  à  angles  droits, 
et  simulent  ainsi  un  réseau  branchial;  mais  le 
plus  léger  examen  suffit  pour  dévoiler  leur  na- 
ture. L'insertion  du  pédicule  se  fait  visiblement 
ici,  non  au  milieu,  mais  sur  le  côté  du  sommet; 
et  c'est  ainsi  qu'Edwards  l'a  représentée.  On 
conçoit  alors  que  le  corps  doit,  par  son  poids, 
courber  l'extrémité  du  pédicule,  quand  celui-ci 
s'élève  verticalement,  et  se  remettre  ainsi  dans  sa 
position  naturelle.  Dans  une  autre  espèce  que  Bol- 
ten  a  décrite,  et  que  la  distance  qui  existe  entre 
ses  ouvertures  me  fait  rapporter  à  ce  genre,  le 
pédicule  naît  directement  du  sommet,  et  ne 
paraît  pas  disposé  à  perdre  sa  direction  verticale. 


t)0  o'    MlÎMOIRE.       DESCrtlPTION 

Telle  que  celle  espèce  est  représentée,  le  fond 
du  sac  branchial  monte  au  lieu  de  descendre; 
de  sorte  que  l'animal  est,  à  proprement  parler, 
dans  une  situation  renversée. 

Genre  Cynthia. 

Plusieurs  espèces  de  ce  genre  ne  se  distinguent 
du  précédent  que  par  le  défaut  de  pédicule. 
D'autres  s'en  éloignent  encore  par  la  présence 
d'un  foie  ,  d'autres  par  l'unité  de  l'ovaire  , 
d'autres  par  l'interruption  du  tissu  des  bran- 
chies, etc.  Elles  doivent  donc  différer  beaucoup 
entre  elles.  Le  petit  nombre  de  celles  que  j'ai 
examinées  pourraient  former  quatre  tribus,  si 
l'on  avait  égard  aux  variétés  d'organisation  que 
présentent  les  exemples  suivans. 

Premier  exemple  {ci). 

Cynthia  Momus ,  —  microcosmus,  —  panlex  , 
—  Gangelion,  —  claudicans ,  —  pupa. 

Les  oscules,  plus  ou  moins  tubuleux,  s'épa- 
nouissent en  quatre  festons  non  frangés.  L'entrée 
de  la  cavité  brancliiale  est  pourvue  d'un  cercle 
de  fdets  tcntaculaires  composés,  généralement 
pinnés  ou  sub-bipinnés.  Celte  cavité  n'a  pas 

{ci)  Planches  i^  il,  v^  vi. 


DES    ASCÎDIIS    SIMPLES.  ()1 

moins  de  douze  ])iis  Ooltans  dans  son  inté- 
rieur, et  quelqueiois  elle  en  a  dix-huit  très- 
complets,  neuf  de  chaque  côté,  qui  tous  suivent 
parallèlement  la  courbure  de  la  cavité,  et  vont 
aboutir  à  un  petit  espace  lisse  situé  au-dessous 
du  pharynx.  Les  gros  vaisseaux  longitudinaux 
sont  les  plus  saillans  de  tous;  ils  forment,  avec 
les  gros  vaisseaux  demi-ciiculaires,  des  mailles  en 
carré  long,  que  trois  autres  vaisseaux  moins  gros 
subdivisent  en  quatre  mailles  transverses  :  ces 
dernières  sont  interceptées  par  des  vaisseaux 
longitudinaux  extrêmement  fins.  Le  pharynx 
conduit  à  un  estomac  pourvu  d'un  foie  ver- 
dàlre,  grenu,  ou  feuilleté.  Ce  foie,  qui  adhère 
d'une  manière  intime  à  l'estomac,  Fenveloppe 
en  tout  ou  en  partie,  et  y  verse  la  bile  par  des 
trous  distincts  percés  au  fond  de  certaines  ca- 
vités. L'intestin  est  peu  glanduleux  ;  il  forme 
une  anse  peu  élevée ,  toujours  écartée  du  rec- 
tum, qui  se  termine  par  un  anus  découpé  ou 
entier.  Il  y  a  au  moins  deux  ovaires;  ils  sont 
attachés  à  la  tunique,  et  appliqués  contre  le  sac 
branchial,  l'un  du  côté  des  intestins,  et  l'autre 
du  côté  opposé.  Ces  ovaires  sont  terminés  par 
de  courts  oviductus  dirigés  vers  l'orifice  anal. 

Telle  est  l'organisation  commune  aux  sept 
espèces  indiquées  ci-dessus,  et  que  diversifient 
quelques  caractères  sujets  à  varier.  i°.  Le  nombre 
des  plis  de  la  cavité  branchiale  :  on  en  compte 


9^  Û"^    MÉMOfRr.       DESCRlPTIOrf 

douze  (]ans  la  Cjnthia  Gangelion  ,  quatorze  clans 
]cs  C.  microcosmus  y  pantex ,  pi/p a  ;  seize  dans 
la  C.  papillata ,  dix-huit  dans  la  C.  Momus  ; 
enfin,  dix -sept  ou  même  dix -neuf  dans  la 
C.  claudicans ,  qui  les  a  toujours  en  nombre 
impair.  i^.  La  position  du  pharynx,  qui  s'éloigne 
plus  ou  moins  du  fond  de  la  cavité,  ce  qui  peut 
beaucoup  cliangcr  la  proportion  relative  de  ses 
plis.  La  C.  Monius y  où  il  est  le  plus  élevé,  a  les 
plis  postérieurs  ou  voisins  des  artères  branchiales 
très-longs,  et  les  plis  voisins  de  la  veine  bran- 
chiale très-courts.  3°.  La  conformation  de  l'esto- 
mac ,  dont  l'intérieur ,  ordinairement  simple ,. 
est  garni  de  plusieurs  feuillets  saillans  dans  la 
C.  papillata.  4°.  La  disposition  du  foie,  que  les 
C.  Momus  y  microcosmus  ,  pantex  et  Gangelion 
ont  divisé  en  deux  masses  ,  dont  une  est  à  gauche 
du  sac  branchial ,  et  comme  hors  de  Fabdomeii'. 
5°.  Le  nombre,  la  forme  et  la  situation  des  ovaires. 
Du  côté  de  l'abdomen ,  l'ovaire  est  toujours 
iniique,  mais  tantôt  compris  dans  l'anse  de 
rinteslin  sans  y  adhérer,  tantôt  couché  sur 
l'intestin,  et  adhérant  au  rectum.  Ce  dernier 
cas  est  celui  des  C.  papillata,  claudicans  et 
piipa.  La  C.  microcosinus  est  la  seule  qui 
ait  deux  ovaires  du  côté  gauche,  et  la  C.  pa- 
pillata,  la  seule  qui  ait  des  deux  côtés  un  oA'aire 
recourbé,  et  terminé  par  un  oviductusà  chaque 
bout.  Je  ne  liens  pas  compte  ici  de  difiérences 


DES   ASCIDIES    SIMPLES.  (j5 

l^lus  minutieuses  qu'on  trouveia  d'ailleurs 
enumérées  ci-après  clans  le  tableau  systématique 
des  espèces. 

Second  exemple  (a). 
Cynthia  Dione. 

Cette  espèce  a  les  deux  orifices  extérieurs  dé- 
loupés  en  quatre  lobes  ;  les  filets  tentaculaires 
branchus  et  comme  bipinnés;  quatorze  plis  flot- 
tans  au  sac  branchial  ;  l'estomac  enveloppé  dans 
un  foie  cannelé  et  verdàtre  ;  les  ovaires  au  nombre 
de  deux,  un  dans  l'abdomen  et  contigu  à  l'in- 
testin, quoique  non  compris  dans  son  anse; 
l'autre  du  côté  opposé.  Elle  semble  donc  partager 
la  conformation  des  précédentes,  et  devrait  en 
effet  leur  être  réunie,  si  elle  ne  présentait  deux 
caractères  par  lesquels  elle  se  distingue ,  non- 
seulement  de  ses  congénères  ,  mais  encore  de 
toutes  les  Ascidies  simples  et  composées  qui  me 
sont  connues. 

Le  premier  consiste  en  de  petits  fîlamens  qui 
bordent  les  festons  de  ses  oscules,  et  qui  la  font 
reconnaître  pour  l'espèce  gravée  dans  Forskaol 
(tab.  xxrii ,  Jig.  E) ,  à  laquelle  on  trouve  ces 
singulières  franges  de  filets.  Le  second  ,  et  le  plus 

(a)  Plauclievii^  fig.  i. 


94  ^^    MÉMOIRE.       DESCRIPTIOIV 

important  de  ces  caractères,  réside  dans  la  dis- 
position du  tissu  branchial,  qui  n'est  pas  con- 
tinu sur  les  plis,  mais  interrompu  à  des  dis- 
tances égales,  et  de  manière  à  dessiner  une  suite 
de  festons  très -réguliers.  Chaque  })li  en  a  un 
second  à  sa  hase,  qui  n'est  pas  libre  comme  lui, 
et  dont  les  points  d'attache  correspondent  aux 
intervalles  qui  séparent  les  festons.  La  totalité 
des  plis  est  ainsi  de  vingt -huit,  quatorze  de 
chaque  côté;  ils  sont  bordés  par  un  égal  nom- 
bre de  grands  vaisseaux  longitudinaux.  Les 
vaisseaux  qui  composent  le  tissu  sont  excessi- 
vement fins  ;  les  transverses  cependant  moins 
déliés  que  les  autres  ,  moins  serrés  aussi,  et  s'ac- 
commodant  très -bien  par  leur  courbure  à  la' 
circonscription  des  festons.  Ce  dernier  point  est 
une  légère  exception  à  la  loi  qui  veut  que,  dans 
cette  famille,  les  vaisseaux  des  branchies  s'unis-, 
sent  en  formant  des  angles  droits  entre  eux. 

Celle  espèce  est  encore  remarquable  par  la  dis- 
positiondes  fibres  charnues  de  sa  tunique ,  dont  les 
principaux  trousseauxdechaquecôté descendent 
des  deux  orifices  en  convergeant,  et  se  terminent 
brusquement  avant  de  s'atteindre;  ils  sont  peu 
nombreux  ,  courts ,  et  épaissis  par  le  bout.  La 
Cjnthia  7Ï/omw5 présente  une  oiganisation  mus- 
culaire assez  analogue;  mais  dans  les  autres 
espèces  de  ce  genre,  les  muscles  circulaires 
des  orifices  se  répèlent  concentriquement  sur 


DES    ASCIDIES    SIMPLES.  QÎ 

(ont  le  corps  en  se  croisant.  Les  muscles  lon- 
gitudinaux de  ces  incines  orifices  se  prolongent 
aussi ,  et  vont  s'épanouir  à  la  base  ;  ils  s'unissent 
avec  les  autres;  et  tous  se  serrent  tellement  dans 
les  deux  tribus  suivantes,  que  la  tunique  ne 
présente  plus  qu'un  tissu  continu  sans  distinc- 
tion de  faisceaux.  A  la  vérité,  les  espèces  d'As- 
il  cidies  dont  la  tunique  intérieure  est  la  plus 
jnusculeuse  et  la  plus  propre  à  lancer  de  longs 
lilets  d'eau,  appartiennent  à  ce  genre. 

Troisième  exemple  [a). 
Cynthia  Canopus,  —  polycarpa,  — pomaria. 

On  trouve  à  ces  espèces  des  orifices  à  qualie 
lobes  non  frangés  ;  des  filets  tentaculaires  très- 
simples  ;  des  plis  branchiaux  au  nombre  de  huit 
seulement,  quatre  de  chaque  coté,  à  réseau 
continu;  un  estomac  feuilleté  intérieurement, 
dépourvu  de  foie  et  de  toute  autre  annexe  à 
l'extérieur;  enfin,  un  ou  plusieurs  ovaires  sur 
chacun  des  côtés  du  corps. 

L'organisation  viscérale  semble  simplifiée;  la 
cavité  branchiale  a  moins  de  plis ,   et  en  outre 
des  plis  moins  profonds  ;  plus  de  lilets  tentacu- 
laires divisés;  plus  de  foie  :  les  glandes,  renfer- 
ma) riunclicà  II,  vil  et  via. 


gf)  5"^    MÉRfOIRE.       I)i:SCRIPTIO]V 

niées  clans  l'épaisseur   des   parois  intestinales,   | 
peuvent  y  suppléer.  L'intérieur  de  l'intestin  est    ' 
pourvu  d'une  eôte  eylindrique  qui  s'étend  du 
pylore  à  l'anus ,  et  qui  se  montre  ici  pour  la 
première  fois. 

La  conformation  du  tube  alimentaire  varie.  La 
Cynthia  Canupus  a  l'estomac  très-grand ,  cylin- 
drique, et  un  très-long  rectum.  Dans  les  C. 
polycarpa  et  pomaria^  l'estomac  est  très-petit, 
elliptique,  et  l'intestin  très-court  :  il  y  a ,  de 
plus,  un  petit  cœcum  en  avant  du  pylore. 

Les  organes  de  la  génération  montrent  des 
différences  plus  frappantes  et  plus  difficiles  à 
concevoir.  Les  ovaires  de  la  C.  Canopus  sont  en 
nombre  limité,  deux  ou  quatre  au  plus;  ceux 
du  côté  droit  contigus  au  rectum  ;  tous  terminés 
comme  à  l'ordinaire  par  des  oviduclus  ou  des 
canaux  propres  à  l'émission  des  œufs.  A  en  croire 
les  apparences,  les  ovaires  des  C.  poljcarpa  et 
pomaria  seraient  en  nombre  pour  ainsi  dire  illi- 
mité, et  n'auraient  aucun  oviductus.  En  effet, 
parmi  les  organes  que  possèdent  ces  espèces ,  les 
seuls  qu'on  puisse  prendre  pour  des  ovaires  sont 
des  corps  hémisphériques  ou  coniques,  adhérens 
à  la  tunique  charnue ,  au  nombre  de  plus  de 
cinquante,  et  disposés  sur  huit  rangs,  qui  cor- 
respondent à  peu  près  aux  huit  plis  du  sac 
branchial.  Ils  sont  formés  d'un  amas  de  grains 
semblables  aux  oeufs  de  quelques  autres  espèces, 


•DES    ASCIDIES    SIMPLES.  97 

très-serrés,  et  dont  l'ensemble  imite  exactement 
une  baie  composée  soutenue  par  un  calice  à  cinq 
divisions.  Ces  ovaires ,  vrais  ou  faux,  n'ont  entre 
eux  aucune  communication  visible,  et  paraissent 
ne  posséder  d'oviductus  ni  communs  ni  parti- 
culiers; ils  sont  accompagnés  à  leur  base  de  vé- 
sicules gélatineuses,  transparentes,  sub-pédicu- 
lées  :  l'état  de  vacuité  leur  donne  à  eux-mêmes 
cette  apparence  vésiculeuse,  La  Cjnthia  papil- 
lata ^  qui  appartient  à  la  première  tribu,  m'a 
ofiert  aussi  plusieurs  rangées  de  vésicules  gélati- 
neuses, ridées,  demi-transparentes,  qui  correspon- 
dent aux  plis  des  branchies  ,  et  sont  attachées  à  la 
base  de  leurs  principaux  ligamens  ,  sur  la  tunique 
charnue  (a).  Ces  vésicules,  non   moins   isolées 
que  les  corps  précédens,  ont  quelques  vaisseaux 
sanguins,  et  paraissent  organisées.  On  ne  peut 
néanmoins   les   confondre    avec    les    vérilables 
ovaires  ,  qui  en  sont  ici  très-distincts.  Dans  la 
C.   microcosmus  ,  les  ovaires  ,   dont   la   nature 
n'est  pas  douteuse,  se  composent  de  lobes  géla- 
tineux séparés  comme  les  grains  d'une  grappe  j 
et  après  l'émission  des   œufs,   ces  lobes  flétris 
deviennent  difficiles  à  distinguer  des  vésicules 
ridées  de  la  C.  papillata.  Je  suis  même  porté  à 
croire  que  ce  sont  les  ovaires  flétris  du  Micro- 
cosmus,  que  M.  Cuvier,  ne  sachant  quelle  orga- 
nisation leur  attribuer,  a  pris  pour  des  pro- 

(a)  Voyez  planche  vi,  Cg.  -i ,  a. 


98  5*    MÉMOIRE.       DESCRIPTIOîf 

visions  de  substance  nutritive,  comparables  à  la 
graisse  des  autres  animaux  {a). 

Quelles  que  soient  les  fonctions  de  ces  diverses 
parties,  on  doit  se  garder  de  confondre  des  cor];s 
si  régulièrement  organisés  et  disposés,  avec  cei- 
taines  excroissances  spongieuses  ou  charnues 
qui  pullulent  sans  ordre  sur  les  parois  de  la  tu- 
nique, et  jusque  sur  les  intestins  et  les  ovaires 
de  quelques  espèces.  J'ai  trouvé  de  semblables 
excroissances  à  une  variété  de  la  Çynthia  clau^ 
dicans  ,  dont  elles  enveloppaient  entièrement 
l'inlestin  5  j'en  ai  même  trouvé  à  la  C.  Canopus , 
qui  fait  partie  de  cette  troisième  tribu  ,  et  je  les  . 
ai  fait  dessiner  (è).  Au  reste^  toutes  ces  pro- 
ductions paraissent  étrangères  aux  espèces  de  la 
quatrième  tribu  ,  et  elles  ne  se  représentent  plug 
dans  les  genres  suivans. 

Quatrième  exemple  (c). 

Cynthia  mytiligera,  —  solearis,  — cinerea. 

Lesdeux  orifices  sont  plus  ou  moins  sillonnés; 
ils  ne  s'épanouissent  néanmoins  qu'en  quatre 
festons,  indiqués  par  quatre  angles  intérieurs. 
Les  filets  tentaculaires    sont    très -simples;    la 

(rt)  Mém,  précit.,  pag,  28. 

(è)  Voyez  planche  viii,  fig.  i.  /  ,  J?. 

(c)  Planche  vm.  ^ 


DES    ASCIDIES    SIMPLES.  GjQ 

cavité  branchiale  pourvue  de  huit  plis,  quel- 
quefois Irès-superliciels;  le  tissu  respiratoire 
essentiellement  conformé  commeclans  la  première 
tribu;  Testomac  feuilleté  au-declans,  sans  aucun 
foie  à  l'extérieur;  l'intestin  petit,  glanduleux , 
jnuni  à  l'intérieur  d'une  côte  qui  s'étend  du 
.pylore  à  l'anus.  Tous  ces  caractères  se  trouvent 
déjà  réunis  dans  les  espèces  de  la  troisième  tribu , 
dont  celles  ci  ne  diffèrent  en  effet  qlie  par  l'unité 
de  l'ovaire,  et  sa  situation  dans  l'anse  intestinal 
qui  l'embrasse  exactement.  C'est  une  différence 
de  quelque  valeur ,  parce  qu'en  séparant  ces 
•  espèces  à  branchies  peu  plissées,  et  les  isolant 
i  dans  leur  division,  elle  les  rapproche  en  même 
j  temps  de  la  division  suivante ,  où  l'ovaire  est 
toujours  unique  et  étroitement  embrassé  par 
l'intestin. 

Dans  cette  tribu,  l'ovaire  se  présente  sous^la 
forme  d'une  poche  membraneuse,  qui  fournit 
des  points  d'attache  aux  branchies,  et  qui  se 
fixe  elle-même  à  la  tunique  et  au  pourtour  de 
l'anse  intestinale.  Je  n'y  ai  jamais  aperçu  que 
quelques  grains  ronds  et  épars,  assez  semblables 
à  d'autres  grains  qui  tapissent  la  tunique  et  le 
dehors  de  l'intestin;  mais  ces  derniers  ne  sont 
que  de  petites  glandes  généralement  très-noires. 
!  Cette  poche  envoie  un  prolongement  qui  s'at- 
j  tache  au  rectum,  mais  si  frisé,  si  irrégulier,  si 
mince ,  que  je  n'ose  le  donner  pour  un  ovid  uctus. 


iOO  D*^    MÉMOIRE.       DESCRll'TrON 

Les  espèces  en  question  sont  celles  dont  les 
viscères  abdominaux  tiennent  le  moins  déplace. 
Leur  intestin  est  très-petit  et  très-maigre  ;  le  sac 
branchial  est  généralement  d'un  tissu  ferme, 
fortifié  par  des  ligamens  fibreux  très-compactes, 
et  attaché  à  la  tunique  charnue  par  des  brides 
ou  des  expansions  prolongées  de  ces  mêmes- 
ligamens  (a).  On  voit  qu'en  se  contractant  il 
pourrait  se  réduire  à  un  petit  volume ,  et  laisser 
entre  les  côtés  de  la  tunique  et  lui  un  assez  grand 
espace,  auquel  l'orifice  de  l'anus  ménagerait  faci- 
lement quelque  communication  au-dehors.  L'eau 
pénétrerait-elle  ainsi  dans  cet  intervalle ,  qui  est 
souvent  rempli  de  graviers  assez  gros,  sans  qu'il 
se  manifeste  aucune  lésion  au  tissu  des  bran- 
chies (b)  ?  Des  observateurs  si  dignes  de  foi  [c] 
ont  vu  les  Ascidies  lancer  l'eau  en  deux  jets 
séparés ,  qu'on  ne  peut  guère  douter  que  ce 
fluide  ne  soit  quelquefois  absorbé  et  rejeté  par 
l'oscule  intestinal. 


(a)  Le  sac  branchial  des  Ascidies  n'adhère  immédiate- 
ment à  la  tunique  que  par  ses  deux  arêtes  antérieure  et 
postérieure. 

(b)  On  pourrait  s'en  assurer  en  injectant  quelque  liquide  "* 
par  l'orifice  anal  ;  essai  que  l'état  des  individus  que  je  pos- 
sède ne  m'a  pas  permis  de  tenter. 

(c)  Diquemare,  Bruguiere,  MùUer,  Bosc,  et  plus  an- 
ciennement Rondelet. 


l)i:S    ASCIDIES    SIMPLES.  101 

Genre  Phallusfa. 

On  sait  déjà  que  ce  genre  diffère  desprécédens 
par  ses  branchies  non  plissées  et  tendues.  A  ce 
premier  caractère  elles  en  joignent  un  second 
plus  difficile  à  observer  :  c'est  que  les  mailles 
de  leur  tissu  sont  pourvues  à  chaque  angle  de 
petites  bourses  ou  papilles  coniques ,  qui  mar- 
quent la  jonction  des  vaisseaux  longitudinaux 
aux  vaisseaux  transverses.  Ces  mailles  sont 
d'ailleurs  interceptées,  comme  à  l'ordinaire,  par 
d'autres  vaisseaux  longitudinaux  1res -déliés. 
Quant  aux  papilles ,  elles  sont  analogues  aux 
filets  qui  bordent  la  veine  branchiale  dans  beau- 
coup d'Ascidies,  tant  simples  que  composées, 
et  qui  indiquent  aussi  la  réunion  des  vaisseaux 
transverses  à  cette  veine. 

Il  semble  d'abord  que  ce  genre  ne  puisse  se 
subdiviser  aussi  facilement  que  le  précédent  : 
des  filets  tentaculaires  toujours  simples  ;  des 
branchies  toujours  tendues,  et  dont  les  mailles 
sont  toujours  essenliellement  les  mêmes;  un 
ovaire  toujours  unique;  jamais  de  foie  à  l'es- 
tomac :  cette  annexe  ne  doit  plus  reparaître ,  mais 
une  côte  intestinale  qui  s'étend  toujours  du  py- 
lore à  lanus.  Il  y  a  donc  ici  un  grand  fond 
d'uniformité;  mais  ce  fond  est  varié  par  des  coui- 
binaisons  absolument  étrangères  aux  deux  pre- 


J02  5'    MI  MOIRE.       DESCRIPTION 

niiers  genres,  et  qui  permettent  d'établir  dans 
celui-ci  trois  tribus  naturelles  très-distincies  : 
c'est  ce  que  je  vais  démontrer  par  autant 
d'exemples. 

Premier  exemple  [a). 

Phallusia  sulcata ,  —  nigra ,  • —  arabica  , 
—  turcica. 

L'enveloppe  de  ces  quatre  espèces  est  deuû- 
cartilagineuse  ,  arrosée  par  des  ramifications 
Tcineuses  et  artérielles  très-visibles.  Ces  petits 
vaisseaux  proviennent  d'un  double  tronc  qui 
sort  de  la  partie  moyenne  et  postérieure  du 
corps.  Le^pharynx  n'est  pas  situé  précisément 
au  fond  du  sac  branchial,  mais  plus  liaut^  vers 
son  tiers  ou  son  quart  inférieur.  Il  conduit  à  un 
estomac  horizontal  et  simple  dans  les  trois  pre- 
mières espèces,  mais  vertical  et  garni  de  feuillets 
trcs-minces  dans  la  Fhallusia  turcica.  L'intestin 
est  peu  glanduleux;  il  forme  une  anse  pkis  élevée 
que  dans  le  genre  précédent,  et  plus  inclinée 
sur  le  rectum.  L'ovaire  ne  s'est  trouvé  visible 
et  rempli  d'œufs  que  sur  la  première  espèce, 
Ph,  sulcata  :  sa  masse  principale  est  comprise 
entre  le  rectum  et  l'anse  intestinale,  dans  laquelle 

(a)  planches  n ,  ix  et  :i. 


TiES    ASCIDIES    SIMPLES,  Io3 

son  tube  se  plonge  pour  suivie  le  contour  infé- 
rieur de  l'inleslin  jusqu'à  l'anus. 

Au  premier  aperçu  ,  la  Phallus ia  turcica 
semble  une  espèce  anomale  dans  celte  tribu  : 
son  tissu  branchial  ne  représente  point  un  ré- 
seau dont  les  mailles  seraient  interceptées  par  des 
iils  plus  lins  ;  les  vaisseaux  longitudinaux  y  sont 
tous  très-fins  et  très- égaux;  mais  les  principaux 
d'entre  eux  n'en  sont  pas  moins  distingués  des 
autres  par  la  position  des  papilles;  et  il  est  cer- 
tain que,  dans  la  plupart  des  espèces,  le  dia- 
mètre apparent  des  vaisseaux  est  plus  ou  moins 
augmenté  par  les  ligamens  qui  les  fortifient , 
ligamens  qui  sont  ici  d'une  transparence  par- 
fiite.  A  y  bien  regarder,  cette  anomalie  est  donc 
à  peu  près  nulle;  mais  il  s'en  trouve  une  plus 
embarrassante  dans  la  disposition  des  intestins. 
En  effet,  c'est  une  règle  générale  parmi  les 
Ascidies,  que  la  cavité  branchiale  occupe  le  côté 
gauche,  et  la  cavité  abdominale  le  côté  droit  du 
corps(<2).  La Ph.  turcicadéroge incontestablement 
à  celte  loi  :  son  tube  alimentaire  est  situé  à  gauche 
du  sac  branchial.  Une  autre  règle  est  que  l'in- 
testin ,  après  s'être  éloigné  du  pylore,  se  recourbe 
en  devant  pour  se  rapprocher  du  bord  supérieur 
de  l'estomac  avant  de  se  porter  à  l'anus.  Dans  la 


(a)  Il  ne  faut  pas   oublier  que  la  droite  des  Ascidies- 
répond  à  la  gauche  des  Bivalves. 


lo4  5'    MÉMOIRE.       DESCRIPTION 

Phallusia  turclca ,  l'intestin  se  courbe  au  con- 
traire en  arrière,  et  embrasse  l'estomac  par- 
dessous  avant  de  donner  le  rectum.  Cette  double 
singularilé,  observée  sur  une  seule  espèce  et  sur 
un  seul  individu,  m'ayaut  paru  suspecte,  j'ai 
voulu  rechercher  si  d'autres  espèces  ne  présente- 
raient pasquelquefois  des  dérangemensanalogues. 
J'en  ai,  en  effet,  trouvé  un  dans  la  Cynthia  Mo- 
mus y  qui  est  plus  extraordinaire  encore  (a),  et 
qu'il  me  paraît  utile  de  noter  ici.  Le  tube  alimen- 
taire était  de  même  à  gauche;  mais,  par  une  in  ter- 
version  presque  inexplicable,  le  pharynx  avait 
quitté  la  base  antérieure  du  sac  branchial,  et 
s'était  placé  à  son  sommet  postérieur;  l'intestin 
descendait  jusqu'au  fond  de  la  tunique ,  se 
repliait  en  avant,  et  remontait  parallèlement 
à  lui-même  pour  se  terni<iner  vis-à-vis  du 
pharynx  ;  de  sorte  que  l'anus  et  le  pharynx 
s'ouvraient  également  sous  l'orifice  branchial. 
Quant  à  l'orifice  anal ,  il  entrait  dans  les  bran- 
chies, et  leur  procurait  une  seconde  issue  au- 
dehors.  Cet  individu  avait  des  ovaires  garnis 
d'œufs.  II  paraissait  néanmoins  supporter  celte 
organisation  mo-nstrueuse  avec  peine.  Ses  bran- 
chies ,  remplies  de  Crevettes ,  attestaient  son 
état  de  faiblesse;  et  ce  même  état  m'a  paru  dé- 
celé dans  la  Pli.  turcica  p;tr  le  grand  nombre 
d'Entomostraccs  (jui  en  peuj)]aient  l'intérieur. 

(a)  Voyez  planche  vi^,  lU;.  i.  j. 


DKS    ASCIDIES    SIMPLTtS.  lOj 

Une  troisième  différence,  mais  assez  légère, 
se  remarque  sur  la  tunique,  dont  les  muscles 
longitudinaux  sont  courts  et  terminés  brusque- 
ment dans  la  Pliallusie  en  question ,  tandis  qu'ils 
se  prolongent  et  s'épanouissent  dans  les  trois 
autres. 

Second  exemple  (a). 

Phallusia  monachus,  —  mamillata. 

Quelque  variée  que  soit  l'organisation  des 
div^ers  groupes  d'Ascidies  que  nous  avons  exa- 
minés, ils  se  ressemblent  tous  par  la  forme  gé- 
nérale du  corps  et  les  proportions  relatives  de 
ses  parties  principales.  Ce  corps  est  toujours 
droit  ;  la  cavité  branchiale  descend  jusqu'au 
bout  de  la  tunique  ;  l'intestin  n'est  point  sensi- 
blement dépassé  par  le  fond  de  cette  cavité,  et 
lui-même  il  ne  la  dépasse  point.  Une  conforma- 
tion si  constante  jusqu'ici  disparaîtra  tout  à  coup  ; 
bientôt  nous  ne  trouverons  que  des  Ascidies  dont 
les  intestins  s'éloignent  du  sac  branchial,  et  dont 
l'abdomen  abandonne  pour  ainsi  dire  le  thorax. 
Mais  avant  de  suivre  celte  voie  qu'elle  ne  doit 
plus  quitter,  la  nature  semble  se  détourner  brus- 
quement et  faire  quelques  pas  en  sens  inverse, 
Dos  Ascidies  de  cette  tribu  n'ont  pas  seulement 

(«)  Iianclie  s. 


'A 


I06  O^    MKBIOIRE.        DESCRIPTION 

le  sac  branchial  de  la  longueur  de  l'abdomen  ;  il 
se  prolonge  au-delà  en  se  recourbant  en  arrière , 
et  semble  forcer  la  tunique  à  se  prêter  à  ce  mou- 
vement- il  y  force  en  quelque  sorte  l'abdomen 
lui-même,  car  Testomac  est  réellement  relevé  et 
replié  sur  l'anse  de  l'intestin. 

L'enveloppe  extérieure  a  la  même  consistance 
demi-cartilagineuse  que  nous  lui  avons  vue  dans 
la  tribu  précédente,  et  montre  les  mêmes  rami- 
fications vasculaires.  Le  corps  qu'elle  contient 
parvenu  à  son  fond ,  se  recourbe  à  droite  et  en 
arrière  pour  remonter  vers  son  milieu  ;  elle  se 
moule  sur  ce  repli,  et,  pénétrant  dans  Tinter-  ^ 
valle  que  les  deux  parties  laissent  entre  elles  ,  fl 
elle  les  maintient  dans  leur  position  respective.  " 
C'est  au-dessus  de  ce  septum  que  l'enveloppe 
leçoit  du  corps  son  principal  vaisseau.  La  tu-  1 
nique  a  des  trousseaux  de  fibres  très,-divisés.  Le 
sac  branchial  a,  comme  on  le  pense  bien,  beau- 
coup d'étendue  ;  il  est  allongé,  et  se  j^ecourbe 
immédiatement  au-dessous  du  pharynx  :  mais, 
comme  l'entrée  de  la  courbure  est  vaste,  le  pha- 
rynx ne  laisse  pas  que  d'être  éloigné  de  la  base 
de  l'enveloppe  5  circonstance  qui  permet  à  l'es- 
tomac de  se  tenir  au-dessous  dans  une  ligne 
absolument  verticale.  Cet  estomac,  retourné  sur 
l'intestin ,  a  pris  une  situation  inverse  de  celle 
([u'il  affecte  communément,  c'est-à-dire,  que  son 
bord  antérieur  et  inférieur  est  devenu  supérieur 


r 


DES  ASCIDIES    SIMPLES.  lOJ 

et  postérieur.  Quoi  qu'il  en  soit,  sa  cavité  est; 
relevée  de  gros  plis  qui  convergent,  comme  à 
l'ordiuaire  ,  du  cardia  au  pylore  •  il  est  très- 
glanduleux,  ainsi  que  tout  ^intestin,  dont  l'anse 
est  disposée  comme  dans  la  première  tribu.  Je 
jn'ai  point  trouvé  d'ovaire;  les  petits  grains  dis- 
séminés dans  la  masse  des  viscères  sont  évidem- 
ment des  glandes.  M.  Cuvicr  indique  cependant 
le  conduit  excréteur  de  la  génération;  mais,  en 
examinant  la  figure  qu'il  en  a  donnée  ,  je  crains 
qu'il  n'ait  pris  pour  tel ,  l'extrémité  de  la  côte 
intestinale.  Cette  côte  semble  formée  d'un  paquet 
de  petit  tuyaux  qui,  partant  du  pylore,  vont 
aboutir  à  l'anus,  et  s'y  terminer  par  une  sorte 
de  pavillon  frisé.  Je  passe  aux  Pliallusies  de  la 
troisième  tribu. 

TroisièîTie  exemple  {a). 

Phai/Lusia  intestinalis. 

C'est  maintenant  que  l'abdomen  des  Ascidies 
'  commence  visiblement  à  descendre  et  à  se  sépa- 
rer du  thorax  (b).  Cette  nouvelle  et  importante 


(«)  Planche  xi ,  fig.  i. 

(Z>)  En  un  certain  sens,  l'abdomen  ne  descend  pas  ;  il 
'   monte ,  et  en  voici  la  pi^euve.  Une  Ascid  ie ,  dans  sa  jîosition 
naturelle^  représente  un  Mollusque  bivalve  aussi  dans  sa 


Io8  5*    MÉMOIRE.       DESCRIPTION 

iiiodilîcalion  semble  annoncer  que  la  nature  va 
passer  des  Ascidies  simples  aux  Ascidies  com- 
posées. On  ne  peut  toutefois  la  considérer  encore 
que  comme  le  lien  organique  qui  unit  ce  genre 
au  suivant. 

L'enveloppe  de  la  Phallusie  intestinale  est  gé- 
latineuse ,  transparente  ,  cylindrique ,  et  d'une 
forme  qui  indique  qu'elle  se  prête  à  l'allongement 
des  viscères.  Elle  n'a  point  de  ramifications  vas- 
culaires  visibles  ;  les  vaisseaux  incolores  qu'elle 
reçoit  lui  viennent  de  la  partie  inférieure  du 
corps.  Son  épidémie  est  légèrement  velouté; 
les  festons  de  ses  orifices  sont  séparés  par  de  gros 
points  calleux,  caractère  dont  on  pourra  tirer 
meilleur  parti  dans  la  suite  ,  si  on  le  trouve 
exclusivement  propre  k  cette  tribu.  Les  fibres 
longitudinales   de   la   tunique   descendent    par 

position  naturelle,  et  ce  dernier  un  Mollusque  gastéro- 
pode,  une  Patelle,  par  exemple,  la  tête  en  bas,  et  dans 
une  situation  renversée.  11  résulte  de  là  que  les  parties  qui 
descendent  relativement  à  l'Ascidie,  montent  relativement 
au  Gastéropode.  Ainsi  une  Ascidie  dont  les  intestins  et 
l'ovaire  se  sont  prolonj^és  au-dessons  du  thorax,  ne  peut 
plus  être  comparée  qu'à  un  Gastéropode  dont  les  viscères 
abdominaux  se  seraient  déroulés  en  avant  de  la  tête,  et 
qui  n'aurait  conservé,  dans  la  position  habituelle  de  l'ab- 
domen ,  que  les  branchies  et  l'anus. 

Ceci  complète ,  en  quelque  sorte ,  l'inversion  des  expres- 
sions que  j'ai  fait  remarquer  ci-devant,  page  6  ,  note  «. 


Î>ES    ASCIDIES    SIMPLiiS.  lOQ 

faisceaux  réguliers  qui  vont  s'épanouir  à  sa  base. 
La  cavité  brancliiale  est  très  -  allongée ,  et  le 
pharynx  presque  contigu  à  son  fond ,  qui  est 
ainsi  facilement  dépassé  par  l'abdomen.  L'es- 
tomac ,  auquel  conduit  un  court  œsophage  , 
descend  obliquement  en  arrière j  il  est  pourvu 
de  quelques  feuillets  en  dedans,  et  en  dehors  de 
glandes  assez  saillantes  :  on  observe  de  semblables 
glandes  sur  une  portion  de  l'intestin.  L'anse  de 
celui-ci  est  un  anneau  qui  remonte  à  peine  jus- 
qu'aux branchies ,  mais  qui  est  immédiatement 
suivi  d'un  long  rectum.  La  masse  de  l'ovaire 
est  comprise  dans  l'anneau  intestinal;  son  fond 
s'attache  à  l'œsophage  ;  son  tube  monte  avec  le 
rectum^  et  le  dépasse.  Il  est  à  remarquer  que, 
dans  cette  espèce ,  le  péritoine  commence  à 
prendre  plus  de  consistance  ,  et  fournit  une 
voûte  membraneuse  qui  circonscrit  et  protège 
en  dessus  la  cavité  abdominale. 

Genre  Clavelina. 

•  Exemple  (a).   Cl-avelina  borealis  i^Ascîdia 
clavata  Cuv.  ). 

Quoique  le  genre  des  Phallusies  comprenne 
quelques  espèces  dont  la  masse  des  viscères  se 

(a)  Planches  i  et  xi ,  fîg.  a. 


IIO  ù'    MEMOIllE.       BESCRIPTIOIM' 

concentre  entre  le  fond  de  la  tunique  et  celui 
du  sac  branchial,  ce  dernier,  très-allongé,  leur 
sert  encore  de  point  d'appui,  et  l'on  peut  dire 
que  toutes  les  Phallusies  ont  l'abdomen  plus  ou 
moins  latéral.  Il  n'en  est  pas  ainsi  des  Clave- 
lines  :  leur  sac  branchial  ou  leur  thorax  est  fort 
petit;  leur  abdomen  est  très-allongé  et  absolu- 
ment inférieur;  le  pédicule  qui  le  supporte  le 
fait  paraître  encore  plus  long.  Au  reste,  les  pro- 
portions de  ce  prolongement ,  qui  n'est  rempli 
que  par  une  production  muqueuse  delà  tunique, 
peuventvarier  ;  et  je  pense  qu'on  doit  considérer 
V^scidia  lepadiformis  de  Miiller  comme  une  es- 
pèce de  Claveline  dont  le  pédicule  est  fort  court.* 
L'existence  du  pédicule  établit  entre  les  Cla- 
vélines  et  les  Boltenies  une  sorte  de  conformilé 
extérieure  qui  tend  à  les  faire  confondre.  Mais  si 
l'on  fait  attention  au  point  d'où  part  ce  support, 
on  trouvera  bientôt  que  le  caractère  qui  semblait 
rapprocher  les  deux  genres  est  précisément  celui 
qui  les  éloigne,  et  qui  oblige  de  les  placer  aux 
deux  bouts  de  la  série  des  Ascidies  simples. 

Les  véritables  rapports  des  Clavelines  sont 
avec  les  Phallusies.  Néanmoins,  aux  différences 
que  l'on  connaît  s'ajoutent  des  considérations  } 
moins  importantes  peut  -  être  ,  mais  dont  la 
réunion  me  semble  justifier  pleinement  l'éta- 
blissement du  genre.  L'orifice  branchial  paraît  ' 
privé  de  rayons  ;  il  est  garni  au  -  dedans  de  filets 


DES    ASCIDILS    SIMPLES.  111 

disposés  sur  deux  rangs  bien  séparés.  Le  réseau 
de  ]a  cavité  n'a  point  de  bourses  ou  papilles 
vasculaires  ;  il  se  compose  de  gros  vaisseaux 
transverses  unis  par  des  vaisseaux  longitudinaux 
très -fins  et  très -égaux.  L'œsophage  est  long  et 
grêle;  il  descend  tout  droit,  et  aboutit  à  un 
estomac  perpendiculaire  qui  a  quelques  feuillets 
au-dcdans ,  mais  qui  n'est  pas  glanduleux.  Ou 
ne  voit  point  ici  celte  côte  cylindrique  qui ,  dans 
les  Pliallusies  ,  s'étend  du  pylore  au  bout  du 
rectum.  Toute  la  portion  de  l'intestin  inférieure 
à  l'estomac  est  remplie  de  petites  glandes  piri- 
formes,  qui  ont  la  couleur  jaunâtre  ou  verdâtre 
des  tubes  hépatiques  ;  elles  sont  contenues  dans 
l'épaisseur  des  parois  intestinales  ,  et  ne  font 
aucune  saillie.  Au  sortir  du  pylore,  l'intestin 
ne  se  relève  pas  pour  former  un  anneau  plus  ou 
moins  vertical  ;  il  descend  au  contraire  perpen- 
diculairement jusqu'au  pédicule,  et  ne  se  re- 
courbe que  pour  remonter  directement  vers 
l'anus  en  passant  sur  l'estomac  ;  exactement 
comme  dans  la  plupart  des  Ascidies  sociales, 
avec  lesquelles  celle-ci  a ,  par  les  pioportions  et 
le  groupement  de  ses  viscères,  des  analogies  que 
M.  Cuvier  a  très-bien  remarquées. 

La  position  de  l'ovaire  dans  le  repli  de  l'in- 
testin, quoique  semblable  à  celle  que  présente 
la  Phallusie  intestinale,  ne  vient  point  infirmer 
les  conséquences  précédentes,  parce  que  celle 


H'2.  Ù*^    MÉMOIRE.       DESCRlPTIOPf 

position  est  encore  à  peu  près  la  même  dans  les 
genres  Diazona  et  Distoma,  qui  sont  des  Asci- 
dies sociales. 

On  peut  prévoir  des  rapports  de  la  Claveline 
avec  ces  deux  derniers  genres ,  qu'en  se  bor- 
nant à  considérer  l'organisation  individuelle,  il 
ne  se  présentera  aucune  distinction  réelle  entie 
les  Ascidies  simples  et  les  Ascidies  composées. 
Et  en  effet,  plus  on  les  compare  entre  elles, 
plus  les  difï'é renées  s'évanouissent.  Hormis  les 
distinctions  qui  caractérisent  les  genres  chacun 
dans  sa  division,  on  peut  dire  que  toutes  les 
autres  modifications  leur  sont  communes  (a);  il 
y  en  a  même  qui,  après  avoir  disparu  dans  les 
unes,  se  montrent  de  nouveau  dans  les  autres. 
Ainsi,  les  petites  bourses  papilliformes  des  bran- 
chies du  genre  Phallusia  reparaissent  dans  le 
genre  Diazona  ^  les  ovaires  doubles  et  appliqués 
contre  les  branchies  des  Cynthies  se  retrouvent 
dans  les  Botrylles  ;  la  position  très-relevée  de 
l'abdomen,  si  complètement  étrangère  h.  la  Cla- 
veline, revient  jusqu'à  un  certain  point  dans  ces 
mêmes  Botrylles  et  dans  les  Eucélies  :  il  y  a 
même  de  très-insignifians  ou  très -minutieux 
détails  d'organisation  dont  l'existence  se  soutient 
dans  toute  la  série.  Aussi  les  Botrylles,  les  Si- 


{a)  Les  Abeilles  solitaires  ne  ressemblent  pas  davantage 
aux  Abeilles  sociales.  «r 


DES  Ascrnits  simples.  ii3 

glllincs  et  les  autres  Ascidies  sociales  dont  nous 
connaissons  les  lilets  tenlaculaires,  les  ont  tou- 
jours montré  de  longueur  inégale,  les  plus  petits 
séparant  les  plus  grands,  et  alternant  avec  eux, 
La  même  combinaison  se  retrouve  dans  les  As- 
cidies simples;  et  si  elle  n'y  est  pas  toujours 
aussi  régulière,  on  voit  que  cela  tient  à  la  mnl- 
tiplicité  des  filets  qui  en  gêne  et  contrarie  plus 
ou  moins  le  développement. 

Mais  cette  conformité  dans  les  organes  que 
nous  avons  examinés  jusqu'ici,  ne  serait-elle 
qu'un  masque  commun  sous  lequel  existeraient 
des  natures  réellement  difierentes?  Il  est  d'autres 
organes,  en  effet,  que  les  zoologistes  regardent 
comme  plus  essentiels,  et  dont  l'absence,  la  pré- 
sence ou  certaines  modifications  décident,  sui- 
vant eux ,  du  mode  d'existence  accordé  aux 
divers  animaux.  Le  cœur  a  été  trouvé  dans  les 
Ascidies  simples  :  existe-t-il  dans  les  Ascidies 
composées?  Je  puis  répondre  à  cette  question  par 
l'affirmative;  mais,  pour  arriver  aune  démons- 
tration complète,  il  est  nécessaire  que  j'examine 
la  forme  sous  laquelle  les  Ascidies  ordinaires 
présentent  cet  organe. 

Dans  toutes,  le  cœur  est  un  renflement  peu 
musculeux,  oblong  ou  fusiforme,  dont  les  deux 
extrémités  opposées  se  prolongent  en  deux  vais- 
seaux d'un  diamètre  presque  égal  au  sien  :  un 
de  ces  vaisseaux  reçoit,  à  ce  qu'on  croit,  tout  le 

8 


1  \  ![  0*^    MÉMOIRE.       DESCRIPTIO?r 

sang  des  branchies;  il  prend  le  nom  de  i^eine 
pulmojiaire.  L'autre,  beaucoup  plus  long,  est 
Vaorte  qui  distribue  le  sang  aux  diverses  parties 
du  corps  (a).  Cet  appareil  est  renfermé  dans  un 
double  fourreau  membraneux. 

Dans  toutes  encore ,  le  cœur  est  situé  fort 
près  de  l'estomac.  La  veine  pulmonaire  se  porte 
d'abord  vers  le  cardia,  tandis  que  l'aojte  se  di- 
rige en  sens  contraire.  Il  y  a  ensuite  des  variétés 
qu'il  importe  de  connaître. 

La  Cyntliie  2:)apilleuse  (b)  a  le  cœur  placé 
horizontalement  entre  le  fond  de  la  tunique  et 
le  foie.  La  veine  pulmonaire  suit  le  bord  infé^ 
rieur  et  antérieur  de  l'estomac  jusqu'au  cardia, 
lieu  où  paraît  toujours  s'établir  la  communica- 
tion de  cette  veine  avec  les  branchies.  L'aorle 
se  recourbe  d'abord  brusquement,  passe  sous  le 
cœur,  revient  sur  elle-même,  et  monte  quelque 
temps  parallèlement  aux  artères  branchiales 
avant  de  se  diviser. 

La  Pliallusie  cannelée  (c) ,  première  tribu , 

(«)  (c  L'Ascidie  n'a ,    comme    les  Gastéi'opodes   et    les 
)>  Acéphales ,  qu'un  ventricule  gauche  ou  aortique ,  et  il 
r>  n'y  a  point  de  ventricule  sur  la  réunion  de  la  veine- 
J)  cave  et  des  artères  pulmonaires».  Cuv.  Mèm.  préciU  ■ 
pag.  2t.  \ 

ib)  Planche  vi^  fig.  4.  7,4.  .2. 

(e)  Planche  \x  .  (ig.  2.  /. 


DES    ASCIDIES    SIMPLES.  I  I  5 

a  le  cœur  silué  plus  en  avant ,  mais  toujours 
liorizontalcment  et  sous  le  bord  inférieur  de 
l'estomac ,  que  la  veine  pulmonaire  remonte 
jusqu'à  l'œsopliage,  tandis  que  l'aorte  se  porte 
immédiatement  du  côté  opposé,  en  suivant  les 
artères  branchiales ,  qu'elle  abandonne  vers  le 
milieu  de  leur  longueur  pour  aller  distribuer  le 
sang  à  l'enveloppe.  Dans  tout  ce  trajet,  elle  est 
accompagnée  d'un  autre  gros  vaisseau  qui  rap- 
porte ce  sang  au  corps. 

Dans  la  Phallusia  monachus  {a) ,  seconde 
tribu  ,  le  cœur  est  situé  un  peu  obliquement 
derrière  le  pylore.  Comme  l'estomac  est  retourné 
sur  Finlestin  ,  et  que  son  bord  inférieur  est 
devenu  supérieur,  la  yeine  pulmonaire  se  ré- 
fléchit pour  suivre  ce  môme  bord  jusqu'au  car- 
dia. Quant  à  l'aorte,  elle  monte,  comme  dans 
l'espèce  précédente,  parallèlement  aux  artères 
branchiales  ,  dont  elle  ne  s'éloigne  que  pour 
arroser  l'enveloppe  et  d'autres  parties. 

Le  cœur  de  la  Phallusie  intestinale  (è),  troi- 
sième tribu  ,  diflere  des  précédens  par  sa  di- 
rection ;  il  est  situé  presque  perpendiculairement 
un  peu  au-dessus  de  l'estomac,  à  gauche,  du  côté 
opposé  à  l'ovaire.  La  veine  pulmonaire  contourne 
l'estomac  pour  parvenir  à  l'œsophage.  L'aorte 

{à)  Planche  x,  fig.  2.  4 ,  ^.  5. 
(b)  Plancliexij  fig.  1.  2,  1 .  j. 


Ïl6  3*^    MÉMOII'.E.       DLSCIllPTION' 

s'élève  (l'abord ,  et  fonue,  en  revenant  sur  elle- 
même,  une  pelile  anse  verticale  qui  dépasse  un 
peu  celle  de  l'intestin;  elle  continue  de  des- 
cendre, mais  dans  une  direction  opposée  à  celle 
de  la  veine  pulmonaire ,  et  finit  par  se  diviser 
en  deux  ou  trois  branches  qui  se  rendent  à 
l'enveloppe  et  aux  autres  parties. 

Le  cœur  de  la  Claveline  boréale  («)  est  per- 
pendiculaire comme  le  précédent ,  et  situé  de 
même  du  côté  opposé  à  l'ovaire;  mais  la  chute 
complète  de  l'anse  intestinale  l'a  entraîné  un 
peu  au-dessous  de  l'estomac.  La  veine  pulmo- 
naire s'élève  vers  le  cardia;  l'aorte  descend  pa- 
rallèlement à  Fintestin,  et  se  divise  près  de  sa 
courbure.  L'ensemble  représente  un  gros  vais- 
seau tout  droit. 

Voilà  les  diverses  positions  que  m'a  fait  voir 
le  cœur  des  Ascidies  proprement  dites.  Dicque- 
mare,  qui  a  observé  cet  organe  datis  l'Ascidie 
intestinale,  sans  toutefois  le  reconnaître,  dit 
qu'il  s'allonge  et  se  raccourcit  alternativement 
avec  beaucoup  de  vivacilé  (Z>).  On  ne  peut  donc 
douter  de  sa  nature  et  de  ses  fonctions.  C'est , 
par  conséquent ,  ce  même  organe  qu'il  s'agit  de 
retrouver  dans  les  Ascidies  sociales. 

Le  genre  Diazona  en  présente  un  tout  sem- 

[a)  Plaiiclie  xi ,  fig.  i.  /. 

{h)  Journal  de  F hy^iique ,  au.  1777,  pag.  ]38. 


dt:s  Asciniis  simples.  iin 

tl.'tble  («).  Il  est,  coiiiiiie  dans  la  Claveline,  situé 
perpendiculairement  au-dessous  du  pylore,  du 
colé  opposé  là  l'ovaire,  La  veine  pulmonaire 
monte  de  même  à  la  base  de  l'œsophage.  L'aorte 
descend  vers  le  fond  de  la  tunique,  puis  elle  se 
recourbe  et  s'élève  en  montant  du  côté  du  rec- 
tum :  elle  se  divise  néanmoins  avant  d'atteindre 
le  pédicule  de  l'abdomen. 

Je  n'ai  examiné  le  cœur  que  sur  cette  Ascidie 
composée  ;  la  petitesse  des  autres  m'a  détourné 
d'une  telle  reclicrclie;  mais  il  ne  serait  pas  plus 
raisonnable  de  leur  contester  cet  organe  que  de 
balancer  à  l'accorder  à  tant  de  petits  Mollusques 
céphalopodes  ou  gastéropodes  dans  lesquels  on 
ne  l'a  pas  observé,  et  où  vraisemblablement  on 
ne  le  cherchera  jamais. 

Ainsi  les  Ascidies  sociales  ont  un  cœur,  un 
centre  de  circulation  semblable  à  celui  des  Asci- 
dies solitaires.  Elles  leur  ressemblent  encore  pur 
la  place  qu'occupe  le  centre  principal  des  sensa- 
tions. M.  Cuvier  a  fait  voir  que  le  gros  ganglion 
des  Ascidies  oLtlinaires  était  placé  entre  les  pro- 
ductions de  la  tunique,  moins  près  cependant 
de  l'orifice  branchial  que  de  l'anal  (b).    Il  est 

(a)  Planclie  xii ,  fii;.  i.  ^ ,  i.  4- 

(S)  (c  Ce  ganglion,  dit  M.  Cuvier,  donne  des  branches 
»  (juc  l'on  suit  aisément,  parmi  lesquelles  on  en  distingue, 
D  dans  les  grandes  espèces ,  deux  qui  se  rendent  à  l'ocso- 


Il8  5'    MÉMOIItE.       DESCP.IPTIOiy 

iillongé,  et  donne  à  cliaqiie  bout  deux  branches 
qui  envoient  des  rameaux  aux  yiscères,  mais 
dont  les  divisions  principales  se  portent  très- 
visiblement  aux  deux  orifices. 

Pour  expliquer  cette  distribution  des  fîlels 
nerveux,  il  faut  se  représenter  que  l'Ascidie, 
emprisonnée  sous  une  écorce  à  peu  près  insen- 
sible et  souvent  incrustée  de  corps  étrangers , 
n'a  de  communications  et  de  sensations  directes 
à  l'extérieur  que  par  les  deux  orifices.  Il  paraît  \ 
même  que  celui  de  l'anus,  ordinairement  plus 
rapproché  du  ganglion ,  est  le  siège  d'une  sensi-  J 
bilité  plus  vive.  Les  mouvemens  de  dilatation 
et  de  contraction  qu'il  laisse  apercevoir  sont  si 
souvent  répétés,  que  Miiller  a  cru  qu'il  était 
employé  à  prendre  la  nourriture,  et  que  le  su- 
périeur servait  uniquement  à  rejeter  l'eau. 

Les  Ascidies  sociales  offrent  la  même  orça- 
nisalion  et  les  mêmes  phénomènes.  J'ai  parlé 
ailleurs  de  leur  gros  ganglion ,  et  je  ne  reviendrai 
pas  sur  ce  sujet.  Je  me  contenterai  de  lemarquer 
que,  quoique  l'agrégation  des  enveloppes  parti- 
culières soit  complète  et  intime,  la  communauté 


5)  phage  et  l'entourent  cVun  anneau.  L'analogie  ne  permet 
3)  pas  de  douter  que  cet  anneau  ne  soit  le  cerveau.  Le 
3)  ganglion  répond  à  celui  qu'on  trouve  dans  les  Bivalves, 
3)  entre  les  lirajicliies,  et  vers  l'origine  du  tube  ([ui  amène 
3)  l'eau  ».  Jflé/ii.  précil. ,  pag.  24. 


nrs  ASCIDIES  suiplls.  ik) 

fies  seiisalious  semble  n^cxisler  que  par  les  orifices 
(le  l'anus.  On  les  voit  tendre  constamment  à  se 
rapprocher,  à  se  mettre  en  contact;  et  quand 
ils  parviennent  à  s'unir,  on  les  voit  se  ciéer  un 
centre  nerveux ,  et  produire  par  leur  expansion 
un  nouA^el  organe,  qui  est  celui  de  la  sensibilité 
et  de  la  volonté  générales  (a).  Le  Botrylle,  qui 
réunit  toutes  les  conditions  précédentes,  jouit 


(a)  Si  l'on  irrite  un  oscille  à  la  circonférence  d'un  sys- 
tème de  Botrylle,  cet  oscule  se  contracte  seul;  si  on  irrite 
le  milieu  de  la  cavité  centrale  du  système ,  tous  les  oscules 
se  contiactent  à  la  fois.  Conservé  dans  l'eau  filtrée  etépiiisé 
par  un  long  jeûne,  l'animal  élève  davantage  le  limbe  dé- 
licat qui  entoure  la  cavité  centrale  ;  il  lui  donne  la  forme 
d'une  trompe  conique,  et  cherche,  en  l'agitant,  à  exciter 
un  tourbillon  plus  étendu  ou  plus  rapide.  S'il  a  pris  et 
digéré  de  la  nourriture,  il  retire  à  lui  le  limbe  tout  entier  ; 
les  orifices  intérieurs  lancent  alors  lesexcrémens  par  petits 
grains  avec  tant  de  vivacité,  qu'ils  leur  font  dépasser  la 
cavité  centrale  d'un  seul  jet.  «  Irntato  osculo  exteruo 
»  dacfyli ,  illud  unice  contrahitur ,  immotis  persislen- 
«  tihits  reliquis ,  sed  in^itata parte  centrali  stellœ,  oînnia 
)>  oscilla  sij}iiil  claudufitur.  In  aqiia  marina  filtrata 
»  detentinn ,  et  longa  inedia  vexatinn  animal ,  singiilœ 
))  Stella"  limhum  centraient  in  conian  apiceperviiim  [seu 
y)  infundibuliun^  e  tenerrima  et  diaphana  mevihrana 
y)  formatnm  erigit ,  fortioris  sine  diibio  et  ampUoris  vor- 
))  ticis  excitandi  gratiâ  ;  contra  alvum  deponens  retrahit 
5)  limbiim  illuin ,  ut  vix  ejus  supersit  vestigium,  atqiie 
D  tune  ex  foixnnine  lu terno  davtylorum  granulatœ  J aces 


J'JO  O*'    MÉMOIRE,        DESCRIPTION 

au  plus  haut  degré  des  prérogatives  de  i'animiil 
composé.  L'analomie  était  en  quelque  sorte  né- 
cessaiie  pour  dév'oiler  sa  vraie  nature;  et  l'on 
peut  dire  que,  sans  elle,  les  animaux  dont  se 
forme  chaque  étoile  du  Botrylle  eussent  toujours 
été  coiisitlérés  comme  un  seul  animal  (a). 

On  voit  aussi  que  si  un  degré  trop  élevé  dans 
l'organisation  s'oppose  à  la  réunion  matérielle 
de  plusieurs  individus  en  un  seul  être,  un  degré 
moyen  pourrait  bien  lui  être  favorable,  puisque 
le  sys'ème  nerveux  des  Ascidies,  loin  de  nuire 
aux  facultés  de  l'animal  composé  par  elles,  lui 
en  procure  d'innninentes  qu'on  chercherait  peut- 
être  vainement  dans  les  classes  inférieures. 

Le  propre,  l'essence  des  Ascidies  composées 
réside  donc  dans  la  convergence  et  dans  l'union 
plus  ou  moins  directe  des  orifices  de  l'anus,  union 
qui  établit  la  réciprocité  de  certaines  impressions 

»  tanta  vi  exploduntur,  ut  ingeiiti  saltii  opposituin  fove,œ 
Tù  ?naT'gifiem  tranniUanty).  G.ertn.  apud  Pall.  Spicii. 
Zool. ^  fa.'C.  Xj  pag.  58. 

(a)  Pallas  se  faisait  une  idée  singulière  de  ces  étoiles  ;  il 
les  regardait  coninie  des  animaux  pourvus  de  plusieurs 
têtes,  et  qui  en  acquéraient  tous  les  jours  de  nouvelle.-;. 
«  Quis  en'un  e  Gœrtneri  ohservationibus  non  conchidal . 
■»  singulccm  liujus  crustœ  Zioophytœ  slellani  ?ion  iniiiin 
»  cs&e  jlosculum  seu  laiicum  capiit ,  sed  Polypiun  qucisi 
»  ?niilticipitem  j  et  subnasceiitibits  cofitinno  novia  capl- 
5)  tihus  puUulantem  »  ?  Spicii.  Zool.^  fasc.  x^  pag.  35. 


DES    ASCiniES    SIMPLES.  121 

cl  la  société  où  la  vie  cominune.  Voilà  le  ca- 
ractère qui  résulte  de  leurs  qualités  actuelles  et 
positives.  Quant  à  l'origine  de  ces  qualités ,  il 
faut  la  chercher  dans  la  composition  même  de 
l'œuf;  car  il  est  évident  que  le  dépôt  successif 
de  plusieurs  germes  indépendans,  quelque  ré- 
gulier et  symétrique  qu'on  le  suppose,  ne  pro- 
duirait jamais  que  des  groupes  analogues  à  ceux 
de  l'Ascidie  rameuse  ou  de  l'Ascidie  lépadiforme, 
dont  les  individus  s'attachent  les  uns  aux  autres 
sans  que  ce  rapprochement  puisse  établir  entre 
eux  aucune  véritable  liaison  organique. 

Nous  avons  déjà  prouvé  l'existence  de  ces 
germes  composés,  cjui  seuls  excluent  les  suppo- 
sitions cju'on  pourrait  faire  à  l'aide  de  germes 
simples.  Je  conviens  que  le  nombre  apparent 
des  embryons  particuliers  est  très -borné  dans 
chac|ue  œuf.  Celui  d'un  Pyrosome ,  qui  aura 
quelques  milliers  d'individus,  n'en  olîre  cjue 
quatre;  et  je  n'oserais  assurer  que  ceux  des  Bo- 
trylles  et  des  autres  Ascidies  sociales  en  montrent 
autant  de  bien  distincts  [a).  Mais  ne  doit-on  pas 
supposer  que  l'accroissement  antérieur  de  ces 
fœtus  visibles,  est  nécessaire  à  l'apparition  et  aux 
premiers  dé  veloppemens  des  fœtus  invisibles,  qui 
profitent  de  leur  nourriture,  et  c[ui,  s'alimentant 

(a)  J'ai  fait  l'eprésenter  l'œuf  du  Ilotrylle  plandie  xxi, 
fis  i.-t. 


152  5*^    MÉMOIRE.       DESCRIPTION 

bientôt  eux-mêmes,   provoquent  à  leur- tour 
l'apparilion  de  nouveaux  embryons  ;  de  sorte 
que  l'accroissement  de  l'être  total  s'opère  suc- 
cessivement, mais  dans  une  progression  toujours 
accélérée,  et  ne  s'arrête   qu'au   dernier    germe 
contenu  dans  l'œuf;  car  lenombre  des  embryons, 
quoique  varié,  n'est  jamais  infini  :  un  système 
de  Synoïcum  peut  se  composer  de  dix  individus , 
mais  non  de  cinquante;  un  système  de  Bolrylle 
de  trente  individus  ,  et  non  de  cent;  et  quoique ^  1 
dans  certaines  espèces  de  Pyrosomes ,  le  nombie 
des  individus  paraisse  s'élever  à  plusieurs  mil- 
liers ,   ces  grands   asseuiblages   ont   des   limites   ^ 
qu'ils  ne  dépassent  j>oint;  circonstance  qui  con-  i 
court  à  prouver  que  l'accroissement  ne  se  fait  I 
point  par  une  addition  indéfinie  de  nouveaux 
germes,  mais  par  le  développement  gradué  et 
successif  des  seuls  germes  contenus  primitive- 
ment dans  le  même  œuf. 

Ce  développement  s'opère  dans  l'intérieur 
même  de  l'être,  entre  les  individus  plus  grands 
qui  le  composent,  et  souvent  loin  de  la  surface 
extérieure  {a).  On  peut  l'observer  jusqu'à  un 
certain  point,  et  je  ne  doute  pas  qu'avec  le  temps 
on  ne  parvienne  à  en  déterminer  rigoureusement 
le  mode  pour  chaque  genre.  Il  suffira  ici  de  rc- 
jnarquer  que  ce  mode  doit  varier  en  raison  de  la 

[ci)  Voyez  planche  xix  ,  lig.  3.  j  ,  et  pi.  xxiii ,  fig.  i .  io. 


DES    ASCIDIES    SniPIIS.  lia 

forme  du  système,  et  qu'il  ne  peut  être  exacte- 
ment le  même  pour  celui  du  Botrylle,  qui  ne 
s'étend  qu'en  circonférence,  et  pour  celui  du 
Pyrosome  ,  qui  croît  en  circonférence  et  en 
liauteur.  Cet  accroissement  en  tout  sens  devient 
absolument  inexplicable  par  la  juxta-posilioii, 
et  achève  de  l'exclure ,  du  moins  pour  les  corps, 
qui,  comme  les  Pyrosomes,  sont  formés  d'un 
seul  système. 

Quant  à  ceux  cjui  le  sont  de  plusieurs,  comme 
ces  divers  systèmes  n'ont  pas  de  centre  commun, 
on  peut  supposer  que  des  germes  fortuitement 
rapprochés  se  sont  confondus  en  un  seul  corps. 
Néanmoins,  si  l'on  fliit  attention  que  les  germes 
ne  grossissent  et  ne  sortent  que  quelque  temps 
l'un  après  l'autre,  et  que,  dans  les  corps  en 
question,  l'organisation  est  continue  (a)  et  uni- 
forme dans  toute  la  masse ,  on  sera  porté  à  donner 
à  ces  agrégations  plus  compliquées  la  même  ori- 
gine qu'à  celles  qui  le  sont  moins,  et  à  croire 
que ,  s'il  existe  des  oeufs  composés,  il  en  existe 
aussi  de  surcomposés. 


(a)  M.  Renier  observe  que ,  lorsqu'on  irrite  très-vive- 
ment le  bord  de  l'envelopjjc  gélatineuse  d'un  Botrylle,  le 
système  voisin  du  point  irrité  ne  se  contracte  pas  seul , 
mais  que  tous  les  autres  auxquels  l'impression  se  commu- 
nique de  proche  en  proche  se  contractent  de  même  succes- 
sivement. 


1^4  O"    MÉMOIRE.       PESCr.IPTION 

L'Ascidie  sociale  apporte  donc,  en  naissant, 
les  propriétés  qui  la  distinguent  de  l'Ascidie 
solitaire;  elle  les  possédait  déjà  dans  l'œuf,  et 
je  ne  sais  s'il  peut  en  être  autrement  de  tout 
animal  véritablement  composé.  On  doit  supposer 
qu'il  existe  quelque  chose  d'analoifue  dans  les 
Biphores,  autres  sortes  d'Ascidies  dont  les  asso- 
ciations forment  de  longues  chaînes  flottantes 
très -remarquables  et  très- nombreuses  sur  cer- 
taines mers. 

Désirant  vérifier  sur  la  nature  même  les  rap- 
ports connus  des  Biphores  avec  les  Ascidies,  je 
ane  suis  adressé  à  M.  Cuvier,  qui  m'a  permis  de 
disposer  des  nombreuses  espèces  de  sa  collection. 
Je  me  suis  borné  à  examiner  les  Salpa  octofora 
et  cylindrica ,  dont  la  connaissance  suffisait  à 
mon  objet  {a). 

Ce  cjui  m'a  d'abord  frappé  le  plus,  ce  sont  les 
quatre  petits  cordons  mous  et  colorés  de  la  cavité 
branchiale.  Leur  existence  ne  m'a  pas  sju'pris 
chez  des  êtres  que  M.  Cuvier  a  placés  si  près  des 
Ascidies  {h).  Ils  y  sont  également  renfermés  dans 
nn  sillon  dorsal,  qui  aboutit  d'un  côté  à  l'ou- 
verture par  où  entre  l'eau,  et  de  l'autre  au  fond 

{a)  Voyez  la  planche  xxiv. 

{h)  Voyez  le  Mémoire  sur  les  Salpa,  Annal,  du  Mus, 
d'hist.  nat.^  tom.  ir,  pag.  36o_,  et  le  Mémoire  sur  les 
Ascidies,  ci-devant  cité. 


DES    ASCIDIES    SIMPLES.  125 

des  brancllics,  non  loin  du  pharynx.  Leur  aspect 
est  le  même  que  clans  le  Pyrosome,  et  rien  ne 
porte  a  croire  que  leurs  autres  relations  soient 
changées.  Les  observations  qui  suivent  sont  ré- 
digées dans  cette  hypothèse. 

{  i".  Les  Biphores  ont  le  corps  déprimé.  L'ori- 
fice branchial  n'est  ni  tubuleux  ni  rayonné.  C'est 
une  fente  grande  et  transverse  qui  termine  le 
corps  par  un  bout ,  tandis  que  l'orifice  anal,  qui 
n'est  pas  moins  grand  ,  s'ouvre  à  l'autre  bout , 
soit  qu'il  Je  termine,  soit  qu'il  se  fiisse  jour  en 
dessous  Le  premier  n'a  point  de  filets  ni  de 
membrane  festonnée  à  l'intérieur,  mais  il  est 
pourvu  d'une  valvule  mince,  formée  par  un 
repli  de  la  lèvre  supérieure  ou  dorsale  ;  valvule 
dont  l'objet  est  de  forcer  l'eau  absorbée  par  cet 
orifice  de  s'écouler  par  l'orifice  opposé. 

1^.  La  tunique  intérieure  est  garnie  de  larges 
bandes  musculaires  ,  généralement  transverses. 
Elle  est  unie  de  tous  côtés  à  l'enveloppe  exté- 
rieure, qui  est  mince,  gélatineuse  ,  d'une  trans- 
parence parfaite,  et  qu'elle  doit  forcer  d'obéir  à 
ses  mouvemens ,  mais  dont  elle  paraît  plus  propre 
à  iaire  varier  le  diamètre  transversal  que  la 
longueur. 

^  3°.  Le  sac  des  branchies  adhère  intimement  à 
la  tunique,  ou  plutôt  se  confond  avec  elle.  Il  est 
entièrement  ouvert  aux  deux  bouts.  Son  entrée, 
privée,  comme  je  l'ai  dit,  de  fdcls,  ne  se  dis- 


IlG  j'^    MiÎMOlRE.       DliSCRlPTIOTT 

tiiigue  que  par  un  petit  cercle  arlériel.  Son  autre 
issue  laisse  au-dessus  d'elle  la  cavité  abdominale. 
Le  tissu  vasculaire  ne  s'étend  pas  sur  les  parois 
de  ce  sac;  il  n'occupe  que  le  bord  de  deux  replis 
ou  feuillets  longitudinaux  d'inégale  longueur. 
Le  principal  feuillet  est  opposé  au  sillon  dorsal, 
et  par  conséquent  obligé  de  traverser  le  diamètre 
de  la  cavité  du  sac  d'avant  en  arrière  et  de  bas 
en  haut  j  pour  arriver  au  pharynx  :  il  n'est  ainsi 
fixé  que  par  les  extrémités.  L'autre  feuillet  est 
si  petit,  que  personne,  je  crois,  ne  l'a  encore 
remarqué  ;  il  s'étend  de  la  base  du  précédent  au 
sillon  du  dos.  Il  peut  donc  prendre  le  nom  de 
branchie  supérieure  ou  postérieure^  et  le  plus 
grand  celui  de  branchie  inférieure  ou  antérieure  ; 
dénominations  qui  ne  pourraient  convenir  aux 
organes  analogues  de  l'Ascidie  qui  tapissent  les 
parois  latérales  de  leur  cavité.  Quelque  dispro- 
])ortionnées  que  soient  les  branchies  des  Bi- 
phores,  elles  sont  symétriques  relativement  au 
corps  entier  dont  elles  occupent  la  ligne  longi- 
tudinale moyenne  ,  tandis  que  les  branchies 
égales  de  l'Ascidie,  symétriques  relativement  à 
leur  cavité  propre ,  ne  le  deviennent  à  l'égard  du 
corps  que  lorsque  l'abdomen  descend  au-dessous 
d'elles. 

4°.  La  surface  respiratoire  est  principalement 
composée  de  vaisseaux  transverses.  11  n'y  en  a 
qu'un,  seul  rang  de  chaque  côté  des  feuillets  dans 


l^JiS    ASCIDILS    SIMPLES,  1  2 -J 

la  Salpa  cjUndrica,  mais  clans  la  S.  octofora  il  y  en 
a  plusieurs  rangs,  ce  qui  suppose  l'exislence  de 
plusieurs  vaisseaux  longitudinaux,  et  rapproclie 
ce  tissu  branchial  de  celui  des  Ascidies. 

5°.  La  cavité  abdominale  ,  souvent  très-cir- 
conscrite ,  est  située  en  arrière  des  branchies  , 
dans  la  partie  supérieure  du  corps ,  c'est-à-dire , 
dans  le  dos  et  sur  sa  ligne  moyenile,  position 
déterminée  par  la  seconde  ouverture  du  sac 
branchial.  Les  intestins  y  sont  ramassés  en 
peloton.  La  bouche,  percée  entre  les  deux  bran- 
chies ,  ne  diflere  en  rien  de  celle  des  Ascidies  : 
il  en  est  de  même  de  l'extrémité  du  rectum  , 
qui,  dans  les  espèces  dont  il  s'agit  particuliè- 
rement ,  est  libre  et  tournée  directemeut  vers 
l'orifice  anal. 

6^.  Le  cœur ,  logé  dans  un  péricarde  mem- 
braneux, s'observe  derrière  le  fond  du  sac  bran- 
chial ,  entre  la  tunique  et  l'intestin  ;  situation 
analogue  à  celle  qu'il  présente  dans  les  Ascidies, 
et  spécialement  dans  la  Phallusia  intestinalis . 

7°,  On  n'aperçoit  distinctement  ni  ganglion, 
ni  filets  nerveux;  mais  derrière  un  petit  anneau 
vasculaire  qui  marque  la  naissance  de  la  grande 
l)rancliie,  on  voit  très- bien  le  tubercule  qui, 
dans  les  Ascidies,  est  contigu  au  gros  ganglion. 
Il  a  l'opacité  et  la  couleur  jaunâtre  de  celui  des 
Pyrosomes. 

Au  ré.Humé,  l'organisation  des   Blpliores,  la 


128  5"-"    MtMOIIlE.       DESCRIPTION 

même  pour  le  fond  que  celle  des  Ascidies,  pos- 
sède cependant  en  propre  quelques  points  faciles 
à  remarquer,  tels  que  la  direction  opposée  des 
ouvertures  et  la  clôture  de  l'une  d'elles  par  une 
valvule,  l'adhérence  de  la  tunique  intérieure 
au  sac  extérieur,  les  deux  issues  de  la  cavité 
respiratoire,  l'inégalité  des  branchies,  la  réduc- 
tion du  résc'au  branchial,  etc.  La  plus  impor- 
tante de  ces  particularités  ne  paraît  pas  être  l'op- 
position des  oriilces  que  les  Pyrosomes  montrent 
également  ;  je  ne  la  vois  même  pas  dans  la  singu- 
lière conformation  des  brancliies  :  je  croirais  plu- 
tôt que  l'adhérence  complète  de  la  tunique  mus- 
culaire, ou  de  l'organe  spécial  du  mouvement, 
à  la  tunique  gélatineuse,  a  déterminé  les  autres 
modifications.  En  effet,  l'enveloppe  extérieure, 
obligée  de  se  prêter  au  jeu  des  muscles  dans 
l'inspiration  et  l'expiration  de  l'eau  ^  devait  être 
mince  et  délicate  {a)  ;  et  ces  premières  qualités  lui 
en  procuraient  nécessairement  une  autre,  que 

{et)  Quoiojue  les  Ascidies ,  en  général ,  se  renflent  quand 
elles  absoibent  l'eau  ,  s'affaissent ^  se  rident  quand  elles  la 
rejettent,  les  diverses  circonstances  où  l'on  trouve  ces 
animaux  prouvent  que  les  mouvemens  de  l'enveloppe 
extérieure  ne  sont  pas  absolument  nécessaires  à  ceux  de 
la  tunique  charnue.  On  est  obligé  de  penser  que  celle-ci 
peut  se  contracter  seule,  sans  néanmoins  pouvoir  décider 
quelle  est  la  substance  qui  s'interpose  entre  elle  et  l'en- 
veloppe lorsque  cette  contraction  a  lieu. 


DES    ASCIDIES    SIMPLES.  1  20 

ses  relations  plus  inliiiies  avec  les  viscères  ne 
pouvaient  que  favoriser  :  je  veux  dire  une  sorte 
de  sensibilité  que  le  test  plus  compacte  ou  plus 
épais  des  Ascidies  ne  paraît  pas  avoir  (a).  Cette 
sensibilité  du  corps  à  la  surface  était  incompatible 
avec  la  privation  totale  de  la  locomotion.  Com- 
ment imaginer  des  êtres  exposés  sans  cesse  aux 
impressions  des  agens  extérieurs,  et  dans  l'im- 
possibilité absolue  d'en  éviter  aucune?  Les  Bi- 
pliores  ont  donc  obtenu  les  moyens  de  changer 
de  lieu;  et  l'on  ne  peut  qu'admirer  ceux  qu'ils 
ont  iTçus  d'une   organisation  si  simple  ,  et  en 
apparence  si  peu  propre  à  les  fournir  [b).  De  là 
sont  venues  la  conformation  ,  la  situation  des 
deux  orifices,  et  vraisemblablement  celles   des 
branchies,  qui,  étendues  sur  les  parois  de  la 
tunique  intérieure,  eussent  suppoiié  avec  peine 
des  contractions  trop  souvent  répétées.  Mais  ce 
n'est  pas  sur  les  seuls  individus ,   c'est  encore 

(a)  Les  Ascidies  très  -  gélatineuses ,  comme  Yydscidia 
intestuialis ,  sont  plus  sensibles  à  l'extérieur  que  les 
autres  ;  inais  elles  jouissent  de  la  faculté  de  faire  rentrer 
et  de  mettre  à  couvert  les  parties  proéminentes  et  déli- 
cates de  leur  enveloppe.  Au  reste ,  tout  ce  paragraphe 
suppose  certaines  restrictions  ;  si  j'omets  d'en  noter  quel- 
ques-unes, j'espère  que  le  lecteur  y  suppléera. 

{]})    On  sait  qu'ils    avancent    en  absorbant   l'eau  par 
(     l'ouverture   branchiale ,  et  la  rejetant  aA  ec  violence  par 
l'ouverture  anale.  Koyez  Forskaol ,  Boîc,  Péron ,  etc. 

I  9 


l3o  3*    Ml'îVfOIP.E.        T)i:SCRIPTIO.V 

sur  leurs  agrégations  que  l'aclliérence  des  deux 
sortes  de  tuniques  a  exercé  son  inévitable  in- 
fluence. Les  tuniques  extérieures  ne  pouvaient 
plus  se  toucher  par  tons  les  points  et  confondre 
leur  substance.  Cette  liaison  générale  des  enve- 
loppes, s'opposant  à  leurs  mouvemens  particu- 
liers ,  eut  équivalu  pour  chacune  à  la  plus  grande 
rigidité,  et  eût  de  même  arrêté  tous  les  phé- 
nomènes do  Fabsorplion  et  de  l'expulsion  de 
l'eau  (a).  Les  agrégations  des  Biphores  devaient 
donc  différer  beaucoup  de  celles  des  Ascidies; 
Aussi  ces  Mollusques  ne  tiennent-ils  les  uns  aux 
autres  que  par  quelques  protubérances  gélati- 
neuses, disposées  de  manière  à  ne  point  gêner 
les  mouvemens  des  muscles  ;  leur  union  n'est 
même  que  temporaire.  «  A  un  certain  Age,  dit 
))  M.  Pérou,  ces  animaux  se  séparent-  tous  les 
»  grands  individus  sont  solitaires  ».  Le  même 
voyageur  pense  que  les  chaînes  de  Biphores 
viennent  au  jour  toutes  formées  :  il  paraît , 
suivant  d'autres ,  qu'elles  sont  constamment 
composées  d'individus  de  même  âge  et  de  taille 
égale.  Si  ce  dernier  fait  est  exact  ,  il  prouve 
combien  ces  associations  conservent  peu  d'ana- 

(a)  Pour  admettre  le  contraire,  il  faudrait  supposer 
que,  dans  les  Ascidies  intimement  agrégées,  les  mouve- 
mens individuels  d'inspiration  ou  d'expiration  sont  par- 
faitement simultanés  et  isoclirones  ;  supposition  à  laquelle 
les  faits  connus  ne  conduisent  pas. 


i 


DES    ASCIDIES   SIMPLES.  101 

logie  avec  celles  des  Ascidies ,  dont  les  sys- 
tèmes naissent  tout  formés,  mais  continuent 
de  s'accroitre  par  l'apparition  et  le  dévelop- 
pement successif  de  nouveaux  animaux,  et 
se  composent  long-temps  d'individus  de  toute 
grandeur.  Ajoutez  que  la  disposition  symétrique 
des  unes  et  celle  des  autres  ne  se  ressemblent 
aucunement.  Les  Biphores,  soit  qu'ils  s'éten- 
dent en  chaîne,  soit  qu'ils  se  rassemblent  en 
cercle ,  sont  toujours  placés  dos  à  dos.  En  gé- 
néral ,  les  chaînes  sont  composées  de  deux  rangs 
d'individus  tellement  combinés  ,  que  chaque 
Biphoie  répond  à  deux  autres  du  rang  adossé 
au  sien  :  ceux  de  tout  un  rang  ont  l'orifice 
branchial  tourné  d'un  côté  de  la  chaîne;  ceux 
de  l'autre  rang  l'ont  du  côté  opposé.  Cet  arran- 
gement suppose  des  moyens  de  communication 
que  nous  neconnaissons  point,  moyens  qui  exis- 
tent toutefois  ,  si ,  comme  les  observateurs  l'assu- 
rent ,  les  mouvemens  individuels  sont  si  bien 
coordonnés ,  qu'une  chaîne  de  quelques  centaines 
d'animaux  n'en  représente  réellement  qu'un. 

Quelles  que  soient,  au  reste,  les  connexions 
de  l'enveloppe  extérieure  avec  les  parties  in- 
ternes ,  sa  nature ,  dans  les  Ascidies  et  les  Bi- 
phores, reste  la  même.  Elle  est  toujours  souple, 
humide  et  distinctement  organisée;  et  c'est  par 
ces  qualités  qu'elle  continue  de  faciliter  les  agré- 
gations singulières  que  nous  avons  cherché  à  faira 


iZl      3*  MKi.T.    DliSCRlPT.   IM'ii  ASCIDILS  SIAÏ?>LES. 

connaître.  C'est  en  ijuoi  elle  diffèie  beaucoup  de 
l'enveloppe  des  Conques  ou  Mollusques  bivalves, 
dont  le  test  pierreux ,  sans  fluides  ni  vais- 
seaux apparens,  semble  exclure  toute  possibilité 
d'une  pareille  liaison  organique.  Remarquons, 
de  plus,  que  la  nature  a  donné  à  ces  derniers 
Mollusques  un  organe  de  la  locomotion  appro- 
prié à  leur  pesanteur,  une  sorte  de  pied  mus- 
culeuxqui  non-seulement  manque  aux  Bipliores 
et  aux  Ascidies,  mais  que  leur  organisation  ne 
comporte  point.  Son  existence  dans  les  Conques 
est,  au  contraire,  favorisée  par  la  division  du 
test  en  deux  valves  mobiles ,  par  l'ouverture 
du  manteau ,  et  la  position  symétrique  des 
branchies  aux  deux  côtés  du  corps,  sur  lequel 
il  fait  aisément  saillie.  Je  ne  parlerai  pas  des 
autres  distinctions  qui  accompagnent  celles-ci, 
et  qui  cependant  marqueraient  encore  mieux  la 
distance  qui  sépareles  Bivalves  des  Ascidies  et  des  ^ 
Biphores;  il  me  suffit  d'avoir  exposé  les  carac- 
tères qui  rapprochent  ces  derniers  animaux ,  ceux 
qui  les  éloignent,  et  d'avoir  montré  que,  si  leui: 
commune  structure  et  leur  comnnnie  propension 
à  former  des  êtres  composés  exigent  qu'on  les 
réunisse  dans  une  même  classe,  ils  conservent 
néanmoins  encore  assez  de  différences  entre  eux 
pour  constituer  dans  cette  petite,  mais  impor- 
tante division  des  invertébrés ,  deux  ordres 
distincts. 


TABLEAU 

SYSTÉMATIQUE 

DES     ASCIDIES, 

TANT  SIMPLES  QUE  COMPOSÉES, 

MENTIONNÉES    DANS    LES    TROIS    MEMOIRES    PRÉcÉDENS  , 

Offrant  les  caractères  des  Ordres ^  Famdles  et  Genres, 
la  description  complète  ou  supplémentaire  des 
Espèces,  leur  habitation ,  leur  sjnonjmie,  etc. 


Nota.  Ce  Tableau  ne  contient  point  les  genres  de  l'Ordre 
des  Biphores  ,  ASCIDIyE  THALIDES  ,  dont  la  publication 
est  remise  à  une  autre  époque. 


Observation.  La  classe  des  ASCIDIES  a  été  instituée 
par  M.  de  Lamarck,  dans  son  Cours  de  1816  ,  sous  le  nom 
de  classe  des  TUNICIERS,  TUNICATA. 


ANIMAUX  INVERTEBRES, 

NON    ARTICULÉS. 


MOLLUSQUES  HERMAPHRODITES 
ET  ACÉPHALES. 


CLASSE. 

LES  ASCIDIES.     ASCIDIE. 

Test  mou ,  constitué  par  une  enveloppe 
extérieure  distinctement  organisée  , 
pourvue  de  deux  ouvertures ,  l'une 
branchiale,  l'autre  anale. 

Manteau  ïoYiïi^ni  une  tunique  intérieure, 
pourvue  également  de  deux  ouvertures 
correspondantes  et  adhérentes  à  celles 
du  test. 

Branchies  occupant  en  tout  ou  en  partie 
la  surface  d'une  cavité  membraneuse 
attachée  aux  parois  intérieures  du 
manteau. 

Bouche  dépourvue  de  feuillets  labiaux, 
et  placée  vers  le  fond  de  la  cavité  res- 
piratoire entre  les  deux  branchies. 


/\, 


ORDRE  I. 

ASCIDIES      T  É  T II  Y  D  E  S. 
ASCIDIiE  TETHYDES. 

Tunique  {nianteau)  n^adhérant  à  Venpeloppe 
(au  test)  que  par  les  deux  orifices. 

Branchies  égales,  larges,  constituant  les  deux 
parois  latérales  de  la  cavité  respiratoire. 

Orifice  branchial  garni  en  dedans  d^un  an- 
neau membraneux  et  dentelé  j  ou  d'un 
cercle  de  filets. 


ORDRE   IL 

ASCIDIES      THALIDES^ 
ASCIDIE   THALIDES. 

Tunique  adhérant  de  toutes  parts  à  Venve" 
loppe. 

Branchies  inégales ,  étroites  ,  consistant  en 
deux  feuillets  attachés  à  la  paroi  anté- 
rieure et  à  la  paroi  postérieure  de  la  cavité 
respiratoire. 

Orifice  branchial  garni  à  son  entrée  d'une 
valvule. 


ASCIDIES   TÉTHYDES. 


PREMIERE      FAMILLE. 
LES  TÉTHYES.     TETHY^E. 

Corps  fixé. 

Orifices  non  opposés ,  ne  communiquant  pas 
entre  eux  par  la  cavité  des  branchies. 

Cavité  branchiale  ouverte  à  la  seule  extrémité 
supérieure,  dont  l'entrée  est  garnie  de  filets 
tentaculaires. 

Branchies  réunies  d'un  côté. 

I.     TÉTHYES  SIMPLES. 

1"  Section.  Orifices  à  quatre  rayons. 

1.  BoLTENiA.  Corps  pédicule. 

2.  Cynthia.  Corps  sessile. 

2*  Section.  Orifices  à  plus  de  quatre  rayons,  ou  sani 
rayons  distincts. 

3.  Phallusia.  Corps  sessile. 

4.  Clavelina.  Corps  pédicule. 


Ij5  SYSTJÎME 

II.     TÉTHYES  COMPOSÉES, 

3"  Section.  Orifices  ayant  tous  deux  six  rayons  ré- 
guliers. 

5.  DiAzoNA.  Corps  sessile,  orbiculaire;  un  seul 
système. 

6.  DisTOMA.    Corps  sessile  ,   polymorphe  ;  plu- 
sieurs systèmes. 

7.  SiGiLLiNA.   Co/yjs  pédicule,  conique,  vertical; 
un  seul  système. 

4'  Section.    Orifice  branchial  ayant  seul   six  rayon» 
réguliers. 

8.  Synoïcum.  Corps  pédicule,  cylindrique,  ver- 
tical ;  un  seul  système. 

9.  Aplidium.    Corps  sessile  ,  polymorphe  ;  sys- 
tèmes sans  cavités  centrales. 

10.  PoLYCLiNUM.    Corps   sessile  ,   polymorphe  ; 
systèmes  avec  cavités  centrales. 

11.  DiDEMNUM.  Cor/js  sessile,  fongueux,  incrus- 
tant; systèmes  sans  cavités  centrales. 

5"  Section.  Orifices  dépourvus  tous  deux  de  rayons, 

12.  EuccELiUM.  Corps  incrustant;  systèmes  sans  , 
cavités  centrales. 

i5.    lioTRYLLUS.     Corps     incrustant  ;    systèmes 
pourvus  de  cavités  centrales. 


DlilS   ASCiniKS.  i39 

SECONDE     FAMILLE. 
LES  LUCIE  S.     LUCI^. 

Coj'ps  flottant. 

Orifices  diamétralement  opposés,  et  communi- 
quant ensemble  par  la  cavité  des  branchies. 

Capité  branchiale  ouverte  aux  deux  extrémités; 
l'entrée  supérieure  dépourvue  de  filets  ten- 
taculaires ,  mais  précédée  par  un  anneau 
dentelé. 

Branchies  séparées. 

I.    LU  Cl  ES  SIMPLES. 

II.    LUCIES  COMPOSEES. 

i4.  Pyrosoma.    Corps  en  tube,  fermé  par  un 
bout;  un  seul  système. 


l40  STSTKME 


PREMIÈRE  FAMILLE. 


LES  TÉTHYES.    TETHY/E. 

I.        T  È    T   H    Y   E   $       SIMPLES. 

Genre  I.     Boltenia. 

Corps  pédicule  par  le  sommet ,  à  test  coriace. 
Orifice  branchial  fendu  en  quatre  rayons  j 
Y  intestinal  de  même. 

Sac  branchial  plissé  longitudinalement ,  sur- 
monté d'un  cercle  àe  filets  tentaculaires  com- 
posés \  mailles  du  tissu  respiratoire  dépourvues 
de  bourses  ou  de  papilles. 

Abdomen  latéral.  Foie  nul. 

Ovaire  raiultiple. 

Espèces. 

1,  Boltenia  ovifera.  Bolténie  ovifère, 

^  Méra. ,  pag.  88.  PI.  i,  fig.  j  ,  et  pi.  v,  fig.  i. 

Aiiimal-planla.  Edw.  Ois.,  lab.  556. — Vorlicella 
ovifera.  LiNN.Syst.  nat.^  éd.  12,  iom.  \,p.  iSig, 
n°  i4.  —  Ascidia  pedunculata.  Bru  G.  Encjclop» 
meth. ,  n°  iz,  pi.  65  ,^1^.  12,  i5. 

Ascidia  pedimciû^ia. Shji fF, 31iscel.  Zool.,  lom.'jj 
lab.  2D9. 


DLS    ASCI 01  ES.  l4ï 

Corps  ovoïde,  d'un  cendré  roux,  enlièrement  garni 
de  poils  courts,  roides  et  serrés;  pédicule  grêle, 
inséré  un  peu  laléraleinent.  Orifices  peu  saillans, 
écartés.  (L'orifice  branchial  est  entier  dans  la  ligure 
d'Edwards.)  —  Longueur  totale,  i  pied  \  pouce 
6  lignes  ;  pédicule  seul ,  1 1  pouces. 

Habile  TOcéan  américain,  Edw.,  et  se  fixe  fortement 
aux  rochers.  Communiquée  par  M.  Cuvier. 

£■^7^ e/o/jpesub-pellucide,  blanchâtre  et  nacrée  intérieu- 
remenl.  Tunique  mince,  à  muscles  longitudinaux 
et  circulaires  très-étroits,  les  premiers  se  portant 
d'un  orifice  à  l'autre,  et  formant,  en  se  croisant 
avec  les  seconds,  des  mailles  carrées.  Filets  len- 
taculaires  ,  quinze  à  vingt ,  inégaux  ,  laciniés, 
BrancJiies  à  mailles  lâches  et  très-visibles.  Esto- 
mac ovoïde ,  sans  feuillets  intérieurs  apparens. 
Intestin  à  anse  prolongée  jusqu'au  pédicule,  oblon- 
gue,  longitudinale,  ouverte.  Anus  échancré  et  lan- 
gueté.  Ovaires f  deux,  allongés,  lobés,  ondulés, 
situés  de  chaque  côté  du  corps,  et  dirigés  immé- 
diatement vers  l'orifice  anal  ;  l'ovaire  droit  compris 
entre  les  deux  branches  de  l'intestin  ;  le  gauche  plus 
grand  du  double ,  et  s'étendant  parallèlement  à  la 
carène  dorsale.  QSufs  arrondis. 

2.  BoLTENiA  fusiformis.  BoUénie  fusiforme. 

*  Mém. ,  pag.  89. 

Zoophytonim  genus  novum.  Frib.  Bolten.  ad 
Car.   a  Linti.  epist>  Amstelod.   1771,  cuui  tab. 


l4'2  SYSTl'ME 

col.  — Vorlicella  Bolteni.  LiNN.  Mantlss.  plant, 
alt.fpag.  552. 
Ascidia  clavala.  ShJWj Mise. Zcol., vol.  V, tah.  i54. 

Observée  par  Bolten  et  Shaw.  Velue  comme  la  pré- 
cédente j  à  corps  oblong ,  aminci  aux  deux  bouts. 

Habite  le  détroit  de  Davis  au  69*  degré,  attachée  et 
peut-être  suspendue  aux  rochers.  \-i'  Ascidia  clavata 
d'Othon  Fabricius,  Faun.  Groenland.,  n°  225, 
et  de  Millier,  Zool.  dan.  Prodroni.,  n°i']^o, 
paraît  se  rapprocher  de  cette  espèce. 

Genre  II.    Cynthia. 

Corps  sessile ,  à  test  coriace.  Orifice  branchial 
s'oLivrant  en  quatre  rayons  ;  Vanal  de  même, 
ou  fendu  en  travers. 

Sac  branchial  plissé  longitudinalement ,  sur- 
monté d'un  cercle  àe  filets  tentaculaires  ordi- 
nairement composés;  mailles  du  tissu  respira- 
toire dépourvues  de  papilles. 

Abdomen  latéral.  Foie  distinct  dans  la  plupart 
des  espèces. 

Oçaire  généralement  multiple. 

Espèces. 

r*  Tribu.  CyntHI.E  SIMPLTCES. 

Sac  branchial  marqué  de  plus  de  huit  plis  (de  douze  h 
dix-neut),  à  réseau  non  interrompu.  Filets  tentacu- 
laires composés. 


DES    ASCIDIES.  1  l\3 

Foie  distinct ,  enveloppant  plus  ou    moins  l'eslomac. 
Point  de  côte  intestinale. 

Ovaires,  plusieurs  5  un  ,  au  moins ,  de  chaque  côté  du 
corps. 

1.  Cynthia  Momus.  Çynthie  Momus. 

"  Mem.,  pag.  90.  PI.  i,  fig.  2,  et  pi.  VI,  fig.  j. 

Corps  sphiriqiie,  finement  verruqueux,  blanc,  ou 
orangé,  ou  couleur  de  chair.  Orifices  saillans  eu 
tubes  cylindriques,  marqués  de  quatre  cannelures, 
et  s'ouvrant  à  leur  sommet  en  quatre  rayons  d'un 
rouge  vif.  —  Grandeur,  1  à  2  pouces. 

Habile  le  golfe  de  Suez.  Elle  s'attache  aux  Fucus  par 
groupes  composés  de  quatre  à  cinq  individus,  qui 
de  celte  manière  flottent,  voyagent  même  a  la  sur- 
face de  la  mer.  Son  sac  branchial  contient  souvent 
de  petits  Crustacés,  tels  que  Pinnothères,  Crevet- 
tes, elc,  et  il  n'est  pas  rare  de  le  trouver  très-altéré. 

Enveloppe  mince ,  demi-pellucide  ,  blanchâtre  au- 
dedans.  Tunique  pourvue  à  sa  partie  supérieure  de 
laisceaux  musculaires  séparés  et  très- distincts, 
d'ailleurs  presque  membraneuse,  garnie  de  fibrilles 
capillaires,  courtes,  croisées  en  tous  sens ,  et  comme 
feutrées.  Filets  tenlaculaires ,  douze  ou  environ, 
ramifiés,  sub-bipinnés,  très-inégaux,  six  générale- 
ment plus  grands  que  les  autres,  et  alternant  avec 
eux  (a).  Tubercule  antérieur  on  voisin  du  ganglion 

■■  ..— —  ^.  ,      . ,  ,  ,      ■  — -■■■  „        I  ,  ,  M 

(a)  J'ai  déjà  fait  remarqu'?r ,  pag.   ii'J,  <jne   Its  Jilas  teritacu* 


l44  SYSTKiVii:  '■     I' 

à  deux  spires  involulées.  6ac  branchial  marqué  de 
dix-huit  plis,  neuf  de  chaque  côté,  les  phs  anté- 
rieurs fort  courts 5  réseau   très-fin  et  très-délicat,    | 
à  vaisseaux  principaux  peu  saillans.  freine  hran- 
dilale  hordée  de  petits  filets.  (Esophage  très-court.    \ 
Estotnac  très-petit,  mince,  sans  feuillets  intérieurs. 
Foie  finement  grenu,  divisé  en  trois  lobes,  dont  un 
séparé  des  autres  par  le  bord  des  branchies,  et  situé 
sur  le  côté  gauche  du  corps;  le  lobe  intei'raédiaire 
Ij'ès-petit.  Rectiun  presque  horizontal,  ne  s'atta- 
cliant  point  à  l'œsophage ,  et  laissant  l'anse  intesti- 
nale ouverte.  Anus  découpé  en  plusieurs  languettes. 
Ovaires,  deux,   oblongs ,  ondulés,   transverses, 
dirigés  directement  vers  l'orifice  de  l'abdoaien,  ter- 
minés chacun  par  un  cornet  membraneux ,  duquel 
sort  le  bout  du  tube  d'émission;  l'ovaire  droit  attaché 
au  rectum  et  compris  dans  l'anse  intestinale. 

2.  CynthiA  microcosmus.  Cfnihie  petii-monde. 

"  Mém.,  pag.  90,  97.  PI.  11,  fig.  1,  et  pi.  vi,  fig.  2. 

Microcosmus.  Redi,  Opusc,  tom.  0 ,  tah. 22, fig.  1. 

Tethya.  Rond.  Hist.  des  Poiss.,  part.  2 ,  pag.  87. 

Mentula  marina  informis.  Planc  Conclu  min.not., 
pag.  109,  A  pp.,  tab.  Jifig-  A  y  D.  E,  F;  et  Comm» 
Ronon,  tom.  ^,pag.  2*5,  tab.  2  ,  fig.  4-7. 


liiùcs  étiiient  toujours  inégaux,  cl  alloriialivfuiem  plus  longs  et 
plus  courts  :  c'est  un  caractère  que  je  ne  répéterai  plus. 


mis    ASCIDIES.  14  J 

A.scidia  sulcafa.  Coqueb.  Ballet,  des  Se. ,  ai-'ril 
1797,  tub.  x.fig.  1. 

Ascldia  microcosmus.  Cvv.  Méni.  du  IMiis.  d'/ûst, 
nctf. ,  to/n.  2  ,  pi.  1  ,Jig'  i-C. 

Corps  irrëgulier,  plus  ou  moins  arrondi,  conique  ou 
réniforme ,  ridé  profondément  et  inégalement  en 
travers,  glabre,  d'un  gris  jaune  ou  safrané.  Orifices 
porléssur  des  mamelons  gros  et  poilus,  à  ouverture 
petite ,  fendue  en  quatre  dents,  et  rayée  à  l'intérieur 
de  bleu  el  de  vioiel.  —  Longueur,  2  à  6  pouces. 

Habite  les  côtes  de  France  et  de  l'Italie.  Surface  sou- 

•  \ent   incrustée  de  Corallines,  Serlulaires,  Vers  à 

tuyaux,  Coquillages,  Fucus  et  autres  corps  marins 

dont  l'assemblage  présente  l'aspect  d"uii  petit  monde , 

microcosmus.  Communiquée  par  M.  Cuvier. 

Enveloppe  épaisse,  dure,  sans  transparence,  d'un, 
blanc  mat  en  dedans.  Tunique  complètement  et 
presque  uniformément  musculeuse ,  à  faisceaux 
distincts.  Filets  tentaculaires  ,  vingt -quatre  à 
vingt-huit ,  aplatis ,  fourchus ,  ou  rameux,  ou  sub- 
pinnés  ,  très  -  inégaux  ,  surmontés  d'un  aiuieau 
membraneux  ,  légèrement  festonné.  Tuhfrcule 
voisin  du  ganglion  très-grand ,  à  deux  spirales 
involulées.  Cavité  branchiale  garnie  de  quatorze 
plis,  sept  de  chaque  côté.  Veine  brancJiiale  bordée 
de  petits  filets.  (Esophage  plus  long  que  dans 
l'espèce  précédente.  Foie  divisé  en  deux  masses 
composées   de  plu.sieiu\s  lobes   grenus  ;  la   moins 

10 


1/^iè  SYSITMK 

grande  des  deux  masses  engagée  dans  le  côlé  gauche 
du  corps,  et  comme  hors  de  l'abdomen.  Estomac 
médiocre ,  sans  feuillets  remarquables.  Rectum 
jjresque  horizontal,  ne  s'appuyant  point  sur  Toeso- 
phage,  et  laissant  Tanse  intestinale  ouverte.  Anus 
légèrement  dentelé.  Ovaires ,  trois ,  dont  un  à 
droite,  profondément  lobés,  d'une  apparence  géla- 
tineuse, quand  ils  ne  contiennent  point  d'oeufs,  et 
pourvus  chacun  d'un  seul  orifice  ;  l'ovaire  du  côté 
droit  embrassé  par  l'anse  de  l'intestin,  et  peu  ou 
point  courbé;  les  deux  autres  rapprochés  et  paral- 
lèles près  de  Fouverlure  anale,  séparés  et  courbés 
en  sens  contraire  à  leur  autre  extrémité. 

5.  Cynthia  pantex.  Cynthie  alpine, 

*  Mém.,  pag.  90.  PI.  vi,  fig.  5. 
Corps  irrégulièrement  arrondi,  glabre,  ridé  en  tout 
sens,  d'un  jaune  safrané,  réticulé  par  des  sillons 
plus  pâles.  Orifices  écartés ,  portés  sur  de  gros 
mamelons,  et  fendus  en  croix,  à  ouverture  petite 
et  purpurine.  — Grandeur,  1  à  2  pouces. 
Habite  la  mer  Rouge ,  fixée  aux  rochers,  aux  Madré- 
pores, etc. 

Enveloppe  épaisse ,  ferme  ,  presque  opaque ,  d'ua 
blanc  nacré  en  dedans.  Tunique  complètement  et 
presque  uniformément  musculeuse,  à  trousseaux 
de  fibres  distincts.  Filets  tentaculaires ,  vingt- 
quatre  à  vingt-huit,  allongés,  lancéolés,  pinnés 
très- régulièrement,  à  pinnules  alternes,  courbées. 
Tubercule  voisin  du  ganglion  petit,  à  deux  spi- 


DES    ASCiniIîS.  f47 

raies  révolulées.    Cavité  branchiale  pourvue  de 
ijuiilorzc  plis,  sept  de  cliaque  côté.  Veine  bran- 
■     vhinle  bordée  de  petits  filets.  (Bsophage  très-court. 
Foie  montant  presque  jusqu'au  pharynx,  divisé 
en  beaucoup  de  lobes  grenus,  dont  quelques-uns 
sont  séparés  des  autres,  et  placés  sur  le  côlé  gauche 
du  corps.  Estomac  petit  et  peu  plissé.  Rectum  ne 
«'appliquant  point  sur  l'oesophage,  et  laissant  l'anse 
intestinale  ouverte.  Anus  dentelé.  Ovaires ,  deux  , 
en  forme  de  grappes,  composés  de  plusieurs  lobes 
gélatineux,  qui  sont  attachés  à  un  canal  d'émission 
commun  ouvert  par  un  seul  bout  ;  l'ovaire  droit 
compris  dans  l'anse  de  l'intestin;  l'ovaire  gauche 
plus  grand,  recourbé  en  arc  prolongé  perpendicu- 
lairement à  sa  partie  postérieure. 

4.  Cynthia.  Gaugelion.   Cyntdie  Gangélion. 
*  Mém.,  pag.  90. 

Corps  oblong,  ridé  inégalement,  glabre,  d'un  gris 
jaunâtre  ou  livide.  Orifices  peu  sflillans ,  très- 
écartés,  fendus  tous  deux  en  croix,  à  ouverture 
petite,  purpurine.  —  Grandeur,  1  ^  pouce. 

Habite  le  golfe  de  Suez,  attachée  aux  Madrépores,  etc. 

Enveloppe  épaisse,  nacrée  en  dedans.  Tunique  en- 
tièrement musculeuse ,  à  trousseaux  de  fibres  assez 
distincts.  Filets  tentaculaires ,  vinqt-quatre  envi- 
ron ,.  lancéolés ,  pinnés.  Tubercule  voisin  du  gan- 
glion à  deux  spires  involutées.  Sac  branchial 
marqué  de  douze  plis,  six  de  chaque  coté.  Veine 


l48  SySTKIVTK 

branchiale  boidtîe  de  lilels.  I^oie  grenu  ,  divisé  par 
petits  lobes  distincts  et  épars,  situés  en  partie  de 
l'autre  côté  du  corps.  Intestin  s'élevant  presque 
à  la  hauteur  du  collier  des  branchies.  Rectum 
n'adhérant  point  à  Toesophage ,  et  laissant  l'anse 
intestinale  ouverle.  Anus  à  trois  divisions  tron- 
quées, non  dentées.  Ovaire  droit  semblable  à  celui 
de  la  Cynthia  pantex  ^  et  compris  de  même  dans 
l'anse  intestinale  :  le  gauche  n'a  pu  être  observé. 
—  Quelques  excroissances  éparses  sur  la  tunique 
et  l'inleslin. 

5.  Cynthia  papillata.  Cynthie  papilleuse. 

,    *  Mém.,  pag.  90,  92,  ii4.  PI.  VI,  fig.  4. 

Telhyum  coriaceum ,  asperum ,  coccineum ,  orga- 
nornm  orificiis  setis  exiguis,  minutis.  Bohadsch. 
de  Annn.  marin. ^  cap.  7,  §•  2,  tah.  ïO,  Jîg.  1. 

Ascidia  papillosa.  LiNN.  Sysl.  nat.  ed,  12,  tom.  1, 
gen.  287,  n"  \. 

Ascidia  papillosa.  Cuv.Mém.  du  Mus.  d'hist.  nat., 
tom.  2,p/.  '2,Jig.  1-5. 

Corps  oblong- ovale,  ventru  à  la  base,  non  ride, 
roussàtie ,  uniformément  recouvert  de  tubercules 
très -petits,  durs,  serrés,  terminés  par  un  gros 
poil.  Orifices  portés  sur  des  mamelons  cylindri- 
ques ,  très-hispides  ;  V orifice  branchial  ou  supérieur 
divisé  en  quatre  rayons  ;  Vanal  fendu  transversa- 
lement. —  Grandeur,  2  \  pouces. 

Habile  les  côtes  de  la  France ,  la  mer  Adriatique. 


DES    ASCIDIES.  l^C) 

Enveloppe  mince,  ferme,  un  peu  sèclie,  presque 
opaque,  grise  en  dedans.  Tunique  complèleraent 
et  assez  uniformément  musculeuse,  à  faisceaux  peu 
distincts.  Filets  tentaculaires ,  vingt-six  environ, 
correspondant  aux  plis  inférieurs  de  l'orifice,  iné- 
gaux et  alternes  de  même  que  ces  plis ,  épaissis  à 
la  base,  allongés,  bipiunés.  Tubercule  voisin  du 
ganglion  à  deux  spires  involutées.  Sac  branchial 
pourvus  de  seize  plis,  huit  de  chaque  côté,  à  vais- 
seaux longitudinaux  très  -  saillans.  Freine  bran- 
chiale garnie  de  filets,  ainsi  que  l'extrémité  infé- 

.  rieure  des  plis.  Estomac  renflé ,  à  parois  épaisses  , 
celluleuses  ,  donnant  à  l'intérieur  des  lames  ou 
feuillets,  dont  deux  se  prolongent  au-delà  du  py- 
lore. Foie  composé  de  plusieurs  lobes  grenus , 
agglomérés  en  une  masse  qui  est  faiblement  divisée 
en  trois  autres  ;  il  est  éloigné  de  l'œsophage,  et  placé 
obliquement  sur  la  base  de  l'estomac.  Intestin  dé- 
crivant une  anse  arrondie  et  fermée  par  l'adhé- 
rence de  la  base  du  rectum  au  pharynx.  Rectum 
s'élevant  verticalement.  Anus  dentelé ,  bifide. 
Ovaires ,  deux ,  presque  égaux  ,  sinués  ,  grêles  , 
courbés  en  arc  profond,  dont  chaque  bout  a  son 
canal  d'émission  ou  son  oviductus  ;  l'ovaire  du 
côté  droit  reçu  dans  l'anse  de  l'intestin ,  ses 
deux  extrémités  passant  sur  cetle  anse  pour  se 
rapprocher  de  l'orifice  anal.  (Eufs  fort  petits , 
plutôt  polygones  que  globuleux.  —  Des  vésicules 
gélatineuses ,  demi  -  transparentes  ,  irrégulières  , 
sessiles  ou  sub-pédiculées ,  correspondant  aux  li- 
gamens  des  branchies  ,  et  attachées  près  de  leur 


IDO  SYSTEME 

insertion  à  la  tunique,  sans  communication  «vec  les 
ovaires. 

6.  Cynthia  claudicans.   Cynthie  boiteuse. 

*  Méra.,  pag.  90.  PI.  11,  fig.  1. 

Corps  très-irrégulier,  plus  ou  moins  arrondi,  sillonné 
et  ridé  en  tous  sens,  couvert  d'un  poil  ras,  fin  et 
serré,  d'un  loux  grisâtre,  ou  cendré,  ou  tirant  sur 
le  brun.  Orifices  petits,  portés  sur  des  mamelons 
coniques  et  peu  saillans ,  tous  deux  fendus  en  croix 
et rougeâlres.  —  Grandeur,  6  à  12  lignes. 

Habite  les  cotes  de  France  ;  très-commune  sur  les 
Huîtres  qu'on  apporte  à  Paris.  Elle  est  souvent  in- 
crustée de  grains  de  sable  et  de  petits  coquillages. 

Enveloppe  assez  épaisse,  opaque,  d'un  blanc  nacré 
en  dedans.  Tw^/^^/e  complètement  musculeuse,  à 
trousseaux  de  fibres  peu  distincts.  Filets  tenlaculai- 
res ,  quatorze  à  seize ,  ovales ,  semblables  à  de  larges 
feuilles  bipinnées.  Tubercule  voisin  du  ganglion  I 
à  deux  spires  involutées.  Sac  brauchial  marqué 
de  dix-sept  plis,  huit  à  droite  ou  du  côté  des  in- 
testins, neuf  à  gauche  :  il  y  a  quelquefois  neuf  plis 
à  droite ,  et  dix  à  gauche  ;  mais  le  nombre  n'est 
jamais  égal  des  deux  côtés,  freine  branchiale 
simple  et  sans  filets.  Estomac  mince.  Foie  divisé 
en  deux  lobes  principaux,  plutôt  lamelleux  que  ■ 
grenus,  hérissés  de  points  saillans,  et  contenus  l'un 
et  l'autre  dans  la  cavité  générale  de  l'abdomen. 
Intestin  formant  une  anse  arrondie,  et  fermée  par 


DES    ASCrOIES.  l5l 

l'adhérence  de  la  base  du  rectum  à  l'estomac  et  à 
l'œsophage.  Anus  simple.  Ouaires ,  deux ,  presque 
égaux,  légèrement  lobés,  peu  ou  point  courbés, 
transverses;  l'ovaire  droit  appuyant  son  fond  sur 
l'anse  intestinale ,  et  le  prolongeant  quelquefois 
au-delà. 

Variété.  Filets  tentaculaîres ^  quatorze,  sub-bipin- 
nés.  Sac  branchial  garni  de  dix-sept  plis,  huit  à 
droite,  neuf  à  gauche;  le  pli  antérieur  de  chaque 
côté  double  supérieurement.  Ovaires  très-gros, 
presque  orbiculaires.  (Eufs  sphériques ,  entourés 
d'un  cercle  pellucide.  —  Des  corpuscules  plus  gros 
que  les  œufs,  charnus,  polygones,  enveloppant 
l'intestin,  pullulant  aussi  parmi  les  œufs  et  entre 
la  tunique  et  les  ovaires.  —  Individu  plus  grand 
que  les  précédens  ,  n'en  différant  d'ailleurs  par 
aucun  autre  caractère  extérieur. 

.  Cynthia  pupa.  Cyntliie  poupée, 

*  Mém.,  pag.  90.  PI.  v,  fig.  2. 

Corps  irrégulier,  un  peu  ovoïde,  ridé,  blanchâtre. 
Orifices  éloignés,  petits,  peu  saillans,  fendus  tous 
deux  en  croix.  —  Grandeur,  6  lignes. 

Habile  le  golfe  de  Suez.  Individu  unique,  incrusté  de 
fibrilles  de  Couferves. 

^Enveloppe  mince,  presque  opaque,  nacrée  en  dedans. 
Tunique  complètement  musculeuse ,  à  trousseaux 
défibres  tant  longitudinaux  que  circulaires,  séparés 


j53  système 

et  pavfailcmcnt  dislincls.  Filets  tentaculaires , 
quatorze  à  seize,  grêles,  bipiimés,  porlés  par  un 
anneau  membraneux.  Tubercule  voisin  du  ganglion 
très-petit,  à  deux  spires  involutées.  Sac  branchial 
marqué  de  quatorze  plis,  sept  de  chaque  côté,  à 
tissu  ferme,  freine  branchiale  très-simple.  Esto- 
mac médiocre,  feuilleté  en  dedans.  Foie  divisé  en 
deux  lobes  principaux,  non  séparés,  plutôt  la- 
melleux  que  grenus,  se  prolongeant  un  peu  au-delà 
du  pylore.  Intestin  formant  une  anse  très-étroite  > 
c'est-à-dire,  revenant  en  s'appuyant  sur  lui-même, 
adhérant  à  l'estomac  et  à  l'œsophage.  Rectum 
vertical,  et  terminé  par  un  anus  très -entier. 
Ovaires,  deux,  lobés,  transverses,  presque  égaux; 
l'ovaire  droit  recouvrant  de  son  fond  l'anse  intes- 
tinale. 

IP  Tribu.  Cynthi^  C(BSIRjE. 

Sac  branchial  marqué  de  plus  de  huit  plis  (de  quatorze 
principaux  qui  en  ont  un  égal  nombre  de  fixés  à 
leur  base)  j  réseau  interrompu ,  et  dessinant  sur  le 
bord  flottant  des  plis  principaux  une  suite  de  festons. 
Filets  tentaculaires  composés. 

Foie  distinct,  enveloppant  l'estomac.  Point  de  côte  in- 
testinale. 

Ovaires j  plusieurs*,  un  au  moins  de  chaque  côté  du 
corps. 


DES    ASCIDIES.  I  55 

8.  CynthiA  Dione.  Cynthie  Dioné. 

*  Mëm. ,  pag.  95.  PL  vu,  fig.  1. 

Ascidia  quadridentata.  FORSK.  Icon.  rer.  natur. , 
tab,  27  ifig-  E. 

Corps  spliérique  ,  uni ,  blanchâtre ,  communément 
sablé  à  sa  surface.  Orifices  prolongés  en  tubes  cy- 
lindriques,  divergens,  s'ouvrant  en  quatre  festons 
frangés  par  de  petits  filets.  —  Grandeur,  12  à  i5  lig. 

Habile  la  mer  Rouge ,  fixée  sur  le  sable,  etc. 

Enveloppe  sub-gélatineuse ,  demi-pellucide ,  blan- 
châtre intérieurement.  Tunique  membraneuse , 
mince  ,  un  peu  brune  ,  diaphane  ,  garnie  de 
chaque  côté,  entre  les  deux  orifices,  de  deux 
groupes  de  faisceaux  musculaires  assez  courts , 
convergens,  et  épaissis  par  le  bout.  Filets  tenta- 
culai'res  ramifiés,  sub-bipinnés,  très-inégaux,  neuf 
à  douze  grands j  autant  de  petits,  quelques-uns 
presque  imperceptibles;  leur  insertion  commune 
surmontée  d'une  large  membrane  circulaire.  Tu- 
bercule voisin  du  ganglion  petit,  à  deux  spires 
roulées  en  sens  contraire.  Sac  branchial  pourvu 
de  quatorze  plis  doubles ,  sept  de  chaque  côté, 
tous  bordés  par  de  larges  vaisseaux.  Veine  bran- 
chiale offrant  un  feuillet  très-simple.  (Bsopliage 
très -court.  Estomac  mince,  enveloppé  dans  le 
foie ,  qui  présente  une  seule  masse  cannelée  eu 
travers.   Intestin  long ,  s'étendant   beaucoup   en 


l54  SYSTÈME 

arrière  ,  formant  en  revenant  et  s'appuyant  sur 
lui-même  une  anse  très  -  allongée  ,  très-étroite, 
recourbée  et  entièrement  fermée.  iîec/;//7i  adhérent 
à  l'estomac  et  à  l'œsophage.  Anus  bifide.  Ovaires, 
deux,  épais,  peu  sinués  :  l'ovaire  droit  sous«orbi- 
culaire^  non  compris  dans  l'anse  intestinale,  mais 
reçu  dans  sa  courbure  supérieure  j  l'ovaire  gauche 
plus  petit,  transverse. 

IIP  Tribu.  Cynthi^  StyeLjE. 

Sac  branchial  marqué  seulement  de  huit  plis  f  quatre 
de  chaque  côlé),  à  réseau  continu.  Filets  tentacu" 
laites  simples.  ,, 

i^oie  nul  ou  non  distinct.  Une  côte  cylindrique  s'étendant 
du  pylore  à  l'anus. 

Ovaires ,  plusieurs  ;  un  au  moins  de  chaque  côté  du 
corps.  * 

9.  Cynthia  Canopus.   CyntJiie  Canope. 

*  Mém.,  pag.  95.  PI.  VIII,  fig.  1. 

Corps  ovale-oblong,  plus  ou  moins  renflé,  ridé  pro- 
fondément et  irrégulièrement,  scabre,  d'un  gris 
livide  ou  jaunâtre.  Orifices  portés  sur  de  courts 
mamelons,  rapprochés,  plissés,  ouverts  tous  deux 
en  croix ,  et  teints  de  violet  à  l'intérieur.  —  Gran- 
deur, 18  lignes. 

Habile  le  golfe  de  Suez,  fixée  sur  les  Madrépores,  sur 
le  sable  ou  sur  d'autres  Ascidies.  Trouvée  attachée 
à  la  Phalliisia  nigra. 


DES    ASCIDIES.  l55  ■ 

Enveloppe  é^sàssQ f  presque  opaque  ,  d'un  blanc  nacré 
en  dedans.  Tunique  complètement  et  uniformé- 
ment rausculeuse,  sans  trousseaux  distincts.  Ori- 
Jîce  branchial  très-plissé.  Filets  teniaculaires , 
vingt-quatre,  renflés  à  la  base,  subulés,  recourbés, 
huit  plus  grands,  alternant  avec  les  seize  autres. 
Sac  branchial  à  plis  antérieurs  longs,  à  vaisseaux 
transverses  allernatîveraent  plus  et  moins  déliés. 
Pleine  branchiale  simple.  (Esopliage  recourbé 
près  du  cardia.  Estomac  ascendant ,  très-grand  , 
cylindrique,  marqué  à  l'extérieur  d'une  vingtaine 
de  stries  qui  correspondent  à  un  égal  nombre  de 
fauillels  intérieurs.  Intestin  formant  une  anse 
courte ,  descendant  ensuite  ,  en  s'appliquant  sur 
l'estomac  et  y  adhérant.  jRec^//;/z  très-long,  presque 
vertical,  terminé  par  un  anus  découpé  en  plusieurs 
fdels.  Ovaires  au  nombre  de  deux  de  chaque  côlé, 

.  petits,  allongés,  siuués,  presque  égaux.  Les  ovaires 
du  côté  droit  supérieurs  à  l'anse  de  l'intestin  ,  r.ip- 
prochés  par  leurs  orifices,  et  appuyés  contre  le 
rectum;  ceux  du  côté  gauche  un  peu  écartés, 
parallèles,  sub-transverses. 

Un  individu,  qui  n'avait  pas  six  lignes  de  long, 
ne  possédait  de  chaque  côté  qu'un  ovaire,  le  supé- 
rieur. Du  reste,  il  ne  différait  des  précédons  que  par 
sa  forme  plus  arrondie,  et  par  le  peu  d'épaisseur 
de  son  enveloppe. 

Tous  offraient  de  petites  excroissances  spon- 
gieuses, ojJlaques,  polymorphes,  simples  ou  four- 
chues, pullulant  sur  les  deux  côtés  de  la  tunique. 


l56  SYSTi':ME. 

aux  environs  des  ovaires,  sans  s'attacher  néanmoins 
ni  ù  ceux-ci ,  ni  à  l'intestin. 

10.  Cynthia  pomaria.   Cynthie  fruitière. 

*  Mém.,  pag.  95.  PI.  II,  fig.  I,  et  pi.  vu,  fig.  2. 

Cor/>5  un  peu  ovale,  ventru,  finement  et  irrégulière- 
ment ridé,  d'un  gris-brun  livide,  sans  poils.  Orz- 
Jices  petits^  un  peu  écartés,  portés  sur  de  courts 
mamelons,  et  fendus  tous  deux  en  croix.  — Gran- 
deur, 7  à  8  lignes. 

Habile  les  côles  de  France;  attachée  à  la  Cynthia 
microcosmus.  Communiquée  par  M.  Cuvier. 

Enveloppe  peu  épaisse,  sub-pellucide,  blanchâtre  et 
légèrement  nacrée  en  dedans.  Tunique  complète- 
ment et  uniformément  musculeuse,  sans  bandelettes 
distinctes.  Filets  tentaculaires  longs ,  fins  et  très- 
serrés.  Tubercule  voisin  du  ganglion  à  deux  spires 
involutées.  Branchies  à  tissu  lâche,  freine  bran- 
chiale simple.  Estomac  petit,  elliptique,  ayant  à 
l'extérieur  dix  à  douze  cannehires,  et  à  l'intérieur 
autant  de  feuillets  saillans,  pourvu  d'un  cœcum 
près  du  pylore.  Intestin  court ,  ne  s'attachant  ni 
à  l'estomac,  ni  à  l'œsophage,  mais  formant,  en  se 
repliant,  une  anse  très-petite  et  ouverte.  Anus  bi- 
fide et  faiblement  dentelé.  Ovaires  paraissant  con- 
sister en  huit  rangs  longitudinaux  de  corps  vésicu- 
leux  sphériques  ou  coniques,  correspondant  aux 
huit  plis  des  branchies,  et  contenant,  dans  leur 
■substance  ,  une  multitude  de  grains ,  la  plupart 


DKS    A.sriDIES.  l5'] 

hexagones,  dont  l'agrt'galion  représente  ù  Texlé- 
rieur  une  mûre  ou  baie  composée,  soutenue  par  un 
calice  fendu  en  cinq  parties.  Ces  ovaires  ayant 
presque  tous  à  leur  base  une  autre  vésicule  gélati- 
neuse, transparente,  sub-pédiculée  5  aucun  ovi- 
ductus  visible. 

Un  second  individu,  un  peu  moins  grand  que  le 
précédent ,  n'offrait  que  des  vésicules  transparentes , 
sans  aucun  vestige  de  grains  ou  d'œufs. 

11.  Cynthia  polycarpa.  Cynthie  fertile, 

*  Mém.,  pag.  gS. 

Corps  un  peu  court ,  irrégulier  ,  sillonné  de  rides 
profondes  qui  se  croisent  en  tous  sens,  ventru, 
poilu,  d'un  jaune  ferrugineux.  Orifices  très- 
petits,  bruns,  écartés,  et  portés  sur  des  mamelons 
peu  saillans;  le  branchial  fenda  en  croix;  Vanal 
transverse.  —  Grandeur,  18  lignes. 

Habite  la  mer  Rouge.  Trouvée  sur  la  Cyntliia  so- 
learis. 

Enveloppe  très-épaisse,  ferme,  opaque,  blanchâtre 
en  dedans.  Tunique  épaisse,  uniformément  mus- 
culeuse ,  sans  faisceaux  séparés.  Filets  tentacu- 
laires,  vingt-quatre  environ,  épaissis  à  la  base, 
subulés ,  moins  longs  et  moins  déliés  que  dans  la 
Cyntliia  pomaria.  Branchies  à  réseau  très- 
lâche,  offrant  des  vaisseaux  transverses  plus  appa- 
rens  que  les  gros  vaisseaux  longitudinaux.  Estomac 
et  intestin  conformés  comme  dans  l'espèce  précé- 
dente.   Oi^aires  de  même,  du   moins  à  ce   qu'il 


l58  SYSTÈME 

paraît  ;  car  je  ne  les  ai  viisque  flélris,  et  transformés 
en  vésicules  gélatineuses  et  ridées. 

IV^  Tribu.  Cynthite  Pandocije. 

Sac  branchial  marqué  seulement  de  huit  plis,  à  réseau 

continu.  Filets  tenlaculaires  simples. 
Foie  nul.  Une  côte  cylindrique  s'étendant  du  pylore  à 

l'anus. 
Oi^aire  unique,  situé  du  côté  de  l'abdomen,  et  compris 

dans  l'anse  intestinale. 

12.  Cynthia.  rayliligera.  Cynthie  porte-moules. 
*  Mém.,  pag.  98.  PI.  viii ,  fig.  2. 
Ascidia  concliilega.  Bru  G.  Encjcl.  mètlu,  iom..  1 , 

Corps  irrégulier,  sub-elliptique,  comprimé,  plus  ou 
moins  ridé,  d'un  brun  livide.  Orifices  peu  ou  point 
proéminens,  l'inférieur  assez  éloigné  du  supérieur, 
tous  deux  cannelés  en  rayons,  et  s'ouvranten  quatre 
festons  bleuâtres.  —  Grandeur,  1  à  3  pouces. 

Habite  la  mer  Rouge,  fixée  sur  les  fonds  de  sable.  Son 
enveloppe  sert  d'hôtellerie  à  quantité  de  petits  co- 
quillages de  la  famille  des  Moules,  et  de  l'espèce  . 
nommée  par  Linné  Mytilus  discors ,  qui  se  logent 
dans  sa  substance ,  et  souvent  y  pénètrent  de  ma- 
nière à  ne  laisser  apertevoir  que  l'extrémité  bâil- 
lante de  leurs  valves  [a). 

(rt)  Ou  trouve  ce  même  coquillage,  mais  en  moindre  uoin])re , 
sur  d'autres  Ascidies. 


DES    ASCIDIES.  iSq 

^  Enveloppe  très-épaisse,  sub-gélatiiieuse ,  blanchâtre 
et  nacrée  intérieurement.  Tunique  très-muscu- 
leuse,  mais  d'un  tissu  uniforme  et  sans  distinction 
de  trousseaux ,  opaque ,  fort  épaisse,  d'un  brun  gri- 
sâtre et  brillant  ;  tous  les  viscères  du  même  brun 
que  la  tunique.  Filets  tentaculaires  longs,  grêles, 
et  au  nombre  de  vingt-cinq  à  trente.  Tubercule 
voisin  du  ganglion  à  spirales  multipliées.  Sac 
branchial \xn  peu  courbé,  à  réseau  ferme  et  pourvu 
de  forts  ligamens.  freine  branchiale  offrant  un 
feuillet  simple.  Estomac  médiocre,  presque  cylin~ 
drique,  strié  à  l'extérieur,  feuilleté  au-dedans,  garni 
d'une  large  valvule  au  pylore.  Intestin  petit , 
formant  une  anse  arrondie,  un  peu  ouverte.  Rec- 
tum vertical,  s'appuyaiit  à  sa  base  sur  l'estomac 
sans  y  adhérer,  terminé  par  un  anus  lunule,  entier 
ou  irrégulièrement  dentelé.  Ovaire  paraissant  con- 
sister en  une  poche  membraneuse  fixée  dans  l'anse 
intestinale. 

l3.  Cynthia  solearis.   Cynthie  soléaire. 

*  Mém.,  pag.  98. 

Corps  très-aplati,  plus  long  que  large,  obtus  aux  deux 
bouts,  sub-réniforme,  ridé  longitudinalement,  à 
rides  raboteuses  ,  sinueuses  ,  profomJes  ,  revêtues 
d'un  épiderme  brun  noirâtre,  et  semées  de  quelques 
gros  poils.  Orr/t tf.s  non  proéminens,  marqués  de 
nombreux  sillons  ,  mais  s'ouvrant  tous  deux  en 
quatre  divisions  principales.  —  Cette  espèce,  longue 
de  trois  pouces  et  demi,  et  large  de  plus  de  deux 


îOo  SYSTEME 

jDouces ,  n'c»   pas  ,  après  la  mort ,  quatre  ligues 
d'épaisseur. 
Habite  le  golfe  de  Suez,  fixée  ordinairement  sur  le 
sable^ 

EniJeloppe  opaque ,  ayant  la  consistance  et  la  ténacité 
du  cuir,  d'un  brun  nacré  à  l'intérieur.  Tunique 
uniformément  musculeuse,  opaque,  et  d'un  brun 
noir,  ainsi  que  le  sac  branchial  et  tous  les  viscères, 
qui  sont  d'ailleurs  conformés  et  disposés  comme 
dans  l'espèce  précédente.  On  remarque  seulement 
que  les  plis  des  branchies  sont  moins  saillans, 
leur  réseau  moins  ferme  et  moins  distinct.  Le  corps, 
qui  ne  remplit  pas  à  beaucoup  près  la  cavité  de 
l'enveloppe,  a  une  ligne  au  plus  d'épaisseur. 

i4.  Cynthia  cinerea.  Cynthle  cejidrée. 

*  Mém.,  pag.  98. 

Corps  ovale,  renflé  à  la  base,  régulier  et  uni  à  sa 
surface,  complètement  couvert  d"uu  poil  ras  et 
serré  ,  d'un  gris  cendré.  Orifices  non  saillans , 
l'inférieur  un  peu  éloigné  du  supérieur,  tous  deux 
petits,  bruns,  cannelés ,  s'entr'ouvraut  eu  quatre 
rayons  —  Grandeur,  1  pouce. 

Habite  le  golfe  de  Suez ,  fixée  sur  des  coquillages,  etc. 

Enveloppe  mince  ,  sub-pellucide ,  blanchâtre  inté- 
rieurement. Tunique  d'un  gris  rougeâtre,  uni- 
formément musculeuse,  sans  trousseaux  séparés. 
Filets  tentaculaires ,  seize  ou  enviion ,  courts, 


I)£S    ASCIDIES.  16  I 

subuk's,  à  peu  près  égaux  ,  adliérant  par  leur  base 
ù  un  anneau  membraneux,  qui  est  situé  immédia- 
tement au-dessus.  Tubercule  voisin  du  ganglion 
tiès-gros,  à  spirales  multipliées.  Branvh'es  à  réijeau 
ferme  et  frès-distinct.  freine  branchiale  simple. 
Viscères  de  l'abdomen  exactement  disposés  comme 
dans  les  deux  espèces  précédentes.  ÏSanus  est  très- 
régulièrement  crénelé. 

Genre  III.  Phallusia. 

Corps  sessile ,  à  enveloppe  gélatineuse  ou  carti- 
lagineuse. Orifice  branchial  s'ouvrant  d'ordi- 
naire en  huit  à  neuf  rayons;  Vanal  en  six. 

Sac  branchial  non  plissé,  parvenant  au  fond  ou 
presque  au  fond  de  la  tunique ,  surmonté  d'un 
cercle  àefdets  tentaculaires  toujours  simples; 
les  mailles  du  tissu  respiratoire  pourvues  à 
chaque  angle  de  bourses  en  forme  de  papdles. 

Abdomen  plus  ou  moins  latéral.  Foie  nul.  Une 
côle  cylindrique  s'étendant  du  pylore  à  l'anus. 

Ovaire  unique,  situé  dans  l'abdomen. 

Espèces. 
p  Tribu.  Phallusi-E  P/lî^iV^. 

Tunique  droite. 

5ac  branchial  droit ,  de  la  longueur  de  la  tunique , 

XI 


162  SYSTl^ME 

ne  dépassant  que  peu  ou  point  les  viscères  de  l'ab- 
domen. 
Estomac  non  retourné  et  non  appliqué  sur  l'intestin. 


1.  Phallusia  sulcata.  Phallusie  cannelée. 

*  Mém. ,  pag.  102,  ii4.  PI.  ix^  fig.  2, 

Alcyonium  phusca.  Forsk.  Icon,  rer.  natur, , 
lab.  27 ,  fig.  D,  E.  Ces  figures  ne  représentent 
point  VAlcjoîiiiini  phusca  du  texte,  qui  est  une 
Ascidie  d'une  autre  espèce.  Cuv. 

Ascidia  phusca.  Cuv.  Mém.  du  Mus.  dliist.  nat.^ 
tom.  2,  pi.  \,fig.  7-9,  et  pi  '2jig.  8. 

Corps  ovale  ou  ovale-oblong ,  un  peu  ventru,  uni, 
lisse ,  blanchâtre.  Orifices  saillans  en  forme  d© 
mamelons  cylindriques,  profondément  cannelés, 
striés  en  travers,  glabres,  d'un  cendré  clair.  O/'i- 
fice  branchial  à  huit  cannelures  et  à  huit  rayons;. 
Vanal  à  six.  —  Grandeur,  1  à  2  pouces. 

Habite  la  mer  Rouge ,  où  on  la  trouve  attachée  aux 
Madrépores  par  de  nombreux  jets  sortant  de  sa 
base. 

Enveloppe  demi  -  cartilagineuse  ,  mince,  élastique, 
transpai'enle,  à  ramifications  vasculaires  rougeâtres. 
Tunique  membraneuse,  à  trousseaux  musculaires 
déliés,  visibles  seulement  entre  les  orifices  et  sur 
les  deux  carènes.  Filets  tentaculaires  fins ,  nom- 
breux, la  plupart  très-longs.  Tubercule  voisin  du 
ganglion   fort  petit.  Branchies  à  mailles  subdi- 


DES    ASCIDIES.  1 65 

visées  chacune  par  trois  vaisseaux  très-tléliés. 
l'Heine  branchiale  simple.  Pharynx  situé  vers  le 
tiers  inlér ieur  de  la  cavité.  Esto?nac  Iiorizoulal,  ellip- 
tique, sans  feuillels  remarquables.  Intestin  s'éle- 
vaiit  assez  haut,  formant  en  descendant  sur  l'es- 
tomac une  anse  étroite,  verticale,  donnant  ensuite 
un  rectum  ascendant,  terminé  par  un  anus  lunule 
et  dentelé.  Ouaire  contenu  entre  le  rectum  et  l'anse 
intestinale,  se  prolongeant  latéralement  en  un  tube 
qui  passe  dans  cette  anse  pour  s'appliquer  contre 
l'intestin  et  en  suivre  le  contour  extérieur  jusqu'à 
l'anus.  (Eufs  petits ,  ronds  ou  polygones ,  entourés 
d'un  bord  transparent. 

2.  PiiALLUSiA  nigra.   Phallusie  nègre. 

*  Mém.,  pag.  102.  PI.  II,  fig.  2,  et  pi.  ix,  fig.  i. 

Corps  ovale  ou  ovale-oblong,  peu  ventru,  comprimé, 
uni,  lisse,  glabre,  d'un  noir  foncé  et  luisant,  Oii- 
fices  non  proéminens ,  ou  élevés  en  cônes  très-obtus, 
point  sillonnés  ;  Vorifice  branchial  s'ouvrant  en 
huit  festons  très-courts,  d'un  bleu  indigo  j  Vanal 
en  six.  —  Grandeur,  2  à  5  pouces. 

Habite  la  mer  Rouge,  solidement  fixée  par  sa  base 
aux  rochers,  aux  coquillages,  etc. 

Enveloppe  épaisse,  sub-cartilagineuse,  bleu  verdâlre 
dans  sa  transparence,  avec  des  ramifications  vascu- 
laires  brunes.  Tunique  gris  de  lin  foncé,  mince, 
presque  membraneuse  du  côté  droit,  complètement 
musculeuse  du  côté  gauche,  les  muscles  longitudi- 


l64  STSTKME 

nanx  tlescentlant  obliquement  en  arrière,  et  s'épa- 
nouissantsur  les  fibres  transverses.  Orifice  h rancJiial 
peu  profond ,  et  descendant  peu  dans  le  cou  de  la  tu- 
nique, garnie  d'une  quinzaine  de  filets  tentaculaires 
sétacés,  assez  longs  ,  entremêlés  de  quelques  filets 
plus  courts.  Tubercule  voisin  du  ganglion  petit,  à 
une  seule  spire  centrale.  Sac  branchial  pointu  à  son  1 
fond,  offrant  un  réseau  mou,  fin  et  serré ^  à  mailles 
subdivisées  par  trois  petits  vaisseaux.  Théine  bran- 
chiale simple.  Intestins  disposés  comme  dans  l'es- 
pèce précédente,  seulement  plus  gros  5  leur  anse 
plus  arrondie  et  plus  inclinée  en  avant,  ainsi  que 
le  rectum.  Anus  festonné  et  crépu.  On  ne  distingue 
aucun  ovaire.  Tous  les  viscères  ont  une  nuance 
foncée  tirant  sur  le  gris  de  lin. 

Les  individus  très-jeunes,  et  longs  seulement  de 
quelques  lignes,  ne  diffèrent  des  autres  ni  par  la 
couleur,  ni  par  l'organisation;  la  forme  des  viscères 
abdominaux  s'y  distingue  bien  ;  les  mailles  du  ré- 
seau branchial  ont  presque  la  même  grandeur  que 
^ans  les  adultes. 

5.  Phallusia  arabica.  Phallusie  arabe. 

*  Mém. ,  pag.  102. 

Corps  ovale- oblong  ,  obtus  aux  deux  bouts,  peu 
ventru  ,  comprimé  ,  bosselé  ,  finement  velouté , 
grisâtre,  teint  de  l'oux  vineux  ,  et  réticulé  par  des 
lignes  plus  foncées  de  la  même  couleur.  Orifices 
non  saillansj  cachés  dans  les  bosselures;  Y  orifice 


I 


^ 


I 


DlïS    ASCIDIES.  l65 

hrnncldal  susceptible  de  s'ouvrir  cii  Imit  rayons , 
et  Vanal  en  six.  —  Grandeur,  lo  à  i2  lignes. 
Habite  la  mer  Rouge,  fixée  par  sa  base  aux  Madré- 
pores,  etc. 

Enveloppe  épaisse,  gélatineuse,  transparente,  à  ra- 
mifications vasculaires  brunes.  Tunique  peu  mus- 
culeuse,  et  presque  entièrement  diaphane.  Filets 
tentaculaires  très-fins,  surmontés  à  leur  base  de 
petits  tubercules.  Sac  branchial  ayant  un  réseau 
semblable  à  celui  des  deux  espèces  précédentes , 
mais  dont  les  mailles  sont  plus  larges ,  et  les  grands 
vaisseaux  longitudinaux  plus  fins,  freine  bran- 
chiale simple.  Viscères  de  l'abdomen  comme  dans 
la  Phallusia  nigra,  avec  une  légère  nuance  gris 
de  lin.  Ou  ne  trouve  de  même  aucun  ovaire. 

4.  Phallusia  tureica.  Phallusie  turque» 

*  Mém.,  pag.  102.  PI.  x,  fig.  1. 

Cofps  ovale,  un  peu  ventru,  uni,  lisse,  d'un  blanc 
laiteux.  Orifices  peu  proéminens  ,  parsemés  de 
petits  tubercules  supportant  chacun  un  poil  j 
Vorifice  branchial  s'ouvrant  en  huit  festons  roa- 
geâtres*,  Vanal  ç^n  six,  —  Grandeur,  2  pouces. 

Habite  la  mer  Rouge.  Trouvée  sur  un  Madrépore. 

Enveloppe  mince,  cartilagineuse,  élastique,  d'une 
demi  -  transparence  laiteuse,  sans  beaucoup  de 
vaisseaux  apparens.  Tunique  garnie  des  deux  côtés 
de  sa  partie  supérieure  de  gros  trousseaux  de  fibres 


l66  SYSTÈME 

qui  descendent  des  orifices ,  et  se  terminent  assez 
brusquement  sans  se  croiser 5  d'ailleurs  mince  et 
transparenie.  Filets  tentaculaires  y  seize  à  dix- 
huit,  courts  et  pointus.  Sac  branchial  à  réseau 
délicat,  composé  de  vaisseaux  transverses,  larges 
et  égaux,  et  de  vaisseaux  longitudinaux  très-fins, 
de  même  tous  égaux,  les  trois  vaisseaux  qui  subdi- 
visent chaque  maille  n'étant  pas  plus  fins  que  les 
autres.  Pleine  branchiale  bordée  de  petits  filets. 
Pharynx  situé  au-dessous  du  tiers  inférieur  des 
branchies.  (Esopltage  horizontal ,  recourbé  près  du 
cardia.  Estomac  montant  verticalement ,  grand , 
elliptique,  cannelé  à  l'extérieur,  et  garni  au-dedans 
de  feuillets  minces  et  nombreux.  Intestin  se  re- 
courbant en  arrière,  embrassant  l'estomac  et  l'œso- 
phage, et  se  relevant  ensuite  en  un  rectum  dont 
Yanus  est  découpé  en  plusieurs  languettes.  L'indi- 
vidu décrit  n'offrait  aucun  ovaire  j  les  viscère» 
abdominaux  occupaient,  non  la  droite,  mais  la 
gauche  du  corps. 

Il*  Tribu.   PHALLUSIiE  SIMPLICES. 

Tunique  retroussée  à  sa  base  ,  et  retenue  par  ce  repli 
à  une  arête  intérieure  de  l'enveloppe. 

Sac  branchial  de  la  longueur  de  la  tunique,  se  recour- 
bant pour  pénétrer  dans  le  i-epli  de  cette  tunique ,  et 
dépassant  sensiblement  les  viscères  de  l'abdomen. 

Estomac  retourné  et  appliqué  sur  la  masse  des  in- 
testins. . 


i>ES  ASCI  mus.  167 

5.  PhALLUSIA  monachiis.  Phalîusie  recluse, 
*  Mém. ,  pag.  102.  PI.  x,  fig.  2. 

Le  Reclus  marin.  DiCQ,  Jour,  de  Phys.  y  1777, 

Mai, pag.  556  , pi.  2,Jig.  i-3. 
Ascidia  mentula.    MuLL.   Zool.   dan.  y  part,   i , 

pag.  6  ,  tab.  8  ,  fig.   i  -4.  —  Brug.   EncycL 

métlu  y  pi.  62  ^ifig.  2-4. 
Ascidia  nionachus.    CuV,  Mém.  du  Mus,  d'hisf. 

nat.y  tom.  i^pag,  52. 

Corps  oblong  ou  ovale-oblong,  obtus  au  sommet, 
non  ventru,  aplati,  bosselé,  lisse,  d'un  brun  ver- 
dâtre.  Orifices  peu  proéminens,  légèrement  et 
inégalement  sillonnés,  très-écartés ,  rougeâtres; 
V orifice  branchial  paraissant  s'ouvrir  en  sept  à  huit 
rayons,  et  Vanalen  six.  —  Grandeur,  2,  5  pouces. 

Habite  l'Océan  européen.  Communiquée  par  M.  Cu- 
vier. 

Enpeloppe  très- éTpâlsse  ,  sub  -  cartilagineuse ,  demi- 
transparente,  traversée  par  des  ramifications  vas- 
culaires  noirâtres.  Tunique  brune ,  incomplète- 
ment musculeuse ,  à  trousseaux  de  fibres  grêles , 
très -subdivisés.  Filets  tentaculaires  sétacés ,  au 
nombre  de  quarante  à  cinquante ,  formant  un 
cercle  placé  un  peu  plus  haut  que  le  collier  des 
branchies.  Le  tubercule  ordinairement  voisin  du 
ganglion  en  est  éloigné,  et  très-petit.  Sac  bran- 
chial offrant  un  réseau  mou,  fin,  dont  les  mailles- 
sont  subdivisées  par  quatre  à  cinq  vaisseaux,  et 


l  G8  '  SYSTÈME 

ont  des  papilles  fort  suillantes.  Ce  réseau  est  d'uH 
brun  uoiraîre,  ainsi  que  tous  les  viscères,  freine 
bra/ic/iiale  iihn[)\e.  Pharynx  siluv  au  repli  du  sac. 
JEs/o/nnc  renfermé  entre  la  masse  des  intestins  et 
les  branchies,  perpendiculaire  ,  atteignant  à  sa 
pointe  l'extrémité  inférieure  du  corps,  large, 
épais,  garni  au  dedans  de  gros  plis  irréguliers  qui, 
se  léauissenl  à  l'anneau  du  pylore.  La  c<)le  qui 
naît  de  cet  anneau  est  très- grosse,  se  prolonge 
comme  à  l'ordinaire  sur  tout  l'intestin,  et  se  termine 
au  même  poijit  que  le  rectum.  Intestin  s'élevant 
du  pylore  verticalement,  descendant  ensuite  en 
rampant  sur  lui  même,  et  se  relevant  de  la  même 
manièie  sans  dépasser  le  sommet  de  l'anse,  ^nus 
un  peu  fiisé.  Tonte  la  masse  intestinale  est  très- 
glanduleuse.  Aucun  ovaire  visible. 

On  a  trouvé,  dans  l'intestin  de  cette  espèce,  des 
Tritons,  des  C'aliges  et  des  débris  d'autres  animaux 
mêlés  à  un  sédiment  terreux. 

6.  Phallusia  mamiL'ata,  Phallusie  mamelowiée, 

Pudendum  marinum  alterum.  RONDEL.  Hist.  des 

Poif>s.  y  part.  2 ,  pag.  89. 
Ascidia  xiientula.  LiNN.  sec.  Cuv. 

Ascidia    mamillata.    Cuv.  Mém,  du  Mus.  d'Jiist. 
nat. ,  tom.  2, pag.  5o,  pL  5,Jig.  1-6. 

Observée  par  VI.  Cuvier.  Couleur  d'un  jaune  clair- 

—  Grandeur,  4  à  b  pouces. 

Habile  L'Océan  européen  et  la  Méditerranée. 


DES   A.scrniFS.  169 

I  IIF  Tiibu.  PnALLUSi.53  ClOKyE, 

Tunique  droite. 

Sac  branchial  droit,  plus  court  que  la   tunique,  et 
dépassé  par  les  viscères  de  Tabdoraen. 

7,  Phallusia  intestinalis.  Pliallusie  intestinale. 
*  Mém. ,  pag.  1 07 ,  1 1 5.  PI.  xi,  fig.  1. 

Sac  animal.  Dtcq.  Juurn.  de  Phys. ,  1777?  i'Vtv. , 
pag.  i57  ,  pi.  i  ,  ^^.  1-7.  —  Ascidia  virescens. 
Bru  G.  Encycl.  T7iélh.,  n"  21 ,  pi.  6i,fig.  4-6. 

Telhyum  membranaceum ,  sub-albiduin,  rugosuni, 
organorum  orificiis  selis  destilulis.  BOHJDSCH  , 
Anim,  mar.,  pag.  102,  tah.  10,  fig.  4-5.  —  As- 
cidia intestinalis.  Linn.  Syst.  natiir. ,  éd.  ii , 
tom.  1 ,  pag.  1087,  71"  5. 

Mentula  marina.  Red.  Opusc.  tom.  5,tab.  21 ,  fig.  6. 

Tethyum  seu  mentula  marina  penem  caninura  re- 
ferens.  Flanc.  Conch.  min,  nol. ,  pag'  43  , 
tab.  5  ,  fig.  5. 

Ascidia  corrugata.  MuLL.  Zool.  dan. ,  part.  2  ^ 
pag.  54,  tab.  7^,  fig.  5-4. 

Ascidia  intestinalis.  Cuv.  Mém.  du  Mus.  d'hist. 
nat. ,  tom.  2,  pi.  2  ,  fig.  4-7. 

Corps  allongé  ,  cylindrique ,  un  peu  comprimé , 
glabre  avec  un  aspect  velouté,  blanchâtre,  teint 
de  vert-brun.  Orifices  rapprochés,  rentrés  et  non 
proéminens  ,  ou  saillans,  lubnleux,  cannelés,  et 
ouverts  en  plusieurs  lestons  jaunâtres,  séparés  par 
un  nombre  égal  de  points  orangés  ,  Vvrifice  bran- 


I  70  SYSTEME 

chial  à  huit  divisions,  et  Vanal  à  six.  —  Gran- 
deur, 2  à  5  pouces. 

Habite  la  Méditerranée  et  l'Océan  européen.  Vit  par   , 
groupes  sur  les  rochers,  les  Coquillages,  les  Fucus,  etc. 

Em^eloppe  molle,  gélatineuse,  tenace,  transparente, 
sans  vaisseaux  colorés.  Tunique  mince,  pellucide, 
garnie  de  quatorze  faisceaux  de  fibres  qui  descen- 
dent des  angles  de  ses  deux  orifices  pour  venir  se 
diviserets'épanouir  à  sa  base,  et  qui  sont  croisés  par 
des  fibres  transverses  très-fines.  Filets  teniacu- 
laires  f  quarante  environ,  longs  et  sétacés.  Tuber- 
cule voisin  du  ganglion  grand,  à  spirales  multi- 
pliées. Sac  branchial  offrant  un  réseau  mou ,  à 
vaisseaux  ondulés,  les  transverses  alternativement 
grands  et  petits,  plus  apparens  que  les  longitudi- 
naux, et  formant  avec  eux  des  mailles  subdivisées 
par  quatre  à  cinq  vaisseaux  très-fins.  Pleine  bran- 
chiale frangée  par  de  petits  filets.  Pharynx  situé  à 
la  base  antérieure  des  branchies.  (Œsophage court, 
perpendiculaire.  Estomac  dirigé  obliquement  en 
arrière,  renflé,  glanduleux,  avec  quelques  feuillets 
intérieurs  du  côté  gauche.  Intestin  à  anse  courte, 
demi-circulaire,  glanduleuse,  suivie  d'un  rectum 
ascendant  qui  s'ouvre  vers  le  milieu  du  sac  bran- 
chial. Anus  crénelé.  Ovaire  placé  à  droite,  dans 
l'anse  intestinale,  et  fixé  à  l'oesophage  par  un  fort 
ligament  qui  monte  avec  le  tube;  celui-ci  s'atlachant 
au  rectum ,  et  le  dépassant  pour  se  terminer  à 
l'entrée  de  l'orifice  anal,  (Sz/yi  très-petits ,  ronds  ^ 
et  d'un  jaune  safrané. 


DES    ASCIDIES.  l'Ji 

o.  Phallusia  canina.  Phallusie  canine. 

Ascidia  canina.  MuLL.  Zool.  dan. , part.  2,  p.  19, 
tab.  55  ,yig.  i-^.—^BRUG.Encycl.  méth, ,  n°  20, 
pi.  6i,fig.  1-5. 

Observée  par  Millier.  Orifices  très-rouges.  —  Gran- 
deur de  la  précédente. 

Habite  les  mers  de  la  Norwége,  ordinairement  atta- 
chée sur  les  tiges  des  Fucus. 

Genre  IV.  Clavelina. 

Corps  pédicule  par  la  base,  à  enveloppe  gélati- 
neuse ou  cartilagineuse.  Orifice  branchial  dé- 
pourvu de  rayons  j  Vanal  de  même. 

Sac  branchial  non  plissé,  très-court,  et  n'arri- 
vant pas  au  milieu  de  la  tunique,  surmonté 
dejilets  tentaculaires  simples  ;  les  mailles  du 
tissu  respiratoire  dépourvues  de  papilles. 

Abdomen  totalement  inférieur.  Foie  nul  ou  peu 
distinct  des  parois  de  l'intestin.  Point  de  côte 
s'étendant  du  pylore  à  l'anus. 

Ouaire  unique,  compris  dans  l'abdomen. 


172  SYSTÈME 

Espèces. 

1.  ClAVELINA  borealis.   Claveline  boréale. 

*  Mém.,  pag.  109,  116.  PI.  i,  fig.  5  ,  et  pi.  XI,  fig.  2. 

Ascidia  clavala.  Cuv.  Mém,  du  Mus,  dliist,  nat, , 
tom. -2 ,  pi.  1 ,  fig,  9-10. 

Ascidia  clavata.  PjLL,  Spicil.  Zool.  ,fasc.  10,  pi.  1, 
fig.  16.  —  Bru  G.  Encycl.  mét]i.,pl.  65,  fig.  1 1. 
(  Variété  P  ) 

Corps  oblong  ,  sub-cylindrique ,  un  peu  renflé  en 
massue,  lisse,  d'un  blanc  teint  de  vert  bleuâtre, 
porté  par  un  mince  et  long  pédicule.  Orifices 
petits,  coniques,  rapprochés,  et  situés  tous  deux 
au  sommet.  —  Longueur,  5  à  6  pouces  ;  pédicule 
seul ,  3  pouces. 

Habite  les  mers  du  Nord.  Communiquée  par  M.  Cu- 
vier. 

li' Ascidie  décrite  par  Pallas  est  plus  renflée  au 
sommet  que  la  noire ,  et  amincie  plus  insensible- 
ment vers  le  pédicule.  Sa  couleur  est  un  rouge 
d'écarlate. 

Habite  les  mers  du  Kamtschatka.. 

Enveloppe  un  peu  cartilagineuse ,  tenace ,  demi- 
transparenle ,  sans  vaisseaux  visibles.  Tunique 
mince,  garnie  de  rayures  longitudinales  muscu- 
laires, d'ailleurs  assez  transparente,  d'un  jaune  vif 
à  sa  partie  supérieure,  se  prolongeant  au-dessous 


DES    ASCiniFS.  3-73 

tîos  intestins,  et  pënélrant  dans  le  pédicule  sous  la 
ftn-nie  d'une  moelle  cylindrique  et  verdalie.  Filets 
tentaculaires   subulés,  disposés  sur  deux  rangs, 
douze  pour  chacun  environ,  ceux  du  rang  supérieur 
plus  courts.   Tubercule  voisin  du  ganglion  fort 
petit.  Sac  branchial  égal  à  la  moitié  de  l'abdomen, 
le  pédicule   non  compris ,  cylindrique ,   terminé 
obliquement  à  sa   base  ,    composé    de  vaisseaux 
Iransverses  au  nombre  de  trente-cinq ,  larges,  tous 
égaux,  unis  par  des  vaisseaux  longitudinaux  très- 
fins  ,   également   tous  égaux.    Veine  branchiale 
bordée  de  petits  filets.   Pharynx  contigu  au  fijnd 
du  thorax.  (Esophage  grêle ,  descendant  perpen- 
diculairement.  Estomac  occupant    le  milieu    de 
l'abdomen,  ovoide,  marqué  d'un  pli  longitudinal, 
et  garni  en  dedans  de  quelques  feuillets  minces  qui 
dépassent  le  pylore.  Intestin  gros,  cylindrique, 
se  repliant  au  pédicule  sans  y  pénétrer,  et  remon- 
tant en  prenant  à  droite  de  l'estomac  et  de  l'œso- 
phage pour  se  terminer  un  peu  au-dessus  du  plia- 
rynx;  anse  intestinale  très-glanduleuse,  à  glandes 
piriformes,  d'un  jaune  clair,  s'unissant  enire  elles 
et  communiquant  dans  l'intestin  par  de  petits  pé- 
dicules :  elles  font  peu  de  saillie  au-dehors.  Anus 
crénelé.  Ovaire  allongé,  compris  dans  l'anse  in- 
testinale du  côté  gauche ,  à  l'opposite  du   cœur  ; 
oviductus  montant  avec  le  rectum,  mais  dépassant 
l'anus,  et  suivant  la  veine  branchiale  pour  s'ouvrir 
ù  son  extrémité  supéiieure.  (Eufs  ronds,  d'un  jaune 
foncé ,  s'interposant  à  leur  sortie  de  l'ovaire  entre 
ia  tunique  et  le  réseau  des  branchies. 


174  SYSTÈME 

2.  Claveltna  lepaditbrmis.   Claveline  le padi forme. 

"  Mém.j  pag.  iio. 

Ascidia  lepadiformis.  Mull»  Zool.  dan. ,  part.  -2 , 
pag.  119,  lab.  79,  Jlg.  5.  —  Brug.  Encycl. 
métli. y  n"  ig,  pi.  ^"^  jfig.  10. 

Observée  par  Millier.  Il  ne  faut  pas  confondre  l'ab- 
domen de  celte  Cla véline  avec  son  pédicule,  qui 
doit  être  extrêmement  court. 

Habite  les  côtes  de  la  Norwége. 

II.     T  ET  H  Y  E  s       COMPOSÉES. 

Genre  V.    Diazona. 

Corps  commun  sessile,  gélatineux,  formé  d'un 
système  unique  orbiculaire.  Animaux  très- 
proéminens ,  disposés  sur  plusieurs  cercles 
concentriques.  Orifice  branchial  fendu  en 
six  rayons  réguliers  et  égaux  3  Y  anal  de 
même. 

Thorax  ou  cavité  renfermant  les  branchies  en 
cylindre  oblong;  sac  branchial  non  plissé, 
surmonté  àe  filets  tentaculaires  simples  (a)- 
mailles  du  tissu  respiratoire  pourvues  de  pa- 
pilles. 

(a)  De  même,  à  ce  qu'il  paraît,  rlans  tous  les  genres  suivans. 


«LS    ASCI  m  ES.  1^5 

Abdomen  inférieur,  longuement  pédicule,  plus 
petit  que  le  thorax.  Foie  peu  distin(^t.  Point 
de  côte  s'étendant  du  pylore  à  l'anus  (a). 

Oçaire  unique,  sessile,  et  compris  dans  l'anse 
intestinale. 

Espèce. 

1.  DiAZONA  violacea.  Diazone  violette. 

*  Mém.,  pag.  55,  61  et  1 16.  PI.  11,  fig.  5,  et  pi.  xii. 

Corps  cyathiforme ,  à  base  commune  cylindrique, 
blanche,  teinte  de  bleuâtre,  à  sommités  particu- 
lières inclinées  vers  la  circonférence ,  comprimées, 
d'un  beau  violet.  Orifices  coniques,  rapprochés, 
tous  deux  à  rayons  lancéolés  et  pourpres.  —  Gran- 
deur totale  ,  4  p.  ;  diamètre,  6  p.  j  longueur  des 
animaux  particuliers,  2  pouces. 

Habite  la  Méditerranée,  sur  les  côtes  de  l'Espagne. 
Communiquée  par  M.  Cuvier. 

Enveloppe  pourvue  à  sa  base  d'une  multitude  devais- 
seaux  ramifiés,  à  derniers  rameaux  violets  et  renflés 
en  fuseau  par  le  bout.  Tunique  cendrée ,  presque 
membraneuse  dans  sa  partie  abdominale ,  qui  se 
prolonge  eu  un  appendice  très-court.  Filets  ten- 
taculaires  ,  quinze  à  seize ,  grêles  et  sétacés. 
Réseau  branchial  à  mailles  subdivisées  chacune 
par  trois  à  quatre  petits  vaisseaux.  Pleine  bran- 

(a)  De  même  dans  les  genres  siiirans. 


l'y  G  Sy.'.TF.^TK 

cJiiale  bordée  de  filets.  Estomac  pelil,  strié  à 
l'exlérieiir,  garni  ;ui  decUin.s  de  reuillels  peu  saillcms, 
nombreux,  ondulés;  pylore  étrangle,  et  muni 
d'une  valvule  annulaire.  Intestin  formant  d'abord 
une  cavité  non  glanduleuse,  garni  ensuite  dans  la 
portion  descendanle  de  son  anse  de  glandules  con- 
fuses dirigées  en  tous  sens,  et  dans  la  partie  ascen- 
dante de  glandes  plus  distinctes,  semblables  à  de 
petits  tubes  aveugles,  simples  ou  divisées  ,  et  pédi- 
culées.  Anus  crépu.  Ovaire  à  gauche  et  à  l'op- 
posile  du  cœur.  (Biifs  entourés  d'un  bord  trans- 
parent. 

Genre  VI.    Distoma. 

Corps  commun  sessile  ,  demi  -  cartilagineux  , 
})olyiiiorplie,  composé  de  plusieurs  systèmes 
généralement  circulaires.  Animaux  disposés 
sur  un  ou  surdeuxrangs,  à  desdistances  inégales 
de  leur  centre  commun.  Orifice  branchial 
s'ouvrant  en  six  rayons  réguliers  et  égaux  ; 
Yanal  de  même. 

Thorax  petit ,  cylindrique  ;  mailles  du  tissu 
respiratoire  pourvues  de  papilles? 

Abdomen  inférieur,  longuement  pédicule,  plus 
grand  que  le  thorax.  Foie  nul  {a). 

Ouaire  unique,  sessile,  latéral ,  occupant  tout  un 
côté  de  l'abdomen. 

(a)  De  même  dans  les  genres  suivans. 


1)1- s    ASCICIES.  17-» 


Espèces. 


1.  DiSTOMA  rubrura.  Distome  rouge. 

*  Mém.,  pag.  58,  62.  PI.  m,  fig.  1 ,  el  pi.  xiii. 

Ak-yonium  rubrum,  pulposum,  conicuinplerumque. 
PlanC.  Co/ich.  7Jii/i.  not. ,  ecL  2,  pag.  no, 
cap.  'j8,  tab.  \o,Jig.  B,  d. 

Corps  ëlevé  en  masse  comprimée,  d'un  rouge  violet,  à 
sommités  purliculiéres  peu  proéminentes,  ovales, 
jaunûires,  épaisses  sur  les  deux  faces,  et  groupées 
au  nombre  de  trois  à  douze  pour  chaque  système. 
Orij'ices  un  peu  éceriés,  tous  deux  à  rayons  oblus, 
teints  de  pourpre. — Grandeur  totale,  4-à  5  pouces; 
épaisseur,  {  pouce;  grandeur  individuelle,  2  lignes. 

Habite  les  mers  d' Europe.  Communiqué  par  M.  Leach, 
directeur  du  Musée  britannique. 

Enveloppe  très-colorée ,  à  vaisseaux  peu  apparens. 
'Tunique  d'un  jaune  vif,  ainsi  que  tous  les  viscères, 
prolongée  au-dessous  de  l'abdomen  en  un' appen- 
dice tubuleux  et  recourbé,  i'ï/e/6'  tentaculaires  \\\~ 
connus.  Esiorfiac  connue  tronqué  aux  deux  bouts, 
lii^se,  et  saaa  feuillets  visibles  à  Tintérieur.  Intettin 
ptu  glanduleux.  O-Kiire  situé  à  droite,  et  vraisem- 
biablemfnt  du  côté  opposé  à  celui  du  coeur.  (Eu/s, 
vingt,  trente,  et  même  cinquante  ,orbiculaires,  à 
bord  transparent. 

12 


170  SYSTEME 

2.  DiSTOMA  variolosum.  Distome  variole. 

*  Mém. ,  pag.  5,  19,  26,  et  pag.  89,  riol.  a» 

Distomus  variolosus  ,  papillis  sparsis ,  osculis  sub- 
denlalis.  GjERTN.  apud  Pall.  —  Alcyoniura 
ascidioïdes.  Pall.  Spicil.  ZooL,  fasc.  10,  p.  4o, 
tab.  4,  Jig.  7j  a,  A,  —  Alcyouium  dislomum. 
Bbug.  Encycl.  méth. ,  n"  9. 

Observée  par  Gœitner.  (Voyez  la  descriplion,  ci-  , 
devant,  pag.  58,  note  b.)  Il  paraît  que  la  circon-  f 
scripliou  de  ses  .systèmes  est  peu  distincte. 

Habite  les  côtes  de  TAngleterre.  «  Quoique  cette  es- 
»  pèce  soit  commune,  dit  Geerlner ,  je  ne  l'ai  jamais 
«trouvée  que  sur  le  Fucus  palinalus ,  dont  elle 
»  enveloppe  quelquefois  les  tiges  en  entier  ». 

Genre  VII.    Sigillina. 

Corps  commun  pédicule,  gélatineux,  formé  d'un 
sctil  système  qui  s'élève  en  un  cône  solide, 
vertical,  isolé,  ou  réuni  par  son  pédicule  à 
d'autres  cônes  semblables.  Animaux  disposés 
les  uns  au-dessus  des  autres  en  cercles  peu 
léguliers.  Orifice  branchial  s'ouvrant  en  six 
rayons  égaux  ;  Xanal  de  même. 

Thorax  très-court,  hémisphérique j  mailles  du 
tissu  branchial  dépourvues  de  papilles. 


DES    AStlDlLS.  I  TC) 

Abdomen  inférieur,  sessilc ,  plus  grand  que 
le  thorax. 

Oçaire  unique,  pédicule,  fixé  au  fond  de  l'ab- 
domen, et  prolongé  dans  l'axe  du  cône  et  de 
son  support. 

Espèce. 

1.  SiGiLLiNA  australis.  Sigilline  australe. 

*  Méra.,  pag.  4o,  61.  PI.  m,  fig.  2,  et  pi.  xiv. 

Curps  élevé  en  cône  giêle,  souvent  incomplet,  dia- 
phane, avec  une  faible  nuance  vert  jaunâtre,  à  pé- 
dicule commun  c^'lindrique,  et  à  sommités  parti- 
culières peu  proéminenles,  ovales,  rousses,  cerclées 
de  blanc.  Orifices  à  rayons  obtus  et  ferrugineux, 
—  Longueur  totale,  de  4  à  8  pouces;  individuelle, 
l'ovaire  non  compris,  5  lignes. 

Habile  la  côte  sud-ouest  de  la  Nouvelle-Hollande. 
Rappoilée  par  M.  Péron  ;  communiquée  par 
M.  Luvier. 

Enveloppe  très -molle.  Tunique  membraneuse  et 
demi  -  transparente  dans  sa  partie  abdominale. 
Filets  tentaculaires  ,  douze  ,  renflés  à  la  base  , 
subulés.  «Sac  branchial  offrant  de  chaque  côté 
quatre  vaisseaux  transverses,  grands  et  saillans, 
unis  par  des  vaisseaux  longitudinaux  plus  petits, 
au  nombre  de  quinze  à  seize.  Estomac  peu  glan- 
duleux ,  relevé  à  l'intérieur  de  quelques  arêtes  sail- 
lantes ,  dont  les  plus  apparentes  répondent   aux 


j8o  SYSTfbTE 

suliiics  de  sa  surface  exléîieui'e.    Oi^aire  excessi- 
vement grêle.  (Eufs  Irès-petils  et  peu  distincts. 

Genre  VIII.    Synoïcum. 

Corps  commun  pédicule,  demi  -  caililagineiix  , 
formé  d'un  seul  système  qui  s'élève  en  un 
cylindre  solide,  vertical,  isolé  ou  associé  par 
son  pédicule  à  d'autres  cylindres  semblables. 
Animaux  parallèles,  et  disposés  sur  un  seul 
rang  circulaire.  Orifice  branchial  fendu  en 
six  rayons  égaux  5  Vanal^  en  six  rayons  très- 
inégaux,  dont  les  trois  plus  grands  concoin'cnt 
à  former  le  bord  extérieur  d'une  étoile  conca- 
ve, située  au  centre  ou  au  sommet  du  système. 

Thorax  oblong;  inailles  du  tissu  respiraloii-e  dé- 
pourvues de  papilles. 

Abdomen  inférieur,  sessile,  de  la  grandeur  du 
thorax. 

Opaire  unique,  sessile,  attaché  exactement  sous 
le  fond  de  l'abdomen  ,  descendant  perpen- 
diculairement. 

Espèce. 

j.  Synoïcum  tnrgens.  Sjnoïque  de  Phipps. 

*  Méra. ,  pag.  45-  PI-  m ,  fig.  5  ,  et  pi.  xv. 
Synoïcum    lurgens.    Phipps,    Itin^ ,  7;^^.    199, 


DKS-   ASCIIMES.  l8l 

tah..  \'^,fig-  .^-  —  Alcyonium  synoïcum.  GlllEL. 
iSjst.  fi(iL,  loin.  1 ,  p(:ig-  58j6,  n°  '2b. 

Corps  porté  sur  un  court  pédicule  qui,  coinniuné- 
ment  sert  à  le  grouper  avec  trois  à  quatre  autres 
corps  semblables,  pubescent,  d'un  gris  cendré, 
renflé  au  sommet ,  marqué  de  cinq  à  dix  canne- 
lures, et  terminé  par  un  pareil  nombre  de  sommités 
peu  convexes ,  dont  les  orifices  sont  d'un  brun 
clair.  —  Grandeur  totale,  12  à  i5  lignes  5  indi- 
viduelle ,  8  à  9  lignes. 

Habite  sur  les  côtes  du  Spitzberg.  Communiqué  par 
M.  Leacli. 

£'/2^'e/o/7pe demi-transparente,  avec  une  faible  teinte 
purpurine.  Tunique  diaphane,  prolongée  dans  le 
pédicule.  7'7Zé';*  ientaculaires ,  vingt-cinq  à  trente, 
courts  et  un  peu  renflés.  Sac  branchial  composé 
de  vaisseaux  transverses,  égaux  entre  eux,  unis 
par  des  vaisseaux  longitudinaux  plus  fins,  égale- 
ment égaux.  Veine  branchiale,  bordée  de  filets 
subulés  et  courbés.  (Bsophage  dilaté  en  forme  de 
coupe.  JEslornac  sans  feuillets  ni  plis  saillans  à  l'in- 
térieur, et  sans  valvule  au  pylore,  dont  le  contour 
est  cependant  bien  marqué.  Ovaire  un  peu  rétréci 
à  son  insertion.  (Eufs  dépourvus  de  bord  trans- 
parent. 

Genre  IX.    Apliuium. 

Corps    commun  sessile,   gclatiiieux    ou  carlila- 
gineux^  polymorplie,    coniposé  de  syslî^mes 


1  S'i  STSTKME 

Ircs-iiombreux,  peu  saillans,  aiinnlaires,  snh- 
ellipliqiies,  qui  n'ont  point  de  eavilé  centrale, 
mais  qui  ont  une  circonscription  visible,  ^/zi- 
maux  (trois  à  vingt-cinq)  placés  sur  un  seul 
rang,  à  des  distances  égales  de  leur  centre 
ou  de  leur  axe  commun.  Orifice  branchial 
divisé  en  six  rayons  égaux  j  Xanal  dépourvu 
de  rayons,  peu  ou  point  distinct. 

Thorax  cylindrique j  mailles  du  tissu  respira- 
toire pourvues  de  papilles  ? 

Abdomen  inférieur,  sessile,  de  la  grandeur  du 
thorax. 

Ovaire  unique  ,  sessile  ,  attaché  exactement 
sous  le  fond  de  la  cavité  abdominale,  et  pro- 
longé perpendiculairement. 

Espèces. 
I'*'  Tribu. 

minimaux  simplement  oblongs  ,  à  ovaire  plus  court  que 
le  corps. 

1.  Aplidium  lobatum.  Aplide  lobé, 

*  Mém. ,  pag.  4.  PI.  m ,  fig.  4 ,  et  pi.  xvi ,  fig.  i. 

Corps  demi-cartilagineux ,  ëtendu  en  masse  hori- 
zonlale,  épaisse,  d'un  gris  cendré,  relevée  de  gib- 
bosités,  ou  de  lobes  saillans,  inégaux  el  irrégulière- 
ment arrondis;  systèmes  excessivement  nombreux 


DES    ASCIDItS.  l85 

et  très-rapproclu's.  Orifices  jaunàlres,  à  rayons 
simples.  —  Diamètre  total  ,  4  à  6  pouces  5  gran- 
deur  individuelle,  l'ovaire  compris,  i  ligne  \. 

Habile  le  golfe  de  Suez,  et  la  Méditerranée  sur  les 
côtes  de  l'Egypte. 

Enveloppe  peu  transparente,  rerapliede  petits  graviers. 
Tunique  jaune,  de  même  que  Ions  les  viscères, 
garnie  sur  le  thorax  d'une  vingtaine  de  nervures 
musculaires  brunes  et  très-fines.  Filets  tenlacu- 
laires  inconnus.  Tubercule  voisin  du  ganglion  gros 
et  lenticulaire.  Sac  branchial  à  réseau  peu  distinct, 
à  vaisseaux  transverses  ondulés,  et  au  nombre  de 
dix  à  douze,  à  ce  qu'il  paraît.  (Esophage  vélvéci^xès 
du  cardia.  Estomac  quelquefois  moins  long  que 
large,  et  comme  écliancré  aux  deux  bouts,  divisé 
par  des  plis  profonds  en  trois  cellules  longitudi- 
nales, ou  plutôt  en  cinq,  les  latérales  étant  elles- 
mêmes  subdivisées  en  deux  autres.  Intestin  se 
recourbant  tantôt  par-devant,  tantôt  en  arrière, 
et,  dans  ce  deinier  cas,  montant  à  l'orifice  anal  en 
passant  obliquement  sur  le  côté  droit  de  l'estomac. 
Ovaire  de  la  longueur  de  l'abdomen. 

3.  Aplidium  ficus.  ApUde  figue  de  mer. 

*  Mém.,  pag.  3. 

Alcyonium  pulmonis  instar  lobatum.  Ell.  Hi^l. 
nat.  des  Coral. ,  pag.  97,  pL  \  6  ,fig'  b ,  B^  C,  D, 
—  Alcyonium  pulmonaria.  6'OLJAn.  et  E1.LIS ^ 


l84  STSTKMl- 

pag.  175,  nP  2.  —  Alcyoniutn  ficus.  LiNN.  Syst^ 
nat. ,  éd.  12,  ioni.  i,pag.  1296,  n°  10. 

Observé  par  Ellis.  Voisin ,  à  ce  que  je  crois ,  «la 
précédent.  Paraît  former  des  masses  arrondies , 
groupées ,  d'un  vert  d'olive  foncé  et  d'une  odeur 
désagréable. 

Habite  sur  les  cotes  de  la  Manche,  où  les  pêcheurs-, 
frappés  de  la  ressemblance  de  ces  petits  animaux 
avec  les  grains  jaunâtrea  d'une  figue,  lui  ont  donné, 
suivant  Ellis,  le  nom  de  figue  de  mer. 

5.  Aplidium  tremulum.  Aplide  tremhlanl. 

Pi.  XVI,  fig.  2. 

Corps  gélatineux,  s'élevant  en  masse  un  peu  con- 
vexe, non  lobée,  molle,  demi- transparente,  blan- 
châtre ;  systèmes  très -serrés.  Orifices  à  rayons 
simples  et  obtus.  —  Diamètre  total,  1  à  2  pouces  j. 
tailleindividuelle,  l'ovaire  compris,  1  lig.,  1  ligne  5. 

Habile  le  golfe  de  Suez,  attaché  aux  Madiépores,  et 
aux  fucus. 


Enveloppe  transpai-enle,  communément  salie  par 
un  sable  fin.  Thorax  d'un  jaune  ferrugineux, 
marqué  de  deux  rangs  de  taches  dorsales  l)riines. 
Ahdonien  et  ovaire  du  même  jaune  c[ue  le  thorax. 
Conformation  et  disposition  de  tous  les  viscères 
comme  dans  la  première  espèce. 


iii:s  ASCioiT'S.  i85 

II'  TnUu. 

/Injmaux  rilifoi'mes,  à  oi^alre  beaucoup  plus  long  (|ue 
le  corps. 

4.  Aplidium  efFusura.  ^4pllde  étalé. 

PI.  XVI,  fig.  5. 

Corps  sub-gélatineux ,  étendu  en  masse  très-Irréga- 
lière ,  assez  épaisse,  inégalement  renflée  ou  pro- 
longée, lisse,  demi-transparente,  avec  une  teinte 
de  brun  ,  à  systèmes  un  peu  épars.  Orifices  irès- 
petits  ,  d'un  violet  foncé ,  les  rayons  paraissant 
simples.  —  Diamètre  total,  4  à  8  pouces;  taille 
individuelle,  non  compris  l'ovaire,  }  de  ligi^c, 
7  ligne. 

Habile  le  golfe  de  Suez,  étendu  sur  les  rochers,  vt 
liant  souvent  ensemble  diflerens  corps  marins. 

Enveloppe  ne  recevant  point  de  graviers.  Thorax  et 
abdomen  jaunâtres  ,  ressemblant  par  la  conforma- 
tion des  viscères  à  ceux  des  espèces  précédentes. 
Ovaire  cylindrique  ou  conique  ,  droit  ou  courbé 
en  dilférens  sens ,  oblus  ou  pointu  par  le  bout , 
plus  ou  moins  grêle  ,  souvent  une  ou  deux  fois 
plus  long  que  le  corps.  (Eufs  d'un  jaune  foncé^ 
disposés  sur  deux  rangs. 

5.  i\rLiDHJM  gibbulosum.  ApUde  bosselé. 

PI.  XVII,  fig.  I. 
Corps   sub  -  gélatineux  ,   en    masse    irrégulièrement 


i86  STSTKATE 

arrondie,  bosselée  à  sa  surface  y  d'une  transparence 
mousseuse ,  avec  une  légère  nuance  vert  d'eau 
changeant  en  jaunâtre,  à  systèmes  un  peu  groupés. 
Orifices  à  peine  visibles.  —  Diamètre  total,  2  à 
3  pouces.  Taille  individuelle,  non  compris  l'ovaire, 
\  ligue;  avec  l'ovaire,  i  ligne  ^,  2  lignes,  excessi- 
vement grêle. 

Habite  la  Méditerranée,  suspendu,  à  ce  qu'il  paraît, 
par  groupes  à  différens  corps  marins.  Commu- 
niqué par  M.  Cuvier. 

Enveloppe  transparente,  légèrement  obscurcie  par 
un  sable  fin.  Thorax  blanc,  cylindrique;  viscères 
abdominaux  jaunâtres.  (Esophage  long.  Estomac 
en  ellipse  un  peu  allongée,  trifide  (ou  quinquefide), 
comme  dans  toutes  les  espèces  de  ce  genre.  Intestin. 
peu  renflé  au-dessous  du  pylore,  recourbé  ordi- 
nairement en  avant,  et  rempli  d'excrémens  divi- 
sés en  sept  à  huit  grains  très-noirs.  Ovaire  cylin- 
drique ,  blanchâtre  ,  communément  renflé  vers 
le  bout. 

6.  Aplidium  caliculatum.  u4plide  calicidé. 
PI.  IV,  fig.  1,  et  pi.  XVII,  fig.  2. 

Corps  demi-cartilagineux,  s'élevant  en  masse  verti- 
cale ,  conique ,  obtuse  au  sommet ,  lisse ,  demi- 
transparente,  de  couleur  jaunâtre,  changeant  en 
vert  d'eau  ;  à  systèmes  un  peu  épars.  Orifices  très- 
visibles,  caliculés.  —  Hauteur  totale  ,5,6  pouces. 
^'Taille  individuelle,  sans  l'ovaire,  1  ligne  {;  avec 


T>rs  AsriniES.  1^7 

l'ovaire,  5,  4,  5  lignes;  beaucoup  moins  gr-Me  «jue 
dans  l'espèce  piécédenle. 
Habite  les  mers  d'Europe  ,  fixé  par  sa  base  sur  dilïc- 
rens  corps.  Commmiiqué  par  M.  Cuvier. 

Enveloppe  ne  prenant  point  de  graviers.  Thorax  cy- 
lindrique, un  peu  oblique  à  la  base,  jaune, ainsi  que 
le  reste  du  corps.  Tunique  garnie  de  chaque  côté 
d'une  douzaine  de  nervures  musculaires,  brunes, 
extrêmement  fines,  et  de  stries  transverses.  Tuber- 
cule antérieur  &dSW2a\\.  et  globuleux.  Filets  tenta- 
culaires  inconnus,  de  même  que  dans  les  précédens. 
Sac  branchial  composé  de  dix-huit  à  vingt  vais- 
seaux transverses  plus  ou  moins  ondulés ,  et  de 
vaisseaux  longitudinaux  très -fins.  Sillon  dorsal 
très-sinueux.  Estomac  occupant  communément  le 
milieu  de  l'abdomen,  plus  haut  ou  plus  bas,  suivant 
l'état  de  contraction  où  se  trouve  l'animal,  et  les 
proportions  que  prennent  ses  diverses  parties  , 
profondément  trifide,  presque  carré,  et  comme 
tronqué  aux  deux  bouts.  Intestin  renflé  au-des- 
sous du  pylore,  se  recourbant  en  arrière,  et  mon- 
tant à  l'orifice  anal  en  passant  sur  le  côté  droit 
de  l'estomac.  Rectum  tantôt  roulé  en  spirale,  tan- 
tôt presque  droit ,  contenant  des  excréraens  d'un 
gris  cendré,  dont  les  masses  principales  sont  for- 
mées par  l'agglomération  de  très-pelils  grains. 
Ovaire  di  grandeur  et  de  figure  très  variables, 
suivi  d'un  prolongement  tubuleux  de  la  tunique. 
(Eufs  plus  ou  moins  nombreux,  et,  comme  dan* 
les  autres  espèces  de  cette  tribu  ,  disposés  sur  deux 
files. 


l88  SYSTÈME 

Genre  X.    Polyclinum. 

Corps  commun  sessile  ,  gélatineux  ou  cartila- 
gineux ,  polymorphe  ,  composé  de  systèmes 
plus  ou  moins  multipliés,  convexes,  radiés,, 
qui  ont  chacun  une  cavité  centrale  et  com- 
munément une  circonscription  apparentes. 
Jtnimaux  (dix  à  cent  cinquante),  placés  à  des 
distances  très-inégales  de  leur  centre  commun. 
Orifice  branchial  à  six  angles  intérieurs,  et 
à  six  rayons  extérieurs  ,  saillaiis  et  égaux  ; 
\anal  prolongé  horizontalement,  point  dis- 
tinct à  son  issue,  ou  distinct,  mais  irrégulière- 
ment découpé,  et  concourant  à  former  le  bord 
saillant  et  frangé  de  la  cavité  du  système. 

Thorax  cylindrique,  grand 5  mailles  du  tissures? 
piratoire  dépourvues  de  papilles .^ 

Abdomen  ïvSÀxï'àw.v ^  pédicule,  plus  petit  que  le 
thorax. 

Ovaii-e  unique,  attaché  par  un  pédicule  sur  le 
côté  de  la  Ccwité  abdominale,  et  pendant  aa- 
dessous. 


des   \sc1dies.  189 

Espèces. 

.  PoLYCLiNUM  constella tum.  Polycline  constellée. 

PI.  IV,  fig.  2,  et  pi.  XVIII,  fig.  1. 

Corps  gélatineux,  mou,  convexe,  hémisphérique, 
li^se  au  tact ,  d'un  brun  pourpre  foncé,  à  systèmes 
tiès-muliipliés  ,  mais  peu  nombreux  en  individus 
(de  dix  à  quaranle-ciiiq),  parfaitement  distincts  les 
uns  des  autres,  et  pourvus  de  cavités  centrales  biea 
ouvertes,  à  frange  roussâtre;  les  sommités  parti- 
culières un  peu  colorées  en  jaunâtre  par  les  ani- 
maux qu'elles  i^enfei'ment.  Orifices  d'un  jaune  plus 
foncé.  —  Diamètre  total  ,  1  pouce  \  ;  longueur 
individuelle,  l'ovaire  compris,  2  lignes, 
lia  bile  sur  les  côtes  de  l'île  de  France.  Très-jolie 
espèce  envoyée  par  M.  Mathieu  ;  communiquée  par 
M.  Cuvier. 

0!i;misation  des  suivans.  Enveloppe  transparente, 
If'irite.de  brun.  Animaux  particuliers  tous  per- 
pendiculaires à  la  voûte  supérieure  de  leur  en- 
veloppe. T'uniqus  jaunâtre  ,  sub  -  diaphane  , 
prolongée  au-dessous  de  l'ovaire  en  un  tube  vas- 
culiforme.  FileLs  lentaculalres  très- visibles ,  cy- 
lindriques, blancs,  recourbés.  Sac  branchial  ixydini. 
éQu  deux  côlés  quatorze  vaisseaux  transverses , 
égynx,  unis  par  quinze  à  dix-Jiuit  vaisseaux  lon- 
gitudinaux plus  fins,  également  tous  égaux.  Pleine 
hranchiale  bordée  de  quatorze  filets  recourbés  et 


jqo  SY>.ijLMii; 

pointus.  Abdomen  fort  petit,  à  pédicule  court  et 
tpais.  Estomac  ovoïde ,  glanduleux.  Intestin  un 
peu  renflé  au-dessous  du  pylore,  se  repliant  eu 
spirale ,  et  traversant  obliquement  le  côté  gauche 
de  l'abdomen  pour  monter  à  Torifice  antérieur  de 
la  tunique.  Cet  orifice  s'ouvre  très-haut  ;  son  bord 
supérieur  se  prolonge  horizontalement  pour  attein- 
dre le  limbe  de  la  cavité  commune,  et  forme  ainsi 
V appendice  anal.  Ouaire  en  massue  courte,  ovoïde, 
insérée  sur  le  côté  gauche  de  Fabdomen. 

2,  PoLYCLiNUM  satumiuni.  Polycliîie  saturnienne. 

*  Mém.,  pag.  9 ,  61.  PI.  xix,  fig.  i  . 

Corps  sub-cartilagineux,  étendu  en  masse  horizon- 
tale, peu  convexe,  irrégulière  dans  son  contour, 
rude  au  tact,  d'un  brun  teinte  de  violet,  à  sys- 
tèmes peu  multipliés  ,  mais  très  -  nombreux  en 
individus  (cent  et  plus),  pourvus  de  cavités  bien 
ouvertes  y  les  sommités  particulières  extrêmement 
rapprochées,  toutes  arrondies  et  un  peu  colorées 
en  jaunâtre.  Orifices  fauves.  —  Diamètre  du  corps 
total ,  3  à  5  pouces  ;  grandeur  individuelle,  l'ovaire 
compris^  1  ligne  ^, 

Habite  le  golfe  de  Suez,  fixé  sur  les  rochers  ou  sur 
le  sable. 

£^/iPe/o/?/7e  demi-transparente,  brun  noirâtre,  nuancé 
de  violet.  Animaux  verticaux,  ditférant  de  ceux 
du  précédent  parleur  taille  plus  grêle,  leur  tunique' 
moins  transparente,  ouverte  plus  bas,  de  couleur 


DES    ASCinitS.  lûl 

iauve,  et  leur  pédicule  abdominal  plus  fin.  Seize  vais- 
seaux transverses  à  chaque  blanchie. 

5.  PoLYCLiNUM  cythereum.  Polycline  cythéréenne, 
PI.  XIX,  fig.  5. 

Corps  gélatineux,  étendu  en  masse  horizontale,  peu 
convexe,  irrégulière  dans  son  contour,  lisse,  d'un 
violet  clair,  à  systèmes  peu  multipliés,  mais  très- 
nombreux  en  individus,  pourvus  de  cavités  peu  ou- 
vertes, d'un  violet  foncé  5  les  sommités  particulières 
arrondies  et  rapprochées  au  centre  de  chaque  sys- 
tème, plus  écartées  et  elliptiques  à  leur  circonférence, 
colorées  en  jaunâtre,  les  dernières  divisées  par  un 
trait  plus  obscur.  Orifices  fauves. —  Grandeur  gé- 
nérale et  individuelle  du  Pol.  saturniurn. 

Habile  le  golfe  de  Suez,  sur  les  rochers. 

Enveloppe  demi-transparente ,  avec  une  faible  teinte 
violette.  Animaux  particuliers  verticaux  au  centre 
du  système,  très-inclinés  à  la  circonféi'ence,  d'un 
fauve  léger.  Tunique  ouverte  très-haut.  Quinze  à 
seize  vaisseaux  transverses  aux  branchies.  Dans 
tout  le  reste ,  semblable  au  précédent. 

4.  PoLYCLiNUM  isiacum.  Polycline  isiaque, 

PI.  XIX,  fig.  4. 

Corps  sub  cartilagineux ,  étendu  en  masse  horizon- 
tale, peu  convexe,  elliptique,  d'un  violet  clair,  à 
systèmes  plus  ou  moins  nombreux  en  individus, 


I^i  SYSTÈME 

confondus  ou  peu  dislincls  dans  leur  ciiconscrip- 
lion,  à  cavités  cculiitles  l'urt  peLites;  les  soraiiiilcs 
particulières  arrondies  et  groupées  au  centre  de 
chaque  système,  éparses  et  elliptiques  à  leur  cir- 
conférence ,  colorées  en  jaunâtre  ,  les  dernières 
marquées  d'un  trait  brun  qui  leur  doinie  l'aspect 
d'un  grain  de  blé  ou  d'orge.  Orifices  jaune  foncé. 
—  Diamètre  total,  ô  à  4  pouces;  taille  individuelle 
plus  petite  que  dans  les  précédens,  et  d  une  ligne 
un  quart  au  plus. 

Habile  le  golfe  de  Suez. 

Enveloppe  demi-transparente,  nuancée  de  violet.  In- 
dividus comprimés  et  situés  verticalement  au  centre 
<les  systèmes ,  déprimés  et  placés  presque  liorizon- 
lalement  à  leur  circonférence^  de  couleur  fauve. 
Tunique  diaphane,  ouverte  très  haut ,  à  orifice, 
transverse  et  comme  à  deux  lèvres,  Lx  lèvre  supé- 
rieure renflée  et  voûtée.  Sac  branchial  composé 
de  vaisseaux  très-larges,  qui  séparent  de  petites 
mailles  carrées,  au  nombre  de  quatorze  à  quinze 
pour  chaque  rang  longitudinal,  et  de  sept  à  huit  \ 
pour  chaque  l'ang  transverse,  abdomen  conformé  *! 
comme  dans  les  autres  espèces  dugenre,  mais  géné- 
ralement plus  volumineux,  et  quelquefois  égalant 
presqu'en  grandeur  le  sac  branchial. 

5.  PoLYCLiNUM  hesperium.  Polycline  liespérienne.    ■ 
PI.  XfX,  fig.  2. 
Corps  cartilagineux,  un  peu  coriace,  orbiclilaire , 


DES   ASClDrcS.  I95 

peu  convexe ,  d'un  brun  léger  teint  dé  violet ,  à 
systèmes  nombreux  en  individus,  confondus  dans 
leur  circonscription ,  et  pourvus  d'hiatus  fort  petits  ; 
les  sommités  particulières  très-serrées  et  arrondies. 
Orifices  jaunâtres.  —  Diamètre  total,  10  à  la 
lignes  j  grandeur  individuelle  ,  compris  l'ovaire , 
1  ligne  i. 
Habite  le  golfe  de  Suez  j  trouvé  sur  une  pierre. 

Enveloppe  peu  trarisparerite.  Animaux  particuliers 
verticaux,  jaunâtres,  très-semblables  à  ceux  du 
Polyclinum  constellatum ,  dont  ils  diffèrent  prin- 
cipalement par  leur  tuilique  ouverte  plus  bas,  et 
par  leur  sac  branchial  d'un  tissu  plus  serré  :  les 
vaisseaux  transverses  y  sont  au  nombre  de  dix-sept 
à  dix-huit  pour  chaque  branchie» 

6i,  Polyclinum  uranium.  Polycline  uranienne. 
PI.  xviii,  fig.  2. 

Corps  cartilagineux ,  orbiculaire ,  convexe,  d'un  violet 
foncé,  offrant  un  système  unique,  très-nombreux 
en  individus  _,  et  pourvu  d'une  cavité  centrale  fort 
petite,  à  laquelle  aboutissent  plusieurs  sillons  jau- 
nâties  venant  de  la  circonférence;  les  sommités  par- 
ticulières pressées  et  arrondies.  Orifices  jaunes, 
—  Diamètre  total ,  10  à  12  lignes;  taille  indivi- 
duelle, l'ovaire  compris,  2  lignes  f. 

Habite  le  golfe  de  Suez. 

» 
Enveloppe  transparente,  teinte  de  violet  ;  tous  les  ani- 
maux situés  perpendiculairement,  de  couleur  fauve. 

i3 


10)4  SYSTEME 

Tw/zz^we  opaque ,  ouverte  au  tiers  supérieur  de  sa 
partie  thoracique.  A«c  branchial  oïïvant  de  chaque 
colé  douze  à  treize  vaisseaux  iransverses. ^bdoine/i 
médiocre,  tenant  au  thorax  par  un  pédicule  long 
et  fin.  Of^aire  en  massue  très-allongée. 

Genre  XI.    Didemnum. 

Corps  commun  sessile  ,  fongueux  ,  coriace  , 
polymorphe,  composé  de  plusieurs  systèmes 
très-pressés,  qui  iionl  ni  cavité  centrale  ni 
circonscription  apparentes.  Animaux  disposés 
sur  un  seul  rang,  autour  de  leur  centre  ou  de 
leur  axe  commun  ?  Orifice  branchial  divisé 
en  six  rayons  égaux;  Yanal  point  distinct. 

TJiorax  court,  sub-globuleux  ;  mailles  du  tissu 
respiratoire  dépourvues  de  papilles? 

Abdomen  inférieur,  pédicule,  plus  grand  que 
le  thorax. 

Ovaire  unique ,  sessile  ,  et  placé  sur  le  côté 
de  la  cavité  abdominale. 

Espèces. 

1.  DiDKMNUM  candidum.  Didemne  blanc, 

*  Mém.,  pag.  i4.  PI.  iv,  fig.  5,  et  pi.  xx,  fig.  j. 

Corps  étendu  en  croule  mince,  opaque,  d'un  blanc 
de  lait ,    plane  ou  relevée  çà  et  là  de    queîque.s 


DES    ASCIDIES.  Ic^'j 

gibbosilds.  Orifices  jaunes,  à  rayons  très-poinlus.  — ^ 
Diamèlre  total,    i,  2  pouces;  taille  individuelle 
î  ligne. 
Habite  le  golfe  de  Suez,  sur  les  Madrépores,    les 
coquillages,  etc. 

Enveloppe  o^c^qvxQ ,  toute  blanche.  TAorax  d'un  jaune 
safrané,  ainsi  que  les  viscères  de  l'abdomen.  Tu- 
nique membraneuse,  marquée  de  fines  nervures 
musculaires.  Filets  lentacidaires  et  réseau  du  sac 
hrancJiial  inconnus.  Estomac  presque  globuleux, 
très-simple.  Intestin  éprouvant  deux  étranglemens 
légers  au-dessous  de  l'estomac,  se  repliant  commu- 
nément en  avant.  Ovaire  situé  du  colé  gauche. 
Le  filet  auquel  tient  l'abdomen  est  de  la  longueur 
du  thorax. 

2.  DlUF.MNUM  viscosum.  Dldemne  visqueux. 

Corps  étendu  en  croûte  mince,  un  peu  transparente  , 
visqueuse,  d'un  blanc  terne.  Orifices  grisâtres.  —  , 
Diamètre  du  précédent ,  dont  il  ne  diffère  que  par 
la  nature  de  son  enveloppe  et  l'extrême  petitesse 
de  ses  animalcules,  qui  n'ont  pas  un  quart  de  ligne 
de  longueur. 
'    Habite  le  golfe  de  Suez. 

Genre  XII.    Euccelium. 

Corps  commun  sessiie  ,  gélatineux,  étendu  en 
croule,  composé  de  plusieurs  systèmes,  qui 
n'ont  ni  cavité    centrale  ni   circonscription 


iqG  SYSTÈME 

apparentes,  [/animaux  disposés  sur  un  seul  ratTj 
autourdeleur  centre  ou  de  leur  axe  commun V 
Orifice  branchial  circulaire  ,  dépourvu  de 
rayons;  V intestinal  plus  petit  et  peu  distinct. 

Thorax  oblong  ;  mailles  du  tissu  respiratoire  dé- 
pourvues de  papilles. 

Abdomen  demi-latéral ,  sessile  et  appuyé  oontre 
le  fond  de  la  cavité  des  branchies  ,  de  Ja  gran- 
deur du  thorax. 

Os'aire  unique ,  sessile ,  appliqué  sur  le  côté 
de  la  cavité  abdominale. 

Espèce. 

1.  EuCŒLiUM  Iiospltiolum.  Eacélie  hospitalière» 
*  Mém.,  pag.  16.  PI.  IV,  fig.  4,  et  pi.  xx,  fig.  2. 

Corps  s'élendant  eu  croûte  molle,  peu  épaisse,  d'un 
gris  pâle,  pointillé  de  blanc  matj  sommités  pai'- 
liculières  en  forme  de  mamelons  mi  peu  ovales, 
transparens  au  centre,  et  légèrement  teints  d'incar- 
nat. Orifices  rougeâtres.  —  Diamètre  total,  1  à 
2  pouces;  grandeur  individuelle,  7  ligne. 

Habite  le  golfe  de  Suez  j  attaché  £kux  Madrépores,  etc. 

Enveloppe  transparente,  tenace  et  extensible.  Tho" 
rax  blanc  ;  ahdojnen  d'un  jaune  pâle.  Tuniqiie 
sans  nervures  ,  diaphane.   Filets  tcniaculaires , 


DES  AscrnrKS.  197 

huit  à  dix.  Sac  branchial  très-délicat,  composé 
de  cinq  à  six  vaisseaux  transverses,  égaux,  unis 
par  des  vaisseaux  longitudinaux  un  peu  plus  fms, 
et  de  même  égaux.  Veine  hranchiale  sans  filets. 
Estomac  sans  cannelures  à  l'extérieur.  Oi^aire 
placé  sur  le  côté  droit.  (Eufs  roux,  et  à  l'état  de  ma- 
turité exactement  lenticulaires. 

Genre  XÏIL    Botryllus. 

Corps  commuîi  sessile,  gélatineux  ou  cartilagi- 
neux, étendu  en  croûte,  composé  de  systèmes 
ronds  ou  elliptiques,  saillans ,  annulaires ,  qui 
ont  une  cavité  centrale  et  une  circonscription 
distinctes.  Animaux  disposés  sur  un  seul 
rang  ou  sur  plusieurs  rangs  réguliers  et  con- 
centriques. Orifice  branchial  dépourvu  de 
rayons ,  et  simplement  circulaire  ;  Y  intestinal 
petit,  prolongé  en  pointe,  et  engagé  dans  le 
limbe  membraneux  et  extensible  de  la  cavité 
du  système. 

Thorax  oblong  ;  mailles  du  tissu  respiratoire  dé- 
pourvues de  papilles. 

Abdomen  demi-latéral  et  appuyé  contre  le  fond 
de  la  cavité  des  branchies,  plus  petit  que  le 
tliorax. 

Of^aircsj  deux,  opposés,  appliqués  sur  les  deux 
côtés  du  sac  branchial. 


1^8  SYSTEME 

EsrÈcES. 

I.         B  O  T  R  Y  JL  L  I       S  T  E   L  L  A  T  I, 

Animaux  disposés  sur  un  seul  rang. 

I'«  Tribu. 

Animaux  particuliers  cylindriques,  à  orifices  rappro- 
chés. 

Limbe  de  la  cavité    centrale   non  apparent  après  lr\ 
mort,  et  prubableuieiit  très-court. 

1.  BoTRYLLUS  rosaceus.  Botrylle  rosacé. 
PI.  XX,  fig.  5. 

Corps  formant  une  croule  demi-cartilagineuse,  mince, 
sous  orbiculaire,  hyaline,  fournie  de  tubes  vascu- 
laires  roux  ,  renflfs  et  très-pressés.  Systèmes  eu 
petit  nouîbre,  composés  de  sept  à  huit  individus, 
à  sommités  claviformes,  et  d'un  brun  vineux  sans 
taches  (a).  Orifice  branchial  roussâlre.  —  Dia- 
mèlre  total,  lo  à  i2  lignes  ;  grandeur  individuelle, 
I  ligne. 

Habite  le  golfe  de  Suez  j  trouvé  sur  la  Cynthia 
Momus, 

Enveloppe  un  peu  dure.  Tunique  muqueuse,  brune, 

(a)  Ce  sont  les  tuniques  intérieures  qui ,  dans  ce  genre  comme 
dans  les  précédens,  colorent  les  sommités  ou  mamelons  de  là 
surface  extérieure. 


DES  Ascidies.  rq^ 

sans  nervures  musculaires  apparentes.  Filets  ten~ 
iaculaires ,  huit,  dont  quatre  plus  courts.  Sac 
brancJiial offvant  de  chaque  côté  dix  à  douze  rangs 
de  petites  mailles  sub-quadrangulaires.  (Usophage 
court  et  arqué.  £'6'iowzac  incliné  en  arrière,  ovoïde, 
profondément  cannelé  sur  sa  longueur,  couronné 
vers  le  cardia  de  sept  à  huit  grains  oblongs  et 
brillans,  qui  répondent  à  ses  côtes  longitudinales, 
et  entourent  l'insertion  de  Toesophage.  Intestin  se 
recourbant  eu  dessus,  et  suivant  le  bord  supérieur 
de  l'estomac  pour  se  rendre  à  l'orifice  anal.  Ovaires 
orbiculaires,  blanchâtres,  l'ovaire  droit  contigu  à 
l'anse  de  l'intestin,  et  placé  un  peu  plus  haut  que 
l'ovaire  gauche. 

.  BoTRYLLUS  Leachii.  Botrylle  de  Leach. 
PI.  IV,  fig.  6,  et  pi.  XX,  fig.  4. 

Corps  formant  une  croûte  gélatineuse ,  un  peu  épaisse , 
h3'aline  avec  une  teinte  de  rouge  violet ,  garnie  d'une 
infinité  de  tubes  vasculaires  de  couleur  fauve.  Sys- 
tèmes en  grand  nombre ,  très-serrés  ,  composés 
communément  de  dix  à  douze  individus,  et  quelque- 
fois de  vingt-cinq  à  trente  j  à  sommités  clavifoi-mes, 
variées  de  fauve  et  de  blanc.  Orifice  branchial 
blanc  ,  entouré  d'un  collier  fauve,  cerclé  de  blanc-, 
la  ligne  radiale^  ou  passant  par  les  deux  orifices, 
bordée  de  cette  dernière  couleur.  —  Diamètre  to- 
tal ,  2  à  5  pouces  5  grandeur  individuelle  ,  |  de 
ligne. 

lïabite  les  côles  de  l'Angleterre  ?  Communiqué  par 


200  SYSTEME 

M.  Leach,  directeur  du  Musée  biitannique,  con-» 
linuateur  des  Mlscellany  de  Shaw,  etc. 

Conformation  du  précédent.  Enveloppe  plus  molle. 
Tunique  beaucoup  plus  pâle.  Estomac  plus  ho- 
rizontal, plus  court  5  les  grains  qui  entourent  le 
cardia  plus  renflés  et  d'un  blanc  brillant. 

IP  Tribu. 

Animaux  particuliers  ovoïdes,  à  orifices  éloignés. 

Jjimbe  de  la  cavité  centrale  toujours  apparent,  dentelé, 

5.  BoTRYLLUS  Schlosseri.  Botrylle  de  Schlosser. 
Pl.xx,fig.  5. 

Uva  marina.  Rondel.  fiist.  des  Poiss. ,  part.  2  ^ 
pag.  90. 

Alcyoniiira  carnosum,  astericis  radiis  obtusis  orna- 
tum.  SCHLOSS.  A  et.  angL,  voL  49,  part.  2,  1767, 
n°  61  _,  pag.'i'tg,tab.  i4:,Jig.  A-C  —  BoRLJSE, 
the  nalural  History  of  Cornwaïl,  ann.  1758  , 
pag.  254,  tah.  iS,  fig.  i ,  2  ,  3,  4.  —  Alcyoniun; 
Schlosseri  ;  A.  crustaceurn  ,  pulposum  ,  fuscura  , 
flosculis  fulvis  adnatis  ,  pelalis  pertusis.  Pjill. 
Elench.  Zoojj/iyt.,  n°  208. — Alcyonium  Schlos- 
seri. LiNN.  Syst.  nat.y  éd.  12 ,  iom.  \,pag.  1294, 
n°  6.  —  Alcyonium  Schlosseri;  A.  carnosum, 
lividum,  astericis  luleis  radiis  obtusis  ornatum. 
Sol.  et  Ell.  I^atur.  Hist.  QfZooph. ,  pag.  177. 

Botryllus  stellalus;  B.  dactylis  (fuscis  vel  ochraceis, 
muculis  rubicundis)  aggregalis,sleljatls;  osculisdor- 


_     ,  1)1IS    ASCIDIES.  20 T 

ealîbus  denlalis.  G^RT.  apiulPall.  Spicll.  ZooL, 
Jase,  lo,  pctg,  ^7,  t<^b.  ^k  ,  fig.  1-5.  — Bolryllus 
slellatus.  Brug,  Encycl.  méth, ,  n"  i. 

Corps  formant  une  croule  gélatineuse,  demi-transpa- 
rente, teinte  de  glauque  ou  de  cendré  clair,  et 
garnie  de  tubes  marginaux  d'un  jaune  ferrugineux. 
Systèmes  en  gi^and  nombre,  composés  communé- 
ment de  dix  à  douze  individus,  de  viugt  au  plus  % 
à  sommités  claviformes,  variéesde  jaune  et  de  roux. 
Orifice  branchial  blanc,  entouré  d'un  cercle  de 
larges  taches  ferrugineux  obscur  ;  ligne  radiale 
bordée  de  cette  même  couleur.  —  Diamètre  total, 
2  à  5  pouces,  grandeur  individuelle,  \  ligne. 

Habite  l'Océan  européen ,  sur  les  côtes  de  France, 
d'Angleterre;,  etc.  Communiqué  par  M.  Cuvier. 

Tunique  jaunâtre,  sans  nervures  musculaires.  Filais 
fentaculaires  comme  dans  les  précédens  et  les  sui- 
vans ,  c'est-à-dire  huit,  dont  quatre  très- courts 
alternent  avec  les  autres.  Sac  branchial  entouré 
à  son  cou  d'un  filet  roux  et  sinueux.  Branchies 
presque  incolores ,  composées  de  six  vaisseaux 
transverses  et  d'une  vingtaine  de  vaisseaux  longi- 
tudinaux un  peu  plus  grêles ,  à  l'exception  de  trois 
qui  égalent  les  vaisseaux  transverses  en  grandeur. 
freine  branchiale  dépourvue  de  filets.  Estomac 
presque  horizontal,  cannelé,  pourvu  près  du  pylore 
d'un  petit  cœcura  qui  manque  aux  espèces  précé- 
dentes, mais  qui  se  retrouve  dans  celles  qui  suivent. 
Intestin  l'eplié  en  dessus,  et  passant  sur  le  bord  su- 


^o%  SY.-.Tf::,îE 

péiieur  de  l'estomac.  Oi^aires  orbiculaires ,  blancs  ; 
l'ovaire  droit  situé  plus  haut  que  le  gauche,  et  ap- 
puyé par  son  bord  iulérieur  sur  l'anse  de  l'intestin, 

4.  BoTRYLLUS  polycyclus.  Botrylle  polycycle. 
*  Méni.,  pag.  4;,  84.  PI.  iv,  fig.  5,  et  pi.  xxi. 

Botryllus  stellatus.  Renier,  Opusc.  scelt.^tom.  i6, 
pag.  256,  tab.  1.  —  Polycyclus.  La  M.  Mém.  dto 
Mus.  d'hist.  nat. ,  tom.  i ,  pog.  54o. 

Botryllus  stellatus.  Le  Sueur  et  Desm.  Novv^ 
Bullet.  des  Sciences ,  Mai  i8i5,  pag.  74,  pi.  1 , 
fig.  i4-i9;  Journ.  deVIiys.,  Juin  i^ï5,fig.  i4-ig. 

Corps  constituant  une  croûte  gélatineuse ,  derai- 
ti-ansparente ,  d'un  cendré  clair ,  à  tubes  margi- 
naux rougeâtres,  terminés  de  bleu  violet.  Systèmes. 
en  grand  nombre ,  communément  formés  de  huit 
à  douze  individus,  de  vingt  au  plus;  à  sommités 
ovales,  bleues,  variées  de  pourpre.  Orifices  bordés 
de  violet  clair;  le  brancJiial  entouré  de  huit  gros' 
points  blanchâtres  (ou  bleuâtres)  et  bleu  pourpre 
foncé,  mi-partis;  la  ligne  radiale  bordée  de  ces 
mêmes  couleurs.  —  Diamètre  total,  1  à  4  pouces; 
grandeur  individuelle,  ^  de  ligne,  1  ligne. 

Habite  la  mer  Adriatique,  la  Manche,  sur  divers  vé- 
gétaux et  animaux  marins ,  entre  antres  sur  la 
Phallusie  intestinale.  Communiqué  par  MM.  Cu- 
vier  et  Desmarets.  ^ 

Organisation  du  précédent.  Animaîcules^luso'^oiàçs.s 


DES    ASCIDIES.  2o5 

Tunique  maculée  de  pourpre.  Sac  branchial 
entouré  à  son  cou  d'un  filet  pourpre  et  ondulé. 
Branchies  à  vaisseaux  d'un  bleu  pourpre ,  les 
longitudinaux  bien  divisés,  très-grêles,  à  l'excep- 
tion de  trois  à  quatre,  qui  égalent  les  vaisseaux 
transverses  en  grandeur ,  et  forment  avec  eux 
des  mailles  presque  carrées.  Veine  branchiale 
très-simple.  Ca?cw/7z  très-obtus.  L'estomac,  quoique 
cannelé  extérieurement,  ne  m'a  offert  aucun  pli 
à  l'intérieiu'. 

5.  BoTRYLLUS  gemmeus.  Botrylle  doré. 

Corps  formant  une  croûte  gélatineuse ,  mince ,  sous- 
orbiculaire,  un  peu  cendrée,  à  tubes  marginaux 
jaunâtres.  Systèmes  isolés,  ou  en  petit  nombre  et 
épars,  composés  communément  de  cinq  à  six  in- 
dividus, de  douze  au  plus  ;  à  sommités  ovales,  d'un 
gris  fauve  ou  doré.  Orifices  terminés  de  blan- 
châtre ;  ligne  radiale  bordée  de  cette  même  couleur. 
—  Diamètre  total,  6  à  12  lignes 5  grandeur  indi- 
viduelle, j  de  ligne. 

Habite  sur  les  côtes  de  la  Manche  avec  le  précédent , 
dont  il  est  très-distinct  parla  couleur  et  la  grandeur. 
Communiqué  par  M.  Cuvier. 

Organisation  individuelle  du  Bobyllus  jjolycyclus. 
Corps  parfaitement  ovoïde;  les  deux  orifices  très- 
éloignés.  Tunique  d'un  gris  fauve ,  sans  taches. 
Vaisseaux  des  branchies  incolores. 


204  SYSTÈME 

6.  BoTRYLLUS  minutus.  Botryîle  nain. 

Corps  formant  une  croûte  gélatineuse,  très-mince^ 
sous-orhiculaire ,  d'un  cendré  obscur.  Systèmes 
isolés  ou  épars,  composés  de  trois  à  cinq  individus, 
raiement  plus;  à  sommités  ovales,  d'un  brun  de 
rouille  ou  fuligineux.  Orifices  et  ligne  radiale 
blanchâtres.  — Diamètre  total,  4  à  6  lignes  j  gran- 
deur individuelle ,  |  de  ligne. 

Habite  avec  les  deux  précédens.  Il  n'a  pas,  même 
adulte,  la  moitié  de  la  grandeur  du  dernier. 

Tunique  d'un  brun  nébuleux.  Branchies  incolores. 
Estomac  allongé,  subcylindrique,  profondément      J 
cannelé ,  incliné  en  devant ,  le  pylore  étant  fort 
élevé.  Oi^aires  lunules  ou  orbiculaires. 

IL       BOTRYLLI     CONGLOMERAT!. 

Animaux  disposés  sur  plusieurs  rangs. 

7.  BoTRYLLUS  conglomeratus.  Botryîle  congloméré. 

Botryllus  conglomeratus.  Gmtltn.  apud  Pall.  SpieiL 
Zool.ffasc.  10,  pog.  09,  tab.  '±,fig.  6,  a,  A, 
—  Bru  G.  Encycl.  jnéth. ,  n°  2.  —  Alcyonium 
congloméra lum.  G31EL.  Syst.  nat.,  éd.  i5,  tom.  1 , 
pcig.  58i6,  n°  25. 

Observé  par  Geertner.  Systèmes   un  peu  coniques  ^ 

petits  et  isolés. 
Habite  les  côtes  de  l'Angleterre^ 


DES    ASCIDIES.  20 C) 

SECONDE   FAMILLE. 

LES  LUCIES.     LUCIiE. 

Lu  CI  ES      SO  CI  J  LES. 

Genre    XIV.      Pyrosoma. 

€orps  commun  gélatineux,  creux,  moins  cylin- 
drique que  conique,  ouvert  à  sa  grosse  extré- 
mité, et  formé  d'un  seul  système,  dont  les 
sommités  toutes  saillantes  à  la  surface  exté- 
rieure sont  nombreuses,  pressées,  et  inégales. 
Animaux  perpendiculaires  à  leur  axe  com- 
mun ,  et  superposés  les  uns  aux  autres  par 
r-angs  circulaires.  Orifices  privés  de  rayons; 
le  branchial  ouvert  sous  la  pointe  souvent 
appendiculée  des  sommités  extérieures  ,  et 
\anal  dans  le  tube  intérieur. 

Sac  branchial  non  plissé,  précédé  d'un  anneau 
membraneux  et  irrégulier  placé  immédiate- 
ment à  l'entrée  de  l'orifice  supérieur. 

Abdomen  inférieur  aux  branchies,  dont  il  n'est 
d'ailleurs  séparé  par  aucun  étranglement, 
beaucoup  plus  court.  Foie  distinct,  globuleux, 
attaché  à  l'anse  de  l'intestin. 

Ovaires^  deux,  opposés,  situés  vers  l'extrémité 
supérieure  de  la  cavité  branchiale. 


20G  SYSTKME 

Espèces. 
I.    Pyrosoimata   verticillata. 

Animaux  verticillés,  ou  disposés  par  anneaux  _ 
réguliers,  plus  saillans  de  distance  en  dis-  | 
tance. 

1.  Pyrosoma  elegans.  Fyrosome  élégant. 

Pyrosoma  elegans.  Le  Sueur,  Nouv.  Bullet.  des 
Sciences,  Juin  i8i5,  pag.  2o5 ,  pi.  5.  fig.  2; 
et  Mai  181 5,/?/.  i,Jig.  4. 

Observé  par  MM.  Péron  et  Le  Sueur.  Corps  dia- 
phane, conique,  long  de  quinze  lignes,  offrant 
sept  ?nneaux  plus  saillans,  le  premier  et  lederiiier 
terminaux.  Sommités  particulières  composant  ces 
anneaux  lancéolées  à  leur  bout.  Ouverture  du  tube 
grande  et  sans  diaphragme  annulaire. 

Habite  la  mer  de  Nice.  M.  Le  Sueur  a  remarqué  que 
le  verticille  qui  termine  le  tube  à  son  petit  bout 
est  formé  par  quatre  tubercules,  c'est-à-dire  par 
quatre  animaux*  Il  pense  que  cette  disposition  est 
propre  à  l'espèce  dont  il  s'agit;  mais,  avec  un  peu 
d'attention,  on  la  retrouve  sur  Te-spèce  suivante, 
où  ces  quatre  animaux  semblent  les  représentans 
des  quatre  petits  fœtus  qui  se  développent  dans 
l'œuf  avant  son  émission. 


Ï)ES    ASCIDIES.  'lo'] 

il.    Pyrosomaïa    paniculata. 

Animaux  non  verlicillos,  formant  des  cercles 
très-irréguliers,  et  dont  les  sonimilés  sont 
partout  inégalement  saillantes. 

2>  Pyrosoma  giganteum.  P yrosome ^géant. 

*  Me'm.,  pag.  52.  PI.  iv,  fig.  7,  et  pi.  xxii  et  xxiir. 

Pyrosoma  giganteum.  Le  Sueur,  JVouu.  Bullet. 
des  Se. ,   Mai  i8i5,  pag.  80,  pi.  x  ,  fig.  i-5, 
5-1 5.  —  Jourii.  de  Phys.,  Juin  181 5,  fig.  i-5, 
'  5-10. 

Corps  presque  cylindrique,  à  sommités  extérieures 
très  inégales ,  hémisphériques  ou  coniques,  les  plus 
saillantCii  ayant  leur  appendice  ou  papille  terminale 
lancéolée,  sub-carénée,  finement  dentelée.  Ouver- 
ture du  tube  communément  rétrécie  par  un  dia- 
phragme annulaire.  Orifices  bruns.  —  Longueur 
totale  des  plus  grands  tubes,  i4  pouces;  ouverture, 
le  diaphragme  compris,  2  pouces;  grandeur  indivi- 
duelle, variant  de  5  à  5  lignes,  suivant  que  le  cou 
du  thorax  est  plus  ou  moins  prolongé:  circonstance 
qui  est  indépendante  de  l'âge  des  individus. 

LesPyrosomes  de  cette  espèce  que  j'ai  examinés  m'ont 
offert  les  variétés  suivantes  : 

a.    Corps  possédant,  tant  à  l'intérieur  qu'à  l'exté- 
rieur, une  forte  teinte  de  brun  :  cette  teinte  pa- 


2o8  SYSTÈME 

raissait  tenir  son  origine  d'une  inalière  brune  et 
déliée  qui  remplissait  encore  la  cavité  des  bran- 
chies. Papilles  terminales  larges,  et  la  plupart  ob- 
tuses. Diaphragme  fort  étroit ,  et  laissant  l'ouver- 
ture grande. —  Longueur  totale,  i5à  i4pouces. 

b.  Corps  bleuâtre  ou  un  peu  violet,  parfaitement 
diaphane.  Papilles  assez  étroites.  Point  de  dia- 
phragme annulaire  à  l'ouverture,  qui  n'offrait 
que  des  individus  très-jeunes.  —  Longueur  to- 
tale, 6  pouces. 

c.  Corps  bleuâtre,  parfaitement  diaphane.  î'apilles 
plus  longues  et  plus  pointues  que  dans  les  variétés 
précédentes. Un  diaphragmeannulaire  ne  laissant 
qu'une  entrée  fort  étroite  à  l'ouverture,  qui  était 
formée  d'animaux  presque  tous  adultes.  —  Lon- 
gueur totale,  3,6,7  P^i^ces. 

Habite  la  Méditerranée  et  l'Océan,  sur  les  côtes  de 
France.  Très-commun  dans  la  mer  de  Nice,  où  il 
est  redouté  des  pêcheurs ,  dont  il  embarrasse  sou- 
vent les  filets.  Communiqué  par  M.  Cuvier. 

Eni>eloppe  un  peu  extensible,  tenace,  offrant  géué- 
i-alement  peu  de  vaisseaux ,  excepté  sur  le  dia- 
phragme de  l'ouverture.  Tunique  délicate,  trans- 
parente, pourvue  au-dessous  de  l'abdomen  de  deux 
muscles  transverses,  et  marquée,  en  outre,  de 
nervures  musculaires  croisées,  très-fines,  et  qu'une 
forte  lentille  rend  à  peine  visibles.  Orifice  bran^ 
chial  garni  à  son  entrée  d'une  membrane  flottante, 


DÉS    ASCIIDIES.  20g 

feslounee,  qui  serait  exactement  circulaire,  si  sou 
bord  postérieur  et  inférieur  ne  se  prolongeait  en 
pointe.   'Tubercule  antérieur  ou  placé  du  côté  du 
ganglion  ovale ,  opaque  et  jaunâtre.  Branchies 
entièrement  séparées  par-derrière,  divisées   par- 
devant  presque  jusqu'à  la  base,  arrondies  ou  taillées 
en  pointe  à  leur  sommet  ;  vaisseaux  transverses , 
dix-huit  à  vingt-cinq ,  croissant  par  degrés  depuis 
le  premier,  à  compter  du  sommet,  jusqu'au  cin- 
quième, ou   même  jusqu'au  huitième  ;  vaisseaux: 
longitudinaux ,    onze   à  dix-sept ,  l'intermédiaire 
parvenant  seul   au  premier   vaisseau  transverse, 
le  suivant  des  deux  côtés  aboutissant  au  second, 
et  ainsi  de  suite ,  les  vaisseaux  les  plus  extérieurs 
étant  les  plus  courts  de  tous.    Pharynx  situé  à  la 
base  antérieure  de  la  cavité  des  branchies.   (Eso- 
phage  conique,  d'un  rouge  vif.   Estomac  uni  à 
l'extérieur  et  sans   feuillets    au -dedans.    Intestin 
court,  ponctué  de  rouge;  reclian  appuyé  sur  la 
face  inférieure  et  postérieure  de  l'estomac.   Foie 
blanchâtre  et  peu  développé  dans  les  jeunes  indi- 
vidus. Ovaires  entiers,  ou  échancrés  à  leur  ex- 
trémité qui  dépasse  un  peu  le  sommet  des  bran- 
chies. 

5.  Pyrosoma  atlanticum.  Pyrosonie  atlanticjue. 

Pyrosoma  atlanticum.  PÈnoN etLE  Sueur,  Ann. 
du  Mus.,  tom.  4,  pcig-  ^io.  Voyage  aux  Terres 
austr.,  tom.  \,  pag.  488,  pi,  5o,  fi  g.  i. 

Observé  par  MM,  Pérou  et  Le  Sueur.  Corps  conique , 

i4 


2  10  SYSTÈftlE    DES    ASCtDICS. 

long  de  six  à  sept  pouces,  à  sommités  exléneures 
lermiiiées  en  poiiiles  subulées. 

Habite  les  mers  équatoriales,  el  vient  flotter  à  leur 
surface  par  bandes  composées  d'une  innombrable 
quantité  d'individus.  On  le  distingue  la  nuit  de 
très-loin  à  la  lumière  qu'il  répand.  Il  varie  instan- 
tanément de  couleur,  et  on  le  voit,  dit-on,  passer 
rapidement  du  rouge  vif  à  Taurore ,  à  l'orangé , 
au  verdâti'e  ^  et  en  s'éteignanl ,  au  bleu  d'azur. 


PLANCHES. 

EXPLICATION     GÉNÉRALE» 

*B,  lest  ou  enveloppe  extérieure. 
">£ ,  orifice  branchial  ou  oraL 

"b,  rayons  de  Torifice  branchial. 
-C,  orifice  anal. 

'c,  rayons  de  l'orifice  anal. 
'iv,  aire  centrale  5  cavité  centrale  commune  à  tous 

les  individus  du  même  système, 
'n,  axe  intérieur  correspondant  à  cette  aire  ou  à 
celte  cavité. 
"p ,  protubérances  servant  à  la  réunion  des  Bi- 
phores* 


•C,  manteau  ou  tuiïîque  musculaire* 

•^c',  repli  inférieur  de  la  tunique  (et  du  sac  bran- 
chial ). 

'ç,  prolongement  de  la  tunique  dans  la  base  de 
l'enveloppe  ou  dans  son  pédicule, 

'ff ,  faisceaux  musculaires. 


'^B,  orifice  branchial. 

'^b,  rayons  ou  tentacules  de  l'orifice  branchial. 
5C,  orifice  anal. 

-Cj  rayons  ou  tentacules  de  l'orifice  anal. 


2  12  ASCIDIES.       EXPLICA.TIOÎV 

cd,  valvule    de   l'orifice    branchial   (dans  les  Bi- 

phoies). 
«fj  anneau  dentelé  de  l'orifice  branchial  (dans  les 

Pyrosomes). 
Oi,  cercle  membraneux  précédant  queltpefois  les 

fdels  tentaculaires. 
ëk,  fdets  tentaculaires. 
*m,  valvules  de  l'orifice  anal. 


"n ,  ganglion  nerveux. 
*d,  filets  nerveux. 


-F,  cavité  thoracique  ou  branchiale. 
-f' ,  branchie  droite  des  Ascidies  5    branchie  supé- 
rieure des  Biphores. 
~Ff,  branchie  gauche  des  Ascidies;  branchie  infé** 
rieure  des  Biphores. 

~h,  vaisseau  (et  sillon)  circonscrivant  Tentrce 

de  la  cavité  branchiale. 
~c,  vaisseaux  dorsaux  de  celte  cavité,  ou  ar- 
tères branchiales. 
"d,  vaisseau  antérieur  de  la  même  cavité,  ou 

veine  branchiale. 
~f,  réseau  respiratoire. 

~Z»,  vaisseaux  transverses. 

~c,  vaisseaux  longitudinaux,  primaires  et 

secondaires. 
'd,  bourses  ou  papilles. 
~j,  ligamens  servant  à  fixer  les  branchies 
à  la  tunique  charnue. 


DES    PLANCHES.  2l5 


rli,  tubercule  aiiléneur  ou  voisin  du  ganglion. 
:k,  tubercule  postérieur. 

n,  sillon  dorsal  et  ses  feuillets  ou  cordons  in- 
térieurs. 

^m,  cordons  latéraux  du  sillon  dorsal. 
^n,  cordons     intermédiaires    du    même 

sillon. 
^p,  fossette  hypopharyngienne. 


*'j,  cœur  et  son  péricarde, 
-^c,  aorte. 

*d,  A^eine  pulmonaire, 
y,  gros  vaisseaux. 
*j,  ramifications  vasculaires  (du  test). 


"H  ,  tube  alimentaire. 

"r,  bouche  ou  pharynx. 

"b,  œsophage. 

"c,  ventricule  abdominal  ou  estomac. 

"b,  plis  ou  feuillets  intérieurs  de  Teslomac. 

"Cf  cœcum  de  l'estomac, 
"d,  intestin. 

"d,  renflement  de  l'intestin  voisin  du  pylore, 

j  _,  anse  intestinale. 

"h,  rectum. 
"//,  anus. 

"l-,  excrémen.s  conlenus  dans  l'intestin. 


2l4  ASCIDIES.       EXPLICATION 

*1,  côle  intestinale  s'étendant  du  pylore  à  l'anus. 

"m,  naissance  de  cette  côte. 

"n,  son  pavillon  terminal, 
"p,  foie  des  Ascidies, 
"p';,  foie  des  Pyrosomes. 

"q,  glandes  diversesw 


"'K,  ovaire  (ou  ovaires). 

r,  canaux  en  siphon  des  Pyrosomes. 
"s,  oviduclus. 

••s',  cordon  blanchâtre  de  l'ovaire  et  de  l'oviductus. 
"s,  orifice  de  l'oviductus. 
t',  œufs. 

*t,  œuf  ou  germe  sorti  de  l'ovaire,  et  plus  ou 
moins  voisin  de  son  degré  de  maturité. 


*  X,  vésicules  gélatineuses  attachées  aux  parois  in- 
ternes de  la  tunique, 
"z,  excroissances  diverses. 


DES   PLAJyCHESo  313 

EXPLICATION  PARTICULIÈRE. 

Observations.  Le  défaut  d'espace  a  quelquefois  obligé 
de  supprimer  la  partie  supérieure  ou  inférieure  des 
individus  dont  on  donne  plusieurs  figures.  Cette  sup- 
pression est  trop  évidente  pour  qu'il  soit  nécessaire  d'en 
avertir  chaque  fois  qu'elle  a  lieu. 

Pour  que  le  lecteur  ne  prenne  pas  une  idée  trop 
exclusive  des  formes  affectées  à  chaque  espèce,  on  a 
représenté  quelquefois  plusieurs  individus  de  la  même; 
et  pour  éviter  qu'il  ne  s'exagère  des  modifications  tou- 
jours fort  bornées,  on  le  prévient  qu'on  a  fait  choix  des 
judividus  les  plus  différens. 

PL.VNCHE    I. 

1 .  BoLTENiA  ovifera.  BIèm.  pag.  88.  Syst.  gén.  ï,  n°  i. 

2.  Cynthia  Moraus.  Mém.  go.  Syst.  II ,  u 

3.  Cl.welina  borealis.  Mém.  log,  ii6.  Syst*  IK,  i. 

PLANCHE     ir. 

3 .  Groupe  formé  de  plusieurs  Cyntliies. 

1,1,1,  Cynthia  microcosmus.  Mém,  go ,  gy.  Syst,  /, 
2,  trois  individus.  —  2,  a,  Cynthia  claudicans. 
Mém.  go.  Syst,  1 ,  6",  deux  individus,  —r-  3 ,  3 , 
Cynthia  pomaria.  Mém.  gS,  Syst,  I ,  lo,  deux 
individus. 

Ces  sept  individus  ont  long-femps  été  pris  pour 
un  seul,  tant  ils  sont  exactement  unis  et  ont  de 
ressemblance  entre  eux. 


2l6  ASCIDIES.       EXPLICATION 

2.  Phalldsia  nigra.  Mèm.pag.  102.  Sysl.  III,  2. 

3.  DiAZONA  violacea.  Mém.  35 ,  61 ,  116.  Sysl.  J^^  /. 

PLANCHE     III. 

1.  DiSTOMA  rubrum.  Mèm.  38,  62.  Sysl.  VI,  /. 

2.  SiGiLLTNA  austi^alis.  Mèm  4-0,  61.  Sysl.  VII,  1. 
5.  SynoïCUM  turgens.  Mém.  ^±3,  62.  Sysl.  VIII,  /. 

4.  Aplidium  lobatum.  3Iém.  4^  6f.  Sy^i.  IX j,  u 

PLANCHE     IV. 

1.  Aplidium  caliculatum.  Sysl.  IX,  6. 

2.  Polyclinum  conslellatiun.  SysL  X,  1. 

5.  DiDEMNUM  caiididum.  Mém.  /i,  61.  Sysl.  XI,  /. 
4.  EucΔLiUM  hospitiolura.  31cm.  16 ,  61.  Syst.  XII,  t. 
5-  BoTRYLLUs  polycyclus.  Mém.  4-,  62. Sysl.  XIII,  4. 

6.  BoTRYLLUS  Leachii-  Syst.  XIII ,  2. 

7.  Pyrosoma  giganteura.  Mém.  02,  62.  Syst.  XIV,  2. 

PLANCHE    V. 

ï.  Détails  de  la  Boltenia  ovifera.  3Iém.  88.  Syst.  I,  /. 

/.  Individu  retiré  de  son  enveloppe,  vu  du  côté  droit. 
En  représentant  les  viscèies  de  l'abdomen,  on  a 
supposé  à  la  tunique  un  peu  plus  de  transparence 
qu'elle  n'en  a  réellement.  Grandeur  naturelle. 

^.  Le  même  individu  retourné,  et  faisant  voir  l'ovaire 
gauche.  On  a  découvert  les  filets  tenlaculaires  en 
retranchant  une  portion  de  l'orifice  branchial. 

~f.  Fragment  de  réseau  branchial  :  1°.  de  grandeur 
naturelle;  2".  très-grossi. 


DES    PLAlVCntS.  217 

•2.  Cynthia  pupn.  Mém.  pcig»  go.  Syst.  II,  y.  — 
Individu  privé  de  son  enveloppe,  et  dont  les  muscles 
de  la  tunique  ont  été  dessinés  avec  soin.  Grossi. 

TLANCHE    VI. 

j .  Détails  de  la  Cynthia  Momus.  Mém.  go.  Syst.  II,  1. 

1.  Individu  auquel  on  a  enlevé  la  moitié  de  l'enveloppe 
pour  montrer  le  corps  proprement  dit.  Grandeur 
naturelle. 

2.  Au  Ire  individu  retiré  de  son  enveloppe  et  ouvert 
par  une  incision  parallèle  au  sillon  du  dos,  les  deux 
moitiés  du  corps  écartées.  On  a  supprimé  la  bran- 
chie  droite  et  mis  à  découvert  les  viscères  de 
l'abdomen.  La  branchie  gauche  laisse  apercevoir, 
à  travers  son  tissu ,  l'ovaire  qui  est  de  ce  côté.  Les 
cordons  du  sillon  dorsal,  décrits  ii^  Mém.,  page  55  , 
sont  assez  gros  pour  montrer  leur  organisation 
particulière.  Grandeur  portée  au  double. 

3.  Individu  d'une  conformation  monstrueuse,  dessiné 
sans  son  enveloppe.  On  a  retranché  le  côté  droit 
de  la  tunique  et  tout  le  sac  branchial,  pour  mettre 
en  évidence  la  singulière  disposition  du  canal  ali- 
mentaire. Décrit  INIém.  m,  page  io4. 

2.  Détails  de    la  Cynthia  raicrocosmus.    Mém.  go. 
Syst.  II,  2. 

"K.  Ovaires  du  côté  gauche;  l'inférieur  très-court, 
"^h.  Tubercule  antérieur  de  la  cavité  branchiale. 

5.  Ovaire  gauche  de  la  Cynthia  pantex.  Mém.  go. 
Syst.  II,  3. 

On  a  ouvert  un  des  lobes  et  représenté  la  disposition 
des  œufs  à  l'intérieur. 


'2lS  ASCIDILS.       EXPLICATION 

4.  Détails  de  la  Cynthia  papillata.  Mém.  pag.  gs^ 
Syst,  II,  6. 

1.  Individu  privé  de  son  enveloppe  et  d'une  moitié 
de  la  tunique.  Il  oËfre  l'ovaire  gauche  qu'on  suppose 
resté  en  position ,  et  le  sac  branchial  qu'on  repré- 
sente intact  et  garni  de  ses  ligamens  extérieurs» 
Grandeur  naturelle. 

2.  Le  même  individu  dont  on  a  supprimé  Fovaire 
gauche  et  le  sac  branchial,  et  mis  l'abdomen  à 
découvert.  On  y  remarque,  outre  les  intestins  et 
l'ovaire  droit,  les  vésicules  gélatineuses  mentionnées 
Mém.  III,  page  97.  Cette  figure  et  la  précédente 
donnent  aussi  le  cœur  décrit  page  ii4. 

planche     VII. 

1.  Détails  de  la  Cynthia  Dione.  Mém,  g3.  Syst.  //,  8. 

1.  Individu  dépouillé  de  son  enveloppe  et  présenté 
du  côté  droit.  Les  viscères  sont  vus  à  travers,  la 
tunique.  Grossi. 

2.  Le  même  individu  retourné. 

3.  Le  même  retourné  de  nouveau,  auquel  on  a 
retranché  la  moitié  de  la  tunique  et  du  sac  bran- 
chial pour  mettre  l'intérieur  de  ce  dernier  à  dé- 
couvert. 

4-,  Le  même  entièrement  privé  du  sac  branchial,  et 
offrant  à  nu  les  viscères  de  l'abdomen. 

"f.  Fragment  debranchie:  i°.  de  grandeur  naturelle; 
'2°.  très-grossi.^ 

2.  DétailsdelaCYNTHiApomaria. Mém. g5, Syst.  II,  10. 
i.  Individu  sans  enveloppe,  ouvert,  et  présenlanl  do 


DES    PLANCKÎeS.  219 

face  les  deuK  branchies,  à  travers  le  tissu  desquelles 
ou  aperçoit  les  intestins,  ainsi  que  les  ovaires  et  les 
vésicules  gélatineuses  décrites  page  96.  Grossi. 

"H.  Canal  alimentaire  du  même. 

"K.  Un  ovaire  isolé. 

'■K^.  Cet  ovaire  retourné  et  vu  par-dessous. 

••t\  Grains  ou  œufs.  y 

PLANCHE     VIII. 

j.  Détails  de  la  Cynthia  Canopus..  Mêm.  pag.  gâ  » 

Syst.  II ,  g. 

1.  Individu  privé  de  son  enveloppe,  montrant  la  face 
interne  de  la  partie  droite  de  sa  tunique,  à  laquelle 
sont  attachés  les  viscères  de  Tabdomen,  el  de  petites 
excroissances  qui  pullulent  entre  eux ,  décrites 
page  98.  Grossi. 

u.  Le  même  montrant  la  partie  de  la  tunique  opposée 
à  la  précédente,  également  du  côté  de  sa  face  in- 
terne, qui  présente  deux  ovaires  et  plusieurs  petites 
excroissances. 

Dans  ces  deux  figures ,  on  a  dessiné  les  seuls 
contours  de  la  tunique ,  et  supprimé  les  points 
d'attache  des  branchies. 

2.  Détails  de  laCvNTHiA  mytiligera.  Mém.  g8,  Syst.  11^ 

12. 

1.  Individu  sans  enveloppe ,  dont  la  branchie  droite 
est  mise  à  découvert  par  la  suppression  de  la  moitié 
de  la  tunique  et  du  sac  branchial.  Grandeur  na- 
turelle. 

2.  Le  mcme  privé  de  la  seconde  moitié  de  son  sac 


220  A.SCIDIES.       EXPLICATION 

branchial,  et  laissant  voir  les  viscères  abdominaux- 
On  a  fidèlement  copié  les  divers  points  d'atlaclie 
de  la  branchie  supprimée  de  ce  côté.  La  fossette 
hypopharyngienne  est  dessinée  de  profil. 
"f.  Fragment  de  branchie  très-grossi. 

FLANCHE     IX. 

1.  Détails  de  la  Phallusia  nigra.  Mém.  pag.  102^ 
SysL  III,  2. 

1.  Individu  retiré  de  son  enveloppe,  et  vu  du  colé 
gauche.  Le  sillon  dorsal  se  manifeste  à  l'exté- 
rieur de  la  tunique  par  une  côte  saillante.  Un  peu 
grandi. 

2.  Le  même  individu  retourné,  et  dont  Tabdomen  se 
montre  à  travers  la  tunique,  qui  est  fort  transpa- 
rente de  ce  côté. 

'B.  Portion  de  Tenveloppe  du    même  ,  offrant    de 

nombreuses  ramifications  vasculaires. 
"H.  Canal  alimentaire  d'un  jeune  individu. 

2.  Détails  de  la  Phallusia  sulcata.  Mém,  102,  ii4» 
Sjst.  III,  1. 

1.  Individu  retiré  de  son  enveloppe,  et  vu  du  côté 
droit.  Les  viscères  paraissent  à  travers  la  tunique, 
dont  on  a  un  peu  exagéré  la  transparence. 

2.  Le  même  individu  retourné. 

0.  Le  même,  dont  on  a  mis  l'intérieur  de  la  cavité 
bi-anchiale  à  découvert  en  eu  retranchant  la 
moitié. 

~f.  Fragment  de  branchie  très  grossi. 


DES    PLANCHES.  22  1 

PLANCHE     X. 

1 .  Détails  de  la  Phallusia  turcica.  Mém,  pa^.  102. 
Syst.  III,  4-. 

1.  Individu  sans  enveloppe,  vu  du  côlé  gauche.  Les 
viscères  se  dislinguenL  à  travers  la  lunicjue,  dont 
on  a  un  peu  exagéré  la  transparence  naturelle.  Ua 
peu  grossi. 

2.  Le  même  individu  retourné,  et  montrant  l'inté- 
rieur du  sac  brancliial  dont  la  moitié  est  retranchée. 

~f.  Fragment  de  bianchie  très-grossi. 

2.  Détails  de  la  Phallusia  monachus.  Mèm.  io5 ,  ii5. 
Syst.  III,  5. 

1.  Individu  sorti  de  son  enveloppe  ,  et  présenté  du 
côté  droit.  Grandeur  naturelle. 

2.  Le  même  auquel  on  a  retranché  la  moitié  de  son 
repli  inférieur,  pour  faire  voir  que  le  dedans  de  ce 
repli  est  occupé  par  le  fond  recourbé  de  la  cavité 
branchiale. 

3.  Le  même  retourné ,  montrant  l'intérieur  de  la 
cavité  branchiale,  dont  un  côté  est  supprimé. 

4-,  Le  même  dont  les  intestins  sont  mis  à  nu  par  la 
suppression  totale  du  sac  branchial.  On  aperçoit 
le  coeur  derrière  la  poinle  du  pylore. 

â.  Le  même  retourné  de  nouveau  ,  et  disposé  comme 
dans  la  figure  2 ,  mais  ayant  l'estomac  et  la  partie 
de  l'intestin  qui  domine  le  repli  entièrement  dé- 
couverts. On  remarquera  surtout  la  position  de 
leslomac  relativement  à  l'intestin ,  et  celle  de  la 
reine  pulmonaire  par  rapport  à  l'estomac, 


'l'Il  ASCIOILS.       EXPLICATION 

"H.  Canal  alimentaire  du  même,  isolé,  mais  dont  lés 
parties  conservent  leur  disposition  naturelle.  On  le 
suppose  fendu ,  et  montrant  son  intérieur.  Ou  a 
lepi'ésenté  les  deux  moitiésde  l'estomac  pour  donner 
une  idée  plus  juste  des  plis  de  ce  viscère  et  de  l'ori- 
gine de  la  côte  intestinale,  ft.  f*.  [a  fc  indiquent  les 
diverses  coupes  de  cette  côte. 

-f.  Fragment  de  réseau  branchial  Irès-grossi. 

PLANCHE     XI. 

1.  Détails  de  la  Phallusia  inteslinalis.  Mém.pag,  lof^ 
ii5,  Syst.  m  y  y. 

1,  Individu  retiré  de  son  enveloppe,  et  vu  avec  sa 
tunique.  Grandeur  naturelle. 

2,  Autre  individu  auquel  on  a  retranché  tout  un 
côté  de  la  tunique,  pour  montrer  la  surface  externe 
et  les  ligamens  du  sac  branchial  ,  les  intestins  _, 
l'ovaire,  etc. 

3,  Le  même  retourne  ,  privé  de  la  moitié  de  sa 
tunique  et  de  son  sac  branchial ,  montrant  l'inté- 
rieur de  celui-ci,  les  intestins,  le  cœur,  etc. 

"f.  Fragment  de  réseau  branchial  très  grossi. 

2.  Détails  de  la  Clavelina  borealis.  Mém.  log,  ii6. 
Syst,  IV y  u 

1.  Individu  retiré  de  son  enveloppe,  vu  du  côté  droit» 
Un  peu  grandi. 

2,  I«e  même  retourné  et  privé  de  la  moitié  du  sac 
branchial ,  dont  l'iulérieur  est  à  découvert.  On  a 
im  peu   exagéré  la  transparence  de  la  tunique. 


DES   PLANCHES.  2"?.:) 

ce  qui  a  permis  de  bien  dessiner  reslomac,  l'inleslin^ 
l'ovaire ,  et  surtout  le  cœur. 

-f.  Fragment  de  branchie  trcs-grossi. 

o.  Corpuscules  trouvés  parmi  les  œufs  disséminés 
entre  la  tunique  et  le  sac  branchial,  et  qui  pa- 
raissent être  des  fœtus.  Très-grossis. 

PLANCHE     XII. 

1.  Détails  de  la  DiAZONA  violacea.  Méin.  pag,  36 , 

11 6,  Syst.  V,  u 

1*  Individu  retiré  de  l'enveloppe  générale,  vu  du  côté 
droit.  Grandeur  naturelle ,  au  trait. 

2.  Le  même  très -grossi ,  ainsi  que  les  détails  qui 
suivent.  On  a  un  peu  augmenté  la  transparence 
naturelle  de  la  tunique  à  l'endroit  du  cœur. 

J.  Le  même  retourné.  Les  petites  masses  ovales  qui 
occupent  l'intestin  dans  ces  deux  figures,  et  dans 
celles  des  planches  suivantes ,  sont  les  excréniens. 

4-.  Le  même  dont  on  a  enlevé  les  œufs,  pour  montrer 
la  forme  du  corps  auquel  l'ovaire  est  attaché,  et  sa 
position  relativement  au  cœur.  Trait. 

le.  Orifice  anal  dans  l'état  de  contraction. 

^B.  Orifice  branchial  dont  on  a  retranché  la  moitié , 
pour  faire  voir  l'intérieur.  Ses  rayons  sont  natu- 
rellement dépassés  par  les  filets  tentaculaires. 

"f.  Fragment  du  réseau  branchial  très-grossi, 

"d.  Portion  d'intestin  offrant  des  glandes  ou  tubes  qui 
paraissent  hépatiques. 


■22-^  ASCIDIES.       EXPLICAT103V 

PLANCHE   XIII. 

1.    Détails  du  DiSTOMA   rubrum.    Métn,    png'   oô'» 
SysL  VT,  1, 
4.  Disposition  des  syslèmes  à  la  surface  de  Fenveloppe. 

Grossis. 
"B.  Un  seul  orifice  très- grossi. 

2,  Coupe  verticale ,  et  disposition  des  animaux  dans 
l'intérieur. 

3,  Individu  retiré  de  l'enveloppe  commune.  Gran- 
deur naturelle. 

4,  Le  même  très- grossi,  vu  du  côté  droit  ou  de 
l'ovaire.  Un  germe  isolé  fait  saillie  en  avant  de 
Fanus. 

6.  Autre  individu  yu  également  du  côté  de  l'ovaire , 
dont  les  oeufs  sont  très-inégaux. 

6".  Le  même  retourné,  montrant  l'estomac  et  le  canal 
intestinal. 

^.  Coupe  horizontale  de  l'abdomen  du  même. 

8.  Autre  individu  dilTérent  des  précédens  par  la  cour- 
bure de  l'intestin  en  avant,  et  la  torsion  du  pédi- 
cule de  l'abdomen. 

g.  Le  même  individu  retourné  ,  et  montrant  son 
ovaire,  dont  les  œufs  sont  égaux, 

PLANCHE     XIV. 

1.  Détails  de  la  Sigillina  australis.  Mém,  4o,  SjsL 

1.  Coupe  verticale  d'un  cône  ou  système  incomplet, 
offrant  la  disposition  des  animaux.  Grossie, 


4 

DES    PLANCHES.  aSsS 

S.  Individu  isolé,  de  grandeur  naturelle. 
3.  Le  même  Irès-grossi,  vu  du  côlé  droit, 
4-,  Le  inême  retourné. 

5.  Orifice  branchial,  auquel  on  suppose  la  transpa- 
rence nécessaire  pour  laisser  paraître  les  filets  ten- 
laculaires  et  le  cercle  membraneux  qui  les  sur- 
monte. 

6.  Le  même  orifice  renversé,  et  vu  par  sa  base, 

y.  Canal  aiimentaiie,  et  portion  de  la  cavité  thora- 
cique  montrant  son  réseau.  La  forme  de  l'estomac 
est  plus  elliptique  et  plus  courte  que  dans  l'individu 
précédent. 

PLANCHE     XV. 

1.  Détails  du  Synoïcum  turgens.  Méni.  pag.  43,  Syst. 
VIII,  u 

1.  Coupe  longitudinale  d'un  système  offrant  les  ani- 
maux contenus  dans  les  cellules.  Grossie. 

5.  Autre  système,  vu  en  dessus. 

3.  Le  même  système  dont  les  animaux  ont  été  rais 
à  découvert  par  une  section  transversale  du 
sommet. 

4.  Individu  retiré  de  sa  cellule ,  grandeur  naturelle. 

6.  Le  même  individu  très-grossi,  vu  du  côté  droit. 
6.  Le  même  retomuié. 

PLANCHE     XVI. 

1 .  Détails  de  I'Aplidium  lobatum.  Mém,  4.  Syst.  IX,  /. 
/.  Système  vu  à  la  surface  de  l'enveloppe.   Très- 
grossî. 

i5      ' 


226  ASCIDIES.       EXPLICATION 

S.  Coupe  verticale  du  même  système,  moins  grossie;  I 
6'.  Individu  isolé,  de  grandeur  naturelle.  i 

4'.  Le  même  très-grossi,  vu  du  côté  droit.  L'intestin 
se  recourbe  en  arrière,  et  monte  à  l'orifice  anal  en 
traversant  obliquement  l'abdomen.  L'ovaire  est 
plein  d'œufs.  On  aperçoit  un  œuf  plus  gros  ou  un 
fœtus  qui  fait  saillie  au-devant  du  thorax. 
5.  Autre  individu  très-grossi ,  vu  du  côté  gauche. 
Son  intestin  se  recourbe  en  avant,  et  suit  le  bord 
antérieur  de  l'abdomen  pour  arriver  à  l'orifice 
anal.  L'ovaire  est  dégarni  d'œufs. 
-  "'c.  Coupe  transversale  de  l'estomac,  faisant  voir  les 
cinq  cellules  intérieures. 

2.  Détails  de  l'ApLiniUM  tremulum.  Syst.  IX.,  3. 

1.  Individu  isolé,  de  grandeur  naturelle. 

2.  Le  même  très-grossi,  vu  du  côté  droit. 

3»  Individu  pris  entre  les  plus  petits.  Grandeur  natu- 
relle. 

A-,  Le  même  très-grossî ,  vu  du  côté  gauche.  On 
remarque,  dans  la  disposition  des  viscères,  les 
mêmes  différences  entre  les  individus  de  cette  es- 
pèce qu'entre  ceux  de  l'espèce  précédente. 

^B.  L'orifice  branchial  encore  plus  grossi. 

3.  Détails  de  I'Aplidium  effusum.  Syst.  IX,  4-, 
/.  Individu  isolé,  de  grandeur  naturelle. 

2.  Le  même  très-grossi ,  vu  du  côté  droit,  ou  des  œufs. 

3.  Autre  individu  moins  grêle  que  le  précédent. 
Grandeur  naturelle. 

4-,  Le  même  très-grossi,  vu  du  côté  gauche. 


DES    PLANCHHS.  22 - 

PLANCHE     XVII. 

1.  Détails  de  I'Aplidium  gibbulosuin.  Sjst.  IX,  S, 

1.  Individu  isolé,  de  grandeur  naturelle. 

2.  Le  même  1res- grossi. 

2.  Détails  de  rApLiDiUMcaliculatum.  Syst.  IX j  6. 

1.  Individu  isolé ,  de  grandeur  naturelle. 

2.  Le  même  très-grossi,  vu  du  côté  droit.  L'abdomen 
est  contracté ,  et  l'intestin  roulé  en  spirale. 

3.  Le  même  retourné.  On  a  supprimé  dans  ces  deux 
figures  les  muscles  de  la  tunique ,  et  fait  paraître 
le  réseau  des  branchies. 

4.  Individu  semblable  au  précédent,  retiré  au  fond 
du  fourreau  membraneux  qui  doublait  sa  cellule. 
Voyez  l'observation  rapportée  page  4o. 

6.  Autre  individu  dont  l'abdomen  est  allongé,  le 
gros  intestin  presque  droit  et  rempli  d'excrémens» 
On  a  dessiné  la  tunique  avec  ses  muscles  et  sup- 
primé l'ovaire. 

6,  Coupe  verticale  offrant  la  disposition  des  animaux 
particuliers  dans  l'enveloppe  générale.  /3  est  un 
individu  naturellement  dirigé  en  sens  contraii'e  des 
autres ,  et  qui  paraît  réellement  privé  de  commu- 
nication au-dehors.  Grandeur  portée  au  double. 

y.  Système  vu  à  la  surface  de  l'enveloppe.  Très- 
grossi. 

PLANCHE     XVIII. 

ï.  Détails  du  Polyclinum  constellatum.  Syst.  X,  u 
u  Deux  individus  de  grandeur  naturel Ir. 


328  ASCIDIES.       EXPLICATIO.N 

2,  Individu  va  du  colé  droit,  le  réseau  branchial 
paraissant  à  travers  la  tunicjue.  Très-groijsi. 

5.  Individu  vu  du  colé  gauche.  On  a  négligé  le 
réseau  branchial  ^  pour  laisser  mieux  disliiiguer  les 
nervures  de  la  lunique.  Très-grossi. 

4.  Région  supérieure  du  thorax,  vue  perpendiculai- 
rement en  dessus.  On  remarquera  que  l'orifice  a 
deux  de  ses  rayons  exactement  opposés  aux  deux 
tubercules. 

ô.  La  même  coupée  en  travers  et  retournée,  pour 
montrer  les  filets  lentaculaires. 

6.  Plusieurs  systèmes  vus  en  dessus  ,  grossis. 

y.  Un  système  isolé  Irès-grossi,  et  donnant  une  idée 
plus  exacte  de  la  disposition  des  animaux  autour 
de  leur  cavité  commune. 

"B.  Un  seul  orifice  encore  plus  grossi» 

2.  Détails  du  Polyclinum  uranium.  SjsL  X,  6, 

1.  Individu  isolé,  de  grandeur  naturelle. 

2.  Le  même  représenté  avec  sa  tunique.  Très-grossi. 

3.  Autre  individu  dépouillé  de  sa  tunique,  et  oËfrant 
à  nu  le  réseau  branchial  décrit  i"  Mém.,  page  i5. 
Très-grossi. 

PLANCHE     XIX. 

I.  Détails  du  Polyclinum  salurnium.  Mém.pag.g, 
6t.  Syst.  X,  2. 

1.  Individu  isolé,  de  grandeur  nalurelle. 

2.  Le  même  dessiné  avec  sa  tunique.  Très-grossi. 
«■\B.  Orifice  branchial  encore  plus  grossi,  vu  de  côté. 
'jB*".  Le  même  vu  en  dessus. 


DES    PLANCHAS.  22f) 

.  3.  Coupe  verticale,  offrant  la  disposition  des  animaux 
dans  leur  enveloppe  commune.  On  y  peut  remar- 
quer la  profondeur  des  hiatus  ou  cavités  centrales. 
Grossie. 

2.  Détails  du  PoLYCLiNUM  hesperium.  Syst.  X,  5. 

1.  Individu  isolé,  de  grandeur  naturelle. 

2.  Le  même  très-grossi,  vu  du  côté  droit,  et  dessiné 
avec  sa  tunique,  dont  on  a  un  peu  exagéré  la 
transparence  pour  mieux  montrer  le  sac  branchial. 

V 

•5.  Détails  du  Polyclinum  cythereum.  Syst.  X,  3. 
/.  Individu  isolé,  de  grandeur  naturelle. 

2.  Le  même  très-grossi. 

3.  Coupe  un  peu  oblique  de  l'enveloppe  commune , 
offrant  des  individus  de  tout  âge  situés  à  diverses 
profondeurs. 

4.  Détails  du  Polyclinum  isiacum.  Syst.  X,  4-. 

1.  Petite  portion  du  corps  total,  vue  en  dessus. 
Grossie. 

2.  Individu  pris  vers  le  centre  d'un  système.  Gran- 
deur naturelle. 

3.  Le  même  très-grossi.  La  transparence  naturelle 
de  la  tunique  permet  d'apercevoir  les  mailles  des 
branchies. 

4.  Autre  individu  pris  à  la  circonférence  d'un  sys- 
tème. Grandeur  naturelle. 

5.  Le  même  très-grossi.  Le  corps ,  bu  lieu  d'être 
cylindrique  ou  comprimé  comme  dans  tous  les 
précédens,  est  très-déprimé,  et  montre  ses  deux 
orifices  de  face.  Le  sac  branchial  ne  remplit  pas^ 


250i  ASCIDIES.       EXPLICATION 

à  beaucoup  prts^  la  capacité  de  la  tunique,  qui 
semble  dilalée  des  deux  cotes. 
6.  Le  même  retourné.  On  remarquera  surtout  l'écar- 
lement  des  artères  branchiales ,  indiqué  par  celui 
des  cordons  dorsaux. 

PLANCHE     XX. 

1,  Détails  du  Didemnum  candidum.  Mém.  pag,  i4-^ 
Sj'st.  XI,  1. 

^B.  Orifice  branchial  pris  à  la  surface  de  l'enveloppe» 
Ti'ès-grossi. 

/.  Individu  isolé,  vu  du  côté  droit.  Grandeur  natu- 
relle. 

2.  Le  même  très-grossi. 

3.  Autre  individu  privé  de  son  thorax  et  moins 
grossi  que  le  précédent.  L'intestin  et  Fovaire  y 
sont  autrement  disposés.  Vu  du  côté  gauche. 

4.  Le  même  individu  retourné. 

2.  Détails  de  I'Eucœilium  hospitiolum.  Mém*  i6.  SysU 
XII,  1. 

'B.  Deux  mamelons  ou  sommités  particuhères ,  vues 

en  dessus.  Très-grossies. 
/.  Individu  isolé ,  de  grandeur  naturelle. 
2.  Le  même  très-grossi,  vu  du  côté  droit  ou  de 

l'ovaire, 
o*.  Second  individu  très-grossi,  vu  du  côté  gauche. 
^.  Troisième  individu  vu  du  côté  droit ,  sans  ovaire. 

Dans  ces  trois  individus,  le  sac  branchial  se  montre 

à  travers  la  transparence  naturelle  de  la  tunique. 


DES    PLANCHliS.  20  I 

5.  Détails  du  Botryllus  rosaccus.  Sjst.  XTII,  u 

1.  Individu  isolé,  de  grandeur  naturelle. 

2.  Le  même  très-grossi ,  vu  du  côté  droit.  On  suppose 
la  I unique  transparente,  et  laissant  voir  les  mailles 
branchiales. 

3.  Autre  individu  vu  du  côte  gauche. 

4.  Détails  du  Botryllus  Leachii.  Syst.  XIIl ,  2. 
/.  Individu  isolé ,  de  grandeur  naturelle. 

2.  Le  même  individu  vu  perpendiculairement  en 
dessus.  Grossi. 

3.  Canal  alimentaire  et  ovaire  droit  du  même  très- 
grossis. 

4.  Ce  canal  alimentaire  retourné ,  et  accompagné  de 
l'ovaire  gauche,  qui  ne  tient  pas  à  l'intestin,  comme 
la  Cgure  pourrait  le  laire  croire ,  Pliais  qui  en  est. 
séparé  par  le  fond  du  sac  branchial. 

5.  Détails  du  Botryllus  Schlosseri.  Syst.  XIII,  3. 

1.  Individu  isolé,  de  grandeur  naturelle. 

2,  Le  même  très-grossi. 

PLANCHE     XXI. 

1.  Détails  du  Botry^llus  polycyclus.  Mém.  pag-  4-y, 

sysi.  xrii,  4, 

u  Système  dans  l'état  de  contraction,  vu  en  dessus. 
On  observe  à  sa  circonférence  les  petits  tubes  mar- 
ginaux mentionnés  page  48,  et  quelques  systèmes, 
/3  ,  y,  ^f  ^ ,  qui  commencent  à  se  développei\ 
Grossi. 

2.  Système  dans  l'élal  de  dilalation.  On  s'est  nidé^ 


202  ASCIDIES.       EXPLICATION 

pour  dessiner  cette  figure,  de  celle  qui  a  été  pu- 
blie'e  par  M.  Le  Sueur. 
3.  Individu  retiré  de  sa  cellule,  et  vu  du  côté  droit. 

Grandeur  naturelle. 
4-,  Le  même  très- grossi.  La  tunique  est  supposée 
transparente^  On  peut  remarquer  que  les  vaisseaux 
longitudinaux  des  branchies  sont  tous  de  mêTiC 
grosseur ,  seul   exemple  de  cette   sorte  que  j'aie 
observé. 
5.  Autre  individu  vu  du  côté  gauche.  Il  diffère  du 
précédent  par  sa  forme  plus  rapprochée  de  l'ovoïde, 
et  son  orifice  branchial  moins  dilaté. 
~F.  Sac  branchial  ouvert  par  une  incision  parallèle 
à  son  bord  antérieur  ou  pharyngien ,  et  montrant 
de  face  le  sillon  dorsal.  On  distingue  au  travers  du 
tissu  Fovaire  gauche,  et  un  oeuf  détaché  de  cet 
ovaire.  La  branchie  droite  est  en  partie  supprimée, 
••t.  (Euf  arrivé  à  son  degré  de  maturité,  vu  des  deux 

côtés. 
6.  Jeune  système  offrant  cinq  individus  de   forme 
globuleuse ,  vus  au  travers  de  l'enveloppe  et  en 
dessus.  Grossi. 
^.  Un  des  individus  de  ce  système,  isolé,  vu  par- 
devant,  montrant  ses  deux  énormes  ovaires.  P^oj* 
page  5i.  Très-grossi. 
8.  Le  même  vu  par-derrière. 
Q.  Le  même  vu  de  profil. 

"K.  Un  des  ovaires  détaché  delà  tunique,  et  présenté 
des  deux  côtés. 


DES    PLANCrrES.  2Ô3 


PLANCHE     XXII. 


Détails  du  Pyrosoma  giganteum.  Mém.  pag.  02» 
Syst.  XIV,  2. 

1.  Diaphragme  annulaire  de  l'entrée  du  tube  com- 
mun, isolé ,  et  vu  sur  sa  face  interne.  On  a  marqué 
une  partie  de  ses  vaisseaux  et  les  ouvertures  anales 
du  rang  d'animaux  qui  l'entoure  immédiatement, 
Yar.  c. 

2.  U.ie  des  sommités  extérieures  du  tube ,  offrant 
Fonlce  branchial  et  la  large  pièce  lancéolée  qui  le 
surmonte.  Très-grossie.  Var.  a. 

*^.  L'oi  ifice  branchial  séparé  du  cou  qui  le  supporte, 
et  vu  du  côté  de  son  anneau  festonné  ou  de  sa 
face  interne.  Var.  b. 

îc.  L'o  ifice  anal  détaché  et  vu  de  même. 

3.  Indiv^idu  retiré  de  son  enveloppe,  et  vu  du  côté 
droi'.  Très-grossi. 

4-,  Autre  individu  vu  du  côté  gauche.  Dans  ces  deux 
individus,  le  cou  du  thorax  est  fort  court.  Le  fond 
de  la  cavité  abdominale  du  dernier  contient  un 
rjiif  qu'on  a  dessiné  exactement  dans  la  positiou 
où  il  se  trouvait.  Var.  a. 

••t.  (Eufou  germe  formé  de  quatre  embryons,  plus 
développé  que  le  précédent,  et  vu  du  côté  opposé 
à  son  ouverture.  Très-grossi.  Var.  a. 

5,  Troisième  individu  à  cou  branchial  allongé. 
Grandeur  naturelle.  Var.  b. 

6.  Le  même  très-grossi.  On  peut  en  comparer  les 


254  ASCiniES.       EXPLICATION 

diverses  proportions  avec  celles  des  individus  pré- 
cédens. 
"H.  Canal  alimentaire  d'un  quatrième  individu,  dont 
ie  foie,  malgré  son  volume,  n'offre  qu'un  corp». 
parfaitement  transparent.  Var.  b. 

PLANCHE     XXIII. 

I.  Suite  des  détails  du  Pyrosoma  giganteum. 

y.  Fragment  du  tube  général  présentant  sa  face  interne, 
dont  on  a  enlevé  la  couche  la  plus  superficielle 
pour  mieux  mettre  en  évidence  la  disposition  des 
animaux.  Grossi,  ainsi  que  les  autres  figures  de 
cette  planche,  qui  toutes  appartiennent  à  la  va- 
riété b. 

8*  Individu  dessiné  avec  sa  portion  particulière  de 
l'enveloppe  générale,  vu  par  sa  face  supérieure  ou 
ventrale. 

g.  Deux  individus  conservant  également  leur  por- 
tion d'enveloppe,  vus  par  leur  face  inférieure  ou 
dorsale. 

/o.  Coupe  parallèle  aux  animaux  et  longitudinale- 
d'un  fragment  de  Pyrosome  placé  horizontale- 
ment. Les  petits  individus  marqués  ^,  y,  <^,  sont 
des  embryons  à  divers  degrés  d'accroissement.  Les 
quatre  grands  individus  sont  parfaitement  adultes, 
malgré  la  différence  de  leurs  proportions.  Les  trois 
premiers  portent  chacun  un  oeuf  qui  n'a  pas 
dans  tous  le  même  degré  de  maturité.  Le  qua- 
trième est  dépourvu  d'oeuf  j   on  voit  les  excré- 


Di;S    PLAXCTTES,  255 

mens  qui  sortent  de  Finteslin  et  s'ëvacuent  par 
roiifice  anal.  Tous  ces  détails  ont  éié  copies 
fidèlement. 

;/.  Individu  jeune,  isolé.  On  remarquera  surtout 
l'aspect  particulier  des  cordons  du  sillon  dorsal  et 
celui  du  foie. 

••t.  (Euf  ou  germe  très-grossi,  montrant  déjà  dis- 
tinctement ses  quatre  embryons. 

••t'".  Autre  germe  où  le  développement  des  embryons 
est  plus  avancé. 

••t'^.  Germe  parvenu  à  son  parfait  degré  de  maturité 
ou  à  l'époque  de  son  émission. 

PLANCHE     XXIV. 

1.  Détails  de  la  Salpa  octofora  (PEGEA  octofora,  N.). 
Mém.  pctg.  124: 

1.  Individu  présentant  sa  face  dorsale.  Grandeur 
naturelle. 

2.  Le  même  retourné. 

3.  Autre  individu  représenté  de  profil,  et  du  côlé 
gauche,  les  muscles  de  la  tunique  supprimés. 
Grossi. 

4-,  Le  même  vu  du  côté  droit. 

~f.  Portion  de  la  grande  branchie  du  même,  prise 
vers  le  milieu.  Très-grossie. 

2.  Détails  de  la  Salpa  cylindrîca  (  L\sis  cylindrica ,  N.}, 
Mém.  124-, 

u  Individu  présentant  sa  face  dorsale.  Un  peu 
grossi. 


236       ASCIDIES.      J-XPLICATION    DES    PLANCHES. 

2.  Le  même  relourné. 

3.  Le  même  ouvert  par  une  incision  latérale,  les, 
deux  moitiés  écartées  et  vues  de  face. 

~f.  Tronçon  de  la  grande  branchie  du  même.  Très- 
grossi. 


/^^^ô"»  W^/y 


ADDITIO 


à 


j^l    L  1   t»   I^   •'   ■»     ■     J  ^1 


^:^X>>^' 


IJepuis  l'impression  de  ce  cahier,  j'ai  reçu  et  j'attends 
<>iicore  plusieurs  Ascidies  qui  n'y  sont  pas  mentionnées, 
H  qui  feront,  en  conséquence,  le  sujet  d'un  supplément 
dès  que  leur  nombre  sera  devenu  assez  considérable 
pour  offrir  quelque  intérêt  au  lecteur.  Je  crois  cependant 
:'i  propos  de  dire  un  mot  de  deux  espèces  qui  m'ont  été 
adressées  par  M.  Leacli,  auquel  et;  premier  travail  a 
déjà  de  nombreuses  obligations. 

La  première  est,  je  crois,  VAscidia  lepadiformis  de 

Miiller.  Elle  ne  diffère  des  individus  figurés  dans  cet 

auteur  que  par  son  estomac  un  peu  moins  élevé  :  elle  a 

en  même  temps  beaucoup  de  rapports  avec  VAscidia 

elavata  de  M.  Cuvier,  ou  plutôt  ces  rapports  sont  tels, 

que ,  pour  l'en  distinguer  anatomiquement ,  il  faut  avoir 

recours  aux  détails  les  plus  secondaires  :  par  exemple, 

âu  nombre  des  vaisseaux  transverses  des  branchies,  qui 

n'est  que  de  quinze  à  seize  ;  à  la  longueur  remarquable 

de  l'oesophage ,  d'où  suit  la  position  fort  inférieure  de 

l'estomac  ;  à  la  petitesse  de  la  moelle  du  pédicule ,  et 

<:le  ce  pédicule  lui-même,  à  quoi  Ton  peut  ajouter  la 

mollesse    et    l'extrême    transparence    de    l'enveloppe. 

L'examen  attentif  de  cette  Ascidie  m'a  paru  confirmer 

tous  les  caractères  que  j'ai  attribués  au  genre  Clavelina, 

Je  6uis  bien  aise  que  cetexamen  me  procure  une  nouvelle 

occasion  de  remarquer  que,  dans  les  espèces  de  ce  genre, 

les  œufs  qui  sortent  de  l'ovaire  ne  se  répandent  pas 


J258  AOniTION. 

imméilialement  au- dehors,  maïs  séjournent  quelque 
temps  et  peut-être  tclosent  (^vojez  pi.  xi,  fig.  2. 3)  entre 
la  tunique  et  les  branchies. 

La  seconde  espèce,  envoye'e  par  M.  Leach,  est  une 
petite  Ascidie  composée  qui  me  paraît  constituer  un 
genre  intermédiaire  entre  hsSjnoïcuinei  les  ^plldlum. 
Elle  s'éloigne  de  ces  derniers  par  la  conformation  de 
son  estomac  ,  qui  est  en  tout  semblable  à  celui  des 
Synoïcum  ;  mais  elle  s'en  rapproche  par  la  nature  de 
son  sac  branchial.  L'air  grêle  et  pédicule  de  son  ovaire 
lui  donne  en  même  temps  quelque  ressemblance  avec 
les  Sigillines.  Elle  a  l'orifice  branchial  découpé  en  six 
dents;  l'orifice  anal  simple,  tubuleux ,  et  appliqué  contre 
le  thorax  ,  comme  dans  Vjéplidium  caliculatum , 
pi.  XVII,  fig.  2  ;  le  thorax  cylindrique  ,  compacte  ,  pas 
plus  long  que  l'abdomen,  qui  est  assez  court ,  l'estomac 
perpendiculaire,  garni  de  beaucoup  de  petites  glandes 
arrondies ,  qui  semblent  vésiculeuses  ;  l'intestin  tourné 
en  spirale,  et  rempli  d'excrémens  granuleux;  l'ovaire 
pédicule,  mince  comme  un  fil,  dilaté  et  plein  d'œufs 
dans  sa  partie  inférieure;  enfin,  l'enveloppe  commune 
à  tous  les  animaux,  gélatineuse,  et  d'une  transparence 
presque  parfaite.  Le  caractère  le  plus  sensible  à  l'extérieur 
consiste  dans  la  disposition  des  animaux ,  qui  forment  un 
faisceau  arrondi  en  tête  au  sommet  et  rétréci  vers  le  bout 
sur  lequel  il  pose ,  à  peu  près  comme  certains  Madré- 
pores à  une  seule  étoile.  On  pourrait  ajouter  que  les 
orifices  semblent  figurer ,  par  leur  arrangement ,  des 
ellipses  étroites  dirigées  du  centre  vers  la  circonférence, 
comme  les  lames  de  ces  Madrépores.  Je  donne  au  genre 
auquel  appartient  l'espèce  en  question  le  nom  de  «S/(/- 


ADDITION.  239 

wr«m,  et  à  l'espèce  elle-même  celui  de  Sidnyum  tur- 
hinatum.  Celte  Ascidie  et  la  précédente  sont  indigènes 
des  mers  britanniques. 

On  a  pu  remarquer  que  j'ai  gardé  le  silence  sur  la 
forme  et  le  nombre  des  plis  du  sac  branchial  de  la 
Boltetiia  oi^ifera.  L'individu  que  j'ai  eu  sous  les  yeux 
^lait  en  effet  tellement  mutilé  et  altéré ,  qu'il  ne  con- 
servait, à  proprement  parler,  aucune  trace  manifeste 
de  ces  plis.  Je  n'en  aurais  même  pas  soupçonné  l'exis- 
tence ,  si  les  caractères  qui  coïncident  ordinairement 
avec  celui-là  ne  me  l'eussent  en  quelque  façon  indiquée. 
C'est,  au  reste,  un  point  de  beaucoup  d'intérêt  pour  la 
classification  des  Ascidies,  et  qui  mérite  des  éclairci;s- 
semens. 


FAUTES    A    CORRIGER. 

Pag.  90,   lig.  18,  après — Gangelion,  «/ow^c^  —  papillata. 
Pag.  112,  lig.  26 ,  au  lieu  de  aussi ,  lisez  ainsi. 
Pag.  ir]^,  lig.  \o,  après  verd  jaunâtre,  ajoutez  ou  jaune 
Toussâtre. 


rivniM'.s   si\iri.i:s 


.1,  ^^ 

n.i. 

» 

9^ 

5 

\ 

i?ut/v  Couiant 


noi.TKXIA 


C  LAVE  LIN  A. 


Ul 


-       TF/niYES    SIMPI  KS   KT  CO-VirOSKKS.  ,,,  ,, 

.Uciii.  I  -.)•  11.11. 


('VNTIIIA.  PlIAhlA  SLA.  l>krZONA. 


ï4t- 


Alcui.  l-o. 


^  KS  CO.MI'OSKKS 


KWI.l.INA \l'IJl)ir.M     (  V.  Tiil.u   ) 


Sic, 


\l,m.l-o. 


TKTIIYICS  KT  LUCIKS  (  () M  P()Si:i':s 


''••••-.A.*. 


^^ 


APLIDIUM  (2' Tribu  ) PYROSOMA. 


iieiii.J-5 


TETHYES   SIMPLES 


Pl.V. 


BOLTENIA  .    CYNTHIA    (T.  Ti-iW.) 


l^eire.P/ée  ■ 


TKTll^ES   s  LMP  LE  s 


PI  .VI. 


J^e/rcFlée- ■ 


CYNTHL\   (  r.Trllju  .) 


Meni.  1-3 


TETHYES  SIM1M.es 


Pi.Vll 


C YXT KlA     (  2' et  ^'.Tvïhu s .) 


3-eù'e,Plée'. 


K'IU.  l-o. 


TETHYKS    SI  M  PI -K  S 

»35 


PL.Vlil. 


B-eire.Ple'e. 


CYNTHIA     (  o^et  4'.Tinlnis 


TETHYKS     SIMPLES 


ri.Lx 


PH.^LUSIA    (  IV"^  Tril)ii  ) 


Moiii.i-,') 


FETinT.S     SIMPLES 


Prelrt.Flcc 


PHALI.U  SIA    (  1^'et  2^  Trilnis  )  . 


MolU.l-Ô  - 


TETHYES    SIMPLES 


Pl.M 


Lj 


2a  i^.ji    _      2.2    j:^\ 

m    'A 


R-tire.l'Ue. 


PHAXLUSIA  (  S^-^Tribi,  ).  CLAVELIXA 


Mcra.1-3. 


TETHYES    C  OMPO SEES . 


Pl.Xll 


J^vùvJ^ie. 


DIAZONA, 


» 


TI'/nnKS   C'OMPOSKKS  . 


in.xjii, 


DISTOMA 


Mrin.  i-r>, 


1.7 


TETini^S   COMPOSEES 
-c 


PI.  XIV. 


JW^e .    û^uz/iu'd . 


STCtU.LINA 


TETHMiS   C OMI>0 SERS  . 


-Preà^e,  ûi^aref. 


SYNOICUM 


Moin.l-^. 


TliTUYES   COMPOSEES 


PI.  XVI. 


J^eére .   iri^tzre^. 


APLUMUM  (l^   rt  2<^    Ti-ibusV 


TETIIYKS   COMPOSEES 


ri.:^\jL 


APLmiUM  .  (  l>r  Tribu  ) 


Molli,  i- 3. 


TKTll ÏK S   C O.MP 0  sj':]^:s , 


Pl.^VIll 


POLYCUNUM 


Meiii.1-3. 


TETmi^lS    C0M1H)SEKS 


Pl.XLY. 


POLYCLlM^r. 


^e4re'.0iaf€OHi. 


Alem.l-Ô. 


TETIÏYES    r OMPO SKJ^:S 


ri.  XX. 


3)n)E]MxrM .  ErccKLiUM.  BoTin  lia  s. 


J^reâ^  Ouyarvl. 


\lciu     1-7) 


TKTH'^  KS   ( OMPOSKKS 


ri.AAi. 


BOTRIXLIS 


lettre,  (ru^ard. 


JMeni.  1-5 


LICIKS    CO.MPOSI'.KS 


PI.XXll 


Preà-e,  Ouiforii 


P^TIOSOMA 


Mem.l-O. 


LUCIE  S    CO.MPOSEES 


Fl.XKlll. 


J'reù'C,  Ouyard,. 


P^  UOSO.MA 


\l(Mn.I-o. 


BlIMIORKS 


1M..\.\1\' 


PEGEA.  fASIS.  ^.s',//./»,  /  .Forsk  ) 


JWirt,  Onifard  ■